Entretien avec Christophe DUBUIT, rédacteur en chef de Netsurf : 26/03/1998.

• Qu’est-ce qui à l’intérieur de la rédaction ou à l’intérieur du groupe, vous a poussé à choisir le multimédia et l’Internet comme thème d’un magazine ?
• Plutôt l’Internet.
  Je crois que justement le propre de Netsurf c’est de sortir de cette logique dite multimédia dans laquelle il n’a pas de critères et qui est en définitive un vaste fourre-tout. Quand le CD Rom est sorti dans les années 1980, je me souviens on a fait quelque chose d’à part entière alors qu’en fait on s’est rendu compte que c’était une simple grosse disquette finalement. C’est pour cela que les journaux qui parlaient, qui focalisaient sur l’objet CD Rom ont connu des difficultés, d’importantes difficultés parce que simplement il n’y avait pas grand chose à en dire.
  Donc là vraiment Netsurf est dédié à l’Internet, qu’est-ce qui a poussé ? je dirais il y a plusieurs facteurs. Donc, moi je me suis très vite intéressé je dirais. C’était fin 1994 puisque l’Internet commençait tout juste en France et il y avait quelques fournisseurs d’access par exemple, donc tout de suite j’ai essayé par curiosité. Auparavant, je travaillais dans le même groupe sur un magazine qui s’appelait Univers Mac dédié à Macintosh purement et simplement. Donc par goût personnel, j’ai un petit peu approché ce domaine et après j’ai fait plusieurs hors série consacrés à la problématique en ligne on appelait cela la on-line à l’époque, c’était plus général. Internet n’avait pas encore pris cet ascendant donc il y avait des services en lignes type CompuSerce, type ColvaCom des BBS éventuellement ce qui formait une sorte de galaxie en ligne. Par rapport au groupe la société s’est lancée après dans le bisness de la fourniture d’accès Internet puisqu’il y a une filiale qui s’appelle Planete.net.
  Donc, je dirais très vite que la Direction a senti que c’était quand même un domaine assez stratégique. C’était un marché tout à fait naissant, mais cela n’a jamais été quelque chose qui a rebuté Pressimage, mais Pressimage a une capacité de réaction assez importante même sur des micros-marchés. L’idée c’est de pouvoir faire des journaux en maîtrisant vraiment les coûts donc de faire des choses assez viables alors que d’autres groupes de presse pourraient éprouver des difficultés dans le même domaine donc c’est le traditionnel je dirais contre argument, le marché n’est pas mûr ou le temps de voir etc ... alors que Pressimage n’hésite pas sur un coup de tête ou un coup de nez aller voir. Donc la décision a été prise de tâter un peu de terrain, donc c’était en octobre 1995 et comme d’habitude je dirais c’est un petit peu l’habitude de la maison, on commence par une sorte de bimestriel voire un one-shot et on voit comment ça réagit. Si ça réagit bien, on continue en bimestriel, si ça continue à bien réagir, on passe en mensuel. Donc très vite Netsurf a bien pris donc on est passé en mensuel en février 1996. Donc, il y a deux premiers numéros qui étaient bimestriels et on est passé mensuel en mai 1996.
• Et à l’intérieur du thème justement de l’Internet, quelle est l’approche éditoriale que vous préférez, que vous avez préféré : l’aspect pratique, l’aspect professionnel ?
• Une approche en fait assez générale ou générique, au moins ce que j’expliquais dans mon e-mail transversal, on essaye de sortir un peu des catégories traditionnelles qui empoisonnent un petit peu sur lesquelles la presse informatique je dirais s’appuient, donc c’est par marché, marché professionnel, le marché Soho, le marché grand public etc ... Je dirais l’Internet vient un petit peu brouiller ces catégories tout simplement parce que je dirais que tout le monde peut y trouver son compte. En fait, ce qui est important, c’est pas tout soit à votre niveau ce que vous faites en tant que profession, si vous êtes étudiant ou simple femme à la maison la ménagère de moins de 50 ans. Donc ça c’est pas très important en fait, ce qui est important c’est de savoir ce que vous en faites et à partir de là c’est vrai par rapport à l’Internet tout de suite je dirais un univers de possibles s’ouvre parce que c’est très large, on peut aussi bien traiter l’Internet sous le plan économique, politique, juridique, purement technique, informatique, etc ... Donc il y a une infinité je dirais d’angles en fait en termes journalistiques à prendre, donc l’idée c’était quand même de faire quelque chose d’assez large c’est aujourd’hui vraiment notre positionnement pour l’opposer un petit peu comme étant un magazine de référence c’est qu’il traite de l’Internet dans lequel je dirais chacun puisse y trouver un peu son compte. Donc, c’est vrais que parfois cela peut poser des problèmes parce qu’il y a des papiers qui sont peut être plus techniques ou très éloignés des approches de certains lecteurs. Donc là actuellement, soit ils ne comprennent pas, soit ils passent, mais je dirais par ailleurs ils peuvent trouver autre chose, je dirais l’un compense l’autre. Mais, il y a aussi une deuxième composante qui est toujours importante, la composante pratique, pour l’instant avant que l’Internet devienne un marché de masse au sens de l’électronique, la télévision, le magnétoscope, on y est pas encore tout à fait même si ça commence à prendre très fort, on n’y est pas tout à fait, donc ça reste quand même je dirais des problématiques informatique, technique. L’Internet, c’est avant tout un micro-ordinateur donc c’est vrais que on ne peut pas l’occulter, c’est pour cela que l’on ne voulait pas faire un magazine Internet dirais je éventuellement philosophique ou politique ou sociologique parce que là je crois que la cible est très réduite : Planète Internet en est mort.
• Dans ce genre de magazines, le pionnier était sans doute Univers interactif ?
• Oui, oui c’est un truc plus cyber, plus mode mais il y a quand même une approche pratique qui est importante et que l’on a essayé de développer avec l’apparition du CD Rom et là c’était en septembre 1996 où là l’idée en fait c’est d’utiliser le CD Rom en tant que support comme une grosse disquette : qu’est-ce qu’on fait ? On essaye tout simplement de suivre je dirais les opportunités que couvre Internet à savoir ce qui révolutionne l’industrie du logiciel. Aujourd’hui, les éditeurs créent un produit, font une version d’évaluation librement téléchargeable sur leur Web. C’est la grande révolution du domaine avec derrière un système de vente directe par exemple nombreux sont les éditeurs même les petits, les gros pratiquent la vente directe électronique sur leur site. Donc, je dirais tout ça, c’est très intéressant sauf quand vous vous heurtez maintenant c’est devenu la règle à des logiciels qui font cinq Mega minimum, jusqu’à dix, vingt, Internet Explorer 4.0 version complète c’est vingt cinq Mega. Très concrètement, quand vous êtes un modeste utilisateur français et que vous passez par modem cela devient invivable. C’est donc plusieurs heures de téléchargement avec les préléminaires aux connexions par modem donc des connexions sauvages etc ... il y a de quoi s’arracher les cheveux. Donc, nous on s’est dit écoutez c’est très simple, on va essayer de vous faire économiser du temps de connexion donc alléger vos factures téléphoniques en prétéléchargeant pour le lecteur toutes ces fameuses versions d’évaluation ce que l’on appelle les pépites logiciels. Donc on passe notre temps parce que c’est une partie de notre travail à voir les nouveautés etc ... on les télécharge puisqu’on dispose d’une connexion réseau haut débit, on les passe sur le CD Rom, ni plus, ni moins.
• Oui justement on reviendra après sur l’extension CD Rom et Internet. Au niveau des choix éditoriaux, cela se passe comment au niveau de la décision, c’est vous même, au niveau de l’équipe, c’est la Direction Générale, le service marketing, la publicité ?
• Non, non c’est entièrement sous ma rédaction. Ca se fait je dirais il n’y a pas de méthodes, simplement parce que l’on n’a pas les moyens d’avoir une démarche très marketing et peut être que l’on y perdrait aussi au passage. Il y a quand même des choses parce que nous sommes nous mêmes utilisateurs, donc il y a des choses que l’on peut sentir qui vont peut être plaire, donc cela se fait je dirais au sein de la rédaction avec une équipe assez importante de pigistes Netsurf à cette particularité au centre Pressimage d’avoir peu de permanents et donc de travailler ...
• C’est quoi la structure grosso modo de permanents/pigistes ?
• Donc en termes d’équipe, vous avez un rédacteur, un chef, un chef de rubrique, un responsable CD Rom, un SR, un maquettiste, cela fait cinq permanents plus des pigistes qui interviennent en termes de maquettes et de SR plus donc une équipe de pigistes rédactionnels.
• Vous disiez : ce qui vous fait produire un article sur tel ou tel thème, choisir tel ou tel aspect de l’Internet c’est avant, avant tout votre pratique en tant qu’utilisateur etc ...
• Tout à fait. Donc on essaye de balayer, de varier un petit peu les plaisirs c’est pour cela que dans Netsurf il y a des choses très diverses. Aussi bien ça peut être un papier sur les services disons financiers qui permettent de boursicoter depuis son salon que des articles je dirais pratiques où l’on rentre un petit peu dans le cadre de logiciels. Je dirais tout cela est illustré par le rubriquage que l’on a. Je ne sais pas si vous avez vu le magazine, on a aujourd’hui une partie “ S’informer ” qu’est l’actualité traditionnelle avec des petits papiers au format court. Ce sont des papiers d’une page maximum, de petits interviews, des brèves. Après on embraye sur des dossiers, alors là je dirais c’est très variable, pour l’édition prochaine on a un dossier sur les problèmes de sécurité personnelle qu’on rencontre sur Internet pour expliquer aux gens qu’en surfant ils laissent des traces.
• Ce qui m’intéresse de savoir si vous voulez, c’est pourquoi par exemple vous faites un dossier sécurité personnelle, comment cela se passe au quotidien quelque part, c’est en discutant avec les gens de la rédaction ou
• Oui
• si quelqu’un vous dit que ce serait bien de faire un dossier sur telle ou telle chose ?
• Je dirais un peut tout, un peu tout ça. Il ne faut pas oublier que les pigistes font des propositions, là aussi il n’y a pas de méthodes. Les pigistes font des propositions de dossiers d’articles etc ... et après c’est un peu comme une cuisinière on essaye de faire un menu. On ne peut pas se permettre d’avoir deux papiers sur le même sujet etc ... donc on essayer de varier la carte, c’est vraiment comme au restaurant. Donc si vous avez un dossier je dirais un peu pointu par rapport à l’entreprise donc des logiques d’entreprises qui ne touchent pas tout le monde, on va essayer de compenser avec un dossier plus grand public par exemple sur la traitement de la Coupe du Monde sur le Web, donc ça se fait, c’est un truc permanent.
• OK
• Je dirais en travaillant c’est un peu la manière de fonctionner de l’Internet. Vous vous trouvez sous quelque chose et avec un lieu vous allez vers autre chose. Cela fait boule de neige et on arrive à avoir des idées chaque mois.
• A ce niveau là, par exemple, à la différence dans d’autres magazines, le service marketing et publicité, vous n’avez pas de liaison avec eux en ce qui concerne les choix éditoriaux ?
• Donc après, on peut. Si, on travaille quand même en liaison avec la publicité en échanges d’informations. Donc là c’est important pour le détail du sommaire pour que eux puissent le relayer auprès de l’annonceur. Je dirais non, on ne détermine pas du tout ensemble le contenu du canard.
• D’accord. Sur cette partie que l’on vient d’évoquer, les choix des thèmes. Est-ce que vous avez quelque chose à dire ou à ajouter ?
• Non, je vous dis,on pourrait même dire, cela se fait un petit peu au bonheur la chance et en prenant compte l’historique du magazine car vous ne pouvez pas même avec trois mois d’écart traiter le même sujet. Il y a aussi je dirais c’est aussi une nécessité pour nous, c’est que bon ça peut durer des années, on se creuse pour trouver à chaque fois des sujets différents, mais je crois que finalement c’est une erreur parce que n’oublions pas que les gens montent dans le train en cours, donc vous être obligés de traiter le sujet de manière récurrente certains sujets très importants par rapport à l’Internet donc de manière assez régulière une fois par an. Je crois qu’il est important de traiter des moteurs de recherches par exemple ou des choses comme cela. Donc cela ça rentre je dirais dans la partie historique en quelque sorte. On regarde ce que l’on a fait au préalable précédemment et on essaye de voir.
  Au printemps, il faut traiter des régimes amaigrissants, là aussi c’est obligatoire. On peut aussi fonctionner de la même manière. On pourrait être tenté par exemple en septembre/octobre de traiter des écoles ou universités etc ... On peut aussi tomber ça peut être en bien comme en mal dans le principe du “ marronier ” et aussi quand je parlais des sujets récurrents, là aussi il ne faut pas oublier que la vocation de Netsurf ce n’est pas de servir “ de support d’informations ” à une clientèle fixe et déterminée qu’on suivrait dans le temps, c’est tout simplement je dirais d’augmenter son lectorat. Donc là il ne faut pas négliger les gens qui débutent, qui prennent l’abonnement, qui ont besoin d’informations, il faut pouvoir retraiter certains sujets qui sont importants ou de manière assez régulière.
• Justement, par rapport à vos lecteurs, qu’est-ce que vous avez comme modes de connaissances de ceux-ci. Est-ce que ce sont des enquêtes ?
• Pour l’instant. Si il y a une liaison qui est primordiale c’est une chance pour tous les autres magazines : c’est le courrier électronique. Cela fonctionne très très bien. En trois ans on a du recevoir trois lettres manuscrites. Donc c’est clair que l’e-mail amène un contact direct non seulement instantané mais aussi beaucoup plus rapide, plus spontané. Le type a pas besoin de se dire “ il faut que je prenne mon téléphone, je suis en province, je vais appeler, je ne sais pas sur qui je vais tomber, le standard etc ... ”. Il tape son message, il l’envoie un peu comme une bouteille à la mer. Donc cela peut être pour poser des questions, pour nous donner l’adresse de sa page Web personnelle, pour critiquer, pour nous féliciter. Ca n’arrête pas, on a un trafic moyen actuellement de trente messages par jour et cela aucun magazine ne l’a. Ils vont recevoir par exemple trois lettres par jour ou deux pour les plus grands car il faut faire l’effort d’écrire, de mettre dans l’enveloppe, de poster jusqu’au coup de fil. C’est rare d’avoir des coups de fil, principalement la communication se fait par e-mail, cela est beaucoup plus facile pour le lecteur. Donc, ça c’est très important parce qu’il réagit tout de suite. Donc, c’est un élément important de connaissances, de dialogues et de la même manière, cela nous permet de répondre tout de suite sans pour autant je dirais devoir écrire, imprimer, mettre sous enveloppe. Quant aux enquêtes lecteurs, elles ne sont pas très probantes, on en avait faite une il y a un an. Il y a une nouvelle qui va se mettre en place. Il n’y avait rien je dirais que très prévisible. Il y a 80 % des gens qui sont sur PC, 20 % sur Macintosh. La moyenne d’âge est assez jeune.
• Est-ce que vous pensez qu’il y a une différence entre les lecteurs de votre magazine et d’autres magazines Internet ? Est-ce que vous n’en savez rien ?
• Je n’en sais rigoureusement rien. Je reste persuadé qu’il y a un très fort contingent vraiment de passionnés, donc les mecs s’il y avait six magazines à la limite puisque Internet implique un pouvoir d’achat absolument important, achèteraient les six grosso modo. Bon, après il y a des gens qui ont des préférences etc ... Je dirais aussi bien quelqu’un peut être abonné à un magazine comme Internet Professsionnel très pro-classique au sens classique dans la presse informatique, sur abonnement donc là c’est toujours les D.G., les directions informatique etc ... Mais ce type là pourrait aussi bien acheter Netsurf en kiosque pour son plaisir ou pour d’autres choses.
• Au niveau des lecteurs, c’est quoi votre diffusion actuellement ?
• 30 000 en février en points-presse en diffusion totale payée. Donc, un an auparavant, on était à tout juste 20 000.
• On va poursuivre, au niveau comme on était parti sur le CD Rom donc vous m’avez dit tout à l’heure que c’était essentiellement pour économiser du temps de connexion.
• Voilà c’est comme ça qu’on le présente.
• Mais je sais qu’il y a aussi une petite part de rédactionnel sur CD Rom.
• On est un peu obligé je dirais mettre en scène ce qu’on donne donc oui il y a une petite interface qui est développée HTML donc là le lecteur peut la consulter avec son navigateur Web. Il faut que ça détaille un petit peu le contenu du CD Rom, donc les logiciels placés dessus, on a aussi des ballades qui sont des duplications de sites Web.
• Oui je le connais, je l’ai déjà vu ce CD Rom. Ce que je voulais savoir, vous ne pensez pas que le CD Rom peut être un support annexe ou support papier sur lequel il y aurait aussi du contenu rédactionnel ?
• Non, mais non, parce que c’est un instrument pratique je dirais. Placez vous en temps qu’utilisateur, vous aurez à mettre le CD Rom dans le lecteur, allumer l’ordinateur pour lire quelque chose, non pour moi le CD Rom c’est une disquette. Point barre.
• OK et au niveau du site Web c’est la même logique ?
• Non, là par contre c’est un peu différent notamment parce que le site Web est un peu plus léger et c’est beaucoup plus interactif aussi. Avant de parler du Web, on peut parler du courrier électronique donc ça aussi ça peut se faire par le biais d’une liste de diffusion. Vous vous abonnez à des listes d’informations qui vous envoient périodiquement chaque jour, chaque semaine,des informations sur un thème donné. Donc non, je dirais sur l’Internet ça change un peu, on est dans le domaine du direct, on est aussi dans le domaine des grosses bases de données, type librairies, des bibliothèques, des moteurs de recherches etc ..., chose que vous ne pourriez pas avoir sur un CD Rom. Donc, je dirais Internet peut combiner l’avantage donc d’une connexion en ligne directe et aussi l’accès à des immenses réservoirs de bases de données et d’informations. Donc là le CD Rom est quelque chose d’hybride et peut être mal dégrossi. Mais en tout cas lire un canard sur CD Rom me semble complètement hérétique et en tout cas pas pratique.
• Donc sur le site Web par contre de Netsurf
• Netsurf n’a pas de site.
• Il y en avait à un à une époque. Il y avait une espèce de page et puis ...
• Non tout simplement, ça intéresse un problème que peuvent se poser tous les groupes de presse, c’est comment trouver la rentabilité sur un service Web éditorial.
• C’est un problème de rentabilité qui explique cela ?
• Oui voilà. C’est aussi savoir ce que l’on veut faire. On pouvait faire une plaquette simple “magazine Internet 35 F seulement, voici notre adresse abonnez-vous ”. Je veux dire si c’est pour faire ça, comme les gens nous attendent au tournant, je crois qu’on les décevrait. Alors maintenant, est ce que l’on fait un véritable magazine, un truc en direct avec plein d’infos auquel cas quels sont les moyens que l’on met derrière. Du côté de la rédaction, c’est hors de question, c’est pour cela qu’auparavant j’avais fait quelques pages et que j’ai très vite arrêté. C’est un deuxième média, un média à part entière, donc vous ne pouvez pas vous occuper à faire un magazine papier et d’un site digne de ce nom qui essaye de faire des choses originales et nouvelles sur l’Internet. Cela n’est pas possible. Donc ça implique un doublement des équipes parce qu’il faut aussi un maquettiste pour faire la mise en page des informations, il faut aussi une correction donc un travail de SR, donc à la limite dans l’absolu c’est un doublement des équipes. A partir de là comment vous financez, comment vous vous en servez, c’est très difficile d’y répondre. Pour l’instant, la décision est prise quand même d’ouvrir un site avec des archives ou même un service qui peut être très pratique pour le lecteur d’une prise d’abonnement en ligne sécurisée, parce que là encore le lecteur n’envoie pas de courrier papier, de la même manière cela doit profondément l’ennuyer de devoir découper un bulletin d’abonnement, de le remplir avec son bic, de le mettre dans une enveloppe et envoyer le tout avec le chèque etc ...
  Donc, on a régulièrement des gens à l’étranger également, à fortiori à l’étranger qui nous disent comment je peux m’abonner, pourquoi je peux m’abonner en lignes, je fournis mon numéro de carte bleue et voilà. Donc ça c’est une application très concrète qu’on peut mettre en place et qui ne serait pas uniquement commerciale, je veux dire par là encore une fois, c’est vraiment la demande de nombreux lecteurs. Des types qui sont au fin fond des Etats-Unis ou en Afrique, on a même eu des e-mails d’Inde, il y a en a qui nous disent, je veux m’abonner, comment je fais ?
• Donc, si, on va faire un peu de fiction, si jamais ce site vous aviez les moyens de le réaliser etc ... que vous pensez qu’il faudrait apporter outre le fait de permettre à des gens à l’étranger de lire ou s’abonner au magazine, est ce que cela pourrait être un complément en quoi il le serait ?
• J’avoue je ne sais pas vraiment. Si quand même on peut imaginer que la démarche par exemple de Libération est vraiment intéressante. Ce qui pose problème pour la presse papier c’est le papier, donc il y a un problème de papier car vous ne pouvez pas faire un magazine de 3 000 pages d’accord. On peut très souvent avoir des papiers beaucoup plus longs, faire des dossiers plus longs avec plus de matière sans pour autant sans démultiplier les coûts, par contre on ne peut pas parce que l’on est prisonnier de cette contrainte qu’est physique, matérielle donc le papier. Pourquoi pas ça ce que fait Libération : qui vous donne un article légèrement coupé et qui vous donne son intégralité sur le Web. Ca je trouve que c’est une démarche intéressante. Moi je crois beaucoup au principe d’archives, là aussi c’est un système très automatique, bon c’est une base de données qui ne demande pas beaucoup de travail, mais ça peut rendre aussi beaucoup de service. Alors, on resterait donc sur notre métier de l’information, tout simplement on utilise la matière existante, et on offre aux lecteurs la possibilité d’effectuer des recherches. C’est vrais que ça ne s’adresse pas forcément au grand public, mais pour les étudiants, les professionnels ça peut être intéressant de voir ce que Netsurf a dit sur tel ou tel sujet et encore une fois c’est un système qui “ ne mange pas de pain ” à mettre en place. Après on peut tout imaginer, il est clair que cela reste dans le domaine de l’information, parce que c’est ce que l’on fait. Ca peut être un traitement quotidien, un traitement hebdo, mais c’est difficile à faire, c’est pour cela que ça peut être “ casse-gueule ”. Les éditeurs de presse ont de grosses difficultés avec.
• C’est sûr que c’est une opération en elle-même. Comme vous dites, il faudrait doubler les équipes.
• Cela pose le problème qu’est-ce qu’on en fait ? Donc là tous les éditeurs de presse traditionnels qui ont ouvert un Web ne savent pas trop sur quel pied ils dansent parce que cela coûte de l’argent, cela coûte cher.
• Toujours dans le domaine de l’Internet, si on le considère comme une source d’informations, est-ce que vous pensez que c’est un concurrent pour la presse papier ?
• Pas du tout, pas du tout. C’est vrai que donc nous, pour nous l’Internet c’est notre sujet d’étude et notre outil de travail. Donc c’est clair que les informations on les tire d’Internet outre les papiers, les dossiers, les interviews, les reportages qui sont faits, qui sont fabriqués ici en long terme, n’empêche que ces idées là on les trouve sur réseau, donc c’est une sorte de cercle qui se nourrit lui-même. Donc concurrent pas du tout parce que le traitement est différent. Un magazine papier ça reste vraiment ... Moi, je suis très attaché à la relation papier. Vous êtes dans le métro, pour l’instant c’est la science fiction vous n’allez pas ouvrir votre portable, lancer une connexion qui serait la herztienne ou bien GSM, vous vous connectez et vous allez lire votre journal, cela ne tient pas debout. L’approche est un peu différente, l’Internet c’est un effet de masse, je crois ce que l’on peut y faire pour un magazine papier. C’est une sorte, un petit peu un travail de vigie sur cet espèce de bordel ambiant, on va essayer de trouver des choses intéressantes, mais cela ne veut pas dire que c’est exhaustif et ça ne peut pas être exhaustif. C’est vraiment notre choix, notre propre personnalité qui s’y retrouve, notre propre centre d’intérêt etc ... C’est infiniment subjectif. Donc, on va relever certaines choses, on va les donner et on va dire aux lecteur “ tiens voilà ce que j’ai trouvé, est-ce que ça t’intéresse ? ”, on l’espère. C’est un travail un petit peu de sélection, même de “ digest ” parfois pour les brèves par exemple, donc là devant l’avalanche d’infos on fait un rapide choix, on essaye de donner un petit aperçu de l’information.
• Justement de ce point de vue de complémentarité plutôt que de concurrence entre le papier et l’Internet, est ce qu’il n’y aurait pas tendance dans les magazines papier à se retourner sur une espèce de fonction de synthèse qu’on voit par la multiplication des dossiers et l’intérêt à l’analyse et à la réflexion et qu’on laisserait un petit peu les lecteurs s’ils veulent en savoir plus à aller directement sur l’Internet voir les sites en question des organismes, des institutions, des entreprises ?
• Oui, oui tout à fait, je crois que c’est vrai. Je ne pense pas que ce soit un mal. Encore une fois je dirais l’idée c’est un petit peu de créer une culture de l’Internet. Après, chacun peut essayer de trouver ce dont il a besoin, à fortiori sur Internet, il n’y a d’autres traitements possibles. Comment voulez-vous si vous faites un guide de services, vous imaginez le nombre de milliers de sites nouveaux par mois, vous ne pouvez pas mettre ça sur papier, vous êtes obligés de faire une sélection, une synthèse comme vous dites, donc avec vos propres critères etc ... Et c’est vrai qu’après, le lecteur, tout ça cette espèce de “ sélection ” qu’on peut lui donner, c’est un petit peu malgré tout, c’est un petit peu l’objet, c’est créer en lui une sorte de culture de l’Internet, la développer, à partir de là en tant qu’outil on lui montre ce qu’on peut faire parfois mais je dirais il y a une infinité d’autres moyens de l’utiliser. C’est à lui aussi de l’approfondir. Si vous faites une recherche d’informations par exemple, on peut vous donner une clef d’entrée et c’est clair qu’après le propre d’Internet vous allez ... cette clef unique vous allez la démultiplier. Donc Netsurf peut vous aider, vous donner une adresse si vous cherchez une base de données dans une grande bibliothèque. On vous donne une entrée qui vous permettra d’en trouver d’autres.
• Alors justement, est ce que s’il y avait un site Web ce serait pas quelque chose d’utile finalement par exemple de mettre en lignes les papiers de synthèses, de dossiers etc ... puis chaque fois des liens hypertextes pour des choses dont on parle ?
• C’est sûr, c’est beaucoup plus pratique, c’est vrai. Ce que l’on fait pour certains dossiers, à la fin du dossier, on répertorie les adresses utiles qui sont pointées dans le papier. C’est vrai que là sur le site vous lisez le papier. Vous cliquez, vous n’avez pas besoin de vous prendre la tête à taper l’adresse, donc ça tout à fait. Il faut enrichir de manière hypertexte, hypertextuelle les articles, tout à fait.
• Et dans ce sens là, si ça existait, ça existe pour certains sites, est-ce que vous pensez que c’est une évolution du métier de journaliste dans ce sens là où il serait réduit à une simple orientation vers les sources, mais plus vraiment à traiter l’information en elle-même ?
• Quand même, je crois qu’il y a un traitement de l’information. Pour les gros dossiers bon quand un journaliste écrit un gros bouquin etc ..., il donne ses notes, ses références. Là c’est un petit peu le même principe, sauf qu’au lieu de parler de référence, il faut pointer sur des documents bon c’est un petit changement technique, mais cela reste finalement la même démarche, la même procédure . Au lieu d’avoir en fin de papier un gros encadré avec donc la bibliographie, les adresses, les références, les documents traités etc ... même c’est une démarche universitaire aussi là vous avez donc des liens, fondamentalement, ça ne change pas vraiment les choses.
• Sauf qu’avec les liens hypertextes on y accède directement. Je suis d’accord avec vous que dans l’esprit c’est la même chose ...
• Tout à fait. Attention là aussi ça enrichit comme vous dites c’est immédiat.
• Parce que ...
• Parce que ça débouche directement sur l’info.
• Il y a eu certains débats au moment de l’affaire Lewinsky etc ... on disait que ... On se demandait en fait où s’arrêtait le journal. Par exemple sur le site de Libération comme on en parlait tout à l’heure, il y avait ces fameux liens vers le site de Matt Drudge et on disait quand Libération établissait un lien sur son site, est ce que c’est encore le journal, est ce qu’il cautionne la légitimité du site en question etc ... Quel serait votre avis, votre analyse ? pas pour Libé bien entendu.
• C’est vrai que ça pose un problème intinérant de la territorialité des journaux, des médias. C’est vrai comme vous dites ça devient un peu flou. On peut se poser la question soit de manière philosophique, soit un petit peu universitaire, c’est de savoir est ce que c’est toujours Libération quand un lien pointe, je crois que le lien hypertexte est vraiment une chose en soi, un sujet d’études à part entière, c’est fascinant le principe de l’hypertexte. Mais bon quand après rentré sur les débats de la légitimé ou la caution, je dirais que cela ne me touche pas trop. Moi je crois cela ne me touche pas trop. Moi je crois beaucoup, bon c’est très naïf, un petit peu de ma part, mais je dirais à la conscience de chacun, la conscience individuelle. Cela m’irrite dans l’Internet, dans la communauté des utilisateurs, les scientifiques ou les mecs qui utilisent le Web depuis très longtemps. Donc cet espèce de dédain pour ce qui serait la plèbe des Internautes le mec qui a un pauvre Macintosh ou PC Windows 95, et qui donc passerait son temps à être habité de mauvaises intentions ou faire des bourdes. Je crois qu’il faut arrêter ce débat, c’est tout à fait stérile et même si de toutes les manières encore une fois c’est comme les médias, il génère ses propres déviances et cela n’a rien de nouveau. Dire oui il y a des sites néo-nazis de pédophiles etc ... je trouve ça d’une pauvreté intellectuelle affligeante, c’est inévitable. De la même manière quand on a inventé le papier, l’imprimerie forcément ça génère ses propres déviances. Après ce sont des débats de société d’ailleurs ce n’est pas la peine de s’extasier ou de s’horrifier que sur Internet il y a des choses tout à fait inavouables. Pour les morales de chacun, il y en a qui peuvent être différents parce que l’Internet pose ce problème, c’est une sorte de choc de culture. Ce qui peut être accepté aux Etats-Unis ne l’est pas en France, cela pose le problème juridique. Le type même c’est la loi Gayssot site donc néo-nazi aux USA protégé par le premier amendement, en France c’est interdit, donc là comment vous faites ? Cela pose problème.
  Justement je trouve ce qui est très intéressant avec Internet, ça casse un petit peu tous ces schémas qui sont très rigides, alors on peut appeler ça les frontières. Avant, on avait les frontières physiques de l’état-nation. Cela s’étend après à la culture, à l’économie aussi. Je trouve cela intéressant, c’est peut être mon côté anarchiste mais c’est indéniablement je dirais l’internet quelque chose très subversif et je pense au sens positif du terme. Mais encore une fois forcément et c’est bien cela crée des débats de société. Quand Libé pointe sur le site, truc, machin, est ce que c’est son boulot, est ce qu’il le fait bien ? Après, je dirais après à chacun de répondre. En tout cas pour mon opinion personnelle, je crois qu’ils ont raison de pointer là dessus. Meilleur moyen parce que ça illustre le papier. Libération a fait son analyse et après il offre la possibilité aux lecteurs d’aller voir par lui-même.
• Au delà de ça, imaginons Netsurf crée son site avec des liens hypertextes, vers Microsoft etc ... est-ce que il n’y a pas une possibilité d’orienter les lecteurs vers un site où il y aura une information plus précise, plus exhaustive et en même temps orientée dans un même sens et qui sera quelque part promotionnelle ?
• Je pense que c’est inévitable aussi. Oui c’est vrai parce que là aussi on ne peut pas non plus être exhaustif sur un sujet donné car on ne peut pas donner tous les liens. Forcément après, le lecteur se retrouve dans la nature. Donc c’est vrai que même si vous pointez que sur une seule page, qui vous dit que sur une page juste après, on dira pas son contraire, donc oui là c’est délicat. Quand on pointe sur Netscape ou Microsoft, il n’y a pas d’arrières pensées commerciales et encore on ne le fait plus beaucoup parce que cela devient tellement évident. A force de repérer les adresses, les gens commencent à les connaître, mais ce type là de lien n’est pas très intéressant. Quand vous pointez sur Nestcape.com cela n’a aucun intérêt, vous débouchez sur le site et vous êtes perdu. Ce qui est intéressant, ce sont les liens beaucoup plus précis qui vont directement sur une page et non pas sur un site. Parce que après sinon c’est facile, pour en savoir plus sur l’affaire Lewinsky rendez-vous sur CNN.com, alors là vous êtes largué, donc non il faut donc cibler son lien.
• Encore une question. On a l’habitude d’attribuer une sorte de question universitaire, de caractères, d’aspect de lien social, aux magazines, aux journaux en général. Est ce que vous pensez que l’Internet via les listes de diffusion, via le courrier électronique ne tend pas un petit peu à accaparer cette relation de passionnés ?
• Il ne l’accapare pas, il l’enrichit. C’est toujours le même problème quand vous parlez des médias. Quand la télé est apparue, on a dit le papier est foutu, pas du tout, en fait sur la télé vous avez des journaux papier qui se sont créés, une infinité. Donc je crois que pour le lien social, c’est exactement la même chose.
• Encore une fois, c’est complémentarité ?
• Ce n’est pas complémentaire, c’est un ajout. Vous avez un principe de somme je crois. Donc sur le principe du lien social, on peut parler du principe des communautés, des communautés qui seraient, qui sont virtuelles, les gens ne sont pas dans la même pièce, à distance etc ... ce qui est fabuleux, c’est un outil qui est fabuleux. Vous pouvez vous réunir par centre d’intérêt, par infinité, qu’elle soit intellectuelle, sexuelle, culturelle. Je crois que c’est un lien car les gens peuvent dialoguer. Donc là si on commence à parler du lien social, je trouve que Internet est très positif. Là je ne pense pas qu’il se substitue à d’autres principes de socialisation etc ... c’est vraiment un ajout, c’est un enrichissement, vraiment un enrichissement qu’on a du mal à appréhender parce que honnêtement c’est sans fin. Un seul individu ne peut pas englober tout ce que ça peut apporter. Tout est faisable, tout est envisageable sans même sans rentrer dans le débat des technologies, des logiciels, ça c’est un autre débat. Honnêtement cet outil là, finalement ce n’est pas l’Internet parce que on pourrait l’Internet 2 - 3 - 4 ou lui donner un autre nom. Je crois que le coeur du truc, c’est tout simplement l’appeler le mariage infernal entre l’informatique et les télécommunications. D’accord, c’est un discours un peu technique, n’empêche que ça change tout. Le fait de pouvoir mettre en réseau à distance les ordinateurs, c’est ça le coeur du truc, c’est tout simple, mais la vraie révolution c’est celle là.
• Je reviens à quelque chose dont nous avions déjà parlé, on disait par exemple que les liens hypertextes pointaient sur des informations un peu orientées dans le service presse, vous c’est quoi vos relations avec le service presse des communications ? des entreprises ?
• Tout à fait standard et encore moins. J’ai beaucoup moins de relations avec les sociétés directement ou les agences de presse. La raison est simple, en fait, il y a moins d’intervenants français, on travaille beaucoup avec des boîtes américaines, on travaille avec l’information. On n’a pas de contact direct avec les sociétés ou les services de presse, sauf les quelques boîtes françaises ou étrangères qui sont représentées physiquement en France, mais sinon, il n’y a rien de neuf. On est aussi invité à des conférences de presse mais ça ne bouleverse pas grand chose.
• Justement de ce point de vue là, est ce que vous pensez que l’Internet au niveau des sources d’information etc ... c’est un plus, ça vous permet d’avoir la source d’informations un peu plus en amont ?
• Evidemment.
• Cela se réalise vraiment ?
• Tout à fait, on apprend parfois aux attachés de presse que leur nouvelle version de leur produit est sortie. Cela c’est obligatoire à partir du moment où vous passez vos journées sur l’Internet forcément vous avez un petit avantage concurrentiel en matière d’infos sur des gens qui travaillent avec des communiqués de presse ou des dossiers de presse qui mettent du temps à être traduits ou à être faits.
• Au niveau du mode d’écriture, de la présentation, de la mise en page etc ..., du magazine Netsurf, est ce que vous privilégiez un style particulier en d’autres choses ?
• Les recettes sont standards. Là par contre je crois qu’il n’y a rien de spécifique à l’Internet. Je ne pense pas du tout ce qui était parfois une idée prédominante. C’est quand on parlait Internet, c’est le cyber donc forcément vous devez avoir une maquette à l’avenant donc c’est délirant, donc du pipo. Cela se traite de manière classique avec une maquette normale, sobre comme tous les magazines. Je crois qu’il n’y a vraiment pas de spécificité par rapport aux sujets traités, nous on essaye de faire un truc sobre et propre, on essaye.
• Je vais vous demander aussi votre parcours, vous avez travaillé dans quel type de presse ? Est ce que vous avez travaillé dans un secteur complètement différent avant ? Est ce que vous avez des compétences informatiques ?
• J’ai commencé dans une petite agence de presse qui était généraliste qui travaillait à l’époque sur Minitel donc qui avait déjà une composante en ligne. Donc après j’ai embrayé sur la presse magazine spécialisée en informatique à Univers Mac pendant deux ans. Je suis parti et j’ai continué à piger, à faire des hors séries toujours dans la presse informatique pour après revenir au centre Pressimage et lancer Netsurf. Quant à ma relation informatique, je fais partie de la génération qui à l’âge de 13 ans commence à l’époque sur les ZX80, les Commodore, les consoles de jeux, donc là c’était une culture en commun qu’on a qui est réelle.
• Et au niveau des gens qui travaillent avec vous, que ce soient les permanents ou les pigistes, ils ont quel parcours, quelle formation ?
• Très divers, on trouve de tout, c’est difficile de répondre. Oui, je dirais qu’il y a un intérêt évident pour l’informatique, quoiqu’il y a plusieurs pigistes qui sont issus du monde de l’entreprise donc qui seraient plus des plumes traditionnelles et qui ont peu à peu glisser vers l’Internet par le biais des nouvelles technologies, en tant que nouvelles technologies.
• C’est très varié finalement. Il n’y a pas spécialement des gens qui sont informaticiens au départ ou inversement des gens qui sont journalistes de manière assez généraliste ?
• Non, oui, ça peut être le cas. C’est plus après par intérêt je dirais par goût personnel, mais on peut dire qu’il y a une sorte de culture des gens qui ont la trentaine aujourd’hui avec les micros des années 80.
• Je crois que j’ai fait le tour des questions que je voulais vous poser, peut être qu’il y a des points sur lesquels vous voulez revenir ou des choses à ajouter ?
• Non, n’hésitez pas à me renvoyer d’autres questions si vous le voulez.