Annexes

Annexe 1. Biographies

Pour mieux comprendre les photographies et les contextes dans lesquels elles furent réalisées, il nous est apparu nécessaire de connaître un tant soit peu leurs auteurs. C' est là la raison d' être de cette annexe, qui présente les biographies de la plupart des missionnaires, auteurs ou acteurs des photographies que nous avons reproduites.

Ces biographies ont pu être réalisées grâce aux informations trouvées dans les recueils de Bibliothéca Missionum, volumes 13 et 14. Pour les missionnaires de M.E.P., nous avons bénéficié, grâce au dévouement de M. Moussay, archiviste de la Société, des précieux compléments que sont les nécrologies des Comptes-rendus annuels des M.E.P. . Lorsque ces dernières étaient trop succinctes, nous avons consulté les fiches signalétiques des missionnaires.

Sur le fond, ces notes n'ont pas été remaniées. Il faudra donc tenir compte, en les parcourant, du caractère hagiographique qu'elles peuvent revêtir, même si nous avons cherché à le réduire au maximum.

Avant de vous livrer ces biographies, nous voudrions souligner certains points sur lesquels il nous a semblé nécessaire d' attirer votre attention.

Les hommes qui partent pour la Chine sont jeunes, voire très jeunes. Lors de leur départ, ils ont en moyenne 28 ans 323 . Ils ont entre 21 ans pour le plus jeune, et 46 ans pour le plus vieux, les contingents les plus nombreux se trouvant avoir entre 25 et 28 ans. Il est à signaler que, si bon nombre de missionnaires des M.E.P. partent aux alentours de 25 ans, les Jésuites eux, ont souvent plus de 30 ans et constituent la communauté où l' âge au départ est le plus élevé.

Lorsque nous disposons de cette donnée, et à l' exception des Jésuites, il s'avère que le délai entre l'ordination sacerdotale et le départ est extrêmement réduit, c'est-à-dire entre 2 et 6 mois. Donc, à de rares exceptions, ce sont des hommes sans expérience de la vie apostolique, voire de la Vie tout court, qui arrivent sur les terres de mission. Leurs seuls bagages sont leurs années de séminaire, auxquelles s'ajoute une courte période d'acclimatation, consacrée à l'apprentissage de la langue et de la culture locale, qui dure en moyenne 8 à 9 mois.

La durée du séjour est très variable. Quelques missionnaires, du fait de la révolte des Boxers trouvent la mort quelques mois, voire quelques semaines après leur arrivée. A l'opposé, plusieurs missionnaires passent plus de 50 ans en Chine : c'est le cas de Mgr. Marc Chatagnon, qui reste 57 ans dans le Szechwan, ou de Mgr. Faveau, qui détient le " record " au sein de notre groupe, en ayant passé 63 ans dans le Chékiang. En Moyenne, la durée du séjour est environ de 31 ans. Dans ces conditions, la Chine est souvent la terre du repos éternel pour les missionnaires 324 .

Les divers récits dont nous disposons nous montrent des missionnaires victimes de persécutions diverses ou des affres du climat. Si nous considérons également l' esprit des missionnaires lors de leur départ, animé par la recherche du martyre, nous pouvons nous interroger sur les possibilités de survie, et donc sur leur espérance de vie.

Nous avons pu évaluer que l'espérance de vie en France dans les années 1900-1925, pour un homme de 25 ans, était d' environ 40 à 45 ans 325 .Donc, cet homme qui a survécu à la surmortalité infantile de l'époque, pouvait espérer vivre jusqu' à un âge compris entre 65 et 70 ans.

Nos missionnaires entrent dans cette catégorie d' hommes. Or, ils ont en moyenne un peu moins de 61 ans à leur mort. Nous en déduisons donc que le fait d'être missionnaire a écourté leur vie de 5 à 10 ans. La cause majeure en est les meutres commis par les bandes en tous genres, dont sont victimes les missionnaires. Dans notre inventaire, il y a 14 missionnaires qui ont subi ce sort, c' est-à-dire un peu plus de 10 % de l'ensemble, ce qui est énorme.

Si nous sortons de la statistique tous les missionnaires qui ont connu une mort violente, la durée de vie moyenne est portée à un peu plus de 65 ans. Nous retombons donc dans le créneau théorique. Il est donc clair que l'infléchissement de l'espérance de vie des missionnaires est dû au banditisme violent qui sévit en Chine. S'ils échappent à cette menace, leur espérance de vie redevient comparable à celle qu' ils auraient eue en Europe.

Le risque pour les missionnaires est donc bien le martyre, et, les climats ou les conditions de vie, pour aussi rudes qu'ils soient, n'ont pas une incidence capitale sur la santé, ou plutôt sur la durée de vie des missionnaires.

En ce qui concerne leur origine sociale, nous ne pouvons pas nous livrer à une réelle étude statistique, les indications dont nous disposons étant trop fragmentaires. Il semble cependant qu'il n'y ait pas de portrait " type " , et que tous les milieux soient représentés. Le monde paysan est logiquement dominant, Alphonse Darris, Louis Bourgeois, Henri Costenoble, et Jean-Marie Burnichon en étant issus. La famille de Emile Monbeig est quant à elle qualifiée de "bonne bourgeoisie terrienne et profondément chrétienne". (Il va de soi que la bonne morale chrétienne est un élément qui revient régulièrement dans les biographies.) A côté de cela, le père de Mgr. François Seguin était instituteur, celui de Charles Valtat, représentant en aliments, et celui de Nicolas Waguette, artisan. Alfred Jarreau est né dans une famille de corroyeurs. Le père de Mgr. de Guébriant portait le titre de Comte, alors que la famille de Mgr. de Jonghe d' Ardoye est simplement désignée comme étant une "famille sénatoriale".

En ce qui concerne leurs origines géographiques, il n'y a pas de grandes surprises. Ce sont logiquement les régions où la pratique religieuse est traditionnellement forte qui livrent les contingents les plus importants.

Les grands pourvoyeurs sont avant tout le Nord et la Bretagne, au sens large, c'est-à-dire en incluant évidemment la région nantaise. Est également bien représentée, tout l'Est de la France, soit l'Alsace, la Lorraine, et dans une moindre mesure, la Champagne et les Ardennes. Dans des proportions à peu près identiques, nous trouvons en bonne place le Sud-ouest (au sens le plus large, avec une importance particulière pour le Rouergue), la région lyonnaise (soit le Rhône et les département alpins des Savoie et de l'Isère), et enfin, mais nettement à la traîne, la Bourgogne.

La Normandie, la Charente, le Poitou, et la Franche-Comté sont faiblement représentés. Le Bassin Parisien, à l'exception de Paris même, est pratiquement absent. C'est également le cas de tout le pourtour méditerranéen.

En dehors des frontières hexagonales, il faut signaler la place importante, mais totalement logique étant donné la coopération qui semble exister entre les Missions Catholiques et la Congrégation de Scheut, des Belges et des Hollandais. Les Espagnols, les Italiens et les Américains sont également nombreux. Il y a aussi quelques Allemands, et, figurant de manière plus anecdotique, des Canadiens, Suisses et Polonais. 326

Nous terminerons par quelques remarques concernant plus directement le fonctionnement des missions. Tout comme nous avons signalé que les missionnaires étaient des hommes jeunes au moment de leur départ, ce sont ces hommes-là encore peu âgés qui sont placés à la tête des vicariats. Les évêques sont en effet nommés à l' âge de 43 ans en moyenne, les plus jeunes étant sacrés entre 30 et 35 ans, ce qui est le cas de Mgr. Ducoeur, de Mgr. Reynaud, et de Mgr. Verhaegen.

Enfin, nous signalerons simplement de manière anecdotique les problèmes de cohabitation qui semblent exister entre les missionnaires catholiques et les missionnaires protestants, ou plus précisément, entre le prêtre et les Chinois convertis au protestantisme. Cet aspect est souligné dans plusieurs biographies, mais nous n'en avons pas trouvé trace sur les légendes des photographies des Missions Catholiques, pas plus que dans les archives photographiques des O.P.M. .

  • AGNIUS , Edouard (M.E.P.)

Edouard Agnius est né le 27 septembre 1874 à Haubourdin, dans le Nord. Il entre aux Missions Etrangères en septembre 1892. Après une année d'armée, entre 1894 et 1895, il revient rue du bac, et est ordonné prêtre en juin 1897. Il reçoit alors sa destination, la Mandchourie, mission réputée alors "des plus tranquilles et des plus florissantes" .

Il est assassiné par les Boxers le 11 juillet 1900. (voir le détail des événements dans la biographie de M. Viaud.)

  • BAYART , J-J (M.E.P.) .

Il est ordonné prêtre le 10 mars 1900. Il reçoit alors sa destination : la Mandchourie méridionale. Le 2 mai, il quitte Paris, pour s'embarquer à Marseille, et le 16 juin, il arrive à destination. Il trouve à la procure de Mgr. Guillon son compatriote, M. Agnius. Monseigneur a justement pensé que son ami d'enfance serait le meilleur guide pour l'accompagner à sa mission. Le calme ordinaire du pays est perturbé, l'écho des exploits des Boxers à Tientsin commence à se faire entendre. "Devant les Boxers, raconte-t-on, les canons européens ne sont plus que des jouets d' enfant, et d'un mouvement d'éventail, les plus forts navires de guerre disparaissent."

Après quelques jours de repos, le P. Bayart est envoyé à Siao-hei-chan, auprès du Père Viaud. Il part, accompagné du père Agnius, le 22 juin, et arrive le 25. Le 11 juillet, ils sont assassinés par les Boxers. (voir la biographie du P. Viaud pour les détails.)

  • BEAUDEAUX , André (M.E.P.) .

Il est né le 18 avril 1903 à Reims. Il entre aux Missions Etrangères de Paris en septembre 1922 et est ordonné le 29 juin 1928. Il part le 16 septembre pour Kirin. Il étudie le chinois à Soukiawopou, puis devient professeur au petit séminaire de Kirin, de 1929 à 1936. A cette date, on lui confie la chrétienté de Haihingtchen, qui compte environ 1.600 fidèles. L'année suivante, il connaîtra les assauts des brigands. En 1938, il prend un congé. Il part de Kirin le 24 avril, et arrive à Paris le 10 mai, par le transsibérien. Il tombe malade en juillet, et, une fois remis, il reste en France, étant affecté de 1938 à 1948 comme professeur à Méril-Flin. Il se dépense pour les missions, multipliant les expositions et les conférences. En 1948, il est affecté à l' information et chargé de la procure de Lille.

Il succombe à une crise cardiaque le 29 janvier 1958.

  • BERAUD , Jean-François (M.E.P.) .

Né à Châteauroux-les-Alpes le 30 décembre 1847. Il entre au séminaire des M. E. P. en septembre 1868, et est ordonné prêtre en mai 1872. En juillet, il part pour le Szechwan méridional. Il occupe plusieurs postes avant de passer à Kiating en 1887. En 1888, il est nommé à la cathédrale de Suifu. Il restera 13 ans à ce poste, années durant lesquelles il fonde un hôpital. Sa santé l'oblige à se retirer dans ce même hôpital dès 1905. Il y meurt le 12 novembre 1906.

  • BERMYN , Alphonse (C.I.C.M.) , évêque .

Né le 2 août 1853 à Saint Paul-Waes. Il est ordonné prêtre en 1876. Entré à Scheut en 1878, il part pour la mission de Mongolie . Evêque en 1901, il assure les fonctions de vicaire apostolique du sud-ouest de la Mongolie. Il meurt le 16 février 1915 à Kangfangyintze.

  • BERNARD , Augustin (S.J.) .

Né à Lille le 9 juin 1889 . Il entre chez les Jésuites en 1906 . Ordonné prêtre en 1917 , il part en 1921 pour le Tchély . Il fut recteur des Hautes Etudes de Tientsin .

  • BERNARD , Prosper (S.J.) . à confirmer

Né à Richelieu le 25 mai 1902. A vingt ans, il entre chez les Jésuites. Prêtre en 1935, il part trois ans plus tard en Chine. Tué par les Japonais le 18 mars 1943.

  • BIZEUL , Sévère (S.J.) .

Né à Blain, diocèse de Nantes, le 21 janvier 1848. Entré chez les Jésuites en 1871, il est ordonné prêtre en 1882. Il embarque pour Nankingen 1888. Décédé à Yangkingpang le 31 mars 1912. Le Père Bizeul est l'auteur, entre autres ouvrages, de "Missionnaires et Chinois : une persécution dans la province de Ning ko fou".

  • BOURGEOIS , Louis (M.E.P.) .

Louis Bourgeois est né le 21 décembre 1863 à la Chapelle des Bois, dans le Doubs. Après des études classiques au petit séminaire, il entre aux Missions Etrangères en septembre 1885. Ordonné prêtre en 1888, il part le 12 décembre de cette année pour la Mandchourie. Sur place, il est dirigé par le supérieur intérimaire de la mission, M. Noirjean, sur la chrétienté de Lien-chan, administrée par le Père Lalouyer. Lorsque ce dernier est appelé en 1889 au collège en remplacement du P. Guillon, promu à l'épiscopat, il prend seul la direction de cet immense territoire, qui compte une quarantaine de chrétientés, dont certaines sont très éloignées de la résidence.

En 1891, il est appelé au poste de Nieou-tchoang, et chargé de desservir en même temps la ferme orphelinat des soeurs de la Providence de Portieux, à Tong-kia-touen, c'est-à-dire à 35 ly (environ 20 km). Malgré cette distance, il se rend à l'orphelinat tous les quinze jours. Dans les années qui suivent, il est à plusieurs reprises victime d'agressions, en particulier vers la fin de la guerre sino-japonaise, le pays étant infesté de soldats déserteurs.

A la fin de l'année 1899, il reçoit en renfort un missionnaire nouvellement arrivé, le Père Le Guével. Ils sont donc ensemble lorsque les troubles dus aux Boxers touchent le pays. Ils organisent la défense de l' orphelinat, mais, le 12 juillet, apprenant que le mandarin a fait cause commune avec les Boxers, et que ses troupes ont rejoint les rebelles, ils décident d'évacuer les lieux, toute résistance étant impossible. Ils gagnent la montagne, mais sont vite pris en chasse par les soldats. Rattrapés, ils se réfugient avec une vingtaine de chrétiens dans une vieille tour. Leurs assaillants sont plus de cinq cents, et le combat fait rage tout l' après midi du 14 juillet. Le 15, les réguliers amènent un canon, et la bataille reprend. Ne pouvant plus résister, ils brûlent leur papier monnaie, et brisent leurs armes avant d' être pris avec leurs chrétiens. Ils sont alors décapités par les soldats, et leurs têtes, portées à Ningyuan, furent exposées sur les murs de la ville.

  • BRAAM , Joannes , (C.I.C.M.) .

Né le 17 septembre 1869 à Beek. Il entre chez les Pères de Scheut en 1889. En 1894, après avoir été ordonné prêtre, il part en Mongolie.

  • BUDDENBROCK , Théodore (S.V.D.) , archevêque .

Né le 12 juin 1878 à Lippramsdorf, dans le diocèse de Münster. C'est en 1901 qu'il devient membre de la Société de Verbe Divin . Prêtre en 1905, il part cette même année pour Tsingtao. Administrateur du nouveau vicariat apostolique du Kansu occidental en 1923, il est sacré évêque en 1924 et assume la charge du vicariat apostolique de Langchow. Il en devient l'archevêque en 1946. Expulsé en 1953, il meurt le 18 janvier 1959 à Süchteln.

  • BUDES DE GUEBRIANT , Jean-Baptiste (M.E.P.) , archevêque .

Jean-Baptiste de Guébriant est né à Paris le 11 décembre 1860. En 1881, il entre au séminaire de Saint-Sulpice. Deux ans plus tard, il entre à la rue du Bac. Il reçoit la prêtrise le 5 juillet 1885, ainsi que sa destination qui est la mission du Szechwan méridional. La cérémonie de départ eut lieu le 7 octobre et le dimanche 11 octobre, avec neuf de ses confrères, le P. de Guébriant s'embarque à Marseille pour la Chine.

Pour étudier la langue chinoise, il est envoyé dans la petite ville de Tchao-hoa-tchen. J'avance avec une extrême lenteur dans l'étude du chinois, lisons-nous dans une de ses lettres de juin 1886. On me disait en France, et Dieu sait que j'y croyais volontiers, que l' étude des langues serait pour moi un jeu. Je vois maintenant ce qu'il en faut penser et ce que vaut la facilité dont j'étais si convaincu sans le paraître. Après quatre mois d' un travail sérieux, je n'arrive que bien rarement à comprendre ou à être compris même sur les choses les plus simples. Puisse cette leçon me profiter !...

Mais ces premières difficultés sont surmontées, et il est placé dans la mission de Kuin-lin. En 1893, cela fait sept ans qu'il y travaille lorsque son évêque lui propose de s'installer dans le Kientchang, pays qui selon ses dires, est inconnu entre tous, et qui est aux riches provinces de la Chine méridionale ce qu'est la Mongolie à celles du nord ou le Sahara à l'Algérie. La population catholique est composée de quelque quatre cents chrétiens, dispersés en quinze ou vingt groupes différents, très éloignés les uns des autres. Un an plus tard, il tombe malade de la fièvre typhoïde. Il guérit, mais son confrère et ami qui s'était dévoué à son chevet, contracte le mal et en meurt en août 1894. C'est un grand choc pour M. de Guébriant. Après cette épreuve, il doit affronter les persécutions de 1895. Cette année est terrible pour le Szechwan. La tourmente provoquée par la guerre sino-japonaise entraîne des attaques contre les chrétientés. Oratoires, fermes, etc. sont brûlés, et les missionnaires sont obligés de fuir. Le Père de Guébriant perd tout ce qu' il avait, et doit reconstruire la mission une fois l' orage passé. En 1898, il est nommé provicaire de toute la région, avec résidence à Yatchéou.

"Il a à peine pris possession de son nouveau district que Mgr. Chatagnon l'envoie à Pékin pour traiter la difficile question des réparations dues à la mission pour les pillages de l'année précédente. Comme il fallait s' y attendre, les affaires traînent en longueur : il en profite pour faire un voyage à Shanghaï et ensuite au Japon, puis, les négociations de Pékin ayant eu une issue favorable, il retourne à Suifu. Au début de 1900, il se trouve au séminaire de Ho-Ti-Keou, dont le P. Gire est Supérieur... Après la vie active et les perpétuelles chevauchées, ce sont les habitudes calmes et sédentaires de la vie de communauté. Pas pour longtemps, car l' insurrection des Boxers a eu son contre-coup au Szechwan. Le soir de l' Assomption, notre confrère reçoit de son évêque l' ordre imprévu de se joindre à un groupe de sept missionnaires malades ou expulsés de leurs postes et de descendre avec eux à Shanghaï. Il a l'explication de cet ordre lorsqu'il sait que Mgr. Favier, vicaire apostolique de Pékin, devant retourner en Europe pour exposer à Rome et à Paris la situation dans sa lamentable réalité, l'a demandé pour l'accompagner à titre de secrétaire. En novembre 1900, il vogue vers la France.

Vers le milieu de 1901, il est de retour à Suifu, et le 14 septembre, Mgr. Chatagnon, partant pour Hongkong, lui confie avec l'administration provisoire du vicariat, le soin particulier de la principale paroisse de la capitale. Cet intérim devait durer dix-huit mois."

En 1904, Il s'installe à Wang-Ta-Tsoui, où il a comme catéchiste et directeur d' école Mathieu Ly, le futur vicaire apostolique de Yachow, alors jeune séminariste.

En 1907, il est le guide de la mission d'Ollone, à travers le Pays Lolo.

En 1910, le Kientchang est érigé au rang de vicariat apostolique, et le P. de Guébriant est désigné pour le diriger. Il est sacré le 20 novembre 1910 par Mgr. Chouvellon, à Suifu.

"En 1911, après un rapide voyage en France... il rentre en Extrême-Orient. C'est pour y apprendre... que le Kientchang est en révolution et que son provicaire, le P. Castanet, a été massacré par les brigands... Le 22 décembre, il est à Ningyuanfu où il peut faire le bilan de la tourmente : Un missionnaire et vingt-cinq chrétiens massacrés, une dizaine d'établissements détruits au moins partiellement, plusieurs centaines de fidèles dispersés après avoir été traqués ou pillés. Pour le Kientchang, c'est un désastre. Dieu aidant, il sera réparé. "

En 1915, il est informé de son transfert au vicariat apostolique de Canton. Il est tout de suite frappé par l' immensité du territoire qui lui est confié, et envisage tout de suite la possibilité de le diviser et d' en confier une partie à d' autres sociétés. Ceci aboutira à la création des vicariats de Pakhoi et de Shiuchow. Il signe également un projet de cession de la région de Kongmoon avec la jeune société américaine des Mission Etrangères de Maryknoll.

Le 22 juillet 1919, le Pape Benoît XV le charge de la Visite apostolique des vicariats de Chine. L' année suivante, il se rend à Rome pour rendre compte de sa mission. A la fin de l' année, il rentre à Canton. Le 21 mars 1921, à l' assemblée générale de la Société de Missions Etrangères de Paris, qui se tient à Hongkong, il est élu Supérieur. Sa vie missionnaire prend donc fin, mais, avant de quitter l'Extrême-Orient, il procède, sur ordre de Rome, à une visite apostolique de la Sibérie.

Nous ne reprendrons pas là l'oeuvre de Mgr. de Guébriantà la tête de la Société. Signalons toutefois qu' il n' hésita pas, tout comme il l' avait fait lorsqu' il était à la direction du vicariat de Canton, à distribuer à d'autres sociétés des parts des immenses territoires que devaient gérer les M. E. P. . Ainsi, l'île de Haïnan fut confiée aux Picpuciens ; les missionnaires de Bétharram prirent en charge une vaste partie du Yunnan ; les missionnaires suisses de Bethléem et ceux des Missions Etrangères de Québec rejoignirent la Société de Maryknoll en Mandchourie ; et les chanoines réguliers du Grand Saint Bernard eurent à charge le Thibet.

En 1921, Benoît XVl' élève au rang d'archevêque. Mgr. de Guébriant meurt à Paris, le 6 mars 1935.

  • BURNICHON , Jean Marie (M.E.P.) .

Jean-Marie Burnichon est né le 26 avril 1869 à Ronno dans le Rhône. Il rejoint les Missions Etrangères de Paris en décembre 1889 et est ordonné prêtre le 27 mai 1893. Il part cette même année en juillet pour le Szechwanméridional. Il arrive à Suifu au début de 1894, la remontée du " Fleuve Bleu " étant particulièrement lente. Son évêque, Mgr. Chatagnon, l' envoie dans la partie occidentale de la mission, le Kientchang, où il n' y a que deux missionnaires, M. Uzureau et M. de Guébriant. C'est ce dernier qui est chargé de l' accueillir. A la fin de 1894, il faillit être lapidé à Lou-kou, aux cris de "A mort l' étranger" , et l'année suivante, l'oratoire est pillé. De 1900 à 1907, Il exerce dans des districts de " vieux chrétiens " , au pied de la montagne O-mi. En 1907, le Kientchang le retrouve en tant que curé de Lou-kou. En 1912, après une opération à Hongkong, il se voit confier les travaux de construction du presbytère et de l' église pro-cathédrale de Ningyuanfu. Mais, en 1915, une crise d'emphysème l'oblige à retourner à Hongkong. Quelques mois plus tard, il est de nouveau en activité, mais, en 1929, les médecins le contraignent à renoncer à la vie missionnaire. Il est placé dans un district très tranquille. Les journées de l' été 1931 le fatiguent beaucoup, et il meurt brusquement le 24 août 1931 à Sichang, Ningyuanfu.

  • CANNEPIN , Maurice (S.J.) .

Il est né le 19 mai 1876 à Metz. Il entre chez les Jésuites en 1895. Prêtre en 1908, il part en Chine en 1910, à destination du Tchély. " Quand il franchit pour la première fois le seuil de la maison, austère et familiale, de Sienhsien, il fut apostrophé par son oncle, le P. Becker...Un appareil de photographie ? Saint François-Xavier se servait-il d' un appareil de photographie ? Le neveu, sans se déconcerter, riposta : Oui, et, au lieu de venir en Chine sur un bateau à voile par le Cap de Bonne-Espérance, j' ai pris un navire à vapeur et je suis passé par le Canal de Suez. La réplique est restée historique ; oncle et neveu étaient faits pour s'entendre... Les premiers temps furent durs, très durs ; pour maison, une case de terre dont le toit fuyait ; pour nourriture, l'invariable millet chinois ; pour compagnon, un catéchiste, et autour de soi l' indifférence, l'hostilité, la muraille inattaquable du paganisme millénaire. Ah ! voilà la vraie souffrance du missionnaire, la souffrance insoupçonnée en Europe, l'isolement. Etre seul, tout seul dans un océan d'hommes ! ... Mais l'isolement ne pouvait pas durer. Puisque les gens ne venaient pas à lui, le P. Cannepin irait à eux. Il s' improvisa médecin. C' est le mérite du Docteur Père Léon Wieger d' avoir mis entre des mains inhabiles des remèdes efficaces et inoffensifs. Bientôt, ce fut la procession lamentable de toutes les misères enfantines : les fièvres, les gros ventres, les maladies d' yeux, la terrible dysenterie C'est pour cela que, sans diplôme de la Faculté, je devins médecin, oui, médecin des corps pour sauver les petites âmes, ou mieux, charlatan du Bon Dieu...

La guerre civile, en 1928, a arrêté un moment l' élan de nos oeuvres. Toute ma maison a été pillée ; les bancs, les tables ont servi à chauffer les pieds des soldats... L' année 1931 s' ouvre sur de magnifiques espérances apostoliques. C' est une avance catholique de sept kilomètres de longueur vers l' est. "Le Père Cannepin est mort le 18 septembre 1934 à Tsing-Feng. ( D' après Chine, Ceylan, Madagascar. n° 108 , décembre 1934 )

  • CASTEL , Eugène (C.M.) .

Né à Paris le 18 avril 1885. Il entre chez les Lazaristes en 1904 et est ordonné en 1911. Il se rend à ce moment là au séminaire de Chala, vers Pékin. En 1915, il est envoyé en mission dans le nord du Tchély.

  • CENY , Henri (C.M.) .

Né dans la Creuse le 24 juin 1878. Il entre chez les Lazaristes en 1897 . Il est ordonné prêtre en 1904, et part pour le nord du Tchély , à Pékin . En 1935 , il passe à la mission de Tientsin .

  • CESIDIO , Giacomantonio (O.F.M.) .

Né le 30 août 1873 à Fossa . Il entre chez les Franciscains en 1891 . Prêtre en 1900 , il part pour le Hunan . Il trouve la mort , après avoir été torturé par les Boxers , le 4 juillet 1900, à Hwang-sha-wan, près de Heng-chow .

  • CHATAGNON , Marc (M.E.P.) , évêque .

Né le 14 février 1839 à Celieu (Loire) , il entre au séminaire des Missions Etrangères en octobre 1859 . Ordonné prêtre le 2O décembre 1862 , il part pour le Szechwan en mars 1863 . Il en devient vicaire apostolique en 1887 . Il meurt à Suifu le 26 novembre 1920 .

  • CLERC-RENAUD , Louis (C.M.) , évêque .

Né le 16 juin 1866 à Lyon. Il entre chez les Lazaristes en 1885. Prêtre le 17 décembre 1892, il part quelques mois plus tard pour le Kiangsi oriental. Elu le 19 août 1912, il devient vicaire apostolique de cette même région. Il est sacré le 3 novembre par Mgr. Reynaud. En 1920, il prend en charge le vicariat apostolique de Fuchow. Démissionnaire de son vicariat, il en devient l' administrateur de janvier 1928 à septembre 1929, date de son retour en France. Mgr. Clerc-Renaud meurt à Paris le 2 août 1935.

  • CLOUGHERTY , Francis (O.S.B.) .

Né le 4 mars 1895. Prêtre en 1920, il part en Chine en 1921 où il occupe un poste de professeur à l'université Chungchow de Kaifeng. En 1927, il s'installe à Pékin , avec la charge de chancelier de l'université. En 1933, il revient à Kaifeng, puis quitte la Chine pour rentrer aux Etats Unis.

  • CORSET , Jean-Baptiste (C.M.) .

Né à Tourcoing le 6 janvier 1874. Il entre chez les Lazaristes en 1892 et est ordonné en 1898. Il part alors pour le Tchély nord. Il passe en 1910 à Paotingfu dans le Tchély central. Il meurt le 11 août 1943.

  • CORSET , Paul François (C.M.) .

Né à Tourcoing le 29 juin 1880. Il est ordonné prêtre en 1905 après être entré chez les Lazaristes sept ans plus tôt. Il part l'année de son ordination pour le sud-ouest du Tchély. Il est à Tientsin en 1920 et supérieur de Chala en 1929. Il s'installe à Pékin en 1934. Il y meurt le 11 août 1937.

  • COSTANTINI , Celso , cardinal .

Né le 3 avril 1876 à Castions di Zoppola. Il est ordonné prêtre en 1899. En 1920, il est nommé évêque administrateur de Fiume. Archevêque en 1922, il est délégué apostolique en Chine. En 1935, il devient secrétaire de la S.C. Propaganda Fide. Il est élevé au rang de cardinal le 12 janvier 1953. Il meurt le 17 octobre 1958 à Rome.

  • COSTENOBLE , Henri Désiré (M.E.P.) .

Henri Costenoble est né le 5 avril 1876 à Steenwerck dans le Nord. Il entre aux Missions Etrangères en septembre 1895. Prêtre le 24 juin 1900, il part le 1er août pour le Kwangsi. Il est d' abord placé à Jongchéou, où ses fidèles se réduisent à deux ou trois soeurs françaises et à leurs orphelines. Il tente d' introduire le christianisme dans un village avoisinant, mais, après les premiers espoirs, sa communauté s' effrite, et c' est quelque peu désillusionné qu' il quitte le pays en 1913. Il est alors nommé procureur à Nanning, et exerce bientôt, en plus, la charge de curé de la cathédrale, puis celle d'aumônier des religieuses étrangères, et enfin celle de directeur du noviciat des soeurs chinoises. En l'absence d'évêque, il assure la direction de la mission en 1929, 1930 et 1933. Les années 1920-1930 sont marquées par les guerres qui opposent les chefs militaires des provinces, puis les Nationalistes aux Communistes. Plusieurs villes sont bombardées, et à Nanning, la cathédrale est gravement endommagée. A cela succèdent la guerre et l'occupation japonaise, puis la conquête communiste. Après le départ de Mgr. Albouy, chassé de son diocèse, le Père Costenoble est également expulsé le 4 octobre 1952. De Hongkong, il regagne Paris, où il arrive le 20 octobre. Aumônier à Sierre, il succombe suite à une crise cardiaque le 23 juillet 1961.

  • CREMER , Joseph (C.I.C.M.) .

Né à Bilstain le 29 janvier 1908. Membre de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie en 1926, il est ordonné en 1932. Il part en Mongolie en 1933, et en est expulsé en 1954.

  • DAEMS , Constantin (C.I.C.M.) .

Né le 13 mai 1872 à Westmalle. Il entre chez les Pères de Scheut en 189O. Prêtre en 1895, il part aussitôt pour le Kansu. De 1914 à 1922, il exerce les fonctions de préfet apostolique du sud Kansu. Il prend également en charge le vicariat apostolique du Kansu oriental, en 1922, après le renvoi des Capucins allemands. Supérieur général le 23 juin 1930, il meurt subitement le 11 décembre 1934 à Nigoreloje, entre la Pologne et la Russie, alors qu' il revenait de Chine.

  • DARRIS , Alphonse (M.E.P.) .

Alphonse Darris est né à Ségoufielle dans le Gers, le 3 août 1877. En septembre 1898, il entre à Bièvres et quatre ans plus tard, il est ordonné prêtre et reçoit sa destination pour le Kweichow, avec M. Gros. Ils partent le 30 juillet 1902, et débarquent en septembre à Shanghaï. " Quelque temps après, un petit vapeur remontant le fleuve les dépose à Ichang, alors point terminus de la navigation à vapeur. De là il reste encore quelques centaines de kilomètres à parcourir pour arriver à Chungking, terme du voyage par eau. Ils le font, comme les autres missionnaires de l' époque, en jonque chinoise, halée par des tireurs. Cela ne va pas vite, le voyage demande un mois, parfois quarante jours, mais ne manque pas de pittoresque. Durant le mois de novembre, ils arrivent à Chungking. De là Kweiyang, encore 500 kilomètres par voie de terre : actuellement, avec les autos, le voyage se fait en deux ou trois jours, mais à l'époque il fallait marcher à pied ou employer le palanquin et, selon la prévision de M. Darris, on finissait par arriver seulement après quinze jours de tribulations. "

Arrivé à Kweiyang, il s'attelle à l'étude de la langue, et six mois plus tard, il est envoyé à Touchan. Vers 1905 et 1906, il se trouve pris dans un dédale d' inimitiés, de révoltes, de procès, et doit jouer les pacificateurs. Mais il est bientôt lui-même l'objet de menaces, et est obligé de se cacher. "Mourir martyr, c' est bien, note-t-il sur un petit carnet, mais il serait peu séant de se faire occire dans une vulgaire bourrasque ! "

A l' automne 1906, il est dans le district de Tsen-y, et en juin 1909, il est nommé à Tinfan.

La Révolution introduisit parmi les chrétiens un esprit nouveau, et l' autorité songea qu' il convenait d' adopter des oeuvres nouvelles : écoles plus modernes ; jeunesse catholique... M. Darris eut charge d' organiser ces changements, et fut donc nommé à Kweiyang, curé de la paroisse Saint-Louis.

Après la famine de 1925, il est désigné par le gouvernement provincial pour aller porter secours dans les provinces de l' est. C' est un voyage de plusieurs mois, en terres entièrement païennes, et il en profite pour reprendre la bonne parole. Il demandera d'ailleurs à être affecté dans l' est de la mission après cette expérience.

A la fin des années vingt, il part pour un congé en France, avant de reprendre la paroisse Saint-Louis qu'il garde jusqu'en 1937, date à laquelle il devient aumônier des religieuses.

A Pâques 1939, désirant reintégrer la vie active, il est envoyé à Tsingay, poste pas trop éloigné, ni trop pénible. Mais la tâche est quand même trop rude pour lui, et à la suite d' une course très pénible, il tombe malade en septembre. Son état s' aggravant, il est soigné pendant plus d'un mois, avec dévouement, par un médecin chinois qui a fait ses études à l'étranger, et par les soeurs canadiennes. Atteint de fièvre et de dysenterie, il meurt le 2 décembre 1939.

  • DE COCK , Alphonse , (C.I.C.M.) .

Né à Saint Niklaas-Waes le 21 mai 1867 . Il entre chez les Pères de Scheut en 1888 . Ordonné en 1892 , il part au Congo , puis , en 1895 à Shanghaï où il est procurateur . Décédé le 24 août 1912 à Gooreind .

  • DE JONGHE D' ARDOYE , Georges , (M.E.P.) , évêque .

Il est né le 23 avril 1887 à Saint Gilles-lez-Bruxelles. Après des études au collège St. Michel de Bruxelles, puis à celui de Notre Dame de la Paix à Namur, il entre aux M.E.P. en septembre 1905. Pour sa dernière année de séminaire, il est envoyé comme socius à la procure de Rome, où il poursuit des études à la Grégorienne. Il est ordonné prêtre le 21 mai 1910 à Malines. Il part le 30 novembre, sa mission l'amenant au Szechwan occidental.

Il s' initie au chinois à Moutchang, avant d' être nommé au poste de Kiunglai, en 1912. En 1918, il fonde le collège de la Sagesse, qui comprend les niveaux de primaire supérieur, secondaire, et école normale catholique. Malgré les difficultés, en particulier dues au passage de la vague communiste, l'école va se développer jusqu' en 1927.

A cette date, le Père d' Ardoye est appelé à Pékin, pour faire partie de la commission Synodale de Chine, auprès de Mgr. Costantini. Il devient secrétaire de cette commission, puis inspecteur des écoles catholiques, collaborateur aux Dossiers de la Commission Synodale, et enfin, en 1929, directeur national de l'Action Générale de la Jeunesse Catholique de Chine. Aussi n'est-il pas étonnant qu'il soit nommé évêque et vicaire apostolique de Yunnanfu en 1933. Il est sacré aux Missions Etrangères de Paris par Mgr. de Guébriant, assisté de deux évêques chinois. Il rejoint son vicariat en novembre 1933. Six mois plus tard, il entame la visite de l' extrême nord de sa mission, en vue de la cession de cette région au clergé chinois. De cette longue randonnée à cheval, il revient bien décidé à faire aboutir la division le plus tôt possible.

Il fait appel aux Pères Salésiens et leur cède une vaste partie du territoire de la mission, non loin de la gare. Ils y construisent une école des "Arts et métiers" , qui devient le collège de la Sagesse pour les garçons, pendant que, de leur côté, les Soeurs de St. Paul de Chartres agrandissent leur établissement pour constituer le pensionnat de la Sagesse pour les filles. Il fait également venir les Franciscaines Missionnaires de Marie, afin qu' elles ouvrent un dispensaire et une petite clinique dans le quartier de la gare. Durant son séjour en France, il avait négocié la venue de Sulpiciens pour le grand séminaire qu'il envisageait pour Yunnanfu. Les deux premiers sulpiciens arrivent en 1936, et Mgr. de Jonghe d'Ardoye les installe dans l' ancien évêché, qui offre un site et des bâtiments adaptés à cette nouvelle destination, alors que les subsides pour la construction du séminaire sont utilisés pour bâtir un nouvel évêché et la cathédrale Ste Thérèse.

En 1936, c'est l'arrivée des premières Carmélites. Entre temps, Rome avait détaché de Yunnanfu la nouvelle préfecture apostolique de Chaotong, et nommé comme préfet apostolique Mgr. Damien Tchen. Sa nomination fut assez mal accueillie par les prêtres du Yunnan, et celui-ci dut donner sa démission au bout de quelques années, pour être remplacé par le supérieur des Salésiens de Yunnanfu.

Atteint de la fièvre typhoïde en février 1937, Mgr. de Jonghe d' Ardoye est hospitalisé, et doit partir à Hongkong, puis en Europe. Quand il revient pour Pâques à Yunnanfu, ce n' est que pour très peu de temps, les médecins estimant que son coeur n' est plus apte à supporter l' altitude du Yunnan. De retour à Marseille le 1er juin 1938, il offre sa démission de vicaire apostolique à Rome. Elle est agréée en octobre 1938, mais , en même temps, il est nommé délégué apostolique à Bagdad, en Irak.

En 1947, il est délégué apostolique en Indonésie, et sera Envoyé Extraordinaire du Saint Siège auprès du gouvernement indonésien. De 1950 à 1955, il est nonce apostolique en Indonésie. En 1955, il est transféré à l'inter nonciature du Caire, où il reste jusqu' en novembre 1953, démissionnant de ses fonctions à la veille de l'expédition de Suez.

Au début de l'année 1957, il est nommé assistant au Trône pontifical puis consulteur de la S.C. de l'Eglise Orientale. Retiré à Bruxelles, il est emporté par une crise cardiaque le 27 août 1961.

  • DEFEBVRE , André (C.M.) évêque .

Né à Tourcoing le 24 juin 1886. Il entre chez les Lazaristes en 1903 et part à Kiahing en 1904. Prêtre en 1910, il rejoint la mission du Chekiang oriental. Evêque en 1926, il est vicaire apostolique de Ningpo, et en devient l' évêque en 1946.

  • DELAFOSSE , Clovis Maurice (C.M.) .

Né dans le Nord, à Brozeele-Roebroeck, le 26 novembre 1883. Lazariste en 1902, il est ordonné en 1910. Il part alors pour le Chékiang oriental, à Ningpo. Provicaire de Mgr. Defebvre (en 1936).

  • DELPAL , Elie (M.E.P.) .

Il est né le 17 mars 1872 à Ségur, dans le diocèse de Rodez. Après être passé par le grand séminaire de Rodez, il arrive au séminaire des Missions Etrangères de Paris le 9 septembre 1893. Il reçoit la prêtrise le 27 juin 1897, et part un mois plus tard pour la Mandchourie. C' est dans le nord de la mission qu' il prend contact avec la langue et la civilisation mandchoues, et, lorsque la Mandchourie est divisée en deux vicariats, en 1898, il est agrégé à la Mandchourie septentrionale.

Quand surviennent les événements de 1900, M. Delpal est obligé de se réfugier à Harbin, où il retrouve plusieurs missionnaires, et le groupe des Religieuses de Tie-Ling, qui, bravant mille dangers, avaient suivi une colonne russe et ainsi échappé aux attaques des troupes chinoises. Il gagne Shanghaï, par Vladivostok et le Japon, avant de rejoindre sa mission, un fois la révolte matée.

En 1902, M. Delpal remplace M. Monnier à Pa-Ien-Sou, puis, en 1908, son évêque le place à Hou-Lan. Il commence alors la construction d' une église, pour laquelle M. Bourlès, son prédécesseur, avait préparé les matériaux.

Mais au mois de janvier 1911, la peste, qui faisait des ravages dans son district, atteint Hou-Lan. M. Delpal se dévoue pour les malheureux pestiférés, mais, le 25 janvier, il se sent subitement indisposé. Dès le lendemain, il est impossible de se méprendre sur le caractère de la maladie : il a contracté les germes de la peste. Prévenu, le Père Mutillod obtient de franchir les cordons sanitaires pour venir se mettre à disposition de son confrère. Le Père Delpal est emporté par la maladie le 27 janvier 1911.

  • DESMARQUEST , Joseph (S.J.) .

Né le 5 mai 1860 à Amiens. Il entre à la Société Jésuite en 1878 et est ordonné prêtre en 1891, année de son départ pour la Chine. Il a beaucoup écrit pour la revue Chine, Ceylan, Madagascar. Il s'est dévoué à l'organisation des expositions missionnaires, en particulier à la première qui se tint à Lille en 1923. Décédé à Quimper le 18 octobre 1941.

  • DESWAZIERES , Gustave Joseph , (M.E.P.) , évêque .

Né à Tourcoing le 14 octobre 1882. Il entre aux M. E. P. en septembre 1900 et est ordonné prêtre le 23 septembre 1905. Le 22 novembre de cette même année, il part en Chine, dans le Kwangtung. Il occupe divers postes avant d'accepter de devenir le curé des lépreux de Sheklung en 1913. Il y a alors 750 hommes dans l'île de St. Joseph, et 200 femmes dans celle de Ste. Marie. Aidé par le P. Tchao et par des soeurs canadiennes, il doit lutter presque quotidiennement contre les inondations, les brigands, et surtout "contre les moeurs sauvages et dépravées de ses pensionnaires". Sa foi et son dévouement lui permettent "d'apprivoiser" les malades, qui défileront au nombre de 3.500 en quinze ans. Alors qu' il se croyait définitivement établi, il apprend sa nomination comme vicaire apostolique de Pakhoi le 15 février 1928. Alors que la cérémonie devait avoir lieu à Sheklung, il doit rentrer en France pour raison de santé en novembre, et est sacré le 27 janvier 1929 à Tourcoing. Il ne peut cependant prendre son poste, et, quand il retourne en Chine en mars, c'est pour assurer la charge de supérieur de Nazareth, à Hongkong. En 1936, à la demande du P. Robert, Supérieur général, il entreprend une visite canonique des missions M.E.P. de Chine. Ce premier périple, qui l'emmène à Nanning et Kweiyang, est suivi d'un deuxième voyage dès mars 1937 qui le conduit cette fois dans le Szechwan, par Shanghaï et la remontée du "Fleuve bleu". Il visite également Chungking, Suifu, Chengtu et termine par Yunnanfu et Pakhoi. Nous sommes au début de la guerre sino-japonaise, et Mgr. Deswazières reprend bientôt la route de cette ville puisque le 27 février 1940, il est nommé vicaire apostolique de Pakhoi. Il entreprend aussitôt la visite de sa mission. En 1942, après la chute de Hongkong, il doit passer en Indochine pour obtenir des subsides pour la mission qui manque de tout. En 1943, les bombardements s'intensifient, et l'évêché est touché. La chapelle est détruite, et Mgr. Deswazières est blessé. Après une période de règlements de compte entre collaborateurs et résistants, l'année 1945 est très dure, marquée par le retour des Japonais, en repli du Kwangsi.

La paix revenue, il reçoit en 1946 le P. Pasteur, en visite au nom du P. Robert, puis assiste à Hongkong à la réunion des Ordinaires de la province du Kwangtung. Cette même année, il est nommé administrateur de l' archidiocèse de Canton. Dès 1950, l'installation du régime communiste gêne son travail. Il ne peut par exemple pas se rendre à l'assemblée générale de la Société à Paris. Fatigué, il demande à être relevé de ses fonctions, ce que lui accorde le Saint Siège. Il quitte la Chine en juillet 1950. Retiré dans le Nord, il est décoré de la Légion d' honneur en 1952. Il meurt à Tourcoing le 22 février 1959.

  • DEWES , Peter (S.V.D.) .

Né le 20 avril 1862 à Tholey. Il entre à la Société du Verbe Divin en 1881. Il part en Chine, dans le Shantung méridional en 1883, et il en revient en 1896.

  • DIETZ , Frédéric (M.M.) .

Né à Oberlin dans l'Ohio le 5 juillet 1892. Membre de la société des Missions Etrangères de Maryknoll dès 1915, il est ordonné en 1916 et part en Chine en 1920. Membre de la commission synodale (en 1933), il rentre en 1937.

  • DOLS , Paulus Joseph (C.I.C.M.) .

Né le 25 juillet 1873. Il effectue son apostolat dans le sud Kansu. Il meurt le 19 mars 1938.

  • DONOVAN , Gérard (M.M.) .

Né le 14 octobre 1904 à Pittsburgh, il entre en 1917 à la Société des Missions étrangères de Maryknoll. Prêtre en 1928, il part pour la Mandchourie en 1931. Il est assassiné par des bandits à Hauijen , sur le territoire du Mandchoukouo, en 1938.

  • DOUSPIS , Antoine (M.E.P.) .

Né le 8 novembre 1871 à Monistral sur Loire (Haute Loire). Membre des Missions Etrangères de Paris en 1896, il est ordonné le 26 juin 1898 et part un mois plus tard pour le Kwangtung. Antoine Douspis passe alors deux mois à Canton auprès de son évêque à étudier les premières notions de la langue du pays, et à apprendre le catéchisme en chinois. Après cette courte formation, il est envoyé pour faire ses premières armes dans le district du Chongsa. C' est un pays immense et montagneux où la santé de M. Douspis est mise à rude épreuve. Les grandes courses à travers le pays le fatiguent considérablement, tant et si bien que Mgr. Mérel décide de lui confier un poste moins fatigant, près de Swatow. C'est encore trop pour lui. Son évêque lui confie alors la charge de l' orphelinat de Canton. Il met en place un système orientant les meilleurs élèves, doués pour le latin, vers les séminaires. Pour les autres, "il entreprit de les former dans les arts mécaniques, pour leur permettre de vivre plus tard honorablement, en rendant des services à la mission." Les premiers ateliers sont en place lorsqu' il part, en 1903, pour être curé et procurateur de la mission de Swatow. A cette époque, on parlait déjà de diviser la mission de Canton en deux vicariats. Swatow devait naturellement devenir le centre de l'un d'eux. Antoine Douspis devait alors concentrer l' essentiel de son action à la réalisation de ce projet. Il ne compta pas les lettres, les images chinoises, les photographies et les bibelots chinois envoyés en Europe et en Amérique. Il reçut ainsi de nombreux dons qui lui permirent d'acquérir les terrains et locaux nécessaires aux infrastructures. Il profita d' un retour en France pour raison de santé, en 1907, pour faire connaître son action et susciter quelques dons supplémentaires. En 1917, la division de la mission étant opérée, Mgr. Rayssac le décharge de la procure. Cependant, la fatigue aidant, il s'éteint le 4 octobre 1917 à Hongkong. Les chrétiens de Swatow auraient souhaité qu' il fût enterré chez eux, mais la nouvelle du décès leur parvint trop tard, et les autorités de Hongkong s'opposèrent au transport du corps. Antoine Douspis repose donc au cimetière de Bethanie.

  • DUBOIS , Marcel (M.E.P.) .

Marcel Dubois est né à Blaignac le 1er mars 1879. Il entre aux M. E. P. en septembre 1897. Ordonné prêtre le 28 septembre 1902, il part en Chine, dans le Szechwanméridional. Il arrive à Suifu le 28 février 1903 avec deux autres confrères. Il occupe divers postes, dont celui de Kientchang où il retrouve son compatriote et ami, M. Castanet, qui devait être tué par des brigands en 1911. En 1908, Mgr. Chatagnon le rappelle à Suifu où il demeure jusqu'en 1912. Il part alors à Jen chéou, un des plus vaste districts de la mission. Il va rester 27 ans dans ce poste, devant subir les persécutions et les tracasseries des autorités locales, de la soldatesque, mais aussi de la communauté protestante. Ainsi, un jour, dans un gros village, "les protestants, jaloux de ses succès, lui tendirent des embûches abominables. Sous prétexte de trancher un litige, ils l'invitèrent le soir à venir à leur chapelle ; le missionnaire s' y rendit sans aucune défiance ; mais à peine en avait-il franchi le seuil, qu'une troupe d'adeptes se jette sur lui, l'accable de coups, tandis que d'autres brisent tout ce qui s'y trouve, lanternes, meubles, etc...M. Dubois blessé et ayant eu ses lunettes brisées, se trouvait dans l'obscurité la plus complète, et il eut grand peine à retrouver la sortie. Victime d' un si odieux attentat, il crut bon d' aller lui-même en exposer les circonstances au pasteur. Celui-ci trompé par les siens, soutint mordicus que notre confrère était allé, avec ses chrétiens, saccager sa chapelle. Il osa même lui dire ironiquement : qu' ayant été frappé sur la joue droite, il devait aussi présenter la joue gauche. Malgré l'intervention du consul français, M. Dubois ne put obtenir un semblant de réparation."

En 37 années de mission, il ne voulut jamais entendre parler de congé en France. Il ne quitta sa mission que deux fois : en 1906 pour accompagner un collègue à Hongkong, et en 1914 pour répondre à la mobilisation, mais, réformé, il regagna aussitôt son district.

Dès 1927, il commença à souffrir de l'estomac. En 1934, le médecin protestant qui le suivait diagnostiqua un cancer de l'estomac. En 1939, il remplaça pendant quelques semaines M. Pangaud, atteint de fièvre typhoïde. Fin juin, le voyage de retour à Suifu, sous la pluie le fatigua beaucoup, et il dut s'aliter le 2 juillet en arrivant. Il devait décéder le lendemain.

  • DUCOEUR , Maurice (M.E.P.) , évêque .

Maurice Ducoeur est né à Nanton, près de Autun, le 31 octobre 1878. Après des études au petit séminaire de Rimont, il opte pour les Missions Etrangères de Paris, et entre rue du bac en septembre 1896. Il est ordonné prêtre le 2 juin 1901, et reçoit sa destination : le Kwangsi. Il y part le 24 juillet. Un fois sur place, il est envoyé à Se-Tchen. Il fait la route en barque, en compagnie de Mgr. Lavest, qui lui se rend à Si-Lin pour la bénédiction de l'église commémorative du Bienheureux Chapelain. Dans le groupe, il y a également le consul de France, et le Lieutenant François Marsal, le futur ministre des finances, avec qui M. Ducoeur lie une solide et durable amitié.

A Se-Tchen, il se met à l' étude de la langue et des méthodes d' évangélisation. Au bout d' un an, il est apte à prendre en charge le nouveau district de Sieou-Jen. Il est en particulier amené à professer dans la région de " Pai ". Pour faciliter son travail, il élit domicile dans le canton de Eul-Pai. Il y demeurera de 1905 à 1910. Voyageur infatigable, et excellent cavalier, il rayonne très loin. C' est lui qui, par exemple, ouvre la chrétienté de Pan-Tien, à cent kilomètres de Eul-Pai, qui deviendra le centre d'un district.

Au début de l' année 1911, il est choisi pour succéder à Mgr. Lavest. Il n' a alors que trente-trois ans, et restera plusieurs années le plus jeune évêque du monde. Il est sacré à Nanning, le 4 juin 1911, jour de la Pentecôte.

Tout de suite, il porte ses efforts sur les oeuvres de propagandes, tels le séminaire, les écoles, les hôpitaux et dispensaires... Il fait agrandir le petit séminaire et décide de l' ouverture d' un Probatoire. Il aura l' occasion d' ordonner dix prêtres indigènes, chiffre modeste dans l'absolu, mais conséquent si l'on considère que la population chrétienne du Kwangsi est de l' ordre de 5.000 âmes. Surtout, il n' hésite pas à leur confier des responsabilités. Ainsi, six sont à la tête d' un district, et un est supérieur du probatoire.

Mais son souci principal est le recrutement et la formation de religieuses indigènes pour l'instruction des femmes. Il fait donc appel à des Soeurs canadiennes pour diriger le noviciat.

Mgr. Ducoeur règle également la question de la division de la mission du Kwangsi. La partie nord-ouest est rattachée au Kweichow, devenant la mission de Lanlong. D' autre part, plusieurs sous-préfectures de l' est sont cédées aux missionnaires américains de Maryknoll.

Dès 1915, sa santé suscite l'inquiétude. Il est fréquemment pris de malaises. A la fin de l'année 1924, Il est victime d' une crise plus grave. Il doit se résigner à passer quelques mois à Hongkong. Les médecins constatent des lésions au coeur qui nécessitent un repos absolu.

En 1929, il se décide à regagner la France. Il quitte Nanning le 15 avril, accompagné par le doyen de ses missionnaires, M. Héraud. Mais sa santé se détériore durant le voyage, et c'est dans un état critique qu'il arrive à Marseille le 8 juin, où il meurt deux jours plus tard.

  • DURAND , Prosper (O.F.M.) , évêque .

Prosper Durand est né le 13 novembre 1885 à Coaticook, dans le diocèse de Sherbrooke au Canada. Il entre chez les Franciscains en 1907, puis il est ordonné prêtre en 1912. Il part alors en Chine. Supérieur ecclésiastique de Weihaiwei en 1932, il est élu évêque en 1938 et occupe alors la charge de vicaire apostolique de Chefoo. Evêque de Chefoo en 1946, il abandonne cet évêché en 1950 et poursuit sa tâche à Tokyo.

  • ENGELS , Léonard (C.M.) .

Né le 5 août 1896 à Jette-Saint-Pierre (Bruxelles). Il part en Chine en 1920. Il entre en 1921 chez les Lazaristes à Kiahing. Prêtre en 1926, il exerce dans la mission de Ningpo.

  • ESTEBAN , Tomas (S.J.) .

Né le 23 septembre 1879 à Sesma en Navarre. Il entre chez les Jésuites en 1909, puis part en Chine, à Nankin, en 1917. Tomas Esteban est enlevé en 1931, et meurt en captivité en décembre 1933, à Koyuan dans le Kiangsi.

  • ETIENNE , Louis Emmanuel (M.E.P.) .

Louis Etienne est né à Puilly-et-Charbeaux dans les Ardennes, le 2 août 1877. Il entre aux Missions Etrangères de Paris en janvier 1899. Il est ordonné prêtre le 10 mars de l'année suivante, et il part le 2 mai pour le Kwangtung. En 1901, il est dans la région de Swatow, et seconde le Père Rayssac.

En 1904, il prend la direction du séminaire de Canton, et en 1905, il administre la paroisse de la cathédrale, toujours à Canton. En 1908, il se retrouve dans le district de Loukfong. Il dirige alors onze écoles, dont deux de filles. En 1915, lors de la division de la Mission, il est rattaché à la nouvelle mission de Swatow.

En 1921, il signale le danger que représente en Chine l'infiltration protestante. En effet, ceux-ci détiennent de nombreuses écoles, "d'où sortent des élèves qui, devenus fonctionnaires, ne manquent pas de jeter le discrédit sur les cérémonies, pratiques et obligations propres au Catholicisme."

En 1922, la région de Swatow est dévastée par un typhon. Les chapelles de Tsunglien et de Tantsao sont détruites. Le Père Etienne assurera leur reconstruction durant l' année suivante. En 1915, il avait été grièvement blessé par des brigands, mais, en 1927, il est confronté à une menace encore plus grande, les Communistes. Il décide d' évacuer ses séminaristes, qui, en février 1929, s'installe définitivement à Kit-Yang. C' est ce séminaire que Mgr. de Guébriant visite le 23 janvier 1932. Il compte alors 12 philosophes et 38 latinistes.

En 1935, il est envoyé comme directeur de la Maison de Nazareth à Hongkong. Face à l'avancée japonaise, il quitte Hongkong et se rend à la mission du Cambodge (en 1942 ? ). Après avoir été arrêté par les rebelles à Culaogieng en août 1945, il retourne à la Maison de Nazareth. Il meurt le 22 décembre 1947 à Hongkong.

  • FAN , Joseph , évêque .

Né le 16 octobre 1882 à Siwantze. Il est ordonné prêtre en 1910, et nommé évêque, avec la charge de vicaire apostolique de Tsining, en 1933. En 1946, il garde son poste lorsque son vicariat est élevé au rang d' évêché.

  • FANG TOUO-ME , Thomas (C.M.) .

Né le 14 novembre 1894 à Haimen dans le Chekiang. Il entre chez les Lazaristes en 1914 et est ordonné en 1922. Il est curé de Yuyas, dans la mission de Ningpo.

  • FANTOSATI , Antonio (O.F.M.) , évêque .

Né le 16 octobre 1842 à Santa Maria in Valle (Trévi). Il entre chez les Franciscains en 1861 et part en Chine en 1867. Elu en 1892, il est vicaire apostolique du Hunan sud. Il est tué le 7 juillet 1900, durant la révolte des Boxers. Mgr. Fantosati a été béatifié le 24 novembre 1946.

  • FATIGUET , Elisée (C.M.) , évêque .

Né le 21 décembre 1855 à Bordeaux. Il est ordonné en 1881, et entre chez les Lazaristes en 1885. L'année suivante, il part pour le Kiangsi septentrional. En 1911, il devient évêque, et vicaire apostolique du Kiangsi septentrional. Décédé le 12 février 1931 à Kiou-kiang.

  • FAVEAU , Paul (C.M.) , évêque .

Né le 7 avril 1859 à Crochte, dans le diocèse de Cambrai. Lazariste en 1883, il part en Chine en 1886. En 1887, il est prêtre à Ningpo , dans la mission du Chékiang. Evêque en 1910, il est le premier vicaire apostolique du Chékiang occidental (Hangchow), et occupe ce poste jusqu'en 1935. Décédé le 23 mars 1949 à Kashing.

  • FAVIER , Pierre Marie (C.M.) , évêque .

Né le 22 septembre 1837 à Marsannay (Côte d' or). Il entre chez les Lazaristes en 1858, et est ordonné prêtre en 1861. Il arrive à Pékin en 1862. Coadjuteur en 1897, il est sacré en février 1898 et devient en mai 1899 le chef de la Mission de Pékin, après la mort de Mgr. Sarthou. "Il eut la douleur de voir la ruine à peu près complète de son vicariat , d'assister à l'anéantissement d' un travail de quarante ans et de se trouver devant la préoccupation de tout reconstituer. Il se remit immédiatement au travail, releva les établissement tombés et eut la consolation , avant de rendre son âme à Dieu, d'assister à la résurrection de toutes ces oeuvres ... A sa mort, son vicariat comptait 59.016 catholiques" (Annales de la Propagation de la Foi, 1905 page 318 ). Mgr. Favier est décédé à Pékin le 4 avril 1905.

  • FAVRE , Clément (M.E.P.) .

Clément Favre est né le 28 août 1878 à Mégevette en Haute-Savoie. Membre des M. E. P. et prêtre en juin 1903, il s' embarque pour le Kwangtung le 11 novembre suivant. Il est alors chargé du district de Pou-nen. Dès 1907, il est confronté à la concurrence que lui livrent les Protestants. En 1914, il est incorporé à la nouvelle mission de Swatow. Il semble que dans les années qui suivent, il mène une véritable "guerre" aux Protestants. En effet, en 1925, sur une fausse accusation de ces derniers, 12 chrétiens sont arrêtés par les soldats dans la chapelle de Tao-po-liao.

Le 30 août 1926, un petit groupe de soldats entre dans l'église alors que le Père Favre officie, et se met à causer à haute voix. Il les prie de se taire et de s'asseoir, mais ils préfèrent sortir. Quelques instants plus tard, ils reviennent, beaucoup plus nombreux, et envahissent l'église en criant : "A bas l'impérialisme. Tuons le diable d' étranger." Ils se ruent alors sur le missionnaire. Tout en cherchant à éviter les coups, il réussit à sortir de l' église, mais frappé à la tête, il tombe assommé. Il ne doit la vie sauve qu' à l'intervention d'un officier qui, à coups de cravache, disperse la troupe. C'est donc seulement pour quelques contusions et une côte enfoncée qu' il se fait soigner à Hongkong. Du fait du brigandage, la région est de plus en plus instable. Une fois tous les deux mois, il doit payer "l'assurance" à une bande de voleurs. Peu avant l' Assomption, ceux-ci lui réclament 1.500 piastres, et il ne peut conseiller à ses chrétiens que de quitter le pays, comme il l' envisage lui-même, en 1927. En 1928, il célèbre ses noces d' argent à Chaochow. Dans cette mission, l' année suivante, les Ursulines construisent une école ouvroir, pouvant accueillir 200 élèves.

En 1930, il s'engage à fond pour obtenir la libération du Père Waguette, prisonnier des Communistes. Après de vaines et coûteuses démarches à Swabué, il écrit au chef communiste, qui fixe le montant de la rançon, qui est payée le 20 août. Le lendemain, le Père Waguette est libéré.

Dans sa mission, le principal problème auquel il est confronté, est celui des écoles. Il doit faire face aux tracasseries répétées du bureau de l'Instruction Publique.

En 1931, il reçoit la Visite de Mgr. Blois, de retour de Mandchourie. Il lui fait voir à Chaochow sa grotte de Notre Dame de Lourdes. Dans cette même année, il doit faire intervenir le consul de France à Kuangpou, où la chapelle est occupée par d'anciens soldats. L'année suivante, il rentre quelques mois en France pour se reposer.

En 1936, avec le Père Desruelle, il organise un pèlerinage de Notre Dame de Lourdes , qui remporte un grand succès dans la région. A partir de juin 1938, la mission est au coeur des combats entre Chinois et Japonais. Le camp d'aviation de Chaochow est à plusieurs reprises la cible de bombardements. Le 21 juin 1939, Chaochow, qui se situe à une cinquantaine de kilomètres au nord de Swatow, est prise par les Japonais. Il y a des dégâts, et le père Favre est coupé de tout contact avec ses collègues, et avec la plupart de ses catéchumènes, jusqu' en octobre. La guerre se passe sans problème majeur. Le Père Favre est cependant interné le 10 mars 1945 par les Japonais, avec Mgr. Vogel et cinq autres missionnaires.

En novembre 1952, il est toujours à Swatow, en compagnie de Mgr. Vogel, et des PP. Le Corre et Desruelle. Mais son église est transformée en "club", et il est séquestré par les autorités communistes dans une sacristie. C'est à la mission, sans avoir retrouvé la liberté, qu' il meurt le 15 mars 1953.

  • FRICK , Johann (S.V.D.) .

Né à Gisingen le 26 décembre 1903. Il entre au Verbe Divin en 1926 et est ordonné en 1931. Il part en Chine, dans le Kansu. Il en est expulsé en 1952.

  • GAIN , Léopold (S.J.) .

Né en 1852, le 25 mars à Querqueville dans le diocèse de Cherbourg. Entré chez les Jésuites en 1874, il part pour Nankin en 1876. Il est ordonné prêtre en 1891. Décédé à Zo-sé le 3 juin 1930.

  • GALLEGO , Abilio (O.E.S.A.) .

Né le 22 février 1895 à Abad en Barcena. Il entre chez les Augustins en 1911, et est ordonné prêtre en 1920. Il part l'année suivante en Chine. Abilio Gallego est assassiné à Tungting, par les communistes, le 22 août 1933.

  • GAMBARO , Giuseppe (O.F.M.) .

Né à Galliate le 7 août 1869. Franciscain en 1883, il est ordonné en 1892. En 1896, il part pour le Hunan. Il y trouve la mort, à Hoang-sha-wan (Heng-chow), lors de la révolte des Boxers, le 7 juillet 1900. Le père Gambaro a été béatifié en 1946.

  • GASPAIS , Auguste (M.E.P.) , évêque .

Auguste Gaspaisest né à Saint Brieuc-de-Mauron le 22 avril 1884. Il entre aux M. E. P. en septembre 1902, et est ordonné prêtre le 7 juillet 1907 à Penang en Malaisie. De là, il part pour la Mandchourie septentrionale. A 36 ans, il est nommé évêque, coadjuteur de Mgr. Lalouyer, puis, en 1923, vicaire apostolique de Kirin.

Même une fois évêque, cela reste une grande joie pour lui que d' aller s' asseoir à la porte de quelque grande cour chinoise, persuadé que sa présence attirera bientôt les curieux, avec qui il pourra amorcer une conversation banale qui, à certains moments se transformera en véritable instruction religieuse.

Il consacre chaque année plusieurs mois à visiter la Mission, malgré la rigueur du climat qui amène chaque hiver des températures avoisinant 45°C au dessous de zéro. Un fait est là, la Mission de Kirin est beaucoup trop vaste. Il demande et obtient de la Sacrée Congrégation de la Propagande que certaines régions soient détachées de son vicariat, et confiées aux Bénédictins de Sainte Odile en Bavière, et à la Société des Missions Etrangères de Bethléem en Suisse. Il fait plusieurs voyages en Europe dans le but d'associer d'autres congrégations à son oeuvre au Kirin. Ainsi, en 1936, des PP. Assomptionnistes viennent à Kirin pour construire et diriger le grand séminaire national du Mandchoukouo, et, la même année, six religieuses des Filles du Saint Esprit arrivent pour créer des dispensaires. Persuadé qu' un jour la direction de la Mission reviendra au clergé indigène, il insiste pour que la formation des séminaristes s'approche le plus de celle dispensée en Europe, afin de les mieux préparer à leurs futures responsabilités. Il adopte donc la méthode des Pères Lazaristes hollandais, qui consiste à enseigner d'abord le français aux séminaristes, puis le latin et les sciences en français. Le nombre de missionnaires étant trop restreint pour mener à bien ce travail, il obtient en 1940 le concours des Frères des Ecoles chrétiennes du Canada.

Entre temps, au printemps 1932, la Mandchourie avait été déclarée état indépendant, avec à sa tête le dernier empereur de Chine, Pu-yi. Le 1er mars 1934, cet état devenait l'Empire du Mandchoukouo. La ville de Changchun dans la mission de Kirin en devint la capitale sous le nouveau nom de Hsinking. Avec l' annexion des provinces de Jehol et de Hingan, le nombre des circonscriptions ecclésiastiques de la Mandchourie était maintenant de dix. Un nouveau problème se pose alors. Les missions catholiques du Mandchoukouo ne peuvent plus entretenir de relations suivies avec la délégation apostolique de Pékin. Le Saint Siège confia donc, en date du 20 mars 1934, à Mgr. Gaspais, "le soin d'entrer en relation avec les autorités gouvernementales du Mandchoukouo , pour traiter avec elles des intérêts de l'Eglise au nom et place des Ordinaires situés sur le territoire de l' Empire." C'est dans ce contexte que resurgit la "question des rites chinois". Mgr. Gaspais doit demander officiellement au Ministre des Affaires Etrangères si les honneurs rendus à Confucius constituent dans l' intention du Gouvernement un acte de culte religieux ou un hommage purement civil offert à un grand homme. La réponse du Ministre de l'éducation est la suivante : "Les cérémonies en l'honneur de Confucius ont seulement pour objet de manifester extérieurement la vénération qu' on a pour lui, mais elles n'ont absolument aucun caractère religieux."

A la suite de cette réponse officielle, le Saint Siège réunit à Hsinking le vicaire et les préfets apostoliques de Mandchourie. Le but était de définir l'attitude des catholiques par rapport aux cérémonies prescrites dans les écoles, dans l'armée et chez les officiels, et de préciser ce qui pourrait être permis ou toléré, et ce qui devrait être définitivement exclu comme dépassant les limites de l'expression purement civile de respect. Les conclusions formulées par cette assemblée des Ordinaires de Mandchourie furent approuvées par une lettre du Cardinal Préfet de la S.C. de la Propagande , datée du 28 mai 1938. Des instructions analogues furent envoyées par la Propagande aux Ordinaires du Japon en 1936, et à tous les Ordinaires de Chine en 1939.

En 1935, Mgr. Gaspais est pour la première fois décoré par le Gouvernement du Mandchoukouo. En 1937, il est élevé au rang de Grand Officier de l'Ordre du Soutien National.

En 1939, devant assurer la charge de Vicaire apostolique et conjointement, depuis 1934, les fonctions diplomatiques confiées par le Saint Siège, il obtient de se choisir un coadjuteur, le Père Charles Lemaire, qui reçoit la consécration épiscopale le 15 novembre. En 1946, Mgr. Gaspais devient le premier évêque de Kirin, et est nommé assistant au trône pontifical.

En 1948, la ville de Changchun est encerclée par les armées communistes. La famine fait des ravages, et, à la fin de l'année, tout le vicariat apostolique est occupé. En 1949, il a de grandes difficultés pour se rendre à Moukden pour sacrer Mgr. Vérineux. Le 21 juin 1951, il est placé en résidence surveillée à Changchun. Début décembre, on lui notifie son arrestation officielle. Il est immédiatement mis en cellule. Quelques jours plus tard a lieu le procès. Il est accusé, entre autres de : opposition au Mouvement de Réforme ; établissement de la Légion de Marie dans le diocèse ; relations avec Mgr. Yupin ; relations avec l'ancien gouvernement du Mandchoukouo. La sentence, rendue le 21 décembre 1951 est : exil à perpétuité. Quelques heures plus tard, avec trois autres missionnaires,il quitte Changchun sous escorte militaire. Il est expulsé le 1er janvier 1952 vers Hongkong. Il arrive à Paris le 21 janvier et meurt subitement le 22 octobre de la même année. L'ensemble des établissements religieux de Mandchourie est occupé par les nouveaux maîtres. Comme l'écrivit en mars 1952 Mgr. Gaspais : "La liberté religieuse est inscrite dans la Constitution chinoise, mais une loi additionnelle précise qu' il est défendu de faire aucune propagande religieuse en dehors des églises. Si l' on considère d' autre part que dans le diocèse de Kirin par exemple, 95 % des églises ou chapelles ont été depuis longtemps occupées et mises hors d'usage, cette prétendue liberté apparaît comme un leurre."

  • GASPERMENT , Alphonse (S.J.) .

Né le 15 juin 1872 à Sainte Croix sur Mer. Jésuite en 1893, il est ordonné en 1905 et part l' année suivante en Chine, dans le Tchély. Il meurt à Pékin le 7 juillet 1951.

  • GAULTIER , André (S.J.) .

Né le 7 juin 1898 à Paris. Il entre chez les Jésuites en 1915. Parti en Chine en 1923, il est ordonné prêtre en 1929. Professeur de philosophie à l'université de l' Aurore à Shanghaï, il a travaillé sur la possibilité d' une écriture alphabétique du chinois.

  • GEORJON , François (M.E.P.) .

C' est à Marlhes dans la Loire, qu' est né François Georjon, le 3 août 1869. Il entre rue du Bac en septembre 1888, pour être ordonné prêtre le 3 juillet 1892. Sa destination est la Mandchourie. Sur place, Mgr. Guillon l'envoie étudier la langue à Yang-kouan, puis, quelques mois plus tard, il part pour l'extrême nord, son poste étant Pei-lin-tse. Il n'y arrivera que durant l' hiver 1895. Au bout de quelques années, il est rejoint par le Père Leray. C' est alors qu'éclate la révolte des Boxers. Le Père Leray tombe sous leurs coups à Iu-tsing-kai. Malgré le danger le Père Georjon décide de rester avec ses chrétiens. Le 19 juillet, Boxers, jeûneurs et satellites accourent de toute part autour de la résidence. Il réussit à fuir, mais est aussitôt poursuivi. Blessé, il se réfugie dans la maison d' un païen, lui confie son arme pour qu' il le protège. Celui-ci s' en sert contre le Père, qui est fait prisonnier, et dépouillé de ses vêtements. C' est dans ce triste état qu' il est ramené, les insultes, les malédictions et les coups pleuvant de toute part. Il est torturé, et laissé ainsi au soir du 19. La terrible agonie n' est hélas pas terminée. Le lendemain, il est emmené sur la grande place. " Un soldat lui commande de se mettre à genoux. Le Père demeure immobile. Furieux de n' être pas obéi, le soldat lui porte au-dessus de la hanche un coup de lance qui le fait tomber à terre, dans la position d' un homme moitié assis, moitié couché. Où sont les chrétiens, les filles de l'école et ton argent ? lui demande le chef des bandits. Je suis seul chrétien ici, répond simplement le Père, l'école est dispersée, l' argent a été porté je ne sais où. - Coupez ! ordonne le chef, et le bourreau d'un coup de sabre détache un bras du corps. Même question... même réponse ! L' autre bras tombe. On coupe ensuite les oreilles ; la peau du front est rabattue sur les yeux ; enfin, la tête roule à terre, et l'âme de notre vénéré confrère s' envole vers son Dieu...

Après l' exécution, la tête du martyr fut promenée dans toute la cité, et les soldats, par raffinement de sauvagerie, dévorèrent son coeur. Le cadavre fut ensuite porté à la résidence et brûlé avec l'église. Dans la suite, les chrétiens ont retrouvé un certain nombre de petits ossements calcinés qu' ils se sont distribués et qu' ils gardent comme de précieuses reliques. " Le récit de la mort du Père Georjon est relaté dans les Missions Catholiques, pages 256 et 257 de l'année 1901. D'autres éléments de cet article sont reproduit avec le document 281, extrait de ce même article.

  • GERARD , Edmond (M.E.P.) .

C'est le 6 juillet 1874 que naquit Edmond Gérard, à Saint Denis-sur-Seine. Il entre au séminaire de la société des Missions Etrangères de Paris en septembre 1895, et est ordonné prêtre le 25 juin 1899. Le 26 juillet, il s' embarque pour le nord de la Mandchourie. Il fait ses premières armes dans le district de Kirin, où il est tout de suite confronté à la révolte des Boxers, ce qui le contraint à quitter le pays pour le Japon, via Vladivostok. La crise passée, il regagne son poste, et relève la mission. En 1912, après avoir occupé plusieurs postes, il est nommé directeur de l' école des catéchistes. La formation s'effectue en trois ans, et l' école compte à ce moment 11 élèves. Il procède à la fondation des oeuvres des Soeurs Franciscaines, pensionnat où prennent place 10 élèves. Il fonde également un hospice, un hôpital et un dispensaire. Ce dernier traitera dans l' année 2.519 malades. En 1915, le succès de son école de garçons l'aide à réaliser son projet qui est de la faire reconnaître officiellement comme école primaire supérieure. Cinq de ses candidats catéchistes réussissent à l'examen ; deux d'entre eux sont affectés à l'institut lui-même, et les trois autres sont mis au service de la mission. En même temps, deux élèves de son école primaire sont admis à l'école normale de Kirin. En 1917, il fonde une association des Mères de famille chrétiennes. En 1921, après cette longue collaboration avec Mgr. Lalouyer, il est rappelé en France et devient représentant des missions de Mandchourie et de Corée à Paris, au conseil central de la Société. Il se met au service des Oeuvres Centrales Pontificales : de la Sainte Enfance, de la Propagation de la Foi, de l' Union du Clergé pour les Missions. Il donne en de nombreuses occasions des conférences, ou organise de "journées missionnaires", en accompagnant parfois Mgr. de Guébriant.

Le 24 mai 1939, il s' embarque au Havre à bord du " Normandie " pour aller se reposer en visitant certaines missions, et spécialement celles de Mandchourie. Au mois de juillet, il visite les missions de Taikou, et de Séoul, en Corée. Après 18 ans, il remet le pied sur la Mandchourie, passant quelques jours à Moukden, puis les derniers jours de juillet à Sinking, pour la plus grande joie de ses anciens paroissiens. Après avoir parcouru son ancienne mission, visité les oeuvres et les institutions, il quitte Sinking le 29 août, et prend le chemin du retour , par mer, en visitant rapidement les missions du Tonkin et de l' Indochine. Il meurt à Paris le 12 Février 1951.

  • GERVAIX , Régis (M.E.P.) .

Jean François Régis Gervaix est né le 3 décembre 1873 à Lantriac (Haute-Loire). Après ses études au petit séminaire de La Chartreuse, il entre au séminaire des Missions Etrangères le 12 septembre 1893. Prêtre le 24 septembre 1898, il part pour le Kwangtung le 16 novembre de la même année.

Il est d' abord vicaire du Père Delsahut, dans le district de Poun-yu, puis il fonde une nouvelle mission à Fat-kong. Il bénéficia de l' aide financière d'un riche chrétien qui lui construisit une chapelle.

En 1901, il s'installe durablement dans le poste de Tsang-sheng, en pleine montagne.

En 1910, il prend en charge deux chrétientés des faubourgs ouest de Canton. Il donne parallèlement des cours de littérature française à l'école des interprètes du gouvernement chinois. Dans les années qui suivent, il n' est pas inquiété par les troubles consécutifs à la Révolution, et peut rester dans la résidence. Cela lui permet d'écrire de nombreux articles pour les Missions Catholiques, avec qui il entretenait des relations suivies depuis 1905. Ces articles sont souvent largement illustrés, par les soins de Régis Gervaix lui-même. Il quitte la mission de Canton et la société des M.E.P. en 1916, tout en continuant son apostolat dans la Chine du sud. (En 1928, il se trouve à Pékin, comme l' atteste une de nos photographies.)

En 1937, alors qu' il est déjà rentré en France, il est réadmis aux M. E. P., et travaille aux archives, comme collaborateur de l'administration centrale. Mais, sa santé le force à retourner au pays natal, où il meurt, le 4 novembre 1940, au Puy-en-Velay. En plus des nombreux articles qu' il écrivit, il publia plusieurs ouvrages sous le pseudonyme de "Coriolis" .

  • GEURTS , Ernest François (C.M.) , évêque .

Né le 12 décembre 1862 à Maashees, dans le Nord-Brabant en Hollande. Entré chez les Lazaristes en 1882, il arrive en Chine en 1886. Prêtre à Chengtingfu en 1887, son territoire de mission couvre le sud-ouest du Tchély, puis le nord de cette même région. En décembre 1899, il est sacré évêque et devient le premier vicaire apostolique du Tchély oriental (qui devient en 1924 le vicariat apostolique de Yungpingfu). Il meurt le 21 juillet 1940.

  • GILBERT , Edouard (P.M.E.) .

Né à Montréal le 15 septembre 1907. Membre de la société des Missions Etrangères du Québec en 1928, il part en Mandchourie en 1932, l'année de son ordination. Il rentre en 1945, après avoir subi environ quatre ans d'internement (par les Japonais ?, de 1940 à 1945 ? )

  • GILBERT , Sylvio (M.M.) .

Né le 1er janvier 1897 à Webster (Mass. ). En 1917 , il entre à la Société des Missions Etrangères de Maryknoll ; il est ordonné en 192 . A cette date, il part en Mandchourie. Il en revient en 1945.

  • GIRE , Philippe (M.E.P.) .

Philippe Gire est né le 8 juillet 1859 à Saint Julien Chapteuil, à côté du Puy. Après des études chez les RR. PP. Jésuites, il entre au séminaire des M.E.P. en 1880. Ordonné en décembre 1884, il est déclaré inapte au service en mission, et rejoint le diocèse d' Angoulême. C'est seulement en 1886 que sa santé lui permet de partir. Le 3 novembre, il s'embarque à Marseille pour le Szechwan méridional, et il arrive à Suifu au début de l'année 1887. Il apprend rapidement la langue, et, à la fin de l'année il part pour Kientchang. Au début de 1890, il est envoyé pour prêter main-forte à M. de Guébriant qui construit église et résidence à Kuin-lin. Il a aussi la joie de retrouver son frère Jacques, qui venait d'arriver en mission, mais qui allait mourir jeune au Kientchang. En 1896, faisant preuve d' un réel talent d' architecte, il reconstruit le séminaire de Hotikeou, dont il est nommé supérieur. " A l' époque des Boxers, des bandes de brigands rôdent dans le pays, pillant de tous côtés. M. Gire arme tous ses élèves de vieux fusils et les exerce à se servir d' antiques canons de fer rouillés qui font un bruit épouvantable, lançant leurs boulets au petit bonheur. Un de ces boulets, passant par dessus une colline, traversa le toit d' une pauvre chaumière et tomba dans la marmite sous les yeux horrifiés d' une bonne vieille qui préparait le repas pour la famille. Aussitôt, le bruit se repent que le séminaire a une artillerie formidable. Les Boxers, intimidés, se tiennent à distance, renonçant à l'attaquer. "

En 1901, M. Gire est nommé curé de Yachow, une ville importante, gouvernée par un mandarin haut gradé. Il se révèle alors d' une très grande habileté à tirer au clair les affaires les plus embrouillées. Ainsi, les divers mandarins qui se succédèrent eurent souvent recourt à lui.

Avec la Révolution, la situation se dégrade. Beaucoup de chrétiens, même parmi les vieux convertis, se détourne de la religion. Bientôt, il doit quitter Yachow." Toutes les routes étaient couvertes de soldats en déroute, hâves et déguenillés. Ils venaient se battre dans les montagnes au milieu de la neige et n' avaient rien mangé depuis trois jours. Ils se traînaient tout boueux, muets et farouches, courbant le dos sous la pluie, et parfois se couchaient harassés de fatigue au bord du chemin... C' était navrant. Adieu les belles chevauchées d' antan, adieu la fumée des pétards. Qu'ils étaient loin les beaux jours des grandes fêtes de jadis où les drapeaux et oriflammes claquaient à la brise au grand soleil. "

Il quitte donc Yachow pour se rendre à Suifu où il vient d' être nommé curé et directeur des écoles d'enseignement moderne.

Son état de santé l'oblige à quitter la Chine en 1932. Il meurt à Montbeton le 10 octobre 1937.

  • GUGGEMOS , Philothéus (S.V.D.) .

Né le 24 novembre 1878 à Denklingen, diocèse de Augsbourg. Il entre au Verbe Divin en 1902. C' est en 1924 qu'il part en Chine, pour le Kansu. Il meurt à la mission le 1er avril 1937.

  • GUICHARD , Eugène Venance (O.F.M.) , évêque .

Né le 27 décembre 1883 à La Rouxière, diocèse de Nantes. Franciscain en 1900, il part en Chine en 1908. Il est alors prêtre à Chefoo. En 1932, il sera le premier préfet apostolique de Iduhsien. Il décède le 2 mars 1937 à Tsinanfu.

  • HAOUISEE , Auguste (S.J.) , évêque .

Auguste Haouisée est né à Evran dans le diocèse de Saint Brieuc le 1er janvier 1877. Il entre à la Compagnie de Jésus en 1896 et part pour Shanghaï en 1903. Ordonné en 1910, il est sacré en 1928 et exerce les fonctions de coadjuteur du vicariat apostolique de Nankin. En 1931, il est vicaire apostolique de Nankin, puis, en 1933, de Shanghaï. Il en devient l' évêque en 1946. Mgr. Haouisée est décédé le 9 septembre 1948 à Shanghaï.

  • HOU , Joseph (Lazariste) , évêque .

Né le 30 octobre 1881 dans le vicariat apostolique de Ningpo, confié en majeure partie aux Lazaristes français. Ce sont ces mêmes Lazaristes qui le recueillent à l'âge de 5 ans. Mgr. Reynaud le fait entrer au séminaire et l' ordonne quelques années plus tard. Il est professeur dans ce même séminaire lorsqu'il apprend son élection. Après son sacre à Rome, le 28 octobre 1926, il assume la charge de vicaire apostolique de Taichowfou. La tâche est lourde, et il en est pleinement conscient. Ainsi, déclare-t-il peu après son sacrement : " dans mon futur vicariat, d'une population de plus d' un million d' habitants, j'aurai six prêtres et à peine 6.000 chrétiens." (Missions Catholiques , 1927 page 6) Le 5 novembre, "l'enfant de la Mission française de Ningpo célébra à Saint Louis des Français la grand'messe solennelle du triduum en l'honneur du Bienheureux Noël Pinot, béatifié le 30 octobre." (Missons Catholiques , 1926 page 578). Avec les autres évêques chinois, il visite les principaux sanctuaires d'Italie ( Assise, Padoue, Lorette ...) puis se rend en France. En allant à Paris, il s'arrête à Lyon le 7 décembre, où le cardinal Maurin l'invite à monter en chaire . En 1946, son vicariat est élevé au rang d'évêché et il en devient l'évêque.

  • HUMBLOT , Augustin (C.M.) .

Né à Paris le 11 avril 1834. Il entre chez les Lazaristes à 21 ans, et est ordonné à 26 ans, en 1860. Il part 5 ans plus tard pour le vicariat apostolique de Pékin. Décédé le 23 août 1896 à Pékin.

  • IBARRUTHY , Bernard (C.M.) .

Né à Bayonne le 7 mars 1859, il entre chez les Lazaristes en 1876. Prêtre en 1882, il part alors pour le Chekiang. Mort à Ningpo le 23 août 1927.

  • IRRUARIZAGA , José Maria (O.F.M.) .

Né le 29 juillet 1876 à Bilbao. Il entre chez les Franciscains en 1897. C' est pour le nord du Shensi qu' il s'embarque en 1905. En 1931, il devient procurateur des missions au Tchély.

  • JACQUINOT de BESANGE , Robert (S.J.) .

Né le 15 mai 1878 à Saintes. Ordonné prêtre en 1909, il part pour Nankinen 1913. Il quitte la Chine en 1940. Décédé à Berlin le 10 septembre 1946.

  • JARLIN , Stanislas François (C.M.) , évêque .

Né à Sète le 20 janvier 1856, il entre chez les Lazaristes en 1884. Prêtre en 1889, il embarque pour Pékin où il exerce en tant que missionnaire dans le Tchély nord. Visiteur provincial et coadjuteur de Pékin, il est élu le 24 décembre 1899. Il succède à Mgr. Favier comme vicaire apostolique de Pékin le 4 avril 1905. Mgr. Jarlin est décédé le 26 janvier 1933 à Pékin. Durant sa carrière, il a sacré 6 évêques, et ordonné plus de 100 prêtres.

  • JARREAU , Alfred (M.E.P.) .

Né à Saint Jouin sous Châtillon dans les Deux-Sèvres, le 10 octobre 1873. Il est ordonné en 1897 après avoir fait sa philosophie et sa théologie au séminaire de Poitiers, puis à Rome. Il entre aux Missions Etrangères de Paris en octobre 1902 et part pour le Kwangtung le 3 août 1904. D'abord vicaire du district de Tungkun, il en devient titulaire en 1907. Il passera toute sa vie de missionnaire dans ce district et dans ses annexes. Il partage tous les malheurs de la mission, entre guerre civile, guerre étrangère, occupation japonaise puis communiste.

En 1929, il a l'occasion de faire une visite aux chrétiens cantonais de Malaisie et du Siam. Au début de l'année 1932, il doit rentrer en France pour se faire soigner. Il reprend son poste en Juillet 1933. Il retrouve donc son travail habituel, passablement compliqué par la guerre sino-japonaise, les bombardements puis l'occupation. Les Japonais s'avérèrent implacables contre le peuple, exaspérés par les maquis nationalistes et communistes qu'ils n'arrivaient pas à contenir.

De 1946 à 1948, il est vicaire général de Mgr. Fourquet. La paix est de courte durée du fait de la conquête communiste. Il est expulsé en décembre 1951 et regagne Hongkong le premier janvier 1952, et aborde Marseille le 20 février. Il se retire dans son pays natal, où il s'éteint le 7 février 1958.

  • JOÜON , René (S.J.)

Né le 12 août 1869 à Nantes. Il entre à la Société Jésuite en 1891 et est ordonné prêtre en 1904. Il part en Chine, à destination de Nankin en 1909. Il meurt à Shanghaï le 28 novembre 1943. René Joüon est l' auteur d' une "Géographie commerciale de la Chine" qui connut quatre éditions entre 1923 et 1937 .

  • KERVYN , Louis (C.I.C.M.) .

Né le 13 avril 1880 à Hooglede. Entré à la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie (Scheut) en 1899, il est ordonné en 1905. Il part pour la Mongolie en 1905. Décédé à Hiamieulkou le 24 janvier 1939, le Père Kervyn a écrit de nombreux articles publiés dans les Missions Catholiques entre 1910 et 1931. Il est également l'auteur, en 1911, de la Méthode de l'Apostolat moderne en Chine.

  • KIRCHER , André (M.E.P.) .

André Kircher est né le 21 octobre 1863 à Stieringen Wendel, dans le diocèse de Metz. " Cette petite bourgade devait, sept ans plus tard, connaître les tristesses d'un demi-siècle d'occupation allemande. Né Français, M. Kircher eut le bonheur de voir avant sa mort son cher pays natal redevenir français. L'ardeur de son patriotisme était connue de tous, et au jour de la nouvelle de l' armistice, l'enthousiasme fit déborder du coeur de ce lorrain patriote, les sentiments d' amour fidèle à la patrie., que nul n' avait jamais pu mettre en doute. Ce jour-là, il demanda au bibliothécaire le nouveau Mémorial de la Société des Missions Etrangères ; avisant la colonne indiquant à côté de son nom le département d' origine, d' un trait de plume énergique, barrant le mot Allemagne, sous le nom de sa commune, il corrigea et écrivit : France. "

Avant d'entrer au séminaire de la rue du Bac, il dut faire un stage de professeur dans un établissement d'éducation à Metz. C'est donc seulement en 1890 qu' il entre aux M. E. P. , dans le sillage de son frère cadet qui était déjà prêt à partir pour le Szechwan. A. Kircher reçoit la prêtrise le 24 septembre 1892, ainsi que sa destination, le Yunnan. Ce n' est pas vraiment ce qu' il souhaite, ayant exprimé la volonté de rejoindre son frère, mais c' est quand même la Chine. Sa carrière au Yunnan se divise en trois périodes : cinq années chez les Lolos ; une année à la procure de Yunnanfu ; douze années chez les Miaotze.

Il est à peine arrivé depuis quelques mois quand le Père Vial réclame du renfort pour s' occuper d' une nouvelle chrétienté trop éloignée de son rayon d'action. Mgr. Fenouil décide de lui envoyer comme vicaire le jeune missionnaire. Il crée ainsi le district de Long-ny-tsin.

Après avoir passé un an à la procure de la mission, il est à nouveau désigné pour fonder un poste dans la région sud-est de Mongtze et de Kayhao. Il s'installe donc dans un village Miaotze, extrêmement pauvre, au milieu de montagnes arides. Peu de temps après avoir reçu un coopérateur, il demande et obtient de se retirer à la maison de Nazareth en 1910. Il y passe onze ans , dans le recueillement et le travail, à s'occuper de la librairie et de l'expédition des commandes. Il meurt à Hongkong le 18 février 1922.

  • LALOUYER , Pierre (M.E.P.) , évêque .

Pierre Lalouyer est né le 12 mars 1850 à Acigné, en Ille-et-Vilaine. D' abord séminariste à Rennes, il entre au séminaire des M. E. P. en 1871 et est ordonné le 7 juin 1873. Le 16 juillet, il partait pour la Mandchourie. Il est d'abord envoyé à Yang-kouan pour y apprendre la langue. En 1874, il est nommé professeur au séminaire de Moukden. A la mort de M. Delaborde en 1878, il quitte l'enseignement, et prend la direction du district de Siaoheichan. En 1880, il est à la tête de la paroisse de Moukden, puis il est envoyé à Lien-chan.

Au mois de juillet 1890, Mgr. Guillon le rappelle au séminaire de Chaling (C'est le même séminaire qui entre temps a déménagé.). Il exerce cette fonction pendant sept ans, et, en juillet 1897, il est nommé coadjuteur de Mgr. Guillon. Il est sacré évêque à Siapakiatze, le 19 décembre 1897. Le 10 mai 1898, arrivent les brefs qui érigent en vicariat apostolique les deux provinces de Kirin et du Heilungkiang. Mgr. Lalouyer devient donc le premier vicaire apostolique de Mandchourie du nord. Doué d'une forte constitution et d' une santé des plus robustes, il n'eut à payer, pour ainsi dire, aucun tribut à la maladie. Mais, vers la fin du mois de mars 1918, il commença à éprouver de violents et continuels maux de tête. Ces souffrances cessèrent pour faire place à une amnésie qui ne fit que s'aggraver avec les années. Il fut contraint de cesser ses tournées pastorales, et bientôt il ne lui fut possible que d'effectuer le trajet en chemin de fer de Kirin à Changchun. En novembre 1922, il est frappé par une attaque de paralysie. Il est décédé le 17 février 1923 à Kirin.

  • LAMASSE , Henri (M.E.P.) .

Henri Lamasse est né à Strasbourg le 25 avril 1869. Il entre aux M.E.P. en 1890. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 1894, et part en Mandchourie le 15 août suivant. Missionnaire de district, il fonde plusieurs postes. De 1905 à 1915, il est provicaire de Mgr. Choulet. En 1935, il est nommé directeur de l'imprimerie de la mission de Moukden. Le Père Lamasse cumule les talents. Ainsi il est architecte et dirige la construction des cathédrale de Moukden (1910) et de Kirin (1927). Musicien éminent, il installe les grandes orgues de la cathédrale de Moukden, et celles de la cathédrale de Séoul. Mais, c'est en tant que sinologue qu' il exerce son activité principale. Il est l' inventeur de la Romanisation Interdialectique, et publie de nombreux articles sur ce sujet, en collaboration avec le Père Jasmin des M.E. de Québec, dans les Dossiers de la commission Synodale de Pékin. En 1920, il publie également son Nouveau Manuel de langue écrite chinoise.

En janvier 1949, sa santé l'oblige à se retirer au sanatorium de Béthanie, à Hongkong, où il décède le 19 juillet.

  • LAUNAY , Adrien (M.E.P.) .

Adrien Launay est né à Meslay du Maine (Mayenne), le 21 octobre 1853. Après un an d' études au séminaire de Laval, il entre aux M. E. P. en septembre 1874. Il est ordonné le 24 février 1877, et destiné à la mission de Cochinchine occidentale. Mais, le climat et la fatigue viennent à bout du missionnaire, et après un séjour au sanatorium de Béthanieà Hongkong, il doit définitivement quitter sa mission et rentrer en France en 1882. Dès lors, il devient l' historiographe de la Société. L' histoire de la Société des Missions Etrangères paraît en 1894, et en 1896, il publie l' histoire des Missions de l'Inde. A la fin du mois de février de cette année, il part pour la Chine, et il aborde Shanghaï en avril. Aidé d'une dizaine de scribes, il recopie les archives de la légation de France à Pékin (ce qui permettra d'en sauver une partie, les originaux étant détruits lors de l'incendie de la légation provoqué par les Boxers.). Il parcourt ainsi toute la Chine. De retour en France au début de l'année 1899, il écrit de nombreux livres sur la Mandchourie, le Thibet, et le Szechwan. Il collabore à l' ouvrage de P. Piolet, Les Missions catholiques françaises au XIXème siècle, pour lequel il assure la rédaction des volumes traitant de l'Extrême-Orient. Il rédige également plusieurs monographie de martyrs de la Société. Au printemps 1920, les Délégués des vicaires apostoliques et du séminaire, qui sont réunis à Rome pour examiner les modifications à apporter au règlement général des M. E. P. font appel à A. Launay en tant que conseiller.

En Décembre 1926, fatigué, il se retire à Juan-les-Pins, où il meurt le 21 avril 1927.

  • LAVEST , Joseph (M.E.P.) , évêque .

Joseph Lavest est né à Lapeyrouses, près de Clermont, le 23 mai 1852. Au sortir du séminaire, il exprime son voeu de rejoindre les Missions Etrangères, mais son évêque fait obstacle à cette vocation. C' est seulement en 1879 qu' il obtient la permission, et gagne la rue du Bac. Un an plus tard, le 1er septembre, il s' embarque à Marseille, direction le Kwangsi.

Son premier district est San Pan Kiao, à trois lieues de la ville de Kouy Hien. En décembre 1882, puis en octobre 1883, il est victime de persécutions. Obligé de se réfugier à Kouy Hien, il y reste dix-huit mois. Le Kwangsi est en pleine effervescence, et, avec ses collègues, il doit se replier sous Macao et Hongkong en mars 1885. " L' expédition française au Tonkin , qui avait servi de prétexte à la persécution et à l' expulsion des missionnaires ayant pris fin, M. Lavest put rentrer dans son district et reprendre la direction de ses chrétientés. " Mais, tout est à refaire ! Il se fixe à Yan Lin, mais, à peine quelques mois plus tard, il est à nouveau victime d'acte de brigandage. Il en réchappe une nouvelle fois de peu, ayant été capturé par des malfaiteurs, qui se "contentent" de l' abandonner sur un chemin après l'avoir roué de coups et traîné, pieds et poings liés, comme un criminel.

En 1890, nous le retrouvons à la frontière du Kweichow, au nord ouest du Kwangsi, à Ko-Hao. Il est là aussi victime d' une attaque en octobre 1893. Mais, globalement, sa mission prospère, et en 1899, elle compte plus de 2.000 chrétiens. C' est alors que le Saint-Père, après la mort de Mgr. Chouzy, le place à la tête de l' Eglise du Kwangsi : il est élu le 26 avril 1900, et sacré le 24 août, à Hanoï. Comme résidence, il choisit la ville de Nan-Nin, où il fait construire par M. Renault un séminaire.

En 1902, la province doit faire face à une terrible famine, malgré son manque de moyen, Mgr. Lavest organise tant bien que mal le secours aux démunis. Il fit construire également une léproserie, travaux qui retardèrent d' autant la construction d' une cathédrale à Nan-Nin, qui ne fut achevée qu' en juin 1906.

Après plus de vingt-cinq années d'épreuves en Chine, il consentit à partir se reposer en Europe. En France, il plaide la cause de sa mission face aux associations catholiques, puis se rend à Rome. Il est de retour en mai 1908. Mais, sa santé est bien atteinte, et il doit être hospitalisé en mars 1910 à Hongkong. Mgr. Lavest est décédé le 23 août suivant.

  • LECROART , Henri (S.J.) .

Né à Lille le 4 novembre 1864 à Lille. Il entre chez les Jésuites en 1883. Prêtre en 1897, il se rend en Chine en 1901, dans le Tchély. Coadjuteur en 1917, il est sacré en 1919 et devient vicaire apostolique du Tchély sud-est. Il meurt le 17 décembre 1939 à Sienhsien.

  • LE GUEVEL , Auguste (M.E.P.) .

Auguste Le Guével est né le 21 mars 1875 à Vannes. Il entre au séminaire des Missions Etrangères à Bièvres en septembre 1895. Il reçoit l'onction sacerdotale le 25 juin 1899, et apprend que sa destination est la Mandchourie méridionale. Il s'embarque à Marseille le 29 juillet. Arrivé en Chine, il se repose quelques jours à Shanghaï, avant de reprendre le bateau pour la Mandchourie. Il est envoyé dans le poste de Lien-chan.

Dans plusieurs de ses lettres, il signale l' importance de groupes de brigands dans la région. "D'après nos missionnaires les plus expérimentés, les brigands sont, en Chine, la seule force organisée sous une vraie discipline. Aussi font-ils ce qu' ils veulent. Ici, ils sont plus de huit cents. La plupart des soldats chinois envoyés contre eux ont levé la crosse en l' air et ont fraternisé. Les quelques bataillons restés fidèles se sont contentés de prendre une centaine d' individus inoffensifs qu'ils vont faire passer pour brigands, et cela afin de ne pas paraître revenir bredouilles, et tout sera dit jusqu'à la prochaine fois.

Je suis ici à Lien-chan , dans la partie que convoitent les Anglais. Vous ne sauriez croire en Europe combien de richesses renferme le sol. On s'est mis, seulement cette année, à exploiter les mines de charbon qui sont très abondantes. Il y a également des mines d' or et d' argent ; mais ce sont encore les Anglais et les Russes qui les découvrent. Les Chinois ne veulent pas toucher à leurs montagnes, parce que, disent-ils, le dragon les garde.

Si je voulais faire de la politique, je vous parlerais des Russes ; mais plus tard l' histoire s' en chargera, sans parler toutefois de quelques missionnaires qui succomberont, frappés isolément, en haine de l' étranger. En moins d' un an, deux de nos Pères ont failli être raccourcis. Le jour où les Chinois se sentiront plus forts, plusieurs des nôtres y passeront. Partout se forme une garde nationale soi-disant pour protéger les habitants contre les brigands, mais en réalité pour s' opposer aux empiétements des Russes. A plus tard. "

Ces pressentiments allaient devenir réalité, et le Père Le Guével fut l' une des victimes des Boxers, le 15 juillet 1900. (voir la biographie du Père Bourgeois).

  • LEPERS , Jean-Baptiste (C.M.) .

Né le 10 février 1864 à Flers-lès-Lille. Lazariste en 1886 et prêtre en 1890, il se rend dans le Chekiang en 1891. Il meurt à Shanghaï le 16 août 1930.

  • LERAY , Louis (M.E.P.) .

Louis Leray est né le 8 Octobre 1872 à Ligné. Il est admis au séminaire des Missions Etrangères, mais " pour éviter tous les inconvénients de la loi militaire, il dut passer quelques semaines au séminaire de philosophie à Nantes.

Au mois d' octobre suivant, il se voyait enfin au comble de ses voeux en franchissant la porte du séminaire de Bièvres...

Au bout d' un mois, l' inique loi militaire vint l' en retirer et le forcer d' échanger l' humble costume de l' apôtre pour l' uniforme de l' artilleur.

A Vannes, où il accomplit cette épreuve toujours si dure pour l' âme qui gémit loin de Dieu, il charma ses confrères séminaristes et ses camarades par sa fraternelle amabilité, et étonna ses chefs par sa bravoure et son audace, si bien que ceux-ci l'applaudirent un jour en plein champ de manoeuvres.

L' année de caserne écoulée, il entra au séminaire de philosophie où il resta deux ans, selon la coutume ; puis il alla faire ses études théologiques au grand séminaire de la rue du Bac. "

Il est ordonné prêtre le 26 juin 1898, et est envoyé vers la Mandchourie septentrionale. Apprenant sa destination il s' écrie avec enthousiasme : " Je vais en Mandchourie , je serai peut-être martyr ! "

Il part le 7 août 1898 de Marseille, et arrive le 17 septembre. Il est alors orienté vers Pei-lin-tse.

Alors que la révolte des Boxers vient d'éclater, il apprend que ses chrétiens de la communauté de Iu-tsing-kai sont victimes d'agressions. Il se confesse auprès du Père Georjon, et vole à leur secours. Le 15 juillet, il a rejoint sa résidence. Le 16 au soir, il se rend chez le mandarin pour exiger que tous les placards séditieux soient enlevés. Celui-ci le reçoit selon les règles de l' étiquette et lui promet de faire le nécessaire. Durant la nuit, la résidence est cernée par des centaines de "Jeûneurs", auxquels se joint la troupe qui devait le protéger. La situation étant désespérée, il réunit ses quelques fidèles dans sa chambre, et donne une dernière absolution. C'est alors qu'il est touché par une balle en pleine poitrine. Il est assailli, encore vivant et jeté sur un tas de paille, aussitôt enflammé. M. Leray est brûlé vif : ses cendres sont ensuite jetées aux quatre vents. (On trouve le récit du martyre du Père Leray dans les Missions Catholiques de 1901, page 256. Ce sont des extraits de l'article qui accompagne ce récit que nous avons reproduits avec le document 281.)

  • LEVEQUE , Alfred (S.J.) .

Né le 15 avril 1852 à Trocy. Il entre chez les Jésuites en 1877. Il s'installe à Nankin en 1880 et est ordonné prêtre en 1885. Il décède à Long-kaong le 21 octobre 1924.

  • LEYSSEN , Jacobus (C.I.C.M.) .

Né le 18 décembre 1889 à Bree en Belgique. Membre de la Congrégation du Coeur Immaculé de Marie en 1908, il est ordonné prêtre en 1915. Dans un premier temps aumônier militaire, il part ensuite en Chine, en 1921, pour le séminaire régional de Tatung. Ensuite (en 1947 ?, il se rend à Dallas, aux Etats Unis.

  • MAYNARD de , Michel (O.F.M.)

Né le 13 mai 1877 à Lormont (diocèse de Bordeaux). Entré chez les Franciscains en 1895, il est ordonné prêtre en 1902. Il part en Chine, dans l' est du Shantung en 1903. En 1911/1912, il rejoint le Shensi.

  • MELLY , Pierre Marie (C.R.) .

Né le 3 septembre 1900 à Saint Jean, dans le Valais. Il entre chez les chanoines réguliers du Grand Saint Bernard en 1922. Prêtre en 1929, il part, avec Paul Coquoz, pour un voyage de recherche au Thibet entre 1930 et 1931. De retour dans sa mission en 1933, il rentre pour raison de santé en 1939.

  • MEREL , Jean-Marie (M.E.P.) , archevêque .

Né à Vay, dans le diocèse de Nantes, le 18 septembre 1854. Ordonné prêtre en juin 1879, il entre au séminaire des M.E.P. en septembre 1880 et part pour le Kwangsi en octobre 1881. En 1882, il passe à la mission du Kwangtung. De septembre 1884 à août 1885, les événements du Tonkin l' obligent à s'éloigner quelques temps de son poste. Le 20 avril 1901, il est nommé préfet apostolique du Kwangtung, et est sacré à Canton le 6 octobre 1901. En 1906, il ouvre une école de langues européennes à Canton : le collège du Sacré Coeur. Il crée un asile de vieillards qu' il confie aux soeurs canadiennes de l' Immaculée Conception d'Outremont. Dans un rapport en 1909, il souligne le manque de missionnaires, de catéchistes et regrette l'indifférence générale qui touche les missions. Cette même année, il prend part au deuxième synode de Hongkong. Il signale parallèlement l'hostilité de certains notables ou mandarins. Mgr. Mérel veilla particulièrement sur la léproserie de Sheklung. Le gouvernement chinois lui-même y envoyait des malades, si bien qu' en 1913, l'île de Saint Joseph accueillait 758 hommes et l'île de Sainte Marie 200 femmes. Le 6 août 1914, il donna sa démission de préfet apostolique du Kwangtung pour aller se consacrer aux Chinois immigrés en Malaisie. Il devait passer 18 ans à Malacca. En 1912, le Saint Siège l' avait nommé archevêque. Il s'éteint, à la suite d' une congestion le 13 juin 1931.

  • MERTENS , Pierre Xavier (S.J.) .

Né le 28 avril 1881 à Roubaix. Entré chez les Jésuites en 1899, il est ordonné prêtre en 1910. Il part en Chine en 1916 , à destination du Tchély. Dès 1917, il rédige de nombreux articles pour les Missions Catholiques et pour Chine, Ceylan, Madagascar. Il est également l' auteur de La Légende Dorée en Chine, ainsi que de Gerbes Chinoises, qu' il publie en 1934. Pour ce dernier ouvrage, il reçut la collaboration du P. Cannepin, qui rédiga un chapitre sur les joies d'une course apostolique à travers la brousse en fleur.

  • MITTLER , Théodore (S.V.D.) .

Né à Hamm, dans le diocése de Paderborn, le 13 octobre 1887. Membre de la Société du Verbe Divin en 1909, il est ordonné en 1912. Il part en 1913 dans le sud du Shantung. En 1932, il s'installe à Pékin, et participe à la commission synodale. Il quitte la Chine pour les Philippines en 1949.

  • MONBEIG , Emile Cyprien (M.E.P.) .

Il est né le 22 décembre 1876 à Salies de Béarn, Il entre aux Missions Etrangères de Paris en février 1897, et est ordonné le 23 juin 1901. Il part à destination du Thibet, le 21 juillet. Il suit ainsi les traces de son frère, qui sera assassiné par des Thibétains en 1914. Dès son arrivée, il commence par apprendre la langue mandarine, pour évangéliser les colonies chinoises de marches du Thibet. Les conditions physiques du pays sont particulièrement dures. Les Pères vivent dans des montagnes glaciales, au milieu d' une population "arriérée et primitive, féroce parfois." Après quelques années en ces lieux, M. Monbeig est envoyé en 1904 dans une région plus lointaine encore, proche de l' Himalaya.

"Dans ces pays perdus, on avait parfois la surprise de se voir visiter par des Européens qui venaient, au nom de quelques sociétés de géographie, reconnaître ces régions inexplorées. En toute occasion les missionnaires étaient pour eux des amis secourables et empressés. Un jour M. Monbeig apprit que des explorateurs allemands, tombés dans un guet-apens, couraient un grave danger non loin de chez lui. Il courut à eux au péril de sa vie, mais trop tard ! Il ne trouva que des cadavres qu' il ensevelit pieusement, récitant sur eux les prières de l'Eglise. Plus tard, en Allemagne, leurs familles éplorées, apprenant le geste charitable de ce missionnaire français, lui écrivirent de touchantes lettres de gratitude, et le gouvernement allemand lui décerna une flatteuse décoration."

En 1927, il entame un voyage au pays natal. Le congé des missionnaires dure en général quelques mois, le sien trois ans. Il le passe dans sa famille, qu'il a surprise et ravie en arrivant à l'improviste. Il rentre en mission en 1930, et est affecté au Kientchang. Il y est déjà connu des habitants, cette région étant un haut plateau à 3.000 mètres, dont la partie occidentale est encore le Thibet. Il fixe sa résidence à Yentsin. Son district d'évangélisation est vaste, et bien éloigné de Ningyuanfu. Mais, il a l'expérience des longs voyages. Son expérience pour la gestion au quotidien de la vie missionnaire est précieuse pour ses collèges. Il est à tour de rôle architecte, expert en matière financière, horticulteur et même viticulteur, puisqu'on lui doit l'introduction de la culture de la vigne au Kientchang. Il a en effet rapporté en 1930 quelques sarments des meilleurs vignobles du domaine familial.

En 1936, se sentant de moins en moins résistant, il demande du renfort, qu'il trouve en la personne d'un jeune prêtre chinois. En 1941, sa maladie du foie et de l'estomac le contraint à se retirer à Ningyuanfu. Il y meurt le 12 avril 1942.

  • MORVAN , Evremond , (SS. CC.) .

Né à Lanildut, dans le diocèse de Quimper, le 24 novembre 1903. Il entre à la congrégation des Sacrés Coeurs de Jésus et Marie (Picpus) en 1923 Prêtre en 1929, il arrive en Chine en 1930. Décédé le 26 août 1941 à Haïnan.

  • MUTILLOD , Jules (M.E.P.) .

Jules Mutillod naquit à Marclaz, près de Thonon-les-Bains, le 3 septembre 1876. Quelques jours après son vingtième anniversaire, il entre au séminaire de l' Immaculée Conception de Bièvres. L'année suivante, il remplit ses obligations militaires, et, de retour au séminaire, il est ordonné prêtre le 23 juin 1901. Il reçut en ce même jour sa destination : la Mandchourie septentrionale.

En 1902, une grande pénurie de personnel oblige Mgr. Lalouyer à confier à ce jeune missionnaire l'administration du district de Leao-Tien-Tze, où il était installé depuis son arrivée. Un peu après, il est victime d'une attaque de brigands, durant laquelle il faillit être tué. L'émotion lui provoqua une fièvre typhoïde qui, elle aussi, faillit l'emporter.

L'éloignement de la famille, joint aux grandes difficultés de circulation, étaient les problèmes majeurs qui retenaient les jeunes gens désireux de se rentre au petit séminaire de Siao-pa-kia-tze. Pour pallier ces inconvénients, Mgr. de Raphanée décida d' installer un probatorium dans la partie septentrionale du vicariat, à Si-Ki-Tchang, qui était la nouvelle paroisse de M. Mutillod. Il fut donc chargé de la fondation de ce nouvel établissement.

Dans la nuit du 26 janvier 1911, il apprend que son voisin, M. Delpal est atteint de la peste. Il part immédiatement pour l'assister dans ses derniers moments. Le 30 janvier, trois jours après la mort de M. Delpal, il quitte Hou-Lan. Mais, il a lui aussi contracté le mal et, deux jours plus tard, le 1er février 1911, il est emporté à son tour.

  • NICOULEAU , Léon (M.E.P.) .

Léon Nicouleau est né à Belmont, dans l'Aveyron, le 12 janvier 1875. En février 1894, il commence sa philosophie à Bièvres, puis, après la caserne, il entre au séminaire de théologie, rue du Bac. Ordonné le 25 février 1899, il a pour destination le Kwangtung, et il embarque le 5 avril.

Arrivé à Hongkong, Mgr. Chausse l'envoie se former auprès de M. Fleureau, supérieur du séminaire de Canton, puis, c'est le grand départ pour le district de Yanping, sous la direction de M. Fourquet. A peine est-il installé que la révolte des Boxers éclate, et son district, comme tant d' autres, est ravagé. Il faut donc tout reconstruire. Ce travail est à peine terminé que son nouveau supérieur, Mgr. Mérel, l'appelle à ses côtés, et lui confie la procure de la Mission. Cela ne dure que peu de temps, et bientôt, M. Nicouleau repart pour la vie de district. Il aboutit à Tungkun, grande ville de plus de 100.000 habitants, à 80 kilomètres de Canton. Puis, nouveau changement, Ngao-kou-ling. "Son district n'est pas une sinécure. Les chrétiens avaient été formés rapidement, et la principale partie de leur éducation restait encore à faire."

En 1916, peu de temps après son arrivée à Canton, Mgr. de Guébriant lui confie le district de Wou-Nai, sur la rivière de l'est, à plus de 300 kilomètres de l' évêché. Il lui en coûte beaucoup de quitter la région où il avait si longtemps vécu, mais "la vie de missionnaires est toute faite de sacrifices" . C'est dans ce poste qu' il meurt le 2 juillet 1932. Sa mort surprit tout le monde car, quelques jours auparavant, il avait écrit qu' il se préparait à prendre part à une retraite organisée à Hongkong, et qu' il en profiterait pour se reposer quelques semaines à Béthanie. "On apprit ensuite que le Père, atteint de dysenterie depuis quelques temps, avait cependant visité une de ses chrétientés avant de prendre la route pour Hongkong. En revenant chez lui, il voyageait en barque et, en proie à la fièvre et à une soif intense, il trempa seulement ses lèvres brûlantes dans l'eau saumâtre du fleuve. Arrivé à sa résidence, il se sentit mortellement atteint du choléra. " Il ne devait effectivement pas s' en remettre.

  • OTAEGUI , Santiago (S.J.) .

Né à Goyaz le 24 juillet 1892. Jésuite en 1909, il part en Chine en 1923.

  • OUANG , Paul (C.M.) .

Né le 9 septembre 1837 au Tchély. Il entre chez les Lazaristes en 1869. Ordonné la même année, il est missionnaire dans le vicariat de Pékin. Il meurt à Pékin le 7 fevrier 1913.

  • PARIS , Prosper (S.J.) , évêque .

Prosper Paris est né le 1er septembre 1846 à Chantenay, dans le diocèse de Nantes. En 1866, il entre chez les Jésuites. Il est ordonné prêtre en 1880 et part en Chine trois ans plus tard. En 1900, il est élu évêque, avec la charge du vicariat apostolique de Kiang-nan. De 1921 à 1922, il s' occupe du vicariat de Kiangsu, puis, de 1922 à 1931, de celui de Nankin. Il est décédé le 13 avril 1931 à Shanghaï.

  • PEGORARO , Epifanio (O.F.M.) .

Epifanio Pegoraro est né le 14 avril 1898 à Montecchio Maggioe. Il entre chez les Franciscains en 1913 et est ordonné en 1922. En 1924, il est missionnaire à Hankow . En 1934, il officie à la léproserie de Mo-si-mien. Le 29 mai 1935, il est enlevé par des révolutionnaires communistes. Le père Pegoraro est décapité à Leang-ho-kow à la fin du mois de décembre par les communistes.

  • PERRIN , Yves Marie (M.E.P.) .

Il est né le 18 janvier 1901 à Taupont dans le Morbihan. Il entre au séminaire des Missions Etrangères de Paris en novembre 1924, après avoir effectué son service en Allemagne. Il est ordonné le 29 juin 1927. Il part dès le 18 septembre à Kirinoù il arrive à la fin de l' automne. Mgr. Gaspais, Breton comme lui, est alors à la tête de cette mission. Comme le fond traditionnellement tous les jeunes missionnaires, il passe quelques mois à l' évêché pour s' initier aux us et coutumes du pays. L' acclimatation, au sens proche, n' est pas non plus une mince affaire. L' été est assez court, et les températures montent jusqu' à 40°C. Par contre, durant l' hiver qui dure au moins 6 mois, le thermomètre descend fréquemment aux alentours de -35°C. Son premier poste est le village de Siao-pa-kia-tse, sous le tutelle du P. Revaud. Deux ans plus tard, il se voit confier son premier poste en responsabilité, à Pin-hien, près de Harbin. Il garda de ce poste un excellent souvenir, mais sa quiétude fut cependant perturbée " par quelques bombes lâchées au hasard par des avions japonais sur les bâtiments de la mission ". Dès l'automne 1931, les Japonais entament la conquête du pays. Après cette période de trouble, la paix revenue, la situation des missionnaires et de l'évêque s' avère délicate. Ils doivent respecter " les sentiments patriotiques de leurs chrétiens, sans entrer en conflits avec les autorités nouvelles toutes puissantes et fort susceptibles ".

En 1932, Mgr. Gaspais le nomme à Hsing-king. Il assure la fin de la construction d' une église, dont la cérémonie de bénédiction des trois belles cloches coïncida avec le passage de Mgr. de Guébriant. Il eut également l' honneur de recevoir dans sa paroisse les délégués de la Société Des Nations, venus enquêter sur les incidents sino-japonais. Ces premiers espoirs, face au mouvements de conversions, furent rapidement déçus. Les motifs étaient très humains, et ne résistaient guère au travail de l' étude du catéchisme. Cependant, l' espoir se fit jour de nouveau en 1934 lors de l' ouverture d' une école à Wan-pao-chan, qui se remplit rapidement.

En 1937, il prend un congé en France et, à son retour, Mgr. Gaspais le prie de passer quelques mois au Japon pour se perfectionner dans l' étude de la langue. En 1938, lorsqu' il prend la direction de la paroisse Sainte Thérèse, il a une communauté de 1.200 chrétiens, dont 130 Coréens et 60 Japonais.

Après la guerre et la débâcle japonaise, c'est l' occupation russe, puis l' infiltration communiste. Durant la guerre civile, le mission est coupée en deux : le nord occupé par les Rouges ; le reste de Hsin-king aux mains des Nationalistes. Le désordre et l' insécurité touchent les deux zones mais, dès 1948, les Communistes sont maîtres de tout le pays. Les premiers temps sont tranquilles, mais, dès 1950, l'attitude se durcit. " Quelle amertume pour le P. Perrin de voir son église transformée souvent en salle de meeting où les Communistes cherchent à endoctriner les chrétiens, après avoir placé sur l'autel ou le tabernacle le portrait de Mao Tse-tong ".

Après un simulacre de procès, durant lequel il n'eut à subir aucune violence physique, il est expulsé pour toujours de Chine. Le soir même, le 21 décembre 1951, il est conduit, avec d'autres missionnaires, par des policiers à Tien-tsin et embarqué sur un cargo anglais. Il quitte la Chine et rentre en France en 1952 .

Pour se rendre utile, il accepte d'être vicaire économe à Yviers, dans le diocèse d'Angoulême. Souffrant d'une affection cardiaque, il quitte ce poste en août 1964 pour retourner dans son village natal. C'est là qu'il devait s'éteindre, le 5 octobre de cette même année.

  • POINSOT , Paul Marie (M.E.P.) .

Né à Isômes (Haute Marne) le 18 avril 1862. Entré aux Missions Etrangères de Paris en 1883, il est ordonné prêtre en 1885 et part pour le Kweichow. Il meurt le 2 juin 1909 à Kweiyang. Il était alors curé à la cathédrale.

  • PRADEL , Clément (M.E.P.) .

Il est né à Saint Chely d'Aubrac le 30 août 1876. Il entre au séminaire de Missions Etrangères en décembre 1895 et est ordonné prêtre le 22 décembre 1900. Il part le 1er Mai 1901 pour le Kwangtung. Une fois à Canton, il est envoyé dans le district de LongYchon et Wopin. A la fin des années 1900, il revient à Canton pour occuper l'office de procureur de la Mission. En 1918, s'ajoute à son travail la charge de prendre soin de l'orphelinat. Mais, cette même année, sa santé l'oblige à regagner la France. Il ne revient à Canton qu'en 1922, pour reprendre son poste de procureur. En 1928, il succède à Mgr. Deswazières à la tête de la léproserie de Sheklung. Il meurt, prématurément, le 19 octobre 1928.

  • PRAT , Manuel (O.P.) , évêque .

Manuel Prat est né le 6 octobre 1873 à Batet, dans le diocèse de Gerona. Il entre chez les Dominicains en 1888. Prêtre en 1897, il part l'année suivante en direction de l'île de Formose. Sacré en 1916, il occupe le poste de vicaire apostolique de Amoy. Lorsque Amoy est élevé au rang d'évéché, en 1946, il en devient l' évêque. Il y meurt le 6 janvier 1947.

  • RAYSSAC , Adolphe (M.E.P.) , évêque .

Adolphe Rayssac naquit à Lunan, dans le Lot, le 4 novembre 1866. Il entre au séminaire des Missions Etrangères de Paris en août 1887 et est ordonné en septembre 1889. Il part au mois de décembre, et c' est au Kwangtung qu' il exerce son apostolat. Il fait ses premières armes à Tchekkai, près du tombeau de St. François-Xavier. En 1891, il est envoyé dans la sous-préfecture de Loukfong, dans l'est de la province. En 1902, alors qu' il tente de s'installer dans la ville même de Loukfong, il échappe de justesse à la mort lors d' une émeute que provoquent les lettrés.

En 1914, lors de l' érection du vicariat apostolique de Swatow, il est élu évêque, et devient le premier vicaire apostolique de Swatow. Il est sacré à Hongkong le 1er mai 1915. Nous sommes alors en pleine guerre, et tout doit être créé. Il charge le Père Vogel de la construction des locaux. Il fonde le petit séminaire, le collège St. Joseph, et confie l'instruction des jeunes filles aux Ursulines, qui ont également en charge les futures Vierges-Catéchistes (qui furent ensuite rattachées à l' Association de Notre Dame Reine des Coeurs).

Durant les années 1927-1928, il doit faire face à une première vague communiste, qui cause de nombreux dégâts dans la mission.

Anticipant les désirs de Rome, Mgr. Rayssac fait appel à la collaboration des missionnaires de Maryknoll pour mener à bien l' évangélisation de son territoire. Bientôt, il leur confie la pleine charge d' une mission filiale, celle de Kaying. Il a la joie de sacrer lui-même son successeur, Mgr. Vogel, avant de démissionner de son vicariat le 9 décembre 1935, ce qu' il demandait depuis 1931. Auparavant, il avait accueilli Mgr. de Guébriant lors de sa visite de Missions de la société de M.E.P. en 1932. De retour en France, il gagne le sanatorium de Montbeton, et c' est en ce lieu qu' il meurt le 17 juin 1941 .

  • RENAULT , Louis Nestor (M.E.P.) , évêque .

Louis Renault est né à Tramont-Emy, en Meurthe-et-Moselle, le 14 avril 1872. Membre des Missions Etrangères de Paris en 1893, il est ordonné prêtre le 27 juin 1897. Il part le 28 juillet pour le Szechwanméridional, et arrive à Suifu le 12 décembre. Sa capacité à mémoriser le "volumineux dictionnaire français-chinois", fait qu' il est jugé apte à la vraie vie apostolique dès le mois d' octobre 1898. Il occupe divers poste avant que Mgr. Chatagnon ne le nomme recteur de la sous préfecture de Yunlin. Nous sommes à la veille de la révolte des Boxers qui va anéantir ses premiers travaux. Dès 1901, il rebâtit et répare, pour effacer les traces de l' orage. C' est alors que Mgr. Chatagnon le nomme directeur de l'école des frères Maristes que M. de Guébriant venait de fonder. C'en est fini des courses, mais cela ne durera pas. Quelque temps plus tard, M. de Guébriant est envoyé au Kientchang, et c'est M. Renault, missionnaire solide et surtout bon cavalier qui le remplace dans les postes qui venait d' être ouverts.

En 1910, il succède à M. Gourdin à la tête du district de Luchow. "Dans cette grande agglomération, les chrétiens sont remuants et batailleurs, fiers de leur nombre et de leur christianisme ancien, jaloux des nouveaux chrétiens qui essayent de s'adjoindre au groupe". C'est un poste particulièrement dur, puisque le missionnaire ne peut rien si "le groupe d' anciens chrétiens dont il a la charge, au lieu de l'aider, met au contraire son point d' honneur à freiner tout mouvement en avant." C'est donc sans regret qu'il quitte son district en 1921, quand Mgr. Fayolle l' appelle comme directeur des oeuvres de Suifu. En 1924, sa tâche est accrue par le charge de la paroisse du faubourg ouest. C' est cette même année que son évêque le nomme coadjuteur. Il est sacré évêque le 21 septembre à Suifu. A la mort de Mgr. Fayolle le 19 octobre 1931, il devient vicaire apostolique de la ville. Répondant aux voeux de Rome, il active le recrutement des séminaristes et presse leur ordination. Jusqu'alors, le vicaire apostolique avait moins cherché le nombre que la qualité dans le recrutement du clergé indigène. La période de formation est trop longue, le cadres européens sont en diminution. Après les hésitations de Mgr. Fayolle, Mgr. Renault agit. Pour occuper les postes délaissés et les nouvelles stations, il faut du monde. Il supprime donc le temps de probation.

Mais, les problèmes financiers sont nombreux. Impôts, taxes, surtaxes et réquisitions s'abattent sur la mission, et la guerre sino-japonaise, puis la guerre en Europe, tarissent définitivement les ressources de l' extérieur. Il faut tenir le coup face aux puissants du moment, pressé de s'enrichir. Il mène donc une véritable guerre d' usure, devant se résigner parfois à céder du terrain pour diverses raisons : "ici la xénophobie, la méchanceté des païens, la mauvaise volonté des potentats locaux ; là l'orgueil ou la cupidité de mauvais chrétiens désireux avant tout de s'emparer des biens d' église ou plus simplement d'ennuyer leur pasteur." L'impossibilité d'un apostolat fécond porte un rude coup à l' optimisme de Mgr. Renault et en 1943, il songe à démissionner. La destinée en décida autrement. Cette année 1943 est particulièrement pénible. Le mandarin de Suifu, par haine du catholicisme, réquisitionne l' évêché et y installe sa garde. Aux vols et chapardages, répondent les injures et la malveillance. La situation devient intenable, et Mgr. Renault doit se résigner à quitter son évêché, qui n' est plus qu' un bruyant et sordide corps de garde. Il s' installe à l' ouest de la ville, dans une chambre de l' hôpital tenu par les religieuses Franciscaines Missionnaires de Marie.

Le 27 septembre, il est victime d' une attaque d' apoplexie. Son état est jugé critique et, le lendemain, il rendait son âme à Dieu.

  • REY , Charles (M.E.P.) .

Il est né à Lyon, paroisse de Saint Bonaventure, le 9 avril 1866. Entré au séminaire des Missions Etrangères en septembre 1885. Il y est ordonné prêtre le 3 mars 1889 et part dès le 1er mai pour le Kwangtung. En 1897, il doit faire face à un assaut de 1500 brigands et, en 1900, "il eut à souffrir toute l' année des injures des ennemis de la religion" (compte-rendu M.E.P. 1944). En 1901, il se lance dans la rédaction d' un dictionnaire Hakka - Français. En 1916, devenu titulaire du poste de Loukfong, il sauve la vie du mandarin de Hotien au début de la révolte contre Yuan Shi-kai, puis celles des agresseurs après que le mandarin les eut arrêtés. "En 1923, le père Rey peut constater que les doctrines de Moscou, qui apparemment ont alors peu de chance de s'implanter en Chine, s'infiltrent d'une façon cauteleuse parmi les ouvriers de la terre... Malade en 1927, le père Rey confiera pour un temps la direction de son district au père Tsai, qui dut compter avec les Unions de paysans." Il fit en 1933, avec le père Rivière, une tournée apostolique des plus fructueuses dans les montagnes habitées par les Hakkas. Eprouvé par une entérite en 1943, il fut transporté à Hongkong où il devait mourir le 8 décembre 1943.

  • REYNAUD , Paul Marie (C.M.) , évêque .

Né le 12 avril 1854 à Sainte Croix en Jarez, il entre chez les Lazaristes en 1873. Il part pour le Chekiang l'année de son ordination, en 1879. Vicaire apostolique du Chekiang en 1884. Il meurt à Paris le 23 février 1926. Apprenant sa mort, les chrétiens de Ningpo expriment le souhait que Mgr. Reynaud repose en Chine, et proposent de prendre en charge les frais de transport du corps. " Mgr. Faveau, venu en France avec Mgr. Reynaud, s' est embarqué le 12 mars à Marseille sur l' " Angers " et accompagne le retour du vénéré défunt en sa patrie d' adoption. Mgr. Reynaud dormira son dernier sommeil au milieu de ses chers convertis, sous les dalles de la cathédrale de Ningpo : voilà comment les bons Chinois aiment leurs missionnaires européens. Ajoutons que la Compagnie des Messageries Maritimes, sachant quel bon serviteur de la France elle ramenait en Chine, a offert le transport gratuit de Marseille à Shanghaï. " (Missions Catholiques, 1926 page 149 ) A l'occasion de la mort de Mgr. Reynaud, les Missions Catholiques ont publié deux lettres, présentant le dernier projet du défunt. Il nous paraît nécessaire de les reproduire car elles mettent bien en évidence toute la difficulté de compréhension entre la Religion catholique et la culture chinoise.

" Supplique présentée par Mgr. Reynaud à sa Sainteté Pie XI.

Très saint Père,

Humblement prosterné aux pieds de Votre Sainteté, le soussigné, Vicaire apostolique de Ningpo et doyen des évêques de Chine, expose avec une confiance filiale que dans sa mission les bouddhistes ont des lieux de pèlerinages très nombreux et très fréquentés. Le plus célèbre est dans l'île de Pou-tou, "l'Ile sacrée", qui compte prés de trois cents pagodes, grandes et petites, avec environ trois mille bonzes pour les desservir. Elle est consacrée à Koang-ning, déesse de la Miséricorde, qu'on appelle aussi "Reine du Ciel" ou "Sainte Mère du Ciel". C'est l'idole la plus populaire, celle qui a les temples les plus somptueux et les autels les plus riches et les plus entourés d' adorateurs . Une légende lui attribue "mille yeux" pour voir tous les besoins des hommes et "mille mains" pour les secourir. C' est la puissance mise au service de la bonté, faux simulacre de la Vierge Marie que nous invoquons sous les noms si doux et si vrais de Virgo potens, Virgo clemens.

Continuelle est l' affluence des pèlerins païens qui viennent par milliers, de loin et de près, s' agenouiller à ses pieds pour lui offrir leurs prières et leurs présents. C'est le Lourdes païen de Chine ou Lourdes sans les grâces et les miracles de la Vierge Immaculée, Lourdes avec une idole à la place de Marie.

Ces pèlerinages tiennent une si grande place dans le coeur et la vie des Chinois que nos chrétiens souffrent et sont humiliés de ne pas avoir chez nous pour alimenter leur Foi et leur piété ce que les idolâtres trouvent partout et avec profusion pour entretenir leurs pratiques superstitieuses . Aussi est-ce avec des instances réitérées qu'ils me pressent de combler cette lacune en leur accordant le bienfait d'un pèlerinage chrétien qui répondrait si bien aux aspirations et aux besoins de leur piété et ouvrirait à leur âme, au milieu du désert aride et corrompu du paganisme, comme une oasis spirituelle avec des sources abondantes de grâces et de salut.

Ces désirs sont trop pieux et trop légitimes pour ne pas trouver un écho dans une âme de missionnaire et c'est pour commencer à les réaliser que j' ai choisi dans le port de Cheng-kia-men, en face de Pou-tou ("l'île sacrée" du bouddhisme) l'emplacement d' un futur sanctuaire qui serait dédié à la Reine du Très Saint-Rosaire, dévotion toujours chère à la Sainte Eglise, si utile aux chrétiens et même si conforme à la pratique des infidèles, qui prient leurs idoles sur un chapelet païen.

Ce sanctuaire béni serait donc en même temps un foyer où les fidèles viendraient ranimer leur foi et leur piété, et un phare lumineux pour les pauvres païens égarés sur les chemins de l'erreur ; car tous les pèlerins de Pou-tou devraient passer sous les regards miséricordieux de la vraie Reine du Ciel, qui ne manque pas de les attirer pour leur montrer dans ses bras le Sauveur Jésus, celui qui est "la voie, la vérité et la vie".

Tels sont les grands espoirs apostoliques, très Saint Père, qui m'encouragent à solliciter filialement de Votre Sainteté une bénédiction toute spéciale pour le fondement d'un édifice où la foi et la piété des néophytes trouveront abri sûr et foyer ardent, en même temps que, phare lumineux, il rayonnera au loin, comme l'étoile des Mages, pour montrer aux païens égarés le port du salut, les conduisant à Jésus par Marie. "Videntes autem stellam, gavisi sunt gaudio magno valde. Et intrantes domum invenerunt puerum cum Maria matre eius et procidentes adoraverunt eum."

Paul REYNAUD,

Vicaire apostolique de Ningpo.

Lettre adressée par S.E. le cardinal Van Rossum, Préfet de la S. Congrégation de la Propagande, à Mgr. Reynaud, au nom du souverain pontife.

Illustrissime et Révérendissime Seigneur,

C' est avec la plus grande joie que j'ai reçu la lettre que Votre Grandeur m'a remise au commencement novembre.

Elle m'apporte un nouveau et remarquable témoignage de votre amour pour la Sainte Vierge et du zèle ardent qui vous anime pour amener au Christ les peuples encore plongés dans l'idolâtrie.

Vous vous proposez, en effet, de construire un temple et de le consacrer à Notre-Dame du Saint Rosaire dans la ville de Cheng-kia-men, port d' escale et de facile accès à cette multitude de païens qui se rendent chaque jour en pèlerinage à l' île de Pou-tou, qui se trouve en face, pour y vénérer le vain simulacre d' une idole céleste.

Ainsi, l'île de Pou-tou et les autels sacrilèges de son idole seront comme sous les pieds de la Vierge qui écrasa la tête du serpent et qui, glorieuse Reine assise sur son trône, sera une messagère de salut pour les infidèles accourus de près et de loin, aux pieds de l'idole.

J'ai fait part au Saint-Père du projet que vous m'avez confié, et non seulement Sa Sainteté a daigné l'approuver, mais Elle l'a hautement loué, et, pour confirmer les félicitations qu'il mérite, Elle a donné l'ordre de vous envoyer quelques médailles que vous pourrez sceller dans la pierre fondamentale du temple.

Et pour que Dieu regarde d'un oeil propice le dessein que vous avez conçu, Sa Sainteté daigne vous accorder la Bénédiction apostolique, qui sera comme un gage d'accompagnement et de force pour commencer sous les meilleurs auspices et conduire à bonne fin votre noble entreprise.

A l'occasion de cette réponse du Saint-Père, que je vous transmets comme un devoir de ma charge, je demande au Seigneur qu'Il daigne vous combler de ses plus précieuses faveurs.

De Votre Grandeur,

le très dévoué serviteur,

G. M. Card. V. Rossum,

Préfet.

François Marchetti-Selvaggiani,

archevêque de Séleucie,

secrétaire. "

in Missions Catholiques, 1926 pages 149 - 150.

  • RONDEAU , Marcel André (M.E.P.) .

Nous avons choisi de reproduire intégralement la notice chronologique qui nous a été transmise par les M.E.P. pour la première partie de la vie du P. Rondeau, c'est-à-dire pour la période qui précède 1951. Cette biographie a été écrite par F. Boschet, ami et compagnon du défunt. Elle a donc un caractère d' authenticité et d'émotion pour tout le récit de la vie de Marcel Rondeau, qu' il nous a paru intéressant de conserver intacte. Nous nous sommes ensuite contentés de résumer très rapidement cette notice pour la période 1951-1970.

Dans les années qui suivirent la première guerre mondiale, le groupe des partants des M.E.P. le plus important par le nombre fut, sans doute, celui de septembre 1925. Nous étions 23, dont 8 étaient affectés aux Missions de Chine. L'un de ceux-ci était le Père Marcel Rondeau, destiné à ce qu' on appelait encore le Vicariat Apostolique de Swatow. Le signataire de ces lignes fut son compagnon de traversée jusqu'à Hongkong. C'est là que je devais le retrouver, après 26 ans de séparation, le 16 novembre 1951, alors qu'il venait d'être expulsé de la Mission par les nouveaux maîtres de la Chine. Deux ans plus tard, un destin identique nous réunissait dans un même champ d' apostolat totalement imprévu, une sorte de "terra incognita " située sur les bord du Pacifique, récemment confié par la Propagande à l'évêque chassé de Chine, Monseigneur Vérineux, sous le nom de Préfecture Apostolique de Hualien. Le Père Rondeau allait y passer les 17 dernières années de sa vie, années d'une activité débordante, d'une fécondité exceptionnelle, en dépit d'un corps souvent visité par la maladie.

Le P. Rondeau resta toujours très attaché à son terroir natal et, jusqu'à la fin, entretint, surtout dans le monde ecclésiastique, de nombreuses et fidèles amitiés de jeunesse, comme en fait foi son ample correspondance. Nul plus que lui n'eut à coeur de conserver des liens vivaces avec son diocèse d' origine. Il en était fier, à juste titre d'ailleurs. C'est en effet à Reims, cité au passé et au présent prestigieux, qu'il eut le privilège de naître le 7 mai 1899, en la paroisse Saint Jean-Baptiste de la salle, illustre Rémois. Cette date du 7 mai est à souligner, et notre confrère, ardent dévot de la Vierge, regardait comme une faveur d' être né en ce mois "de la Bonne Mère", comme il aimait à dire et à écrire.

De son milieu familial nous savons seulement que le père était postier sur les chemins de fer, modeste et rude emploi, certes, mais dont les gages lui permirent d'assurer très convenablement l'éducation de ses enfants. Famille modèle qui fournira un prêtre et une religieuse. Un autre fils deviendrait ouvrier ferronnier très apprécié.

Vint la guerre de 14 qui fit de Reims un monceau de ruines, la plus tristement célèbre des "villes martyres". comme toutes les autres, la famille Rondeau dut prendre la route de l'exil, un exil qui se prolongerait durant quatre longues années. Le jeune Marcel, à peine sorti de l'enfance, fut aux prises avec la souffrance, menant la rude existence des réfugiés de guerre, dans la région de Toulouse. La maladie ne lui fut pas épargnée, et celle-ci l'empêcha d'achever normalement ses études secondaires. Je l'ai, maintes fois entendu dire sur un ton de regret, et parfois mi-plaisant, qu'il n'avait pu terminer sa classe de rhétorique et qu' il lui manquait quelque chose en fait de formation classique. C'est ce qui explique sans doute, la sereine indifférence qu'il manifesta plus tard vis-à-vis des auteurs et, en général, de toute littérature.

Son état de santé retarda son entrée dans l'armée et lui valut plus tard d' être versé dans le service auxiliaire. Il passa, je crois, quelque deux années rue St Dominique, dans les bureaux du ministère de la Guerre, au service du chiffre. Période dont il gardait, d'ailleurs, un excellent souvenir et dont il parlait volontiers. Il resta même en relation avec son chef de bureau, devenu plus tard général. Il avait aussi une autre raison d'être content de son séjour à Paris. Il songeait, en effet déjà, à la vie missionnaire et fréquentait assidûment le tout proche séminaire de la rue du Bac. Aussitôt démobilisé, il entrait au grand séminaire de Toulouse, pour la bonne raison que celui de Reims n'avait pas encore rouvert ses portes. Entre-temps celui de Châlons-sur-Marne était rétabli et dans une aile des bâtiments, accueillit les philosophes et théologiens du diocèse de Reims. L'abbé Rondeau les y rejoignit ; puis les suivit au séminaire de Reims enfin rétabli à son tour. C' est là que l'abbé Rondeau reçut le sous-diaconat. En septembre 1924, il atteignit le but si longtemps désiré et faisait son entrée aux Missions Etrangères, en compagnie d'un autre Rémois, M. Bettendorf, lui aussi missionnaire de Chine au Kienchang, prématurément disparu en 1934.

A son arrivée parmi nous rue du Bac, je puis en témoigner, Marcel Rondeau bénéficia immédiatement d' une estime unanime, j'allais dire d'une popularité de bon aloi. Ce qu' il devait rester, il l'était déjà : souriant, ouvert, simple, accueillant à tous, sans gêne, sans complexe, volontiers causeur, avec parfois des réflexions teintées de naïveté, reflet d'une âme restée jeune et disposée à tout croire aisément, auquel on eût volontiers appliqué le mot de l'Evangile sur Nathanaël : Voici l' homme sans artifice.

Tel il était en 1924, tel je le retrouvais 26 ans plus tard, toujours plein de flamme apostolique, toujours enthousiaste, citant volontiers St Paul, son auteur préféré. Par contre, la transformation physique était complète. Nous l' avions connu à Paris sous la forme d' un grand dégingandé, maigre osseux, aux épaules un peu voûtées, en un mot l' opposé de ce qu' il deviendrait plus tard : corps énorme, affligé d'une encombrante obésité qui serait pour lui un sérieux handicap dans ses courses à vélo sur les piste de montagne à Formose.

C' est le 6 juin 1925 qu'il eut la joie suprême de recevoir la prêtrise, idéal entrevu depuis son jeune âge. Et, fait qui mit le comble à son bonheur, il obtint du supérieur Général, Mgr. de Guébriant, ainsi que M. Bettendorf, la faveur de recevoir l'ordination sacerdotale des mains du cardinal Luçon, dans la grandiose cathédrale de Reims : le plus illustre alors évêque de France, la plus glorieuse basilique, témoin de tant de fastes. On comprend aisément que notre confrère évoquait cette journée, non sans quelque fierté, et qu' il en conserva un souvenir toujours vivace dans son coeur de rémois aimant et fidèle.

Le 21 septembre 1925, en compagnie des neuf partants destinés aux Missions de Chine, du Japon et de Corée, le P. Rondeau s' embarquait sur le bateau "Angers" , un piètre paquebot, prise de guerre d'origine autrichienne, où nous fûmes entassés dans une cale bruyante et surchauffée. L'heure des grands paquebots de luxe n' avait pas encore sonné. Comme il convient, avant de prendre la mer, nous montâmes à N.D. de la Garde pour y célébrer, puis nous fîmes un pèlerinage des plus joyeux à la Ste Baume.

A Hongkong, nous fûmes cordialement reçus à la Procure, sise alors au port, par le maître de Céans, le R.P. Robert, aux allures imposantes, j' allais dire quelque peu solennelles et intimidantes. Quelques-uns du groupe débarquèrent à Hongkong, dont le P. Rondeau arrivé presque à destination, tandis que les autres prenaient la direction de Shanghaï et Yokohama.

Envoyé à la Mission de Swatow, partie sud-est de la province de Canton, nouvellement érigée, alors sous la direction de son premier évêque, Mgr. Rayssac, notre confrère devait y passer les 25 premières années de sa vie apostolique. Le Père Rondeau fut nommé curé du district de Tenghai, en 1927. C'était une importante chrétienté, semblable à tant d'autres communautés de Chine, très souvent troublées par la guerre civile qui ne cessa guère en ces parages occupés par diverses bandes armées plus ou moins communistes. De cette époque date la longue et affreuse captivité du P. Waguette, missionnaire à Swatow. A partir de 1938, ce fut l'occupation des troupes japonaises qui devait se prolonger jusqu' en 1945. Entre-temps, le P. Rondeau avait dû prendre un congé pour refaire sa santé délabrée. Congé dont il passa une bonne partie au séminaire de Beaupréau, y faisant fonction de surveillant. A son retour, il regagna son district où, grâce à son heureux tempérament, à son sens très développé de l'adaptation, il réussit à vivre dans les meilleurs termes avec les officiers japonais, dont quelques-uns même logeaient dans sa résidence, une vaste maison à étage. Il lui arriva même plus d'une fois, il l'avouait volontiers, d' être invité à trinquer pour fêter quelque victoire, dans les débuts de la guerre du Pacifique.

De 1945 à 1951, époque troublée plus que jamais, le curé de Tenghai eut à enregistrer un grand nombre de départs de ses paroissiens vers Hongkong, la Thaïlande, Singapour, la Malaisie. Plus tard, il sera heureux d' en retrouver plusieurs à Hongkong, et en particulier son fidèle catéchiste, Rokko, devenu en peu de temps un commerçant très achalandé et bienfaiteur insigne de son ancien curé.

Je l' ai souvent entendu dire qu'à Tenghai, il se livrait avec un grand succès à un genre d'activité assez inattendu, la photographie, art pratiqué par lui, non pas pour satisfaire un simple "hobby" mais comme moyen de contact avec les non-chrétiens. Ses espoirs furent amplement réalisés. Toute la population de Tenghai défila devant son appareil, et il eut ainsi l'occasion quotidienne de parler religion, d'amorcer des conversions, et même d'amener au baptême plusieurs de ses clients. Après tout, quand on a connu le P. Rondeau et son zèle à annoncer la parole du salut, "à temps et à contre-temps", il n'y a pas lieu de trop s'étonner.

Mais, hélas, vint le jour, pour notre confrère, comme pour tous les missionnaires, ou il dut quitter, le coeur brisé, cette Chine devenue communiste et violemment anti-chrétienne. En octobre 1951, sans d'ailleurs avoir subi, quant à lui, aucune vexation, il reçut l'ordre de s'en aller. Le premier épisode de sa vie de missionnaire était terminé.

A Hongkong, le Père Rondeau retrouve de nombreux missionnaires expulsés. Conformément aux directives, ils sont répartis vers d'autres missions. Le Père Rondeau part donc pour la Thaïlande le 24 novembre 1951. Il y reste un an et demi. Puis, une nouvelle opportunité se présente. Mgr. Vérineux le recrute pour installer une mission dans un district de Taïwan. Pour le Père Rondeau, c' est "la Chine retrouvée". Cette nouvelle phase de sa vie missionnaire va durer dix sept ans. En mars 1970, il va se reposer à Hongkong, et c'est là qu'il est frappé par une crise cardiaque, qui devait l'emporter quelques jours plus tard, le 19 juin 1970. " Son corps repose, avec une phalange impressionnante d' anciens missionnaires dont les tombes s'alignent à flanc de montagne, face à la baie merveilleuse d'où le regard plonge vers le proche et immense continent chinois. "

  • RUTTEN , Joseph (C.I.C.M.) .

Né le 15 octobre 1874 à Clermont s. D.. Il entre au séminaire de Scheut en 1894. Prêtre en 1898, il part en Mongolie en 1901. Supérieur général de 1920 à 1930, il meurt à Pau le 18 mars 1950.

  • SAGARD , Marie-lucien (M.E.P.) .

M. Sagard est né le 11 août 1894 à Ménil-sur-Belvitte dans les Vosges. Ordonné prêtre le 16 juillet 1922, il obtient la permission d' entrer l' année suivante au séminaire des M.E.P.. Le 22 septembre 1924, il part pour la Mandchourie. Il étudie d' abord la langue à Kirin, aux côtés de Mgr. Gaspais. Il est ensuite envoyé à Fou-Yu, aux confins de la Mongolie. Mgr. Gaspais le rappelle à Kirin, et lui confie l'économat du petit séminaire. Deux ans plus tard, en 1929, il prend en charge l' administration des biens matériels du vicariat.

En 1931, il est le fondateur du bulletin Trait-d'union, que sera diffusé à peu près régulièrement parmi les missionnaires jusqu' à la guerre. En 1932, il achève la construction de l' église Sainte Thérèse à Changchun. En plus de son travail, il s' occupe de la maison confiée aux Soeurs Franciscaines Missionnaires de Marie, où l' on trouve une école secondaire pour jeunes filles russes orthodoxes, une école primaire pour les chinoises, un orphelinat et un hospice de vieillards. En 1935, Mgr. Gaspais ajoute sur ses épaules la charge de vicaire délégué et provicaire du vicariat. Il lui confie également le supériorat des deux couvents indigènes du Coeur de Marie.

L' hiver 1945-1946 est très rude, et aggrave la misère matérielle due à la défaite japonaise et à l'occupation russe. Le typhus fait des victimes par milliers, et touche les religieuses parmi lesquelles plusieurs succombent. C' est sans doute là que M. Sagard contracte le mal. Il meurt le 11 février 1946 à Changchun.

  • SCHERJON , Guillaume (C.M.) .

Né à Amsterdam le 14 juillet 1877. Lazariste en 1896, il part en Chine en 1902. Il est ordonné à Tinghai en 1903, puis remplit sa mission à Yungpingfu.

  • SCHRAM , Ludovic (C.I.C.M.) .

Né à Bruges le 20 février 1883. Il entre au séminaire de Scheut en 1902. Ordonné prêtre en 1908, il part l'année suivante pour être missionnaire au Kansu. Plus tard, il s' installa à Arlington, aux U.S.A..

  • SEGUIN , François Lazare (M.E.P.) , évêque .

François Seguin est né en Côte d'Or, le 16 février 1868 à Ménessaire. Son frère aîné entre le premier au séminaire pour être missionnaire. Il part pour le Yunnan en 1876, et y meurt en 1886. Le second, Charles, suit cette voie, et se rend lui aussi quelques années au Yunnan. De son côté, François, après des études au petit séminaire d'Autun, entre aux M. E. P. en 1888. Après avoir été ordonné le 3 juillet 1892, Il part en Chine en août pour exercer dans le Kweichow. Il arrive à Kweiyang le 2 janvier 1893. Après quelques jours de repos, Mgr. Guichard l'envoie étudier la langue chinoise à Outang, à une quinzaine de kilomètres. Là, M. Seguin est seul au milieu des Chinois. "N'est-ce pas le meilleur moyen pour apprendre la langue et pour s'habituer aux usages ?" Mais, ce traitement de choc s'avère catastrophique, et la santé de M. Seguin se dégrade très vite. Il est donc nommé vicaire à la cathédrale de Kweiyang, avant d'occuper divers postes de mission. En 1907, Mgr. Guichard le choisit comme coadjuteur : il est sacré le 6 octobre. Le 21 octobre 1913, à la mort de Mgr. Guichard, il devient vicaire apostolique de Kweiyang. L' année suivante, les débuts de la guerre en Europe désorganisent totalement l' administration du vicariat, trente missionnaires devant partir pour répondre à l' ordre de mobilisation. Les postes des absents sont occupés par les confrères exempts, Mgr. Seguin prenant lui-même la direction du grand séminaire. Après la guerre, il propose la division de la partie sud-ouest, ce qui est réalisé en 1922. La préfecture de Lanlong est ainsi érigée, restant aux mains des M.E.P.. Dix ans plus tard, l'opération est renouvelée avec la région de l' est, Shintsien, qui est confiée aux missionnaires allemands du Sacré-Coeur d'Yssoudin.

Après quarante ans de Chine, Mgr. Seguin revient en France en 1930 pour l' assemblée générale qui se tient à Paris. L' amélioration de santé qui en résulte est de courte durée, et le 13 août 1933, il sacre M. Larrart, qu'il vient de nommer coadjuteur et qui le remplace. Il est profondément affecté par l' invasion communiste, et se retire au petit séminaire. En 1939, il est victime de troubles mentaux, qui le contraignent à abandonner la célébration de la messe en 1941. Mgr. Seguinest décédé le 11 septembre 1941.

  • SOUEN , Melchior (Lazariste) , évêque .

Né le 19 novembre 1869 à Pékin. Il est ordonné prêtre le 24 janvier 1897. Dès 1924, il est préfet apostolique de Lihsien. Il en devient vicaire apostolique après son ordination à Rome en 1926. A l'occasion de son passage à Lyon le 7 décembre 1926, il donne la bénédiction du Très-Saint-Sacrement. Décédé le 23 août 1951.

  • SOUVIGNET , (M.E.P.) .

Il est lui aussi victime des "Boxers", et son martyr est raconté dans les Missions Catholiques (1901, pages 253 à 258) en même temps que ceux des Pères Leray et Georjon (Voir également le document 281). Conscient du danger, il a cependant choisi de rester sur place, et s'explique dans une lettre du 20 juillet 1900.

Je reste au poste ; à la grâce du bon Dieu et advienne que pourra ! Mon départ serait le signal de la ruine à Hou-lan. En outre, mon école est au Heu-si (à l'ouest du fleuve), je ne puis l'abandonner en un pareil moment. D'ici, je peux en avoir des nouvelles que je n'aurais pas ailleurs. On dit que l'attaque de ma résidence aura lieu demain ou après demain. Priez bien pour moi et mille bonnes choses à tous les confrères.

Souvignet.

L'attaque a en fait lieu le 30 juillet, sous les ordres d'un certain colonel Ting. Le Père Souvignet tombe sous les balles de ses soldats. Il est ensuite décapité, sa tête étant exposée sur un pic. "La nuit suivante, un courageux chrétien l'aurait dérobée et cachée, dit-on. Quel est ce chrétien ? Où s'est-il enfui avec son trésor ? Personne ne le sait. Espérons que nous aurons la consolation de trouver cette chère relique. Nous possédons d'ailleurs, pour l'instant, les os d'un bras et d'une jambe que le catéchiste Paî-iu-ling conserve avec un soin religieux."

La conclusion de l'article des Missions Catholiques permet de revenir sur la personnalité du meurtrier du Père Souvignet.

"Après tous les témoignages d'amitié donnés autrefois par cet homme au Père Souvignet, l'attentat dont il s'est rendu coupable ne manque pas d'étonner. Que ce colonel ne protégeât point le missionnaire, cela peut s'expliquer à la rigueur, vu les circonstances ; mais, qu'il ait envoyé des soldats avec l'ordre exprès de le massacrer, cela prouve une fois de plus le cas qu'il faut faire de l'amitié d'un mandarin païen."

  • SZARVAS , Nicolas (S.J.) .

Né à Szcutbenedeck, diocèse de Kalocsa, le 4 novembre 1890. Il entre chez les Jésuites en 1906, et est ordonné prêtre en 1919. Il part en Chine en 1922. Il en revient en 1947.

  • TCHAO , Philippe , évêque .

Né le 4 octobre 1881 à Pékin. Il entre au séminaire en 1893, et est ordonné prêtre le 27 février 1904. Quelques années auparavant, en 1900, sa famille fut victime des persécutions des boxers. Son père devait périr durant les événements. En 1923, il est secrétaire de Mgr. Costantini. Il fait partie des six prêtres chinois qui sont sacrés à Rome le 28 octobre 1926. Il devient alors vicaire apostolique de Swanhwafu. Lors de la cérémonie du 7 décembre à Lyon, il adressa aux catholiques chinois présents quelques souhaits dans leur langue nationale. Il meurt en 1927.

  • TCHEN , Louis (franciscain) , évêque .

Né dans le vicariat apostolique de Tai-yuen-fou, qui se trouve dans le Shansi septentrional, et est confié aux Franciscains italiens. Il est sacré à Rome en 1926 et devient vicaire apostolique de Fenyang dans le Shansi.

  • TCHENG , P ierre , évêque .

C'est à Tsaokiayao, dans le vicariat de Pékin, que naît Pierre Tcheng le 5 mars 1881. Il est ordonné prêtre en 1904. En 1927, il est membre de la commission synodale, puis, l' année suivante, il est élu évêque, avec la charge du vicariat apostolique de Suanhwafu. Il meurt dans sa capitale le 25 août 1935.

  • TCHENG , Simon , évêque .

Il est né le 22 juillet 1873 à Laohokow, dans le Hou-pénord-ouest. Il fait ses études au séminaire de sa mission, puis part en Italie afin d'étudier la philosophie et la théologie. En 1894, il commence son noviciat chez les Frères Mineurs Franciscains du Mont-Alverne, et est ordonné prêtre le 15 juin 1900. Il rentre en Chine en 1903. Quatre ans plus tard, il est vice recteur du séminaire de Tcha-yuen-kow. En 1922, il devient professeur au séminaire central de Houkouang avant d'être fait préfet apostolique de Puchi. En 1926, il est sacré à Rome. Il est le seul à ne pas être à Lyon le 7 décembre suivant, ayant dû rester en Italie pour raison de santé. Il meurt à Heng-chow-fu le 14 novembre 1928.

  • TSU , Simon (Jésuite) , évêque .

Né le 3 octobre 1868 dans le vicariat apostolique de Nankin, confié aux Jésuites français. Il est sacré évêque à Rome en 1926 et prend en charge le vicariat apostolique de Haimen. En 1946, il devient évêque résident de Haimen.

  • VACQUEREL , Henri Constant (M.E.P.) .

Henri Vacquerel est né le 17 août 1853 à Clécy dans le Calvados. Il entre aux Missions Etrangères de Paris en septembre 1876, et est ordonné le 21 septembre 1878. Sa mission en Chine l'amène dans le Kwangtung. Il débarque à Canton le 7 janvier 1879, et obtient de Mgr. Guillemin le poste de Tchonglok, à l' est de la mission. C' est un territoire vaste comme un département français, sans voie fluviale, sans route, tout en montagnes traversées par des sentiers. Les habitants pratiquent encore le culte des ancêtres, des génies des bois et des montagnes. Il sont particulièrement agressifs, en guerre perpétuelle les uns contre les autres.

En plus des païens, le Père Vacquerel est confronté aux protestants. "Au besoin, il défend chrétiens et païens contre pasteurs et mandarins. Les pasteurs venus d'Allemagne se rengorgeaient de leur victoire sur la France et en profitaient pour entraver l'action du missionnaire. Tel David devant Goliath, le petit M. Vacquerel n'était armé que d'une fronde : sa doctrine et sa logique impeccable. Trompés par leurs adeptes, les pasteurs faisaient intervenir leur consul contre les catholiques ; mais les enquêtes menées par notre confrère prouvaient à maintes reprises la fourberie des protestants ; si bien que le consul, lui-même protestant, déclarait s'en remettre pour toute chose au missionnaire catholique et n' avoir confiance qu' en lui. " Il en est de même de certains mandarins, si bien que la réputation de M. Vacquerel grandit dans la région. " Du coup, il devint le Napoléon du Tchonglok -Nous avons enfin quelqu'un pour nous défendre ; finies les vexations et les exactions des officiels et de leurs satellites. - Telle est la rumeur qui court dans les villages environnants... Le seul énoncé de son nom, ou du moins son approche, suffit pour éloigner ces oiseaux de proie. "

Mais, arrive 1900. Comme en beaucoup d'autres endroits, la mission de M. Vacquerel est touchée. Ses chrétientés sont mises à sac et ses églises brûlées. Mais, dès 1903, les ruines sont relevées, grâce au don qu' il reçoit de France, de la part de son frère, (il lui envoie mosaïque et verrières) et à l'intervention de son confrère et ami, M. Roudière, qui est délégué du consul de France de Canton pour le règlement des indemnités en compensation des déprédations.

En 1926, il se retire à Chongsan, "sa forteresse", lorsque la plus grande partie de son district est confiée aux missionnaire de Maryknoll. L'année suivante, il est victime de communistes, qui pillent sa mission. Cependant, il reste encore accroché à son nid d'aigle pendant plusieurs années. Mais, l'air de la montagne n'est pas très indiqué pour son âge, et il doit se réfugier dans la plaine, auprès de M. Veaux. Il continue cependant à visiter Chongsan, et à exercer ses talents d'architecte et de bâtisseur. C'est ainsi que se termina "paisiblement sa vie, le 20 octobre 1936 à Loktienpa".

  • VALTAT , Charles Marie (M.E.P.) .

Charles Valtat est né à Villeneuve sur Yonne le 26 mai 1883. Il entre au séminaire des Missions Etrangères en mai 1906. Ordonné prêtre le 24 septembre 1910, il part pour Kientchang le 10 novembre. Lorsqu'il arrive, cette mission, qualifiée par les missionnaires de Pays du ciel bleu et la Liberté, vient de prendre un nouveau départ avec la nomination de Mgr. de Guébriant à sa tête. Le pays avait été reconnu par le P. Gourdin avant d' être organisé en district. A sa création, la mission ne regroupe autour de son évêque qu' un ou deux compagnons. Si l'on considère l' étendue du pays, la solitude et l'isolement de ces premiers pionniers apparaît évidente. Ils sont à plusieurs jours de marche les uns des autres, et peuvent passer plusieurs mois sans se voir. Le P. Valtat, et son compagnon, le P. Dugast, font donc partie du premier groupe de " renforts ". Ils sont tout de suite plongés dans l' étude de la langue, avec des stages pratiques dans les chrétientés. Si le P. Valtat maîtrise assez vite les caractères chinois, il ne parlera jamais la langue à la perfection. Peu de temps après son arrivée, la Révolution éclate. Le chef d' une puissante société secrète, Tchang yao tang, en profite pour piller les campagnes et faire le siège de la ville de Ningyuanfu, menaçant directement le P. Bourgain, chef de la misssion en l'absence de Mgr. de Guébriant. Le ville résiste, et après la défection du préfet, M. Bourgain prend en main la défense de la ville. Alors que le P. Dugast s'est réfugié dans les montagnes, chez les Lolos, le P. Valtat participe à la défense de Ningyuanfu. La ville résiste, mais, à Tietsiangtsen, le P. Castanet est massacré. Après ces épreuves, la vie de missionnaire de Charles Valtat peut enfin débuter. Il officie dans le nord du pays, en limite du territoire lolo. L' évangélisation des Lolos est une des priorités de Mgr. de Guébriant., aussi, en septembre 1914, le P. Valtat est-il autorisé à traverser la Lolotie indépendante. Il ne suit pas l'itinéraire d' ouest en est qu' avait parcouru son évêque avec la mission d'Ollone en 1907. Il part de Yue Shi et se dirige plein sud vers Ningyuanfu. Il est le premier européen à reconnaître cette voie. L'expédition se déroule sans incident. Ce ne sont là que des travaux d' approche pour l'évangélisation de la Lolotie. Bien qu'il ne "missionnât" pas chez les Lolos, il devient un expert quant à sa connaissance de ce peuple. Il avait à ces côtés le P. Arnaud, qui travailla jusqu' à sa mort à l'étude de la langue et des coutumes. Le P. Valtat accumula les notes sur les moeurs, la langue, et le pays. Il est l'auteur d'un dictionnaire simplifié français-lolo. Sa connaissance du pays lui vaut d' être contacté par des consulats, afin qu'il fournisse des études sur les possibilités d'établissement de lignes aériennes à travers ces régions.

En 1931, il est rappelé à proximité de Ningyuanfu. C'est dans ce petit poste entièrement chrétien qu'il se trouve lors du passage des Communistes en 1935. Il s'agit des troupes du général Tchou teh qui viennent de Kouy Tcheou par le Yunnan, durant la " Longue Marche " . Sur recommandation de son évêque, il se réfugie avec ses collègues dans les montagnes. L'alerte passée, il regagne son poste. Dès lors, sa vie s'écoula sans histoire notable, si l'on fait abstraction des conditions d' insécurité et de malaise qui règnent dans un pays en crise puis en guerre.

En 1948; il est nommé chapelain des religieuses Franciscaines Missionnaires de Marie à Ningyuanfu. C'est là qu' il est rattrapé par l' avance communiste en 1952. En février 1952, il est expulsé de Chine en même temps que Mgr. Baudry. Il quitte donc définitivement la Chine. A son départ, il dut détruire sa bibliothèque, mais put sauver une partie de ses notes. Ces travaux, dictionnaire trilingue lolo-chinois-français ; grammaire bilingue chinoise-lolo, remplirent les dernières années de sa vie. Il s' éteignit doucement le 24 juillet 1967.

  • VAN MELCKEBEKE , Carlo (C.I.C.M.) , évêque.

Né le 19 juin 1898 à Saint Joost ten Noode, dans le Brabant. Il entre chez les Pères de Scheut en 1916. Ordonné prêtre le 24 septembre 1922, il part pour la Mongolie en 1923 . Il étudie le Chinois à Tientsin avant de prendre son poste dans le vicariat apostolique de Ningsia en 1925. Il y restera jusqu'en 1933. En 1937, après un séjour en Belgique, Carlo Van Merckebeke prend la direction de l' hôpital catholique de Suiyuan. Après son internement par les Japonais de 1943 à 1945, il occupe à nouveau ce poste. En 1946, il devient vicaire apostolique puis évêque de Ningsia. Emprisonné par le régime communiste, il est expulsé de Chine en 1952. A partir de 1953, Mgr. Van Melckebeke devient visiteur apostolique de l'Asie du sud-est, chargé de l'assistance aux Chinois d'outre-mer.

  • VAN OBBERGEN , Ernest (C.I.C.M.) .

Né le 8 octobre 1875 à Saint Pieters-Jette. Il entre à la Congrécation du Coeur Immaculé de Marie en 1892. Ordonné prêtre en 1898, il part en Mongolie la même année. Mort le 14 avril 1919 à Sungshutsuitze.

  • VERDEILLE , Eugène (M.E.P.) .

Le Père Verdeille est né le 12 octobre 1875 à Bertholène, dans l'Aveyron. Il est déjà aux Missions Etrangères de Paris lorsqu' il est ordonné, le 25 février 1899. Il part le 2 août suivant pour le Kwangtung. En 1901, il est chargé du district de Tchiou-yeung. "En 1902, administrant le district de Tyo-yo, il eut à subir bien des tracasseries de la part des pasteurs américains, qui ne semblaient avoir d'autre but que d'arrêter les progrès du catholicisme." Malgré ses talents de sinologue, il préfère, pour raison de santé, quitter la mission et la société en 1911. Il se retire à Saïgon. C'est là qu'il meurt, le 10 novembre 1922.

  • VERHAEGEN , Theotimus (O.F.M.) , évêque .

Né à Malines le 19 février 1867, il entre chez les Frères Mineurs en 1883. Prêtre en 1890, il part en Chine en 1894, pour le sud-ouest du Hupeh. Elu évêque le 14 avril 1900, il exerce les fonctions de vicaire apostolique du Hupeh occidento-méridional. Il est sacré le 11 novembre 1900 à Ichang. Mgr. Verhaegen meurt martyr le 19 juillet 1904, assassiné par des rebelles en même temps que son frère Frédéric, et qu'un autre prêtre, le père Florent Robberecht.

  • VIAL , Paul.(M.E.P.) .

Paul Vial est né à Voiron, dans l' Isère, le 3 janvier 1855. Après des études à l' école apostolique d'Avignon, il entre au séminaire des Missions Etrangères en septembre 1876. Trois ans plus tard, il est ordonné prêtre, et reçoit sa destination : le Yunnan. Le 29 avril 1880, soit six mois jour pour jour après son départ de Marseille, il arrive à Longki, résidence de son évêque, Mgr. Ponsot. Après six mois de formation, il est envoyé dans le vaste district de Yangpi. Face à des Chinois qui s'adonnent facilement à la chicane, il gardera des cinq années qu'il passe dans ce poste l'horreur des procès. Il fait cependant de nombreuses courses, et trouve même le moyen de pousser jusqu'en Birmanie. En effet, deux voyageurs anglais, MM. Colqhoun et Wahab, passent chez lui, à bout de force et de courage. Il se met à leur disposition, et les reconduit à Mandalay. Une fois sur place, Mgr. Bourdon, vicaire apostolique de Birmanie septentrionale, le retient trois mois, le temps qu' il mette en place les bases d' une chrétienté chinoise.

En 1885, il est appelé au poste de Tetsetsen, où la nature apathique des Chinois le gêne beaucoup. Son apostolat n' est pas couronné de succès, et les conversions sont peu nombreuses. Cependant, le Père Vial ne se décourage pas, et continue de sillonner la région. C'est au cours de l'un de ces voyages qu'il rencontre une population très différente des Chinois. Costumes, moeurs, langue, tout les oppose. Ce sont les Lolos. La curiosité du missionnaire est éveillée, et aussitôt, germe dans son esprit l'espoir de devenir leur apôtre. " Ces indigènes sont simples, doux, timides. Il détestent les Chinois, la race conquérante, souvent usurpatrice, dont il leur faut subir les vexations. Ils se sentent attirés vers cet Européen. " Au bout de quelques mois, il a pris pied dans la tribu. Il devait y passer trente ans.

Il se plaît à comparer les Lolos aux Chinois. Il les juge très supérieurs, non en un point, mais en dix, en cent, et quand on le pousse un peu, il affirme que c'est en tout. Apôtre des Lolos, il veut être apôtre exclusif et, par principe, il s'abstient le plus possible de s'occuper des Chinois. L'instruction de ces catéchumènes réclame des catéchistes et des instituteurs. Il emploie les éléments qu' il a sous la main et il prépare l'avenir. Aussitôt qu'il le peut, il envoie au séminaire quelques jeunes indigènes des plus doués ; ceux qui ne persévèrent pas constitueront des catéchistes.

La mission met à sa disposition des Vierges chinoises. Il préférerait un personnel indigène. La difficulté est grande, il essaie cependant, mais sans succès.

Il y a aussi la difficulté des livres. La plupart de ces indigènes ne savent pas un mot de chinois. Il apprend alors qu' il existe des caractères lolos . Il se les fait enseigner, puis compose un lexique. Il en dirige lui-même l'impression à Hongkong. Dès lors, il est possible de mettre entre les mains de ses chrétiens un catéchisme, et un recueil de prières.

En septembre 1892, le Père Vial est gravement blessé par des bandits. Ceux-ci s'étaient introduits chez lui durant la nuit. Il se lance à leur poursuite. Soudain, l'un d'eux se retourne et le larde de coups de serpette. Il est blessé à la tête, aux mains, et plus griévement au côté, un coup ayant été porté près du coeur. Il doit subir six opérations à Hongkong. De là, il est transféré en France, où il est à nouveau opéré à deux reprises. Il ne revient en Chine qu' en 1894. Il porte une forte balafre au front ;les bras, ainsi que les doigts, ont perdu de leur flexibilité . Sans être affectée outre mesure, sa santé nécessite des précautions qui ne l' empêchent cependant pas de travailler beaucoup.

Il voudrait fonder une école normale, mais les difficultés sont telles qu'il doit renoncer. Il s'occupe parallèlement de manière très active de son école de français. En effet, pendant vingt ans, il enseigna lui-même le français, avec quelques notions de calcul, de géographie, et d'histoire. Son but est "d'ouvrir plus grande l'intelligence de ses Lolos, de faire pénétrer dans leur esprit des idées nouvelles, chrétiennes surtout. Il publie, en plus de son travail, des nombreuses études sur les Lolos : Etude sur l'écriture des Lolos au Yunnan (1890) ; Les Lolos et les Miaotze (1891) ; Les Lolos, histoire et religion (1898) ; Dictionnaire français-lolo (1909). Il fait également paraître de nombreux articles dans les Missions Catholiques, et dans les Annales des Missions Etrangères. Pour justifier de tout ce travail, il considérait que " les missionnaires catholiques ont le droit et même le devoir d'honorer par des travaux scientifiques la cause qu'ils servent, et qu'ils auraient tort de laisser prendre cet honneur à d'autres. "

Il tenta par la suite de s'occuper des Miaotze, mais l'esprit de ces populations nomades était très différent de celui des Lolos, et le Père Vial ne parvint pas à s'adapter à eux.

Avec l'âge , la fatigue se fit sentir, et, dès le début de l'année 1917, il avait du mal à assurer ses fonctions. Le 7 décembre de cette même année, celui qui avait été le premier apôtre des Lolos s'éteignait.

  • VIAUD , (M.E.P.) .

Né le 5 juin 1864 à Saint Julien de Concelles. Après ses années de séminaire aux Missions Etrangères, il est destiné à la Mandchourie, et il y arrive en octobre 1891. Après un court passage à Chaling pour apprendre la langue, il est envoyé en renfort du Père Emonet à Siao-hei-chan. En 1894, il se retrouve seul dans ce district, son confrère l'ayant quitté, malade. Cette année est particulièrement pénible à cause de la guerre entre la Chine et le Japon. A plusieurs reprises, des unités de l' armée chinoise en déroute, pillent l' église et la résidence. M. Viaud est même obligé de se réfugier dans les montagnes. Son territoire est vaste, et, en 1899, Koang-ning en est séparé, son confrère et adjoint, le Père Agnius en prend la charge. A la mi-juin 1900, ils reçoivent du renfort : le Père Bayart, compatriote et ami d' enfance de M. Agnius, que ce dernier accueille. Mais , le temps du voyage, l'orage "boxer" est arrivé ! Le personnel de l'orphelinat est évacué, et la résistance des chrétiens s'organise. Mais, ceux-ci voient dans la présence des Pères un risque supplémentaire, et ils les prient de s'éloigner. Le 1er juillet, les PP. Viaud et Bayart sont à Che-tse-toun, où ils retrouvent le Père Agnius, dont la résidence vient d' être détruite. Le 7 juillet, il apprend par deux chrétiens réchappés du massacre, que son église a été détruite, et qu'une soixantaine de ses fidèles ont été massacrés. Eux-mêmes ne sont pas en sécurité, il faudrait fuir, mais toutes les routes sont coupées. Ils tentent cependant leur chance à travers la campagne. Mais, sans eau et sans nourriture, ils sont vulnérables. Deux jours plus tard, ils sont repérés par un paysan, qui se propose de les aider, mais qui, après s' être saisi de leur arme, les détrousse. Le 11 juillet, les trois Pères sont découverts par les Boxers qui les rattrapent. Ils sont alors conduits au bord d' une rivière et assassinés.

  • VIC , Casimir (C.M.) , évêque .

Né le 29 septembre 1852 à Mourmentres (Aveyron). Il entre chez les Lazaristes en 1873 et est ordonné en 1877. Il part immédiatement pour le Kiangsi. Evêque en 1885, il est le premier vicaire apostolique du Kiangsi oriental. Mgr. Vic est décédé le 2 juin 1912 à Kiahing dans le Chekiang.

  • VIELLE , Henri (O.F.M.) .

Né le 15 juin 1866 à Léguevin, diocèse de Toulouse. Prêtre en 1891, il est envoyé en mission dans l'est du Shantung en 1901 . Il participe activement à la lutte contre la peste en 1911. Henri Vielle rentre en France en 1919 . En 1927, il est le premier vicaire apostolique de Rabat. Il meurt le 10 juin 1944.

  • VIGNERON , Charles (M.E.P.) .

Né à Nancy le 20 avril 1848. En septembre 1868, il entre aux M. E. P. et est ordonné prêtre le 8 avril 1871. Il part le 16 août pour le Szechwan oriental. En 1873, il quitte la mission et la Société.

  • VUILLEMOT , Joseph (M.E.P.) .

C' est le 7 mai 1865, à La Marre dans le Jura, qu'est né Joseph Vuillemot. Il entre au séminaire des Missions Etrangères en septembre 1887, et part pour la Mandchourie en décembre 1889. Arrivé au début de l'année suivante, il est envoyé au grand séminaire de Che-Ling pour s'initier à la vie apostolique auprès de M. Lalouyer. Mgr. Guillon le nomme ensuite dans le poste de Yang-kouan, au sud de la Mandchourie. Au bout de deux ans, il est rappelé à Moukden et se voit confier la direction des grands séminaristes. Parallèlement, il prête main-forte à M. Noirjean pour les chrétientés des montagnes, à l' est de Moukden. En 1895, il demande et obtient d' être curé à plein temps du nouveau district dit des montagnes de l' est. C' est donc dans ce poste qu' il se trouve, ayant fixé sa résidence à Hoang-Tan-Touen, lorsque l'insurrection des Boxers éclate. Le 2 juillet, il apprend l'incendie de la cathédrale de Moukden et de la Mission, et la mort de Mgr. Guillon, de missionnaires et de religieuses. Etant alors en tournée, il rejoint au plus vite sa mission, mais les rebelles l'ont devancé, et il ne trouve que cendres et ruines, ses chrétiens ayant fui. Du fait, il part pour Tié-Ling, où il retrouve, à la station russe, le Père Lamasse et ses chrétiens. Mais, les nouvelles sont alarmantes, une troupe de 2.000 Boxers marchent vers la ville. Le lendemain, l'armée mandchoue, qui a rallié les rebelles, s'apprête à donner l'assaut. "Les missionnaires confessent alors le plus grand nombre de chrétiens, ... Les ennemis s'élancent vers la ville, avides de carnage. Une jeune fille, qui se dit invulnérable, est à la tête de cette horde furieuse de 1.500 soldats. Elle est tuée. Cette mort met la panique dans les rangs de l' armée, qui fait volte-face et bat en retraite. Sans retard, les Russes profitent de l'occasion ; un convoi est organisé. Les Russes et les missionnaires sont en avant, à cheval ; suivent les religieuses et les femmes sur les chariots, le reste des chrétiens à pied." Ayant essuyé plusieurs embuscades, ils arrivent à Siao-Heu-Long, où ils prennent le train pour Harbin. Le répit est de court durée, laissant place à se que l'on appelle la panique de Harbin . Dans l'affolement, le commandant russe décide d'évacuer la place, et, le 24 juillet missionnaires et religieuses prennent place dans une des barges. Cinq jours de navigation fluviale leur permettent d'atteindre Khabarovska, et de là, en toute sécurité, Vladivostok. Ils passent ensuite à Nagasaki, avant de regagner Shanghaï, puis, à l' automne seulement, la Mandchourie. Tout est à reconstruire, et c' est sous la direction de Mgr. Choulet, le nouveau vicaire apostolique, que s' effectuent les travaux.

Vers la fin de la guerre russo-japonaise, tout le mal est à peu près réparé. En 1908, Mgr. Choulet le nomme provicaire, l' obligeant donc à cette date à quitter ses montagnes. En octobre 1911, se révèle une grave maladie de reins. M. Lamasse l'avertit de la gravité de son état, mais il est hélas déjà trop tard, et M. Vuillemot s' éteint le 6 mars 1912.

  • VOGEL , Charles (M.E.P.) , évêque .

Charles Vogel est né le 3 décembre 1878 à Bischweier, dans le diocèse de Strasbourg. Il fit ses études au petit séminaire de Zillisheim, puis à la petite Communauté d' Issy. Il entre au séminaire des Missions Etrangères de Paris en septembre 1897. Il est ordonné prêtre le 23 juin 1901 et part dès le 24 juillet pour la mission du Kwangtung.

Dans ses trois premiers postes, il aura l'occasion d' apprendre les trois principaux dialectes de la province : pendant deux ans le cantonais à Canton, tout en donnant des cours au séminaire, puis le hacka, pendant sept ans à Laolong, au coeur du pays hacka, enfin le hoklo, pendant quatre ans, à Chaochew, où il fut nommé en 1910.

Après la division de la mission du Kwangtung, et la formation du vicariat apostolique de Swatow, en 1914, Mgr. Rayssac l' appelle auprès de lui en 1915 comme procureur de la ville. A la procure, s' ajoute très vite la charge de la paroisse. Il mène à bien la construction de l' évêché, qui abrite également la procure, et le presbytère. Ces bâtiments, construits sur trois étages en béton armé, résisteront au tremblement de terre de 1918, puis au typhon et au raz de marée de 1922, catastrophes qui firent plus de 100.000 morts. C'est en cette occasion que le P. Vogel se dévoua au sein du Comité International de Secours aux Sinistrés.

En 1919, il est secrétaire de Mgr. de Guébriant durant sa tournée apostolique en Chine.

Il institue une Conférence de St. Vincent de Paul et une Société de St. Thomas, pour la formation spirituelle et apostolique des adultes. Tout comme ses collègues, il fonde et développe des écoles. Provicaire en 1928, il est nommé évêque coadjuteur de Mgr. Rayssac à Swatow en 1934, il devient vicaire apostolique de la ville en 1935, après la démission de Mgr. Rayssac. Lorsque la ville est élevée au rang d'évêché en 1946, Mgr. Vogel en devient l'évêque résident.

Malgré les difficultés qu'avaient engendrées le brigandage, les guerres civiles et l'occupation japonaise, l'évangélisation avait toujours progressé, et les effectifs étaient passés de huit à quarante prêtres indigènes. Mais, à partir de 1949, c'est au régime communiste qu'est confronté Mgr. Vogel. Il prend alors clairement position contre les trois autonomies, telles qu' elles sont présentées par le nouveau régime. Il doit faire face aux persécutions. Prêtres, religieuses et chrétiens sont arrêtés, et lui-même est chassé de son évêché, et contraint de se retirer dans l' hôpital de la mission, où il vit isolé de ses prêtres et de ses fidèles, avant d'être expulsé en décembre 1952.

Il arrive en France en avril 1953 et se retire à Montbeton. Il s'y éteint le 13 avril 1958.

  • VOKEN , Piet (C.M.) .

Né à Amsterdam le 10 août 1895. Lazariste en 1914, il est ordonné en 1921 et part pour Ningpo. Il est alors professeur au séminaire.

  • WAGUETTE , Nicolas (M.E.P.) .

Nicolas Waguette est né à Dombasle, en Meurthe-et-Moselle, le 27 décembre 1891. En 1910, il entre au grand séminaire installé dans l'ancienne chartreuse de Bosserville. En 1912, il est appelé sous les drapeaux et son service est sur le point de se terminer lorsque la guerre éclate. "Cependant, comme il est affecté au service du ravitaillement au 26ème de ligne , il est moins exposé que nombre de ses camarades ; cela lui permet de ramener tous ses os et de terminer la guerre, sans blessure, comme sergent-fourrier, grade qui sera plus tard, en Chine, très vite assimilé à celui de général." Une fois libéré, il reprend ses études. Sa vocation pour les missions le conduit au séminaire des M. E. P. en septembre 1921. Il est ordonné en juin 1922 et s'est Mgr. Fumasoni-Biondi, le secrétaire de la S. C. de la Propagande, de passage à Paris, qui lui donne son affectation à la mission de Swatow. Il embarque le 2 octobre, et arrive à la mission le 5 novembre. Une des principales difficultés qui attendent les jeunes missionnaires à Swatow, c'est celle de la langue. La mission est bilingue : on parle le Hakka dans les montagnes, le Hoklo dans la plaine, et ce sont là deux langues complètement différentes. En plus, chacune d'elles, surtout le Hakka, peut se parler suivant plusieurs dialectes variant de phonétiques et de tons non seulement d' une vallée à l'autre, mais encore du sud au nord de la même vallée. Traditionnellement, les jeunes missionnaires apprenaient la langue en étant immergés très vite en milieu chinois. On pensait que c'était là le meilleur moyen de l' apprendre rapidement. Aussi, la décision de Mgr. Rayssac surprend-elle beaucoup de monde lorsqu'il décide de laisser deux ans aux jeunes missionnaires pour qu'il se familiarisent avec la langue. Durant cette période, il les place sous la tutelle d'un collègue plus expérimenté. Nicolas Waguette bénéficie de cette mesure et apprend le Hakka aux côtés du P. Veaux. Mais, les nécessités de fonctionnement de la mission faisant, c'est seulement après un an "d'école" qu' il reçoit son affectation au nord de la mission, à Hinnin. Ce nouveau poste a été créé pour établir une sorte de trait d' union entre les PP. Coiffard et Canac, chargés de deux postes trop excentriques et trop éloignés l'un de l'autre. En 1924, au concile de Shanghaï, une division de la mission est décidée.: toute la partie septentrionale est cédée aux Pères américains de Maryknoll pour former le vicariat apostolique de Kaying. Après trente mois dans le poste, il quitte la mission, non sans accueillir les nouveaux arrivants. Après un poste d' intérim de quelques mois, mais qui l'oblige à aborder une nouvelle variante de la langue hakka, il s'installe plus au sud, dans le district de Lukfung, comme vicaire "coadjuteur avec future succession" du P. Rey. La région est peuplée de vieilles chrétientés (environ 2.000 âmes) qui ont bien résisté aux persécutions de 1884 et 1900. Mais, c'est aussi un des foyers du communisme chinois dès 1924. Au début de l'année 1928, Nicolas Waguette a pour la première fois à faire à eux. Une troupe d'environ 2.000 hommes fait une incursion dans son district, semant la ruine et massacrant une centaine de chrétiens. A la fin du mois de janvier, il doit se réfugier avec ses fidèles dans les montagnes avoisinantes, à l'approche de l'ennemi. Malgré des incursions fréquentes, la communauté chrétienne résiste bien, encadrée d'une main solide par le P. Waguette. Au début de l' année 1930, il organise un triduum, terminé par une procession du Saint-Sacrement. Ce triduum donne lieu à des fêtes splendides, et la procession est une véritable apothéose. Mais, la menace communiste est proche.

"Les échos de la fête ont excité le fanatisme du camp communiste, et probablement sa convoitise. Deux ou trois fois, au cours du mois de février, le bruit se répand que l'ennemi approche ; chaque fois le Père cherche refuge dans la montagne, mais il a la nette impression qu' il ne tardera pas à être pris. Et de fait, après les fausses alertes, c'est l'attaque véritable."

" Dans la nuit du 22 au 23 mars 1930, une bande de deux ou trois cents communistes de la sixième armée rouge, partis de la grosse agglomération de Pet Hai, envahissent dans le silence la vallée du Tai Hai Tsia et en investissent les villages. A l'aube, une cinquantaine d' entre eux se pressent contre la porte du petit village du Père. Or, la veille au soir celui-ci a recommandé à son catéchiste de se lever de bonne heure le lendemain matin, dimanche, afin d'ouvrir la porte aux chrétiens qui se présenteraient pour la messe. Aussi, le domestique s'empresse-t-il d'aller ouvrir dès qu'il entend frapper ; il est aussitôt saisi et ligoté, pendant que d'autres brigands gravissent l'escalier qui donne accès à la chambre du Père. Celui-ci est fait prisonnier au saut du lit ; il s' habille rapidement et réussit à glisser cinquante piastres dans ses poches. Et lorsque les brigands ont fini de fouiller partout et de faire main basse sur tout ce qui paru à leur convenance, ils emmènent leur prisonnier au dehors, près de la grande porte du village, en le menaçant : à bas la religion catholique ! à mort le missionnaire catholique ! Le Père se recommande au Seigneur, s' attendant au pire. Le pire pour le moment c'est de voir arrêtés comme lui quelques chrétiens d'un village voisin qui venaient d' arriver pour la messe et une vingtaine d' élèves de son école ; c'est de prendre conscience qu' il n'a pas enlevé le Saint Sacrement de l'église (Ses agresseurs d'ailleurs n'y touchent pas, et quelques jours plus tard un prêtre chinois pourra les mettre en lieu sûr). Puis c'est le départ des prisonniers en direction de Pet Hai, qui se trouve à une quinzaine de kilomètres ;on enlève au Père sa soutane et ses souliers et c'est pieds nus qu'il doit escalader les petits chemins rocailleux de la montagne. Arrivé à destination, il est conduit dans une pagode, où quelques gredins viennent s' amuser à lui tirer la barbe ; pendant ce temps les autres prisonniers sont relâchés moyennant rançon ; les élèves, remis en liberté, mais avertis que la prochaine fois ils seront fusillés s'ils continuent à fréquenter une école catholique. Le Père reste donc seul ; mais on ne va pas le laisser là. On le met dans une chaise à porteur pour sortir du village ; et dès que l' on a atteint la campagne, c'est à nouveau à pied qu'il faut continuer la marche vers les montagnes. Au bout d' une dizaine de kilomètres le chef du détachement finit par lui procurer une paire de sandales de paille, mais le déleste de ses cinquante piastres ; c' est alors d' un pas plus alerte qu'il se dirige, avec ses gardiens, vers le Ket Shac Hai, repaire des communistes. Il arrive un peu plus loin dans le village de Sin Tien où s'est constituée une forte cellule communiste .et là est rédigé l'acte d'écrou. Les ravisseurs discutent alors pour savoir s'ils doivent tuer leur captif pour être plus tranquilles, ou s'ils doivent pratiquer la pêche à la sangsue, c'est-à-dire le garder pour obtenir une rançon et des armes. Cette dernière solution est finalement adoptée. Alors le Père est emmené en pleine nature dans la montagne ; il est relégué au pied d' un arbre, avec, pour abri, un simple toit de bambou. Durant sa captivité il devra, pour échapper aux recherches changer trois fois de toit, et à chaque fois l'abri sera moins confortable que le précédent. Mais si on le fait changer de retraite, on lui laisse toujours les mêmes vêtements ; et pourtant il aurait bien besoin parfois de les remplacer. Ainsi, une fois, on lui fait parcourir une quarantaine de kilomètres sous une pluie battante ; il est trempé jusqu' aux os et, en arrivant à destination, il n'a plus qu' à se coucher à même le sol. Trois ou quatre fois seulement il pourra se rafraîchir le visage avec un peu d'eau. Comme nourriture, on lui donne le matin un petit bol de mauvais riz avec quelques feuilles de patates ; le soir, un peu de farine délayée ; deux ou trois fois quelques rognures de peau de porc, et, un jour de victoire communiste, gros comme une noix de viande de poule. Bientôt la dysenterie s'en mêle, et le Père, déjà mourant de faim, croit sa dernière heure toute proche.

Les souffrances physiques sont extrêmement pénibles, de l' aveu même du Père : Un coup de feu ne fait pas peur ; mais mourir de faim, c'est terrible. Je demande à mes gardiens de me donner de l' eau de riz ;mais il préfèrent la jeter ; ils refusent d' aller à deux pas me chercher de l' eau ; la soif et la faim sont mes deux plus grandes souffrances. Je suis complètement usé physiquement ; je ne peux faire un mouvement sans être pris de vertige. Et cependant ces souffrances physiques sont encore moins dures à supporter que les souffrances morales énormes qu'on lui inflige. Quinze fois on le menace de le fusiller le lendemain, et cette attente de la mort l'empêche de dormir ; trois fois dans la même nuit il est persuadé que la menace va être exécutée. On lui débite des mensonges et des sottises pour le décourager. On essaye au début de lui faire croire que ce sont ses chrétiens qui l'ont vendu, puis qu'il aurait été libéré s'ils avaient consenti à verser cent piastres. On lui propose de le libérer s'il se résout à signer un papier dans lequel il dira avoir accepté de se faire communiste. On lui raconte que ses chrétiens, au courant de son apostasie, refusent de lui envoyer des vivres, que ses confrères, y compris l'évêque, le condamnent et seraient reconnaissants à ses geôliers de le faire disparaître, que son père en France se serait suicidé, non sans l'avoir maudit, après avoir appris son apostasie. Ces mensonges finissent par l'atteindre au point qu' il n'a même plus la force de penser, ni même de réciter complètement un Pater ou un Ave ; il songe alors à se laisser mourir en refusant toute nourriture.

Et pendant ce temps, que fait-on en sa faveur ?

Dès le début les autorités militaires ont été averties par l' intermédiaire du consul de France. De belles promesses ont été faites ; le Général commandant la garnison de Swatow aurait même donné des ordres pour qu'une expédition fût organisée contre les bandes communistes ; mais celles-ci, prévenues, se seraient enfuies plus loin dans la montagne à la frontière de trois sous-préfectures. Finalement le Général demandera à un missionnaire de se mettre en rapport avec les autorités du Lukfung ; mais peu après il sera rappelé à Canton, et tout sera à recommencer.

Parallèlement le P. Rivière s'efforce d'entretenir des relations indirectes avec les chefs des rebelles pour obtenir le plus tôt possible la libération du P. Waguette. Il réussit même à échanger de rares correspondances avec le prisonnier, échange d'ailleurs facilité par les brigands eux-mêmes qui espèrent avoir ainsi un moyen de chantage. Ils ont commencé par demander une rançon de plus de deux millions de francs, somme tellement exorbitante que la mission n'aurait jamais pu la verser, et des armes et munitions de toutes sortes. Et pour que cette rançon soit versée le plus rapidement possible, ils laissent passer des billets du prisonniers. Le premier est du 29 avril, au P. Rivière : Jusqu' ici je ne sais pas encore ce que l'on veut ; je ne sais pas si l' on peut me racheter. Je ne suis pas très bien. Un second est adressé au vicaire apostolique : Monseigneur, depuis longtemps je suis sans nouvelles... Je ne sais que devenir, ni si vous pouvez me délivrer. A la grâce de Dieu ! Enfin, une troisième est envoyé au P. Rivière, le 2 mai : Je suis fatigué. Si l' on peut me délivrer, tant mieux. Merci A son tour il reçoit un mot l'assurant que le vicaire apostolique fait son possible pour le libérer ; et cela lui redonne courage. Mais bientôt le silence se referme sur le prisonnier. Beaucoup d'émissaires et de soi-disant délégués communistes essaient de tromper la bonne foi de la mission. Les tractations traînent en longueur. Alors vers la mi-juillet on s'avise d'essayer de négocier par le sud du Lukfung. Mais, comme il faut changer de dialecte, c' est le Père Favre, aidé du P. Tsai, qui prend le relais. Il se rend à Swabué, dans la région du Hoifung, qui appartient à la mission de Hongkong. De là il pense pouvoir obtenir des renseignements plus rapides et plus sûrs. Grâce au dévouement des pères des Missions Etrangères de Milan, spécialement des PP. Robba et Bianchi, chargés du poste de Swabué, il obtient tout ce qui lui est nécessaire pour mener à bien sa difficile entreprise. Cela ne l' empêche pas d'être victime lui aussi d' un aigrefin et d' y perdre deux cent cinquante dollars; finalement il se décide à écrire au chef communiste lui-même. Celui-ci voyant que cette fois il sait à qui il parle fixe une rançon plus raisonnable, d' autant plus raisonnable que l' état de faiblesse du prisonnier est extrême et que l' on craint qu' il ne meure gratuitement. La somme demandée est portée le 18 août. Le P. Waguette est averti de sa libération : J'étais trop abattu ; je ne croyait plus à ma délivrance ; on m' a trompé tant de fois déjà ! Mais il y a là dix hommes et une chaise à porteur. Il y monte et c'est toute une journée de marche qui le fait souffrir terriblement. Pendant la halte de nuit, les gardes discutent de l' insuffisance de la rançon payée et il est question une fois de plus de le fusiller. Mais le 22 au matin on se remet en route et à onze heures et demie du soir on arrive à Gu Phue Sy. L'heure de la délivrance a enfin sonné. A voir ce squelette vivant, de 42 kilos, incapable de se tenir debout, ne pouvant faire un pas, n' ayant pas plus de force qu'un enfant qui vient de naître, nous pouvons juger combien dure a été sa captivité. Je ne puis retenir mes larmes en le voyant réduit à pareille extrémité. Ah, mon cher poilu, dit-il au P. Favre, si vous aviez retardé quelques jours pour me délivrer, j' étais mort.

A l'annonce de la libération de son missionnaire, Mgr. Rayssac alors en France, répond par un télégramme : Congé en France. Mais il n'est pas en état d' y aller pour le moment et c'est à l'hôpital de Hongkong qu'il est admis le 27 août 1930.

Les journaux ont alors écrit que la rançon avait été payée par le gouvernement chinois. Voici la réponse de ce gouvernement :La mission, impatiente, a elle-même versé des fonds à titre de rançon. C'est là une action purement volontaire ; et le gouvernement ne peut par suite accepter aucune responsabilité pour le remboursement des sommes versées.

En octobre, le P. Waguette s'embarquait pour la France afin d' y parfaire sa convalescence ; en arrivant à Marseille le 1er novembre, il est tout ému de revoir son vicaire apostolique qui est venu l'accueillir à quai. Peu à peu l' air du pays natal, la sympathie qu'il rencontre partout créent une atmosphère très favorable au rétablissement complet de sa santé. Au cours d' un séjour à Rome, il obtient une audience de Pie XI, pendant laquelle le Pape regarde avec attention la photographie du Père à la fin de sa captivité et demande quelques explications. Et c'est tout surpris qu'il entend le Saint-Père lui poser la question : Et vous y retournez ?" (Reprise intégrale du paragraphe sur la captivité du Père Waguette, in Compte-rendu des M.E.P. Juillet 1963.) .

Et en effet, c'est en pleine forme qu'il retourne en Chine, et arrive à Swatow le 19 mars 1932. Il assure dans un premier temps l'intérim du Père Favre, ce qui lui vaut l' apprentissage d'une nouvelle langue. A la fin de l'année 1933, il prend possession de son poste : Taiyong, au nord-ouest. C'est en temps normal une station estivale idéale, mais l'insécurité des routes, depuis un dizaine d'années, n'a plus permis aux missionnaires fatigués de s' y rendre. Dans ces conditions, c'est sous escorte que le Père Waguette doit effectuer ses tournées, les Rouges ayant promis quatre cents dollars à qui le leur livrerait. Au début du mois de juin 1934, il est à nouveau prisonnier, mais, paradoxalement, cette fois de l' armée régulière. A cette date, un capitaine chargé de la répression du brigandage, est envoyé avec une centaine d'hommes. Pour éviter tout malentendu, il a ordre de pénétrer dans le village de jour, mais c'est seulement vers dix heures du soir qu'il arrive. Quelques uns de ces hommes s'installent dans l'église, et commencent à faire tinter les cloches. Le Père va voir ce qui se passe, et met à disposition des soldats son école. Mais tout ce bruit a attiré l'attention des veilleurs des villages voisins. Pensant qu'il s'agit des Rouges venus enlever le Père, chrétiens et païens arrivent en armes, de tous côtés. Le Père, qui comprend ce qui ce passe, tente d'expliquer la situation au capitaine, qui ne veut rien entendre, pensant être tombé dans un guet-apens monté par le missionnaire. Il le fait arrêter par ses hommes, alors que dans la rue, une fusillade éclate. Ce n'est qu'à la clarté du jour que la méprise prend fin, mais il y a sept morts chez les civils. Un colonel arrive alors, fait libérer le Père et lui présente ses excuses en promettant réparation : les morts seront enterrés aux frais de l' armée et le capitaine puni. L'arrangement paraît satisfaisant ; mais quelques jours plus tard le malheureux capitaine est ramené sur les lieux et fusillé, malgré l'intervention du missionnaire."Néanmoins, cet événement vaut au Père Waguette la reconnaissance de toute la population, car sans sa présence, elle aurait eu à craindre la vengeance de l'officier qui se serait facilement disculpé."

En 1935, il est rejoint par le Père Marie, ancien supérieur de Béthanie, qui est venu passer quelques mois de vacances dans la mission de Swatow. Ces vacances dureront dix ans, la guerre sino-japonaise rendant tout retour impossible. C'est donc à deux qu'ils parcourent le pays luttant contre la propagande communiste, et menant un combat sans merci à l'opium, auquel les montagnards du district s'adonnent sans retenue. Ces dix années se déroulent sans incidents majeurs, et, en 1946, le Père Marie peut enfin rejoindre Hongkong. Le Père Waguette a quelques problèmes de santé, et, il doit rentrer en France en 1947. Une fois rétabli, il ne peut retourner en Chine, le pays se fermant de plus en plus aux missionnaires. Ainsi, en janvier 1949, il reçoit en charge la paroisse de Bezange-la-Grande, dans le diocèse de Nancy.

C'est en étant un peu désorienté qu'il prend cette fonction. Ses fidèles le sont aussi et certains vont même jusqu'à demander son changement, parcequ'il nous prend pour des Chinois. Mais, tout finit par s'arranger, et il s'adapte à sa nouvelle vie. Dans un premier temps, c'est sur un vieux vélo qu' il fait sa tournée, mais il passe vite à une petite moto, et, en 1956, il "hérite" d'une vieille 2 CH.

En 1962, les épreuves d' une vie et la souffrance de ne pouvoir travailler comme il le voudrait se font sentir. Le 26 décembre 1962, après avoir eut la joie d' apprendre que son ami, le Père Lambert, missionnaire des M. E. P., sera son successeur, le Père Waguette s'éteint.

  • WATTHE , Henri (C.M.) .

Né le 6 août 1878 à Houtkerque dans le Nord. Il entre chez les Lazaristes en 1900, et est ordonné en 1903. Il part alors dans le sud du Kiangsi. Il revient en France en 1914. Henri Watthé fonde en 1922 la "maison du Missionnaire" à Vichy. "Nous avons la noble ambition de prolonger de 10 à 20 ans les forces, la santé et la vie de 50 % de nos bien-aimés missionnaires, par des cures thermales et des soins appropriés..." C' est en 1924 que "la première saison thermale, avec logement et traitement, est assurée gratuitement à tous les missionnaires malades, sans distinction." (Henri Watthé, la belle vie du missionnaire en Chine, page 193). Henri Watthé est décédé à Vichy le 18 novembre 1935.

  • WERNER , Alphonse (M.E.P.) .

Ce missionnaire est né le 1er janvier 1878 à Wünheim, dans le diocèse de Strasbourg. Il entre aux Missions Etrangères de Paris en septembre 1898 et est ordonné prêtre le 22 juin 1902. Il part pour le Kwangtung le 23 juillet suivant. En 1912, il est le témoin des luttes entre les chefs Hakkas et Hoklos dans le port de Swatow. Lors de la création de la mission de Swatow en 1914, c' est tout naturellement que le Père Werner y est incorporé. En 1919, il s' installe dans la mission de Kao-koi mais, la pauvreté de ses ouailles freine considérablement le mouvement de conversion. Ce sont dans ces circonstances qu' en 1927, il a à subir les premiers effets de la véritable guerre civile que lancent les Communistes.

Au début de l' année 1928, les " Rouges " saccagent sa résidence et installent leur quartier général dans son église. Le Père Werner, fatigué en plus par des problèmes de santé quitte donc la Chine en juin 1928 et prend un congé en France. Lorsqu' il revient en 1930, beaucoup de ses chrétientés ont été occupées par les Communistes. Les dégâts sont importants et l'insécurité règne encore. Depuis 1928, sa tête est mise à prix par les Communistes, et il doit à plusieurs reprises quitter sa résidence de Kao-koi, en 1931 et en 1932. En 1933, il ne peut que constater la disparition de trois de ses chrétientés, dans les montagnes, sous la pression des Communistes. Plusieurs de ses fidèles sont également victimes des différents raids qui touchent la mission. La situation se calme en 1934, et il peut reprendre la construction d' une église interrompue depuis longtemps. Mais, il faut attendre 1938 pour que tous les dégâts dus à l'occupation communiste soient totalement réparés. Toutes ces épreuves ont été très dures pour le Père Werner, et il doit être transporté à l'hôpital St Paul à Hongkong en octobre 1938. Atteint par une crise qui le laisse hémiplégique, il meurt le 20 avril 1939, à Hongkong.

  • WILHELM , Nicolas (M.E.P.) .

Né le 24 janvier 1860, à Spichern (Lothrigen). Il entre aux M.E.P. en 1883, et part pour la Corée en 1888. Il revient en Europe en 1913. Il est décédé à Saaralben le 16 mai 1938.

  • WITTNER , Adéodat (O.F.M.) , évêque .

Né à Markirch, dans le diocèse de Strasbourg , le 21 novembre 1868. Il choisit l'ordre Franciscain en 1886 et est ordonné prêtre en 1892. Trois ans plus tard, il se rend en Chine . Elu évêque en 1906, il est coadjuteur du Shantung oriental . Vicaire apostolique en 1911, il meurt le 1er décembre 1936 à Chefoo.

  • YEUNG , Bonifaste , évêque .

Né le 3 novembre 1879 à Namhong. Il est ordonné prêtre en 1906. En 1931, il est élevé au rang d' évêque, et est coadjuteur de Canton. Il meurt le 22 février 1938 à Sanfoung.

  • ZANIN , Mario , archevêque .

Né le 3 avril 1890 à Feldre. Il est ordonné prêtre en 1913. Archevêque en 1933, il se rend immédiatement en Chine où il arrive en mars 1934 pour y exercer les fonctions de délégué.

Nonce apostolique au Chili en 1947, puis en Argentine en 1953, il est décédé le 4 août 1958.

Notes
323.

Sur l' ensemble des missionnaires dont nous présentons la biographie ( 131 ), nous connaissons l' âge de départ de 129 d' entre eux; la durée du séjour pour 115, et l' âge de décès de 101. C' est à partir de ces données que nous avons réalisé les quelques évaluations statistiques que nous présentons ici.

324.

80 % des missionnaires pour lesquels nous connaissons les lieux du décès sont morts en Chine.

325.

Cette évaluation a été réalisée à partir des divers éléments statistiques que nous avons trouvés dans l' ouvrage de P. Guillaume et J. P. Poussou : Démographie historique .

326.

Voir tableau, annexe n°2