1. Une interdépendance globalement maîtrisée, malgré son léger renforcement par les nouveaux supports électroniques.

La stabilisation du rapport d’interdépendance entre les acteurs participant au processus de médiatisation, qui caractérise la presse multimédia lors de cette phase finale du cycle de sa constitution, apparaît comme la suite logique d’un mouvement décroissant qui découle des deux étapes antérieures. La période initiale avait été marquée par une confusion entre les acteurs de la médiatisation, facilitée à la fois par leur imbrication dans le domaine du multimédia et par leur aptitude à s’étendre très largement sur CD-Rom et l’Internet. Lui avait succédé une phase de maturation en demi-teinte où d’un côté, les publications de l’approche loisir reproduisaient de façon à peine plus clarifiée cette étroite inter-relation tandis que de l’autre, les revues professionnelles s’en dégageaient, bénéficiant de l’héritage d’une longue tradition de pratique médiatique acquise dans la presse magazine.

C’est ce dernier modèle qui a inspiré Netsurf et .net. Les acteurs qui sont à leur tête ont, eux aussi, cessé d’élaborer des stratégies en vue de conquérir des parts dans le domaine en lui-même, pour se reconcentrer sur le terrain médiatique. Ils ont ainsi rendu au travail journalistique sa finalité propre.

Celui-ci s’appuie désormais également sur les nouveaux supports électroniques. Non seulement pour rallonger sa surface informationnelle, mais aussi, et c’est là une nouveauté pour la presse multimédia qui marque sa maîtrise de la nouvelle technologie, pour établir des contacts plus directs et plus fréquents avec les acteurs du domaine. Cependant cette accélération des échanges ne bouleverse pas pour autant la structure du fonctionnement médiatique, car elle y est en fait pleinement intégrée.