Troisième section :
Le retour à un mode de fonctionnement médiatique plus classique

Introduction troisième section

Dans la période cyber précédente, le lien d’interdépendance de nature économique, entre l’information spécialisée et le domaine auquel elle est consacrée, a été fortement ébranlé. La spécificité du domaine décrit par la presse multimédia, aux délimitations alors très floues par rapport à l’activité médiatique, ainsi que sa très forte extension sur le support Web, porteur d’une valeur de libre circulation de l’information, ont respectivement entraîné une confusion entre les acteurs et une atténuation de la logique économique, dans le processus de médiatisation. Son aspect original était ainsi du au renforcement, par ces facteurs propres à la presse multimédia, des caractéristiques habituelles de la création d’une spécialité médiatique.

Cette situation n’aura été que temporaire. Parvenant à maturité, la presse multimédia opère un changement de cap radical, vers un mode de fonctionnement journalistique beaucoup plus classique. Ce mouvement de balancier ne se stabilisera tout à fait que dans la phase suivante, avec l’avènement d’un modèle généralistique équilibré. En attendant, sa trajectoire est réorientée vers une orbite commune à l’ensemble de la presse spécialisée, à partir d’un retour à la normalité habituel dans cette période de formation d’un nouveau secteur médiatique. Il aboutit à une reprise du mode traditionnel de fonctionnement, selon un rapport d’interdépendance de type économique, dans une version présentant toutefois quelques particularités dues aux spécificités de la presse multimédia.

Ainsi l’arrivée d’acteurs médiatiques à part entière, attirés par la masse critique de lecteurs en train de se former lors de cette période, explique l’apparence journalistique et notamment la reprise des catégories traditionnelles : “ professionnels ” et “ loisirs ”. Notons que le caractère singulier de cette dernière approche, et en particulier son recentrage autour du Web, trouve plutôt ses raisons dans l’imbrication avec le domaine, réminiscence de la période cyber.

A l’inverse, la logique économique est non seulement restaurée, selon un mode de fonctionnement habituel dans la presse spécialisée, mais même exacerbée par les extensions électroniques. Sur ces dernières, la rentabilité est désormais recherchée, et une participation plus directe des acteurs marchands du domaine est sollicitée, en particulier par l’orientation vers une information-connaissance à visée pratique.