7.1.3.4. La polyvalence conçue comme une organisation multipostes, servie par des groupes autonomes, dans une fabrique de sous-vêtements

Face aux délocalisations, valoriser les compétences dont dispose l’atelier France (200 personnes), devient une urgence afin de sauvegarder les emplois. Le passage à une organisation multipostes basée sur plus d’autonomie et de flexibilité semble être une des solutions.

La mise en place d’équipes autonomes rend caduque la production en ligne, en vigueur depuis de nombreuses années, limitant le travail d’une ouvrière à une ou deux opérations de confection maximum.

‘« Le groupe autonome polyvalent 206 est un groupe de cinq à dix personnes réalisant toutes les opérations, à partir des pièces coupées jusqu’au produit fini. Chaque personne de ce groupe répond à la plupart des exigences des opérations, y compris les opérations de qualité et pliage auparavant confiées à des agents de maîtrise.
Ce groupe :

Selon l’entreprise, les groupes autonomes présentent l’intérêt de satisfaire tant le client que l’entreprise et le personnel1.

Il s’agit de :

Pour le client

Pour l’entreprise

Pour le personnel

Pour ce faire, d’importants moyens ont été mis en oeuvre tant en investissements que dans les domaines de la formation et de l’information. Le plan de communication, autour du projet, a notamment permis la bonne adhésion du personnel à la réorganisation. La mise en place d’un système d’information en temps réel et d’un nouveau mode de relation avec le personnel (deux heures de réunion par semaine d’auto-organisation) corrélés à des réunions de lancement, en sont les principaux axes.

Le retour sur investissement s’avère très positif quatre ans plus tard.

Les clients bénéficient d’une meilleure livrabilité et le traitement des urgences est plus efficace.

L’entreprise a amélioré son niveau de qualité par une forte baisse de ses déchets. Elle a par ailleurs accru la flexibilité et réduit parallèlement l’absentéisme. Quant aux impacts relatifs au personnel, on relève un élargissement et un enrichissement du travail fortement responsabilisants. La qualification remplace l’ancienneté comme critère d’évolution, la création de quatre échelons supplémentaires ouvrant par ailleurs plus de possibilités. La rémunération moyenne s’est élevée de 11 %, modifiant ainsi la relation avec les partenaires sociaux.

En résumé, les principales idées-clés émises à propos de l’exercice de la polyvalence au sein de ces entreprises sont les suivantes :

la polyvalence :

Ces quatre cas d’entreprises montrent que la polyvalence a constitué :

Notes
206.

BON (B), BOURSIER (D) : « Le passage à une organisation multipostes basée sur plus d’autonomie et de flexibilité pour faire face aux délocalisations et sauvegarder l’emploi ». Intervention à la manifestation IIR, op. cité