Le resserrement des liens entre les acteurs participant au processus de médiatisation.

Premièrement donc, la presse multimédia a ainsi évolué globalement dans le sens d’une plus grande interdépendance entre les acteurs impliqués. Celle-ci est principalement due aux extensions électroniques, même si elle s’est révélée inégale selon les différentes dimensions de l’activité médiatique.

L’interdépendance accrue se réalise sur les nouveaux supports au détriment des acteurs médiatiques, s’effaçant progressivement derrière les acteurs du domaine :

  • soit ces derniers les remplacent carrément en s’emparant des CD-Roms et du Web,
  • soit et c’est le cas le plus fréquent, ils sont invités dans l’espace journalistique notamment par l’intermédiaire de passerelles hypertextuelles.

Tout d’abord, les acteurs médiatiques traditionnels gardent leur position sur le support papier mais subissent en revanche sur les nouveaux supports électroniques la concurrence de nouveaux acteurs. Ils voient leur champ d’activité pénétré par les acteurs du domaine grâce notamment au support Internet, celui-ci favorisant une nouvelle montée en puissance de leurs actions de communication.

Ainsi, des acteurs individuels grimpent sur le réseau informatique mondial par la voie des pages personnelles, transformées par certains en véritables magazines électroniques consacrés au multimédia sous la forme de e-zines. Ceux-ci se sont multipliés en même temps que l’idéologie cybernètique prospérait, mais se sont ensuite éteints au fur et à mesure de la professionnalisation de cette nouvelle spécialité médiatique.

Au delà de cette propre production de son information, qui rejoint le thème plus général du lecteur-auteur en vogue sur l’Internet, on peut également signaler dans le cadre de cette prise de parole des acteurs individuels à propos du domaine du multimédia, la participation à des forums électroniques centrés sur ce sujet. Ceux-ci étaient le plus souvent “ modérés ” par des passionnés, agissant sur le mode du bénévolat : une valeur qui elle aussi a progressivement disparu en même temps que la marchandisation de l’Internet faisait accepter l’idée qu’une activité à plein temps devait être rémunérée.

Les acteurs institutionnels ont eux aussi investi l’espace médiatique grâce à l’Internet. Quantité d’organisations prolongent ainsi sous forme électronique le mouvement de “ relations publiques généralisées ” déjà entamé depuis un certain nombre d’années, en mettant sur pied des sites Web d’information. Ceux-ci ont d’abord consisté en des vitrines de l’institution, le plus souvent élaborées par les services de communication qui trouvaient avec l’Internet un nouveau lieu pour diffuser leurs documents promotionnels destinés à la presse. Notons que ceci a concerné la plupart des acteurs engagés dans le secteur naissant du multimédia, en raison notamment des compétences de leur personnel en matière informatique, et n’est donc pas susceptible de se reproduire pour tous les autres genres de presse spécialisée.

Certains parmi eux sont même allés jusqu’à réaliser de véritables magazines ou en tout cas s’y apparentant. C’est le cas notamment des entreprises ayant des ambitions dans la partie “ média ” ou “ contenu ” de la convergence des nouvelles technologies, comme Microsoft avec Slate.

A côté de ces acteurs exclusivement du domaine, est également apparue une catégorie intermédiaire : de nouveaux acteurs médiatiques voulant profiter des supposées facilités de publication électronique. Ils sont de trois types.

Le premier regroupe des pionniers de la cyberculture voulant quelque part mettre en application leurs utopies en lançant des magazines uniquement sur les nouveaux supports électroniques : ainsi de “ l’ancêtre ” La Vague Interactive sur CD-Rom ou de Cybersphère sur le Web. Mais leur prophétie auto-réalisatrice n’a eu qu’un temps ou du moins a été reformulée. La plupart de ces acteurs ont en effet été contraints, par le manque de rentabilité de leurs publications d’un nouveau genre, de se reconvertir en agences indépendantes spécialisées dans l’édition électronique. Travaillant en direction d’organes de presse établis de manière plus traditionnelle, ils peuvent ainsi proposer leurs services innovants : ainsi l’équipe rédactionnelle de Cybersphère est devenue la société Quelm qui a notamment collaboré à TechnoSphère, l’émanation de Webmaster; et Digipresse a été engagée pour la deuxième naissance de Internet Reporter.

Le second type de nouveaux acteurs médiatiques est constitué par les “ sous-traitants ” de l’information journalistique qui, grâce à l’Internet, peuvent accéder au statut de diffuseurs jusque dans le grand public. Etaient concernées au premier chef les agences de presse, mais il s’avère finalement qu’elles ne sont pas substituées aux médias déjà existants. Elles ont conclu des partenariats avec eux pour leur fournir les possibilités d’une actualisation de l’information. En outre, ce type d’accord n’a pas véritablement vu le jour avec la presse multimédia, le seul exemple en a été l’association entre l’AFP et Nomade, certainement parce qu’il s’agit d’un secteur médiatique trop spécialisé.

Les nouveaux acteurs médiatiques du troisième et dernier groupe émanent de la branche “ Presse ” d’acteurs engagés dans la convergence, et développent des publications aussi bien sur le support papier que sur le support électronique. Ainsi premièrement, des acteurs qui n’étaient pas au départ médiatiques le sont devenus, qu’ils soient des fabricants du secteur, des services en ligne, ou des fournisseurs d’accès à l’Internet : Infonie a développé à la fois un service d’informations sur son serveur Internet, et a lancé son “ consumer magazine ”, L’Internet+, pour une courte expérience dans les kiosques; Calvacom s’est lui aussi un temps aventuré dans la production d’informations d’actualité sur le multimédia par l’intermédiaire de son site Web. Mais surtout, et là c’est un phénomène qui provient sans doute d’un artefact de la presse multimédia, et à ce titre sans doute moins généralisable à l’ensemble de la presse spécialisée, un certain nombre d’acteurs au départ médiatiques ont été englobés dans la stratégie d’acteurs ayant des visées dans la convergence des nouvelles technologies de communication. D’une part, plusieurs journaux ou magazines papier appartenant à des grands groupes multimédias s’engageant dans l’Internet ont été ainsi consacrés à ce même sujet et ont été simultanément reproduits sur le Web. Le groupe Matra-Hachette a ainsi lancé, corrolairement à son service Club-Internet, d’abord Planète Internet puis Hachette.net qu’il maintient encore à flots aujourd’hui. D’autre part, des groupes de presse relativement indépendants ont également opté pour ce double choix à la fois d’une publication consacrée au multimédia, ce qui reste leur activité traditionnelle, et en même temps de développer une activité dans le secteur, le plus souvent en devenant fournisseur d’accès à l’Internet. Ainsi de Pressimage avec respectivement Netsurf et Planete.net; dans un autre sens des priorités pour CD-Rama avec le développement d’une activité de conseil autour de la cellule CD-Ingéniérie. On peut d’ailleurs remarquer que pour certains d’entre eux, c’est le magazine qui a été abandonné au profit de l’activité au sein du domaine du multimédia. Imaginet est par exemple devenue l’une des principales sociétés de services Internet, après avoir acquis une notoriété et un certain savoir-faire grâce à CD-Média puis à Internet Reporter.

La publication électronique a ainsi facilité l’intrusion de nouveaux venus dans le champ de l’information de presse. Cependant, cette situation s’est révèlée éphèmère et était en grande partie due aux spécificités des acteurs de la presse multimédia, caractérisés par une haute maîtrise des nouveaux supports CD-Roms et Web. En réalité, la position des acteurs médiatiques a été surtout affaiblie dans le sens de leur plus grande dépendance à l’égard des acteurs du domaine.

Un mouvement qui n’est pas nouveau sur le support papier en ce qui concerne la presse spécialisée, mais qui est susceptible de la toucher plus profondément sur ses prochaines extensions électroniques. En raison principalement de la relation grandissante avec l’extérieur que permet la nouvelle technologie hypertextuelle.

Ainsi globalement, le travail journalistique continue, dans la presse multimédia comme dans l’ensemble de la presse magazine, à reposer sur une collaboration de plus en plus étroite avec les acteurs du domaine. Ceux-ci demeurent des sources d’informations très fréquentes pour les acteurs médiatiques, selon un mode de fonctionnement désormais institutionnalisé au niveau des rapports avec les services de presse ou de communication des entreprises, par le biais des différents communiqués, conférences, déjeuners, etc.

La nouveauté consiste toutefois en l’utilisation des nouveaux moyens de communication dans la pratique professionnelle elle-même. Celle-ci connaît tout d’abord de légères modifications au niveau de la nature des échanges de travail, du simple fait qu’ils transitent désormais en plus par le courrier électronique. Mais elle est surtout entraînée vers un stade plus élevé du “ journalisme de communication ”, avec la mise en place sur l’Internet de serveurs centralisant des communiqués de presse des acteurs économiques du secteur, comme Cyperus ou Newsdesk.

Au final, le travail de terrain, si l’on considère que ce dernier n’est pas uniquement la recherche d’informations sur le Web, devient assez rare. Ce qui se traduit par la bipartition des magazines entre d’un côté une série de brèves reprenant presque intégralement les documents de promotion orientés des entreprises, et de l’autre des dossiers plutôt de réflexion et ensuite plutôt pratiques qui ont eux été le fruit d’une véritable élaboration propre.

Ajoutons également que le fait pour un certain nombre de publications d’appartenir à des groupes de communication impliqués dans la convergence des technologies de communication, a constitué un biais dans leur représentation du domaine du multimédia. Une certaine part de leur objectivité a été sacrifiée à cette occasion, au delà des simples encarts publicitaires, via des contenus parfois favorables aux produits ou aux services Internet du holding.

Le paroxysme a été atteint avec la réalisation, sous couvert d’aide à l’initiation, de magazines entièrement dédiés à un seul acteur du domaine. Ils s’apparentaient en ce sens à de véritables plaquettes publicitaires, sauf qu’ils étaient diffusées en kiosque : de manière indirecte, par l’entremise de PC Expert, pour CompuServe et Wanadoo, plus franchement encore pour Infonie avec L’Internet + et Havas On Line avec Internet Accessible.

Mais l’augmentation la plus forte de cette interdépendance, est plutôt due aux extensions électroniques. Elles permettent une médiation à la fois plus directe des acteurs collectifs grâce à l’hypertextualité, et plus automatique des acteurs individuels en étant couplée à la mise en place de moteurs de recherche.

Cette voie a été empruntée par les magazines qui dominent encore aujourd’hui la presse multimédia, et laisse à penser qu’il s’agit ici des innovations de la diversification électronique les plus essentielles et les plus directement envisageables pour la presse spécialisée.

La technologie hypertextuelle est à la base de cette évolution par la mise en relation généralisée qu’elle permet : celle-ci a été adoptée par la très grande majorité des publications de la presse multimédia qui l’ont développée à la fois sur leurs extensions Web et sur les CD-Roms qui les accompagnaient en les intégrant à des logiciels de navigation.

Ce rapprochement maximal avec les acteurs du domaine, s’il constitue en soi un progrès technologique, n’en entraîne pas moins un certain nombre de problèmes par rapport au statut social de la presse et notamment de sa supposée neutralité. En élargissant son espace, il pose nécessairement la question d’où s’arrête la part du médiatique, autrement dit de la territorialité de la publication. Le moins que l’on puisse dire, c’est que si cette interrogation autour de l’hypertextualité comme prolongement du magazine ou intrusion des acteurs revient fréquemment dans la bouche des responsables des acteurs médiatiques, notamment vers la fin du cycle de constitution de cette presse spécialisée, la réponse concrète n’a en revanche pas de fortes réalités perceptibles pour l’instant. Des projets de charte graphique sont régulièrement avancés pour y apporter une solution, mais seul pour l’instant Hachette.net indique clairement le passage d’un site à un autre en ouvrant une nouvelle fenêtre du navigateur.

Cette publication électronique est également celle qui est allée le plus loin dans cette utilisation de l’hypertextualité puisqu’à la jonction avec d’autres adresses électroniques, elle a ajouté des procédés informatiques de recherche indexée. Ceux-ci ont été également visibles dans d’autres magazines, mais elle est la seule avec Internet Professionnel, aujourd’hui réfugié dans le secteur de la presse dédiée aux entreprises, à avoir poussé la logique jusqu’au bout en établissant un dispositif de personnalisation de l’information. Notons toutefois que cette “ sur-individualisation ” n’a pas été véritablement exploitée pour l’information consacrée au multimédia, mais plutôt pour l’information générale, puisque Hachette.net s’est mué au fil du temps en moteur de recherches de Club Internet. Une configuration où le groupe Matra-Hachette, aux ambitions très vastes dans le multimédia, a mis en place un service Internet dont il est le propriétaire, et pour lequel il a utilisé les compétences journalistiques des membres des publications qu’il détient. Ceci afin de servir de guide pour l’orientation et la navigation de ses Internautes abonnés, et occuper la position de “ portail ” du réseau, appelée à être décisive sur l’Internet. Ce qui dans le même temps réduit l’activité médiatique à un stade minimal de mise en relation entre acteurs individuels et acteurs collectifs du domaine.

Les supports électroniques ajoutent donc à la logique mass-media traditionnelle de la presse spécialisée une logique N.T.I.C. dans laquelle le lecteur-internaute a la sensation trompeuse de gagner en autonomie dans son rapport homme-machine. Sa réception de l’information, en passant du stade mental au stade instrumental, franchit une série d’intermédiations techniques dans lesquelles les acteurs médiatiques ont repris leurs prérogatives, même si elles se limitent à la présélection des sites et des liens pour y accéder.

Cet accroissement de l’interdépendance connaît toutefois des niveaux inégaux selon les dimensions de l’activité médiatique concernée :

  • soit elles sont entre les mains d’un seul type d’acteurs à la suite de la diversification,
  • soit, et c’est le cas le plus fréquent, elles sont cogérées par les acteurs médiatiques et ceux du domaine sur les extensions électroniques des publications, possédant notamment pour cela une aptitude à la relation hypertextuelle.

Dans le premier cas de figure, la dimension de dialogue s’est ainsi émancipée de la tutelle journalistique pour se développer sur l’Internet entre les seuls acteurs individuels du domaine ( forums, newsgroups, etc.), tandis qu’à l’inverse les acteurs médiatiques ont conservé leur rôle de référent commun sur le support imprimé. Ces derniers y proposent une information plus réflexive et ont élargi leur registre documentaire par les potentialités d’archivage offertes par les nouveaux supports.

Mais la nouveauté réside donc dans le fait que les acteurs médiatiques ont été en partie dépossédés de la dimension de lien social. Celle-ci provenait de leur capacité à regrouper, par l’intermédiaire de leurs magazines, une “ communauté imaginée ” d’individus ayant des centres d’intérêts communs, comme cela peut être le cas pour le multimédia. Les acteurs individuels du domaine concernés par ce thème se sont en effet réunis eux-mêmes sur l’Internet dans les différents forums ou en s’abonnant aux listes de diffusion centrées sur le sujet. A l’inverse, les tentatives des publications pour installer sur leurs extensions électroniques des formules de forums comme le “ courrier des lecteurs interactif ” de Planète Internet sont mort-nées avant d’avoir pu franchir la première étape de la période cyber. On relativisera ce constat en observant que les dispositifs de dialogues de l’Internet ne sont pas utilisés par la totalité du lectorat de la presse multimédia, mais par une minorité d’agents sociaux qui se démarquent des autres par leurs plus fréquentes prises de paroles au sein du débat public. Il s’agit en ce sens bien souvent des mêmes personnes que celles intervenant dans le courrier des lecteurs classique du support imprimé des magazines.

La dimension de représentation, du secteur peut-être plus que de ses acteurs, y reste en tout cas très présente voire appuyée, semblant compenser son déficit vis à vis de ces concurrents électroniques. Cette dernière reste l’une des deux seules dimensions dans lesquelles la position des acteurs proprement médiatiques reste dominante, au côté de celle de documentation qui trouve avec le CD-Rom un développement encyclopédique grâce à ses capacités de stockage de données. Elles peuvent être multipliées presque à l’infini sur l’Internet, qui offre en outre des possibilités de recherche automatique encore plus sophistiquées. L’archivage sous forme électronique des anciens numéros s’est révélée être une constante dans la presse multimédia, quelle que soit la période de son évolution. Cette généralisation s’explique par la commodité du recyclage de ce contenu déjà existant, permettant ainsi de “ meubler ” sans trop d’efforts les sites Web des publications, au point de souvent en constituer l’essentiel de la substance informationnelle. Notons que l’indexation automatique par mots-clés est apparue progressivement, correspondant à une acquisition de compétences techniques sur le tas par les différents rédacteurs-concepteurs des sites, qui se formaient en même temps qu’ils présentaient les différents logiciels.

Mais le fait le plus marquant consiste en la prolongation sur les extensions électroniques, de la dimension d’information traditionnelle dans la presse spécialisée sur support imprimé. Elle se voit ainsi quelque peu modifiée car résultant d’une coproduction par l’ensemble des acteurs participant au processus de médiatisation. Celle-ci s’effectue selon deux modes, la délégation ou l’association, qui ont tous deux recours à l’hypertextualité, dans des proportions variables mais participant d’un même phénomène d’amplification.

Le premier revient à faire porter sur les acteurs du domaine le poids de l’exhaustivité et de l’actualité : ils sont reliées hypertextuellement aux articles développés dans l’édition imprimée en se servant du CD-Rom ou de l’extension Web comme d’une interface à cet effet. Les liaisons hypertextuelles des extensions électroniques scindent ainsi la publication entre une “ information - nouvelle ” la plus complète possible et presque instantanée grâce à l’Internet, et une “ information - analyse ”, axée sur la connaissance du domaine et la réflexion, privilégiée sur le support papier. Une telle complémentarité, apparue dans la phase de maturation, se vérifie pour la plupart des publications de la presse multimédia. Les acteurs médiatiques qui les dirigent se rendent compte que l’entretien quotidien d’un site Web, pour éviter son obsolescence, nécessite des moyens conséquents et qu’ils ne peuvent y répondre seuls.

D’où le choix d’une répartition entre :

  • sur la version électronique, une multitude de brèves et de dépêches, d’informations désordonnées ou sans commentaires, pointant hypertextuellement vers les sites des acteurs du domaine qui sont ainsi évoqués,
  • auxquels répondent respectivement avec une plus grande prise de recul sur le support imprimé, des dossiers de fond, des éditoriaux, et un vrai ordonnancement de l’information respectant la hiérarchie de l’information journalistique.

C’est toutefois un autre mode de prolongation de l’information par la diversification électronique qui s’est stabilisé, reposant sur l’association de la fourniture d’éléments pratiques par les acteurs du domaine sur les extensions électroniques à des compléments afférents par les acteurs médiatiques sur le support imprimé de la publication. Rappelons que cette formule expérimentée par Netsurf et .net superpose à leur interface de navigation sur l’Internet, qui reprend le modèle hypertextuel mentionné précédemment, une plate-forme pour la création. Celle-ci conduit les publications de la presse multimédia, en raison de leurs extensions électroniques, à la croisée de plusieurs chemins :

- par la mise à disposition de logiciels, elle rejoint les revues d’informatique et de manière plus générale la presse professionnelle,

- par son exposition des sites Web les plus réussis, elle s’ouvre sur une approche de presse loisir et en particulier à la plus importante en matière de diffusion d’entre elles, celle consacrée à la télévision.

L’attention accordée au Web, que ce soit par la sélection d’adresses électroniques pouvant être atteintes directement par le biais de l’hypertexte ou par le fait de donner à voir les plus belles réalisations de l’Internet, nous paraît une évolution majeure en ce sens que le magazine ne se contente plus d’être une fenêtre sur le monde, mais de devenir une fenêtre du monde. Le CD-Rom, mais surtout l’extension Web permet en effet, comme nous l’avons déjà dit, de se rapprocher un peu plus du domaine décrit, de lui être de moins en moins extérieur, et au contraire d’y être apposé au plus près.