IV. Atlas de la Chine des O.P.M.

La réalisation d'un atlas de la Chine, dans la première moitié du vingtième siècle, présente diverses difficultés.

En premier lieu, il est nécessaire de choisir une transcription. La logique actuelle devrait nous fait opter pour le "pinyin". C'est la transcription officielle, élaborée par la Chine Populaire, et universellement adoptée aujourd'hui. Cependant, cette transcription n'est pas satisfaisante pour le sujet qui nous intéresse. En effet, nous sommes confrontés à un double problème avec le "pinyin" . D'abord, du fait de notre chronologie, ni les archives des O.P.M., ni les Missions Catholiques n'utilisent cette transcription. Nous trouvons donc gênant d'utiliser des noms transcrits sous une forme qui n'apparaît jamais dans nos sources. Ensuite, nous ne sommes pas assurés de retrouver dans une transcription moderne tous les sites répertoriés, certains n'étant que des "lieux-dits", liés à l'implantation missionnaire, et qui n'ont pas survécu au régime communiste. Or, il nous est apparu nécessaire d'avoir, pour la clarté et la cohésion de notre étude, la plus grande homogénéité afin de limiter les types de transcriptions utilisées.

Les cartes qui vont suivre utilisent la transcription anglo-saxonne traditionnelle, le Wade Gilis. C'est celle qui est le plus souvent employée dans les archives. C'était sans doute la plus commode du fait des origines très diverses des missionnaires : françaises, italiennes, espagnoles, américaines, allemandes, etc... La transcription française est celle que l'on trouve dans les Missions Catholiques, et elle apparaît occasionnellement dans les archives. Nous l'avons cependant rejetée, pour des raisons pratiques. En effet, l'atlas que nous avons le plus utilisé pour les localisations est le Times atlas of the world, qui utilise bien évidemment la transcription anglo-saxonne. Cet atlas présentait un autre avantage. Le découpage régional est classique, et correspond à celui adopté au O.P.M. lors de l'archivage à l'exception des "provinces périphériques" que sont le Thibet, la Mandchourie et la Mongolie. Il y a un certain flou, tant dans les Missions Catholiques que dans les archives, pour délimiter ces zones. Ce flou vient d'ailleurs des missionnaires eux mêmes qui, pour qualifier les régions qui sont au nord de Pékin, que ce soit des parties de la Mongolie ou de la Mandchourie, utilisent indifféremment des noms de vicariats apostoliques tel "Jehol" ou des noms d'anciennes provinces telle "Chagar".

Construire notre atlas à partir du découpage des vicariats apostoliques pouvait paraître commode. Il n'en est rien. D'abord, les vicariats apostoliques sont à plusieurs reprises remaniés entre 1900 et 1949. De plus, il n'existe, à notre connaissance, pas d'atlas de référence qui soit satisfaisant pour le travail que nous voulions effectuer. C'est pour toutes ces raisons que nous avons choisi de conserver le découpage de Times atlas of world, avec l'ambition de pallier les manques que nous avons pu constater, ce qui explique la publication, à la suite de nos cartes de simple localisation, d'une série de cartes sur la population chinoise et surtout sur les catholiques en Chine.

Pour en finir avec ces considérations techniques, nous signalerons que les nationalistes ont élaboré en 1930 un découpage administratif de la Chine. Il ne présente pas de véritable intérêt pour nous, d'autant qu'il est très vite remis en cause, du fait des agressions japonaises, en Mandchourie, qui est justement une des régions qui nous posent problème.

Cette partie cartographique est donc volontairement "lourde", afin de permettre une localisation la plus précise possible, pour suivre au mieux les missionnaires à travers leurs périples.

Dans un premier temps, nous verrons simplement une carte générale de la Chine, ainsi qu'une carte de l'implantation missionnaire. Nous aurons ensuite toute une série de cartes de localisation par province, et nous terminerons par quelques cartes de synthèses à propos : de l'origine des photographies des archives des O.P.M.; de la population chinoise entre 1900 et 1923; et surtout de la progression du catholicisme en Chine.

Comme nous l'avons déjà dit, nous avons pris comme référence une carte de la Chine actuelle. C'est une commodité car les archives photographiques des O.P.M., dont la classification remonte aux années 50, utilisent les noms des provinces que nous voyons là. (La plupart correspondent à la transcription anglo-saxonne).

En comparant cette carte avec celle des Missions Catholiques, que nous avons reproduite page 29, nous constatons que les limites de provinces sont à peu près les mêmes, mais qu'il y a des différences pour les noms, qui ne sont pas toutes de simples différences de transcription.

-Ho-Loung-Kiang pour Heilungkiang

-Girin pour Kirin

-Shin-king et Liao-Toung pour le Liaoning. etc...

Les sites sont nombreux (141), et bien répartis sur l'ensemble de la Chine, à l'exception du Thibet et du Sinkiang. Cependant, nous avons quand même voulu les faire apparaître puisque ces provinces (surtout le Thibet), sont citées de nombreuses fois dans les rubriques des Missions Catholiques, ce qui nous a amené à en parler à plusieurs reprises dans la première partie.

Pour l'île de Hainan, le point ne correspond pas à une ville, mais marque simplement l'existence d'une pochette "Hainan" dans les archives.

Le Anhwei, répertorié sous le nom de Ngan-hoei, est une partie de l'ancien vicariat du Kiang-nan (28) 203 . Il est érigé Vicariat Apostolique en 1921 204 . En 1924, il change simplement de nom pour devenir le Vicariat Apostolique de Wuhu (F XXXV 2) 205 , qui se trouve dans la 3ème circonscription ecclésiastique de Chine. Ce vicariat est sous la tutelle de membre de la Compagnie de Jésus, originaire de Castille.

En 1929, le vicariat de Wuhu est divisé, donnant naissance aux vicariats apostoliques de Anking (B IV 1) et de Pengpu (F V 1).Le premier reste entre les mains de Jésuites espagnols, alors que le second est confié à des Jésuites italiens de la région de Turin.

Tunki (F XXXII 3) ? Mis. Fils du Coeur Immaculé de Marie.

Nous avons retrouvé dans les archives 22 photographies provenant de cette région.

La province du Anhwei se situe dans la 3ème circonscription ecclésiastique de Chine.

Le vicariat apostolique du Chekiang 206 , ou Tché-kiang (33) a été partagé en 1910 en deux : l'un occidental et l'autre oriental. En 1924, dans le cadre de la 3ème circonscription ecclésiastique de Chine, le V. A. du Chekiang occidental prend le nom de V.A. de Hangchow (B XVIII 2). La partie orientale devient le V.A. de Ningpo (B XLI 1). Ils sont tous deux sous la responsabilité des Lazaristes.

En 1926, le V.A. de Taichow (F XXIV) est érigé à partir de celui de Ningpo. Il reste cependant aux Lazaristes.

Lishui (B XXXV 1), géré par des missionnaires des M. E. du Canada installés depuis 1926, est le centre administratif de la P.A. de Chuchow (pas de référence dans les archives), érigée en 1931 à partir du V.A. de Ningpo.

Aux O.P.M., les quatre côtes de cette province réunissent 170 photographies.

Le Chékiang est dans la 3ème circonscription ecclésiastique de la Chine.

Il n'y a plus aucune photographie de Formose dans les archives des O.P.M. Le problème de l'expulsion des missionnaires ne se posant pas après 1949, il est probable que les photographies ont été progressivement transférées, au fur et à mesure de leur utilisation, vers les archives "modernes" 207 .

Deux vicariats apostoliques constituent cette province : Fo-kien (31) et Amoy (32).

En 1924, le Fo-kien prend le nom de V. A. de Foochow (B VI 1). Les archives des O.P.M. nous indiquent qu'il est tenu par des membres des O.P. des USA 208 . Derrière cette appellation, se cachent en fait des Dominicains dont la région de rattachement est aux Philippines.

A l'occasion de ce redécoupage, le V. A. de Funing (B XV 2) voit le jour. Les missionnaires dominicains de la région du Saint Rosaire, aux Philippines, garde le contrôle de ce vicariat. C'est également à cette date qu'est organisé le V.A. de Tingchow (F XXIX 1), sous la tutelle de Dominicains des O.P. d'Allemagne.

A partir du V.A. de Foochow, les autorités organisent en 1929 la mission de Shaowu (il faut y voir le "Shaofu", F IX 1, des O.P.M.), confiée aux Salvatoriens du M.D.S.

En 1931, c'est la mise en place de la Préfecture Ecclésiastique de Kienning (le "Kienow" B XV 1 des O.P.M.), administrée par les O.P. des U.S.A., les missionnaires venant cette fois effectivement de Etats-Unis d'Amérique.

Confirmé dans son organisation en 1924, le V.A. de Amoy (B III 1) est sous la direction des Dominicains des O.P. des USA, de la région du Saint Rosaire, aux Philippines.

La région du Fukien se trouve dans la 5ème circonscription ecclésiastique.

Les six dossiers composant cette région regroupent 16 photographies.

Le Heilungkiang est une partie de la Mandchourie nord (8).

La mission de Tsitsikar (F XXXII 1) est érigée du V.A. de Kirin en 1928, puis élevée au rang de préfecture apostolique en 1931. Elle est encadrée par les missionnaires suisses des Missions Etrangères de Bethléem.

Kiamusze (B XXIV 2), entre les mains de missionnaires capucins du Tyrol.

Comme toute la Mandchourie, le Heilungkiang est dans la 1ère circonscription ecclésiastique.

31 photographies proviennent de cette province.

C'est en 1882 que le Honan est divisé en une province nord (29) et une province sud (30).

En 1924, le Honan nord prend le nom de V. A. de Weihweifu (F XXXIV 1). Il se trouve dans la 1ère circonscription ecclésiastique et est administré par les missionnaires de Missions Etrangères de Milan.

Sinsiang (F XVI 1) : S.V.D.

Du Honan sud, est détachée en 1906 la P.A. du Honan occidental, puis en 1916, le V.A. du Honan oriental. En 1924, le Honan sud devient le V.A. de Nanyangfu (B XL 2), sous contrôle des Missions Etrangères de Milan.

En 1924, le V. A. du Honan oriental prend pour nouvelle dénomination V. A. de Kaifengfu (B XXIII 1). Il est toujours sous la tutelle des Missions Etrangères de Milan.

En 1928, on lui retire la P.A. de Kweiteh (B XXIX 2) qui est confiée à des Récollets de Saint-Augustin, originaires de Navarre en Espagne.

L'année précédente, les territoires des V.A. de Kaifengfu et de Nanyang avaient déjà été amputés de la P.A. de Sinyangchow (F XVI 2), qui est élevé au rang de V.A. en 1933. Ce sont des missionnaires allemands de la S.D.V. qui s'en occupe.

Cette même année 1933, à partir des territoires de Nanyang et de Sinyangfu, est érigé la P.A. de Chumatien (B XIII 1). Cette préfecture est confiée au clergé séculier chinois. Son premier responsable, Mgr. Pierre Wang, est lui-même originaire de Chumatien.

A partir de 1924, la P.A. du Honan occidental, élevée V.A. en 1911, est désignée par l'appellation V.A. de Chengchow (B X 1). Ce sont les missionnaires de Missions Etrangères de Parme qui s'occupent de ce territoire. De ce vicariat, est érigée en 1929 la P.A. de Loyang (B XXXV 2), administrée également par la Pieuse Société de Saint François-Xavier, pour le M.E. de Parme.

L'ensemble des territoires de l'ancien Honan sud fait partie de la 3ème circonscription ecclésiastique de Chine.

Les photographies concernant l'ensemble du Honan sont au nombre de 82.

Le Diocèse de Pékin n'a pas cessé d'être modifié, en étant de plus en plus réduit au territoire qui entoure la ville. En 1901, Pékin est la capitale du V.A. du Tchély (ou Pe-tchi-li) nord (1). En 1910, il est amputé du V.A. du Tcheli central, puis du Tcheli maritime en 1912.

En 1924, la nouvelle dénomination lui redonne le nom de V.A. de Pékin (F IV 1), administré par des Lazaristes français. En 1926, la mise en place du nouveau V.A. de Suanhwafu (F XVIII 1), réduit un peu plus le V.A. de Pékin. Il est confié au clergé séculier chinois.

Nouvelle amputation en 1929 avec la création du V.A. de Yihsien (F XXXVIII 2), qui empiète également sur le V.A. de Paotingfu. Les prêtres de la Société des Saints Stigmates, présents dans cette mission depuis 1926, en ont la charge.

Le Tchély central change de nom par le décret du 3 décembre 1924, et devient le V.A. de Paotingfu (F II 2). Il est confié au clergé séculier chinois. A cette même date, à partir d'un morceau du Tcheli central et du Tcheli sud-ouest, est érigé le V.A. de Ankwo (B V 1), administré par les Lazaristes.

Le Tchély maritime, contrôlé par les Lazaristes, s'organise logiquement autour de la ville de Tientsin (F XXVIII 1), qui donne son nom à ce V.A. en 1924.

En 1924, le Tchély sud-est (4) prend le nom de V.A. de Sienhsien (F XIV 1), sous la responsabilité de Jésuites français. En 1929, son territoire est amoindri par la mise en place de la P.A. de Yungnien (F XLI 2), qui devient V.A. en 1933, sous la responsabilité du clergé séculier chinois.

Taming (F XXV 2), est une mission de la P.A. de Yungnien, administrée bien évidemment par le clergé séculier chinois.

Kinghsien (B XXVI 3) est une mission jésuite du V.A. de Sienhsien.

Le V.A. du Tchély sud-ouest (3) est dénommé V.A. de Chengtingfu (B X 2) en 1924. Les Lazaristes français en gardent le contrôle. La P.A. de Chaohsien (B VIII 1) en est séparée en 1929, puis est élevée au rang de V.A. en 1932. Ce nouveau vicariat est confié au clergé séculier chinois. En 1933, la P.A. de Shuntehfu (F XII 2) est érigé à partir du V.A. de Chengtingfu et confiée aux Lazaristes polonais installés sur place depuis 1929.

En 1924, le V.A. du Tchély nord-est (4) prend le nom de V.A. de Yungpingfu ( F XLII 1), et est dirigé par des Lazaristes venus de Hollande.

Les frontières du V.A. de Mongolie orientale (12) sont rectifiées avec la Mandchourie méridionale (9) en 1908. D'autres modifications sont apportées en 1914 par rapport au V.A. de Mongolie centrale (10). En 1924, c'est sous le nom de V.A. de Jehol (B XXII 1) que les missionnaires belges de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie continuent d'administrer ce territoire 209 .

En 1922, le V.A. de Mongolie centrale (10) est divisé en deux ensembles : la mission de Mongolie extérieure 210 (Urga ou Urgu, F I 1) et le V.A. du Tchagar (ou Chagar). En 1924, ce dernier devient le V.A. de Siwantze (F XVII 1), lui aussi administré par les Scheutistes du C.I.C.M. 211

L'ensemble des territoires dont nous venons de parler se trouvent dans la première circonscription ecclésiastique de la Chine.

Les archives O.P.M. rassemblent 466 photographies pour cet ensemble.

Le V.A. du Hunan nord (18) existe depuis 1879. Il est administré par des religieux espagnols, stationnés aux Philippines, de l'ordre des Ermites de Saint-Augustin. En 1924, il prend le nom de V.A. de Changteh (B VII 2).

En 1931, les P.A. de Yochow (F XXXIX 1) et de Lichow (B XXXIV 1) sont séparées de V.A. de Changteh, mais restent entre les mains du même ordre missionnaire.

Yuanling (F XXXIX 2) est dirigé par l'ordre des Passionistes des USA. Il se trouve sur le territoire de la P.A. de Shenchow (pas de référence dans les archives), érigée en 1925 du V.A. de Changteh, puis élevée V.A. en 1934.

En 1879, le V.A. du Hunan est divisé en un vicariat du nord, et un autre du sud (19). Ce dernier est dénommé par le décret du 3 décembre 1924 V.A. de Changsha (B VII 1). L'administration en revient à des Frères Mineurs (O.F.M.) du Piémont italien.

En 1925, la P.A. de Yungchowfu (F XLI 1) en est séparée (O.F.M. italiens).

En 1931, les Frères Mineurs de Bologne voient leur mission de Hengchow (B XIX 2) élevée au rang de V.A. à partir des territoires du V.A. de Changsha.

Paoking est une mission de la P.A. de Yungchow, et Siangtan une mission du V.A. de Changsha. Toutes deux sont sous la tutelle de Franciscains italiens.

Le Hunan fait partie de la 3ème circonscription ecclésiastique de Chine.

Nous avons dans les archives 37 photographies en provenance de cette région.

Comme tous les V.A., le Hupeh nord-ouest (15) change de nom en 1924 pour s'appeler V.A. de Laohokow (B XXXIII 1). Ce sont des Italiens de l'O.F.M. qui le gèrent.

Ancien V.A. du Hupeh sud-ouest (17), le V.A. de Ichang est administré par des Frères Mineurs venus de Belgique.

Le V.A. du Hupeh est (16), dont les Frères Mineurs vénitiens s'occupent, prend le nom de V.A. de Hankow (B XVIII 3) en 1923 à l'occasion de l'érection des P.A. de Hanyang (B XIX 1), Puchi (F VI) et Wuchang (F XXXIV 2). Les charges en incombent respectivement aux Missionnaires de la Société de Saint-Colomban, aux prêtres chinois et aux Frères Mineurs de Cincinnati. Hanyang est élevée V.A. en 1927, Wuchang en 1930.

Les missions de Shasi (F IX 2) et de Shihnan (FIX 3) font partie du V.A. de Ichang. Elles sont en charge des O.F.M. des USA et du clergé séculier chinois.

Kichow (B XXVI 1), que gèrent les Franciscains italiens, est le centre administratif de la Mission de Hwangchow (pas de référence dans les archives), érigée en 1929 du V.A. de Hankow, puis élevée P.A. en 1932.

Suihsien (F XXI 1) dépend du V.A. de Hankow et est administré par les Franciscains.

La mission de Siangyang (F XIII 3) est rattachée (?) au V.A. de Laohokow. Elle est dirigée par des membres du clergé séculier italien (?).

Le Hupeh est une composante de la 3ème circonscription ecclésiastique de Chine.

92 photographies sont dans les dossiers des O.P.M. pour cette région.

En 1905, le V.A. du Kansu (13) est divisé entre le V.A. du Kansu septentrional et la P.A. du Kansu méridional. En 1922, le regroupement du V.A. du Kansu septentrional, de la mission de Ili (14) et d'une partie du V.A. de Mongolie occidentale donne naissance au V.A. du Kansu Occidental. En 1924, alors qu'il est sous la tutelle des missionnaires allemands de la S.V.D., le Kansu occidental devient le V.A. de Langchowfu (B XXI 1).

En 1930, la Mission du Sinkiang (F XV 2)est séparée du V.A. de Langchowfu, tout en restant entre les mains des missionnaires de la S.V.D.

D'abord P.A. du Kansu méridional, puis V.A. du Kansu oriental en 1922, ce territoire change encore de nom en 1924 pour prendre l'appellation de V.A. de Tsinchow (F XXX 2). Il est en charge de Frères Mineurs capucins allemands de Westphalie.

Confiée à des Capucins espagnols, la P.A. de Pingliang (F V 2) se sépare du V.A. de Tsinchow en 1930.

Les différents territoires du Kansu, pour lesquels nous avons 30 photographies, font partie de la 2ème circonscription ecclésiastique de la Chine.

D'abord V.A. du Kiangsi septentrional (34), rebaptisé en 1920 V.A. de Kiukiang, il trouve son nom définitif en 1924 par l'appellation V.A. de Nanchang (B XXXVIII 1). Ce sont les Lazaristes qui en ont la charge.

En 1885, le V.A. du Kiangsi oriental (36) est détaché du V.A. de Kiangsi septentrional. En 1920, il est provisoirement appelé V.A. de Fuchow 212 puis, à l'occasion de la réorganisation de 1924, il prend le nom de V.A. de Yukiang (F XL 1). Il est administré par les Lazaristes.

Le V.A. de Kiangsi méridional (35), désigné à partir de 1924 par le nom de V.A. de Kianfu, est géré par des Lazaristes italiens de la région de Turin.

Les Lazaristes américains de Germantown s'occupent du V.A. de Kanchow, qui a été érigé en 1920, à partir du territoire du V.A. de Kiangsi méridional.

Nancheng (B XXXVIII 2) est l'ancien nom de Kienghangfu. Les Irlandais de la Société de Saint-Colomban assurent la gestion de cette P.A., érigée en 1932 à partir du V.A. de Yukiang.

Les archives des O.P.M. ont conservé 70 photographies de cette province.

Le Kiangsi se trouve dans la 3ème circonscription ecclésiastique de la Chine.

Le Kiangsu est une partie de l'ancien V.A. de Kiang-nan 213 (28). Les V.A. du Anhwei et du Kiangsu sont établis en 1921. En 1924, ce dernier prend le nom de V.A. de Nanking (B XXXIX ). C'est le clergé séculier chinois qui en a la charge, à partir de 1933.

Le V.A. de Nanking connaît dès lors de multiples amputations. En 1926, c'est la mise en place du V.A. de Haimen (B XVII 1). Ce territoire est confié au clergé séculier chinois.

En 1931, la P.A. de Suchow (F XIX ) est érigée puis, en 1933, c'est le tour du V.A. de Shanghaï (F VIII 1). Les Jésuites canadiens assurent la gestion de la première, les Français celle de la seconde.

Du fait de l'abondante collection concernant Shanghaï, nous disposons de 116 photographies pour le Kiangsu.

Le Kiangsu fait partie de la 3ème circonscription ecclésiastique de Chine.

Le V.A. de Mandchourie nord (8) est érigé en 1898. En 1922, les districts de Yenki (F XXXVIII 1) et de Ilan sont cédés au V.A. de Wonsan, en Corée. En 1924, le territoire prend le nom de V.A. de Kirin (B XXVIII 1). Il est administré par les missionnaires de M.E.P. 214 .

En 1928, Yenki est séparé du V.A. de Wonsan et devient P.A., en charge des Bénédictins allemands de Saint-Ottilien.

Les missionnaires des M.E. de Québec, installés dès 1925, ont la charge de la P.A. de Szepinghai ( F XXIII 1), érigée en 1929 à partir de territoires des V.A. de Jehol et de Moukden. Elle est élevée V.A. en 1932. Le V.A. de Szepinghai déborde largement sur les provinces du Liaoning et de Mongolie Intérieure.

Nous disposons de 39 photographies de cette province.

Les territoires de ces V.A. sont dans la 1ère circonscription ecclésiastique de Chine.

En 1914, la P.A. du Kwangsi (26) est élevée au rang de V.A. Elle est sous la tutelle de la Société des Missions Etrangères de Paris. Par le décret du 3 décembre 1924, sa nouvelle dénomination devient V.A. de Nanning (B XL 1).

Les missionnaires américains des Missions étrangères de Maryknoll se sont installés en 1920 à Wuchow (F XXV 1). En 1930, Cette mission est séparée du V.A. de Nanning. Kweilin (B XXIX 1), où sont également présent les missionnaires de Maryknoll dépend (?) de la mission de Wuchow.

Le Kwangsi se trouve dans la 5ème circonscription ecclésiastique de la Chine.

La province du Kwangtung appartient au diocèse de Macao jusqu'en 1850. A cette date un décret établit la P.A. du Kwangtung, qui regroupe les provinces du Kwangtung, du Kwangsi et l'île de Hainan. En 1875, la P.A. du Kwangsi est détachée. En 1914, Le V.A. du Kwangtung (25) prend le nom de V.A. de Canton (B VI). Les missionnaires des M.E.P. en assurent le fonctionnement.

En 1909, le V.A. du Kwangtung occidental et Hainan est séparé du V.A. du Kwangtung. Il est sous la responsabilité des missionnaires des M.E.P. et est rebaptisé V.A. de Pakhoi(F II) en 1924.

En 1923, le Vicaire apostolique de Pakhoi appelle les Picpusiens pour administrer l'île de Hainan (B XVII 2). Elle est érigée Mission en 1929, en se séparant alors du V.A. de Pakhoi. La résidence de la Mission est Hoichow.

Ephémèrement appelé V.A. de Chaochow, il est érigé en 1914 du V.A. de Canton et prend dès l'année suivante le nom de V.A. de Swatow (F XXII). Les missionnaires de M.E.P. en ont la charge.

Les Américains, de la Société des M.E. de Maryknoll, administrent la P.A. de Kaying qui a été constituée en 1929, après séparation du V.A. de Swatow.

Les Salésiens entrèrent dans la mission de Shiuchow (F X 2) en 1918. Elle devient V.A. en 1920, après séparation du V.A. de Canton.

Kongmoon (B XXVII) est gérée depuis 1918 par les missionnaires de Maryknoll. En 1924, elle devient P.A. en étant séparée du V.A. de Canton, puis elle est élevée V.A. en 1927.

Le diocèse de Macao (B XXXVI), en plus des alentours de la ville, a sous sa responsabilité la sous-préfecture civile de Shiuhing, territoire coincé entre les V.A. de Canton, Shiuchow, Kongmoon et la mission de Wuchow.

Hongkong (B XX 1) est V.A. depuis 1874, date de l'annexion de trois districts continentaux faisant jusqu'à lors partie de la P.A. du Kwangtung. Le V.A. de Hongkong est administré par les Italiens des Missions Etrangères de Milan.

L'ensemble de ces territoires fait partie de la 5ème circonscription ecclésiastique de Chine.

Cette région est très richement représentée dans les archives des O.P.M. avec 567 photographies.

Erigé en 1696, le V.A. du Kweichow (40) fut ensuite intégré au Yunnan et au Szechwan. Il est reconstitué le 27 mars 1846, puis rebaptisé V.A. de Kweiyang (B XXX) le 3 décembre 1924. Il est sous l'autorité des missionnaires des M.E.P.

Ce sont également les missionnaires des M.E.P. qui ont la charge de Lanlong (B XXXII), devenue P.A. en 1922, à partir des V.A. de Nanning et Kweiyang. En 1927, Lanlong est élevée V.A.

Les premiers missionnaires allemands du Sacré-Coeur d'Issoudun arrivent à Shihtsien (F X 1) en 1927. Ce territoire est érigé en Mission, à partir du V.A. de Kweiyang, en 1932.

67 photographies du Kweichow se trouvent aux archives des O.P.M.

Le Kweichow est l'une des composantes de la 4ème circonscription ecclésiastique de Chine.

Ancien V.A. de Mandchourie sud (9), le V.A. de Moukden (B XXXVII) est administré par les missionnaires des M.E.P.

La P.A. de Fushun (B XVI) fut érigée en 1932 du V.A. de Moukden. Elle est confiée aux missionnaires des M.E. de Maryknoll.

23 photographies du Liaoning se trouvent encore dans les archives des O.P.M

En 1924, le Liaoning, alors que le Mandchoukouo n'existait pas encore, était dans la 1ère circonscription ecclésiastique de Chine.

La P.A. de Chihfeng (B XI 2) est un territoire confié au clergé séculier chinois. Cette préfecture a été érigée en 1932, détachée du V.A. de Jehol.

Le V.A. de Tsining (F XXXI) est détaché du V.A. de Siwantze en 1929. Il est sous la responsabilité du clergé séculier chinois.

Le V.A. de Mongolie sud-ouest (11) est divisé en deux V.A. en 1922 : Ninghia et Suiyuan (F XXI 2). Les Scheutistes s'occupent de ce dernier territoire.

Lintung (B XXXIV 3) est sous la tutelle de missionnaires des M.E. du Québec. Ce territoire dépend du V.A. de Szepinghai.

66 photographies des archives proviennent de cette province qui fait partie de la 1ère circonscription ecclésiastique de Chine.

Le V.A. de Ningsia (B XLII) est une partie de l'ancien V.A. du Kansu (13). Il est érigé en 1922. Ces limites débordent largement de celle de la province du Ningsiahui pour s'étendre en Mongolie Intérieure. Ce sont les missionnaires belges de la C.I.C.M. qui administrent ce territoire.

11 photographies aux archives.

Ce V.A. est dans la 1ère circonscription ecclésiastique de Chine.

En 1890, le Shansi est divisé en deux V.A., le Shansi septentrional (22) et le Shansi méridional (23). Le Shansi méridional, dirigé par des Frères mineurs allemands est rebaptisé en 1924 V.A. de Luanfu (B XXV 3).

La P.A. de Hungtung (B XX 2), confiée au clergé séculier chinois, est érigé en 1932, à partir du V.A. de Luanfu.

Le V.A. du Shansi septentrional est dénommé V.A. de Taiyuanfu (pas de référence dans les archives) par le décret du 3 décembre 1924. Ce sont des Franciscains romains qui en ont la charge.

En 1922, on lui détache la P.A. de Tatungfu (F XXVII 1), dont les Scheutistes ont la responsabilité, et qui devient V.A. en 1932.

Détaché en 1926 du V.A. de Taiyuanfu, le V.A. de Fenyang (B XIV 1) est confié au clergé séculier chinois.

Cette même année, le V.A. de Taiyuanfu est encore réduit par la constitution de la P.A. de Shohchow (F XI 1), qui est entre les mains de Franciscains bavarois. Six ans plus tard, en 1932, elle est élevée V.A.

En 1931, la P.A. de Yutze est détachée du V.A. de Taiyuanfu. Ce sont des Frères mineurs venus de Bologne qui l'administrent.

104 photographies du Shansi sont aux Archives.

Le Shansi se trouve dans la 2ème circonscription ecclésiastique de la Chine.

Les divisions successives du Shantung donnent naissance à trois territoires : les V.A. du Shantung méridional (7), du Shantung septentrional (5) et du Shantung oriental (6). Dirigé par des Franciscains allemands, le Shantung septentrional prend en 1924 le nom de V.A. de Tsinanfu (F XXX 1).

Arrivés en 1925, les missionnaires américains franciscains s'occupent de Chowtsun (B XII 2) qui fait partie de la Mission de Changtien (pas de référence dans les archives), érigée en 1929 du V.A. de Tsinanfu, et qui devient P.A. en 1932.

Confiée au clergé séculier chinois, la P.A. de Lintsing (B XXXIV 2) est érigée en 1931, du V.A. de Tsinanfu.

Les missionnaires de la S.V.D. sont présents dans le V.A. de Yenchowfu (F XXXVII 2), anciennement V.A. du Shantung méridional, depuis la fin du XIXème siècle.

Sous la conduite des missionnaires de la S.V.D, la P.A. de Tsingtao (F XXX 3) est séparée du V.A. de Yenchowfu en 1925. Elle devient V.A. en 1928.

Ichowfu se trouve (?) sur le territoire de Tsingtao. Ce sont les missionnaires de la S.V.D. qui s'en occupent.

En 1933, nouvelle amputation du V.A. de Yenchowfu avec la création de la P.A. de Yangku (F XXXVI 2), que prend en main le clergé séculier chinois.

Tsaochowfu, administré par les missionnaires de la S.V.D. se trouve sur le territoire du V.A. de Yenchowfu.

Ce sont des Franciscains venant de la région de Saint-Denis qui s'occupent du V.A. du Shantung oriental. En 1924, il est rebaptisé V.A. de Chefoo (B IX 1).

Restant entre les mains des mêmes missionnaires, la P.A. de Iduhsien (B XXI 3) se sépare du V.A. de Chefoo en 1931.

La même année, le territoire du V.A. de Chefoo se réduit encore avec la mise en place de la mission de Weihaiwei (F XXXIII 2). Ce sont des Frères mineurs de Metz qui en ont la charge.

143 photographies du Shantung sont aux archives des O.P.M.

Cette province fait partie de la 2ème circonscription ecclésiastique de Chine.

En 1911, le V.A. du Shensi septentrional (20) est divisé en deux. L'un garde le nom de Shensi septentrional, l'un est appelé Shensi central. Le nouveau Shensi septentrional, dont les Franciscains espagnols ont la charge, est désigné à partir de 1924 par le nom de V.A. de Yenanfu (F XXXVII 1).

Le Shensi central, devenu par le décret du 3 décembre 1924 V.A. de Sianfu (F XIII 1), est dirigé par des Frères Mineurs venus de Toscane.

Erigée à partir des V.A. de Sianfu et de Hanchungfu, la P.A. de Hinganfu est gérée par des Frères Mineurs Conventuels.

Les Frères Mineurs, originaires de Loreto, administrent la Mission de Tungchow (F XXXII 2), érigée en 1931 du V.A. de Sianfu.

Les Franciscains italiens de Sanyuan (F VII 1) viennent cette fois de Venise. En 1931, Sanyuan est détachée du V.A. de Sianfu et est érigée P.A.

En 1932, le V.A. de Sianfu est encore réduit par la création de la P.A. de Chouchih (B XII 1), qui est confiée au clergé séculier chinois.

Derrière Mgr. Sylvestre Wang, O.F.M., ce sont des Franciscains chinois qui assurent la gestion de Fengsianfu (B XIV 2), érigée P.A. en 1932 à partir du V.A. de Sianfu.

V.A. de Hanchungfu (B XVIII 1) : c'est la dénomination que prend en 1924 le V.A. du Shensi méridional. Les missionnaires des M.E. de Milan en assument la charge.

Nous disposons de 31 photographies de cette province.

Le Shensi fait partie de la 2ème circonscription ecclésiastique de Chine.

Le V.A. du Szechwan nord-ouest (37) est dénommé V.A. de Chengtu (B XI 1) par le décret de 1924. Ce sont les missionnaires des M.E.P. qui l'administrent.

En 1929, le V.A. de Shunking (F XII 1) est séparé de celui de Chengtu. Il est confié au clergé séculier chinois.

Le V.A. de Chungking (B XIII 2) est l'ancien V.A. du Szechwan oriental (39). Il est sous le contrôle des missionnaires des M.E.P.

Confié aux prêtres chinois du clergé séculier, le V.A. de Wanhsien (F XXXIII 1) est érigé en 1929, après séparation du V.A. de Chungking.

Le V.A. du Szechwan méridional (38) est rebaptisé V.A. de Suifu (F XX 1) en 1924. Il est administré par les M.E.P.

V.A. érigé en 1910 du V.A. du Szechwan méridional, il s'appelle d'abord V.A. de Kienchang avant de prendre le nom de V.A. de Ningyuanfu (B XLIII 1). Les missionnaires des M.E.P. en ont la responsabilité.

Kiangchow (B XXV 2) dépend, peut-être, d'un territoire rattaché au V.A. de Chungking. Ce sont des Hollandais, des O.F.M. qui sont présents.

Administrée par le clergé séculier chinois, Kiating (B XXV 3) se trouve sur le territoire de Yachow (pas de référence dans les archives), P.A. érigée en 1929 du V.A. de Suifu.

Le V.A. de Tatsienlou (F XXVI 1), sous contrôle des missionnaires des M.E.P., déborde du Szechwan, et est considéré par l'Eglise comme partie du territoire du Thibet.

161 photographies des archives proviennent du Szechwan.

Le Szechwan se situe dans la 4ème circonscription ecclésiastique chinoise.

Le V.A. de Sining (F XV 1) est rattaché pour l'Eglise à l'ensemble thibétain. Ce sont les missionnaires de la S.V.D. qui administrent ce territoire.

Aucune photographie des archives ne nous est parvenue.

Le V.A. du Yunnan (41) est reconstitué en 1840. Il est confié aux missionnaires des M.E.P. En 1924, il prend le nom de V.A. de Yunnanfu (F XLIII).

Mission mise en place par les prêtres du Sacré-Coeur de Jésus en 1922, Tali (F XXV 1) est séparé du V.A. de Yunnanfu en 1929.

Chaotung (B VII 2), confié au clergé séculier chinois, dépend du V.A. de Yunnanfu.

Les archives des O.P.M. renferment 89 photographies du Yunnan.

Le Yunnan est l'un des composants de la 4ème circonscription ecclésiastique de la Chine.

Les circonscriptions ecclésiastiques de Chine, telles que nous les voyons, correspondent au découpage de 1924. Seul l'aspect purement géographique semble avoir prévalu dans cette division puisque les effectifs de catholiques sont très différents d'une circonscription à l'autre.

- 1ère circonscription : 847 687 215

- 2ème Circonscription : 344 758

- 3ème Circonscription : 624 434

- 4ème Circonscription : 222 702

- 5ème Circonscription : 212 268

Les fidèles, non chinois, sont très peu nombreux : environ 7 500 sur l'ensemble de la Chine dont plus de 5 000 sont localisés dans le V.A. de Nanking (3ème circonscription).

Dans la première circonscription, les Lazaristes sont l'ordre dominant et ont la responsabilité de 62% des âmes 216 . Les Scheutistes et les Jésuites ont ensuite respectivement la charge 15% et 14% des catholiques. Le reste incombe aux missionnaires des M.E.P.

Dans la deuxième circonscription, la plus lourde responsabilité revient aux Franciscains avec 60% des catholiques. A leurs côtés, les missionnaires de la S.V.D. les secondent en s'occupant de 32% des fidèles 217 .

La tâche évangélique est mieux répartie, mais aussi plus "éclatée" dans la troisième circonscription : 45% pour les Jésuites, 25% pour les Lazaristes, et 20% pour les Franciscains.

La quatrième circonscription est entièrement entre les mains des missionnaires des M.E.P.

Dans la cinquième circonscription, 31% des catholiques sont sous la tutelle des Dominicains et 33% sous la tutelle conjointe des missionnaires des M.E.P. et de Maryknoll 218 . Le dernier tiers restant se répartit entre les Jésuites, les Salésiens, les missionnaires des M.E. de Milan et les prêtres séculiers chinois.

En ce qui concerne justement le clergé séculier chinois, il faut remarquer, qu'en 1924, seulement deux territoires sont sous leur responsabilité : le diocèse de Macao (5ème circonscription) et la P.A. de Puchi (3ème circonscription) 219 .

Ces deux cartes permettent de mettre en évidence les provinces les mieux "quadrillées" par l'implantation missionnaires.

Avec les zones côtières autour de Pékin et de Canton, ce sont paradoxalement les régions du centre où la "couverture" est la meilleure, laissant espérer une grande diversité quant aux types de photographies dont nous disposerons.

Contrairement à ce que pouvaient laisser croire les deux cartes précédentes, l'essentiel des photographies provient des zones côtières. On notera cependant la bonne représentation de régions assez isolées et éloignées telles le Yunnan, le Kweichow et surtout le Szechwan. Ce sont des régions qui sont entre les mains des M.E.P. Cela confirme donc les liens particulièrement étroits qui unissent les missionnaires des M.E.P. et le journal des Missions Catholiques. Ce dernier peut apparaître comme le relais privilègié de la rue du Bac, auprès du public. Il n'est donc pas surprenant que ses missionnaires soient particulièrement attachés à transmettre des photographies de leur mission, où qu'elle se trouve.

Pour ces cartes 220 , comme pour celles qui suivent, quelques modifications ont été faites.

- Heilungkiang, Kirin et Liaoning ont été regroupés sous l'appellation "Heilungkiang", qui représente en fait l'ensemble de la Mandchourie.

- Le Anhwei correspond en fait à l'association du Anhwei et du Kiangsu.

- "Kansu" regroupe Kansu et Ningsiahui.

- Thibet et Tsinghai sont désignés globalement par le terme "Tsinghai".

La carte de la population en 1901 fait bien apparaître l'aspect dominant du peuplement côtier, mais aussi le poids de l'axe du Yang-Tsé-Kiang, avec en particulier le foyer important qui se trouve dans le Szechwan.

Avec la carte des densités, la concentration sur les côtes de Chine centrale apparaît encore plus évidente.

En 1901, la population de la Chine est comprise entre 450 et 500 millions d'habitants. Ces chiffres, déjà impressionnants, n'apparaissent pas dans les Missions Catholiques, pas plus que des cartes de populations. Comme nous l'avons dit, le journal se contente de cartes de localisations, et élude toute information ou document mettant trop en évidence l'importance de la population chinoise, ce qui lui évite de souligner, directement ou indirectement la faiblesse numérique des catholiques.

Les chiffres bruts, qui sont toujours les seuls communiqués par les organisations et les journaux catholiques, présentent l'illusion d'une certaine réussite. En 1901, les effectifs de catholiques sont de 720 000 personnes. En fait, "malgré un important investissement missionnaire, la croissance reste des plus modeste." 221 Il faut en plus nuancer ces chiffres en tenant compte du fait que parmi les "âmes gagnées", il y a des vieillards vivant dans les hospices catholiques, des orphelins et des nouveau-nés baptisés in extremis.

Il n'y a pas de véritable concentration de catholiques. Seules trois régions semblent avoir des effectifs un tant soit peu plus significatif : le Hopeh, le "Anhwei-Kiangsu", et le Szechwan.

Dès que l'on se place en terme de pourcentage, les résultats de l'action missionnaire apparaissent catastrophiques. 0,64% de convertis dans le meilleur des cas, 0,04% dans une province côtière ouverte sur l'extérieur comme le Chékiang. La barre de 1% de catholiques, que l'on pourrait qualifier de symbolique, n'est atteinte dans aucune province. A l'échelle de l'ensemble de la Chine, le pourcentage de catholiques s'élève à 0,154 % 222 . Si l'on appliquait ces résultats à la France de 1901, cela donnerait une population catholique de moins de 50 000 personnes !

Dans ce cadre, bien que la carte incite à le faire, cela signifie-t-il quelque chose de dire que la région de Pékin, ou que la Mongolie, ont les plus forts taux de catholiques ?

Il n'y a pas de bouleversement majeur entre 1901 et 1923. La population chinoise se situe dans une fourchette entre 450 et 500 millions d'habitants 223 , et la répartition est toujours globalement la même.

Cependant, au niveau régional, il y a quelques différences sensibles, à la baisse ou à la hausse.

Tout en restant conscient que la fiabilité de nos chiffres est loin d'être absolue, quelques explications simples peuvent permettre de comprendre ces modifications.

Si le taux de fécondité de la Chine reste très élevé, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une période de crises profondes, ce qui engendre :

- des mouvements de populations.

- de nombreux morts dans le cadre de la Révolution et des guerres civiles.

- des ravages causés par diverses épidémies et une situation sanitaire désastreuse.

Les cartes reprenant les mêmes échelles que celles de 1901 permettent bien de souligner l'avancée du catholicisme en Chine. De fait, la progression est réelle. Les catholiques sont maintenant près de 2 200 000 en Chine, ce qui veut dire que les effectifs ont été multipliés par trois entre 1901 et 1923.

En 1923, deux régions, le Hopeh et la Mongolie intérieure, ont plus de 1,5% de catholiques. Si la progression est indéniable, la réalité reste cependant modeste. Sur l'ensemble de la Chine, les catholiques ne représentent que moins de 0,5% de la population. Les cartes traduisent ce succès relatif :

- celles qui reprennent l'échelle de valeurs de 1901 (cartes page 210) laissent croire à une forte percée du catholicisme à l'intérieur des terres.

- avec une échelle adaptée à la nouvelle situation de 1923 (cartes page 211), nous voyons qu'il n'en est rien. Aucune particularité géographique n'apparaît (pas de continuité dans l'implantation côtière, par exemple).

Les résultats sont cependant encourageants. Selon les régions, les effectifs de catholiques ont progressé de +44% à +606%, ce qui veut dire concrètement que dans une région comme le Hunan, les efforts des missionnaires ont permis de multiplier par 7 le nombre de leurs fidèles. Il est toujours bon de repréciser que des pourcentages peuvent facilement être impressionnants quand on part de "pas grand chose". Malgré ces réserves, il faut pourtant admettre que l'essor est bien réel, et que l'Eglise catholique remporte son premier vrai succès en Chine durant le premier quart du XXème siècle.

Face à ce constat, il apparaît évident que la guerre contre le Japon, puis la guerre civile et enfin la victoire des communistes frappent de plein fouet un Catholicisme qui, sait maintenant se faire entendre en Chine (le développement du clergé indigène n'y est pas étranger) et trouve une place dans cette société 224 .

Dans un petit article, en 1940, les Missions Catholiques dressent ce qui peut apparaître comme un dernier bilan avant le cataclysme. Les appréhensions liées à la guerre qui fait rage depuis 1937 ne se confirment que dans les écoles, puisque "la plupart des oeuvres scolaires ont été durement éprouvées". Par contre, les vocations dans les séminaires, les ordinations et les arrivées de nouveaux missionnaires restent à la hausse. Les résultats des conversions font même apparaître un réel optimisme.

"Les conversions marquent un progrès sensible : elles atteignent le beau chiffre de 99 944 ; si les statistiques étaient complètes on dépasserait certainement les 100 000. Les conversions de 1937-1938 n'étaient que de 76 903. Le progrès de cette année est dû au champ immense qui s'est ouvert aux missionnaires par la guerre. Leur charité et leur courage ont acquis partout la sympathie et l'admiration ; dans les hôpitaux et les camps de réfugiés, ils sont entrés en contact avec beaucoup d'âmes qui n'avaient jamais eu l'occasion de rencontrer un missionnaire. C'est la charité chrétienne, et non l'intérêt, qui a fait ces miracles ; il faut dire aussi que parmi les réfugiés et les blessés se trouvent beaucoup de personnes de la classe moyenne, étudiants, employés, etc., et pour ces païens la générosité et la loyauté des missionnaires ont fait tomber bien des préjugés.

"Malgré ces 99 944 conversions et un excédent de 7 221 naissances sur les décès, la population catholique n'a augmenté en réalité que de 82 358 âmes, en sorte que la population catholique globale a passé de 2 909 116 en 1938 à 2 991 474. La perte de 24 807 catholiques est due à la désorganisation générale, émigrés, réfugiés dispersés ... et au fait que les anciennes statistiques ont été corrigées.

"En tous cas, ce progrès de 82 358 nouveaux chrétiens (alors que celui de l'an dernier n'était que de 68 878), a fait passer la moyenne de progrès par missionnaire de 18,8 à 24,3 et prouve avec éloquence la valeur des missionnaires qui ont su par leur courage et leur dévouement, transformer des circonstances adverses en circonstances favorables." (Missions Catholiques, 1940, page 159)

Notes
203.

Le numéro que nous faisons figurer ici correspond à celui du tableau reproduit en annexe n° 4.

204.

L'essentiel des indications concernant l'histoire du découpage administratif des Vicariats trouve son inspiration dans le "Guide des Missions Catholiques" publié en 1937. Tome II, pages 76 à 103 (Voir bibliographie)

205.

Il s'agit là du code de la ville dans les archives des O.P.M. (Voir annexe n° 2).

206.

Pour l'ensemble de cette atlas, la situation de base que nous prenons pour le découpage ecclésiastique de la Chine est celle de 1901. C'est ce qui est présenté dans le tableau en annexe n° 4.

207.

Comme nous l'avons mis en évidence, les photographies peuvent être utilisées plusieurs fois dans les Missions Catholiques , sans logique chronologique. Les Photographies de Formose, d'avant 1949, ont donc certainement été publiées bien après cette date, et archivées ensuite ailleurs que dans le fond ancien.

208.

Voir tableau récapitulatif, annexe n° 2.

209.

Le V.A. de Jehol déborde largement sur la province de Mongolie Intérieure. On se reportera donc aux pages concernant cette autre province pour les modifications ultérieures à 1924.

210.

Confiée aux Scheutistes, la mission leur est interdite d'accès à partir du moment où la Mongolie extérieure, aux mains des soviets, devient un allié de l'U.R.S.S.

211.

Le V.A. de Siwantze est lui aussi "à cheval " sur le Hopeh et la Mongolie intérieure.

212.

Le nom de Fuchow fut changé à cause de l'existence d'un autre V.A. homonyme, celui de Foochow (voir Fukien)

213.

Voir Anhwei.

214.

La ville de Hsinking, capitale du Mandchoukouo se trouve dans le V.A. de Kirin.

215.

Chiffres tirés de Arens, Manuel des Missions Catholiques, Tableau 32. Nous gardons les chiffres "exacts" fournis par Arens, tout en étant conscient du caractère forcement artificiel d'un précision à l'unité près.

216.

Il s'agit toujours, bien évidemment de la situation administrative de 1924.

217.

Les 8% restant se répartissent entre les Scheutistes et les missionnaires du Séminaires des SS. Apôtres Pierre et Paul de Rome.

218.

Les statistiques traitent conjointement des V.A. de Canton et la P.A. de Kongmoon.

219.

Cela représente 31 000 fidèles pour Macao. Il n'y a pas d'estimation pour Puchi.

220.

Cet ensemble de cartes de synthèse a bien évidemment été réalisé avec le plus grand sérieux. Elles ne sont cependant que des cartes "artisanales". D'une part, les moyens techniques dont nous disposions étaient réduits. D'autre part, les données statistiques et géographiques en notre possessions étaient peu précises. Ces cartes se veulent donc avant tout indicatives, et elles ne peuvent hélas prétendre avoir toute l'exactitude et la précision que doivent avoir des cartes historiques.

221.

Cl. Prudhomme, Stratégie missionnaire du Saint-Siège . page 431 (édition originale dactylographiée)

222.

Chiffres cités par Cl. Prudhomme. Ibidem.

223.

Les évaluations fournies par l’ouvrage de Ho Ping ti sont les suivantes :

-1928 : 441 849 148

-1933 : 444 486 537

-1936 : 479 084 651

( Studies on the population of China, 1368-1954 , page 86)

224.

En nous livrant à un peu "d'histoire fiction", on peut estimer, en gardant le même rythme et les mêmes paramètres de progression que ceux de 1901 - 1923, que la population catholique en Chine pourrait aujourd'hui être forte d'au moins 60 millions d'individus (soit environ 5 % de la population) sans le coup d'arrêt des années 40 - 50. Ceci n'est évidemment que pure conjoncture, mais permet bien de visualiser l'ampleur du mouvement qui a été interrompu.