1.1.1. L'évolution des théories de l'organisation
En référence à l'analyse de W.R. SCOTT22, J.P. GUERE retient deux axes bipolaires orthogonaux, permettant de situer les différents modes d'organisation du travail et les courants théoriques qui s'y rattachent.
L'axe vertical fait apparaître deux dimensions fondamentales du management, qui bien qu'exclusives, sont situées dans un rapport d'interdépendance. Il appartient aux cadres d'intégrer les termes de cette alternative dans la gestion quotidienne. ‘« Il s'agira par exemple de savoir comment, avec un personnel motivé et mobilisé, assurer toutes les activités pour obtenir économiquement plus avec autant d'efforts, ou économiquement autant avec moins d'efforts »’ 23.
Qu'en est-il à l'hôpital ? Jusqu'à la dernière décennie, l'approche sociale était prépondérante, la dynamique des ressources humaines prédominant par la recherche d'un consensus productif de soins, au travers des satisfactions et de la motivation du personnel. Puis, l'approche rationnelle, centrée sur les résultats techniques et économiques, s'est faite de plus en plus pressante, imposant l'existence d'objectifs clairs à atteindre dans un but d'efficacité et d'équilibre budgétaire.
· L'axe horizontal évoque la fermeture et l'ouverture du système que représente toute organisation, et pose la problématique du courant systémique. Le système fermé, centré uniquement sur la gestion des variables internes et de leurs interrelations, reflète l'état d'esprit qui régnait avant les années 60, à savoir la non-priorité des variables « environnement », « concurrence » ou « marché ». L'organisation semblait être indépendante et autosuffisante.
La prise en compte progressive d'éléments extérieurs (économiques, politiques, culturels, sociaux, technologiques, juridiques) comme influençant les mécanismes internes et, de ce fait, le destin des entreprises, a fait évoluer l'organisation vers un système dit « ouvert ».
L'hôpital se situe pleinement dans cette évolution, car au coeur d'un système complexe aux multiples interdépendances : les autorités de tutelle, les établissements de soins partenaires, les fournisseurs, les industriels, la clientèle...
Ces deux axes font ressortir quatre zones permettant de suivre chronologiquement les tendances dominantes dans l'évolution des théories de l'organisation.
