II) Les impacts de la polyvalence

  • Une polyvalence subie et non explicitée provoque incertitudes et résistances (très souvent)
    • " Très souvent, l'encadrement provoque la polyvalence et/ou le personnel la subit ".

    • " Le remplacement inter-services peut provoquer des réactions de rejet, de par la crainte, notamment, que les secrets de l'équipe soient diffusés. On assiste à un phénomène de protection collective. La vision négative de ce fonctionnement se traduit par des expressions diverses : " pion ", " bouche-trou ", " on déshabille Pierre pour habiller Paul "... En fait, tout dépend de la culture de l'institution... Le phénomène d'appropriation est plus ou moins long ".

    • " La crainte du changement, l'incertitude liée à l'acquisition de nouvelles pratiques sont un frein à la mise en oeuvre de la polyvalence. Par exemple, la crainte d'intégrer une nouvelle équipe, la crainte du sentiment de dévalorisation, la perte de sa position dans une équipe nouvelle... Tout cela donne une connotation négative de la polyvalence à l'hôpital ".

  • La polyvalence est une des conditions de réussite de la mobilité interne et de l’entraide collective (parfois)
    • " La polyvalence est utilisée dans le cas de :

    • - remplacements programmés (congés annuels, formations)

    • - remplacements impromptus intra et inter-services. Elle est une des conditions de réussite de la mobilité interne ".

    • " Le dépannage est très apprécié lorsqu'on reçoit. Le regard est différent lorsqu'on donne : l'équilibrage reste à trouver ".

    • " Elle permet l'entraide et l'échange de personnel en cas d'absentéisme ".

    • " La polyvalence présente un tronc commun d'intérêt : le malade, le personnel et l'institution peuvent en être bénéficiaires ".

  • La polyvalence est source d’élargissement et d’enrichissement professionnel (souvent)
    • " La polyvalence constitue cependant un tremplin pour une mutation, une promotion... ".

    • " Le remplacement programmé de l'infirmière générale, lors de ses congés, par une surveillante, et ce, à tour de rôle, favorise l'autorégulation et une organisation des services plus pertinente... La vision plus globale de l'institution , même ponctuellement, donne une dimension managériale intéressante ".

    • " Une bonne pratique de la polyvalence évite la sclérose des compétences. De nombreux avantages en découlent :

    • - un enrichissement personnel et professionnel, l'acquisition de connaissances, même si le remplacement est bref et temporaire, l'amorce de nouvelles réflexions sur les protocoles, les méthodes de travail, l'organisation et la gestion des services, la mise en évidence de domaines de préoccupation commune tel que l'accueil...

    • - la facilitation du décloisonnement, en termes d'échanges de communication. Une meilleure connaissance de l'hôpital favorise l'appartenance à une structure commune, dépassant les limites de l'unité de soins.

    • - un regard différent sur les projets professionnels. La mobilité interne enclenche une autre dynamique et impulse des choix non pressentis, par rupture avec la routine traditionnelle.

    • - une prise de recul propice aux réinterrogations de pratiques ".

    • " La déstabilisation permet de progresser dans la réflexion et de développer d'autres capacités ".

  • La polyvalence constitue un bénéfice pour le patient (rarement)
    • " La polyvalence permet au patient de bénéficier des soins requis, dans un contexte de sécurité satisfaisant ".

  • La polyvalence est un des leviers de la gestion des ressources humaines (très souvent)
    • " Elle permet aussi une gestion optimale de l'institution ".