8.2.1. Le management des compétences : une logique de progrès

Il appartient à l’encadrement de valider les compétences formalisées en termes de niveau d’acquisition. A partir de là, il peut assurer l’accompagnement des projets professionnels individuels et collectifs et devenir un gestionnaire de ressources, dans l’intérêt réciproque de l’institution et des agents, au bénéfice du patient.

Les progrès pour l’organisation consistent notamment, en :

  • Une clarification de l'organisation interne par un repérage des compétences attendues et des responsabilités associées ;

  • Une meilleure maîtrise des frais de personnels

  • Un assouplissement du fonctionnement avec la possibilité de mettre en place, à terme, une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences, ou tout au moins dans un premier temps, une gestion des carrières intégrant les desiderata des agents.

Les progrès pour les agents sont étroitement liés à leur degré de participation dans la vie du service. En effet la prise en compte des potentiels, des intérêts et des résultats des agents d'une part, et la définition d'objectifs sous un mode négocié d'autre part, permettent :

  • une implication des agents dans les projets du service ;

  • un accroissement de la motivation individuelle et collective ;

  • une hausse de la qualité relationnelle ;

  • le développement d'un climat de confiance.

Le management des compétences s’inscrit dans un processus de changement itératif et apparaît pour tout cadre, qui souhaite évoluer dans son métier, comme un outil de pilotage et de mobilisation des personnes et des équipes.

Selon Henri SAVALL249, la nécessité du changement peut être appréciée à deux niveaux différents :

‘« - L’irréversibilité du processus global d’enrichissement des aptitudes est caractéristique de la situation actuelle. Les dispositifs d’éducation initiale, d’éducation parallèle, de la formation professionnelle et technique, institutionnalisés par les dispositions d’ordre légal et budgétaire... tendent à créer une situation nouvelle.
Les aptitudes se développent en corollaire : c’est la résultante d’une double conjonction, celle des dispositifs de formation et celle du besoin d’apprendre. A savoir que le développement des aptitudes générales correspond à un développement des capacités d’adaptation à des situations nouvelles.
- Le développement d’ordre sociétal à l’intérieur des micro-organisations, tendant à penser que le progrès implique une meilleure harmonisation entre la vie de travail et la vie hors du travail ».’

Le cadre est la personne-clé susceptible de réduire les incertitudes qui y sont liées. Une implication directe du personnel d’encadrement constitue un facteur de réussite des actions de changement de par leur intégration réelle dans la gestion des ressources humaines des établissements.

Notes
249.

SAVALL (H) : « Enrichir le travail humain : l’évaluation économique ». Préface de Jacques DELORS. Nouvelle Edition. Economica 1989. 275 pages, pages 134 & 135