Chapitre 3 : La méthodologie de production des données

Tout comme les autres sciences, les sciences de gestion travaillent sur des données produites. Identifier des hypothèses de recherche en adéquation avec l’objet étudié, constitue une première étape assez difficile à franchir. La seconde vise, de fait, à les confirmer et s’avère tout aussi complexe, voire plus. C’est alors qu’intervient le choix de la méthodologie d’exploration, c’est à dire, le choix du meilleur processus possible de production de données, source d’élaboration d’un savoir.

L’observation, l’interview et le questionnaire forment trois techniques d’enquête complémentaires comportant chacune des spécificités.

‘« Chacun de ces processus institue une situation d’interaction, entre l’observateur et l’observé, entre l’interviewer et l’interviewé, entre l’enquêteur et l’enquêté...
Il n’est pas de processus de production des données qui n’interfère avec l’événement qu’il est conçu pour saisir...
La pertinence d’un tel processus est donc une relation entre des contextes relativement à un objectif. La question n’est jamais simplement comment produire ? Mais qu’est-ce qu’on produit ? En activant quel(s) contexte(s) ? Et selon quelle(s) déformation(s) réglée(s) ? »¹⁰³ ’

Compte tenu de notre activité professionnelle, la technique d’observation stricte n’a pas été retenue. La nécessité d’immersion de l’observateur dans la situation observée demande une grande disponibilité quelle que soit la pratique retenue. En revanche, on ne peut nier l’existence et l’intérêt de l’observation spontanée, simultanée, lorsqu’il s’agit de réaliser des entretiens sur le terrain même de recherche.

La bonne connaissance du milieu hospitalier semble, en effet, facilitante pour exercer la technique d’interview par entretien.

‘« L’entretien de recherche vise, à travers la construction du discours, la connaissance objectivante d’un problème, fut-il subjectif : c’est une des opérations de l’élaboration d’un savoir socialement communicable et disputable...
Les discours produits par entretien sont essentiellement composés d’énoncés assertifs, c’est à dire dont le but vise à faire connaître à l’auditeur un état de chose ou une conception tenue pour être vraie...
Parmi ces « assertifs », nous devons distinguer trois catégories d’énoncés :

• les narratifs, dont le but est de rendre compte d’événements passés, auxquels on peut associer les descriptions d’objet

• les informatifs, dont le but est d’apporter un commentaire nouveau sur un thème donné

• les démonstratifs, dont le but est d’établir le processus logique de la détermination des faits »¹⁰⁴

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