2.2.2.3. L'exercice du manipulateur en radiologie

Son rôle s'est considérablement transformé depuis ses origines. De la révolution technologique industrielle est née une diversité d'appareils de plus en plus sophistiqués, faisant intervenir non seulement des rayonnements X et des substances radioactives, mais aussi des ultrasons (échographie) et des champs magnétiques (imagerie par résonance magnétique ou IRM). Ces appareils ont selon les cas un but thérapeutique (irradiation des tumeurs cancéreuses par radiothérapie) ou diagnostic (radiologie standard et interventionnelle, médecine nucléaire). Le manipulateur en électroradiologie médicale, sous la responsabilité et le contrôle du médecin, réalise ainsi les examens diagnostics au thérapeutiques prescrits. Il réalise seul les examens simples. En revanche, ceux nécessitant un acte médical synchronisé (ponction artérielle, ...) impose l'étroite collaboration du médecin et du manipulateur en temps réel. Outre cette fonction technique, le manipulateur a un souci tout particulier de sa fonction soignante. Il assure de nombreux soins pré, per et post examen, permettant le bon déroulement des opérations. C'est à ce titre qu'il doit être très vigilant sur la transmission des informations nécessaires à ses collègues infirmiers des unités de soins. La prise en charge psychologique des patients demeure essentielle, dans cet univers extrêmement technicisé.

Les études se déroulent sur trois ans post baccalauréat. Le diplôme d'état obtenu ne permet pas d'exercice libéral¹⁰⁰.

Les actes professionnels relatifs à l’exercice de la profession de manipulateur d’électroradiologie médicale ont été (re)précisés par un décret de 1997¹⁰¹. Tout comme les infirmières sa formation est polyvalente. Il peut, en effet, exercer dans trois domaines distincts :

• l’imagerie médicale est ce que l’on appelle communément le service de radiologie. Les examens réalisés, à visée diagnostique ou thérapeutique, nécessitent l’utilisation de techniques le plus souvent complexes et complémentaires (scanner, imagerie par résonance magnétique ou IRM, échographie, angiographie, radiographie conventionnelle).

• La radiothérapie, à visée thérapeutique exclusivement, permet le traitement des cancers, de par l’irradiation des tumeurs en cause (radiothérapie externe ou curiethérapie endo-cavitaire).

• La médecine nucléaire utilise des produits radio-actifs visant à diagnostiquer diverses pathologies (scintigraphie) ou à traiter des affections le plus souvent cancéreuses.

Dans le cadre de l’exécution de leurs actes, les manipulateurs de radiologie assurent différentes fonctions : soins, techniques, gestion, hygiène, relations, encadrement – animation, participation à l’élaboration de programmes d’assurance de la qualité...

C'est un soignant. Il doit être capable de répondre aux besoins physiques et psychologiques de chaque patient. Il assure la continuité des soins avec les autres professionnels de santé et pratique ceux attachés à son exercice professionnel (injections, pansements...).

C'est aussi un technicien. Il fait fonctionner les différentes techniques en fonction des images attendues, pour la pose du diagnostic. Il procède au contrôle de ses appareils et respecte les règles de radioprotection.

Notre recherche portera notamment sur le degré de polyvalence des manipulateurs radio, mais nous avons fait le choix de ne retenir que ceux exerçant dans les services d’imagerie médicale. En effet, d’une part plus de 80 % des effectifs sont affectés en imagerie médicale : les techniques y sont diversifiées et complexes. D’autre part, il n’existe que de très rares cas dans lesquels les manipulateurs sont mobiles entre imagerie médicale, radiothérapie et médecine nucléaire, ces trois disciplines constituant, dans les faits, des spécialités fort distinctes.

C’est pourquoi la polyvalence observée sera « intramétier imagerie ».