7.1.2.2.L’expertise : un exercice de compétences ciblées

L’expertise représente la forme la plus élevée de détention d’une compétence. C’est une connaissance fortement expérimentée, qui sort de la « logique métier » pour s’inscrire dans d’autres logiques : logique de marché, logique de maîtrise des technologies, logique de processus, ..., et rompt l’identité professionnelle liée au corporatisme. Faire évoluer les carrières en fonction des expertises nécessaires à l’entreprise remet en cause la promotion à l’ancienneté.197

Cependant, comment définir la fonction d’expert ? Pourquoi y retrouve-t-on souvent des ex-managers ?

Un bilan de l’expérimentation de la fonction expertise dans les établissements publics de santé, organisé par la direction des hôpitaux198, a mis en exergue non pas une définition de l’expertise, mais en revanche les différentes formes qu’elle peut prendre.

Le cahier des charges préalable à cette expérimentation mentionnait tout d’abord que « les agents ayant développé, par la pratique et la formation, un savoir et des compétences dans un domaine donné, ainsi que l’aptitude à les transmettre à d’autres agents en vue d’améliorer globalement la prise en charge des patients ou le fonctionnement des services pourraient se voir confier des fonctions et missions d’expertise de niveau institutionnel ou professionnel.

L’expertise institutionnelle correspond à l’exercice d’une fonction transversale au niveau de l’ensemble de l’établissement (hygiène, conditions de travail, ergonomie, formation).

L’expertise professionnelle correspond à l’exercice d’une fonction, au niveau des services, issue d’une pratique professionnelle thérapeutique, diagnostique ou de gestion, faisant appel à une technicité ou une technologie particulière.

La fonction d’expertise doit répondre :

L’expertise est une mission confiée à un agent de façon temporaire, c’est à dire pour une période de temps limitée, elle peut être envisagée pour tous les emplois paramédicaux. Elle est également ouverte pour les emplois des services administratifs et des services techniques ».199

Cette fonction d’expertise200 est assimilée à celle d’un consultant interne, et à ce titre, comporte la participation aux actions d’audit, de conseil et d’évaluation. Dans tous les cas, elle s’exerce en lien et en interactivité permanente avec le projet d’établissement, le projet de service ou le projet médical, et s’inscrit dans une logique matricielle. Ce n’est pas tant la notion de contrat, que la notion d’engagement qui se joue dans la dynamique d’expertise.

En résumé, voici ce que peut être l’expertise :

Notes
197.

PHILIPPE (B) : « Doser la polyvalence pour préserver son savoir-faire et maintenir sa position concurrentielle ». Intervention à la manifestation de l’Institute for International Research (IIR) intitulé « Développer la polyvalence pour gagner en flexibilité » le 28 janvier 1997. Paris

198.

VILCHIEN (D) : Direction des hôpitaux, ministère des Affaires Sociales, de la santé et de la ville, « Bilan de l’expérimentation de la fonction expertise dans les établissements publics de santé ». Colloque du 19 juin 1997, Tours

199.

VILCHIEN (D) : Direction des hôpitaux, ministère des Affaires Sociales, de la santé et de la ville, « Bilan de l’expérimentation de la fonction expertise dans les établissements publics de santé ». Colloque du 19 juin 1997, Tours

200.

Voir annexe 29 « les types d’expertise », proposées dans le cahier des charges de l’expérimentation, impulsé par le Direction des Hôpitaux, op. cité