1.6. LE RECOURS A L'AIDE ANGLAISE

Les conditions de la mise en place de la synergie franco-anglaise en Chine dans la première moitié du XIX° siècle sont difficiles à préciser. Mais dès lors que l'on s'attache à tenter de les reconstituer, elles deviennent néanmoins perceptibles. Au moment où apparaissent les premiers signes de pébrine, le marché ressent quelques frémissements de tendances. Reflétant une demande qui commence à s'orienter vers des tissus de moins en moins onéreux, en 1827-1836, par exemple, les importations de bourre de soie et d’autres déchets de toutes provenances atteignent déjà 74.000 kilo. Cependant, agriculteurs, sériciculteurs et filateurs sont très protégés et les importations n'ont alors pour seul rôle que de venir compléter les irrégularités des marchés français et italiens. Depuis 1820 une loi fixe en effet à 82 francs pour 100 kilo. les droits que doivent acquitter les soies étrangères à leur entrée sur le territoire français tandis que les soies nationales de leur côté sont libres de tout droit de sortie depuis 1834 105 . Le territoire national assurant le débouché naturel du marché lyonnais des soies, les exportations sont cependant extrêmement faibles. En absence de tout signe précurseur de crise grave, l’interventionnisme lyonnais se fait donc par petites étapes successives, au rythme de l’évolution de la politique extérieure française et de l'amélioration des moyens techniques 106 . Les Lyonnais suivent ainsi de près la pénétration du monde musulman et dès 1830, alors que la conquête en Algérie vient à peine de commencer, les premiers essais sont réalisés. La même année, mais en Tunisie cette fois-ci, le bey se voit contraint par traité de se défaire de son monopole sur certains produits d'exportation au profit des commerçants français. Réduite dans ses ambitions du fait d'une marine qu'il faut reconstituer, la politique française en Méditerranée semble ensuite marquer le pas. Néanmoins, les crises économiques continuent de retenir l'attention des marchands de soie lyonnais. Entre 1829 et 1839 notamment, une "fièvre du mûrier" comparable à celle que connaît alors la France, agite les Etats-Unis. Cette "fièvre" dégénère en un énorme mouvement de spéculation qui finalement provoque une véritable catastrophe entraînant l’arrachage des arbres 107 . Or, au même moment, les marchands Charles Payen (1816-1901) et Joseph Morel-Journel, effectuent des voyages, pour le premier aux Etats-Unis 108 , pour le second, entre 1837 et 1839, en Angleterre, Suisse, et Italie. A Londres, ce dernier remarque l'énormité et la variété des soies en magasins dont les soies de Chine et du Bengale que de son propre aveu il "avait perdu de vue depuis plus de vingt ans" 109 . Que se passe-t-il alors en 1840 ? Quelles implications a la crise américaine à Londres et, par répercussions, sur le commerce des soies et des soieries ? Dans son Histoire de Lyon 110 , P. Cayez,, écrit page 249: "l’entrepôt [lyonnais] exportait ses stocks excédentaires vers l’Angleterre par Calais. Cette situation dominante fut remise en question vers 1840 car les Anglais avait découvert que les soies asiatiques coûtaient moins cher que les européennes". Ces derniers cessent-ils d'acheter leur soie en France ? Les Lyonnais craignent-ils, soit simplement de ne plus écouler leur marchandise sur le marché britannique, soit de voir leur échapper les approvisionnements d'origine asiatique dont ils devinent déjà l'importance vitale pour la Fabrique lyonnaise ? On sait qu'en Méditerranée, les efforts sont alors poursuivis puisqu'en en Algérie, une magnanerie et une petite filature sont installées dans le jardin du Hammam tandis qu'en Syrie, les premières filatures françaises sont établies 111 . De leur côté, les statistiques des douanes révèlent que de 1830 à 1836 de la soie chinoise a bien été importée en France 112 , 6.700 kilo. notamment en 1834. Incontestablement, les marchands lyonnais pensent à diversifier et étoffer leurs approvisionnements. Trois contraintes les en empêchent alors. La première de celles-ci tient très certainement dans le protectionnisme des sériciculteurs français eux mêmes. On a en effet retrouvé deux toute petites traces qui laissent supposer l’existence de sérieux rapports de force entre marchands et producteurs de soie français. Il s’agit tout d'abord du passage d’un discours de 1869 de A. Dufour dans lequel celui-ci rappelle "qu’entre 1849 et 1854 les soies asiatiques étaient déjà utilisées secrètement" 113 , mais, surtout, d'un extrait des CRT faisant allusion à un "conflit avec les sociétés d’agriculture du Gard de 1833 à 1852". Le motif en est malheureusement inconnu mais il y a gros à parier pour qu'il s'agisse des importations, soit de grèges, soit d’ouvrées, en provenance d’Italie. Dans tous les cas, ces deux passages discrets prouvent l’existence de tensions entre les deux groupes de la filière lyonnaise dès la première moitié du XIX° siècle. Que les marchands hésitent alors à importer des soies asiatiques par crainte de représailles de la part des sériciculteurs français, cela est tout à fait plausible. La seconde contrainte tient dans l'absence totale de toute représentation française en Extrême-Orient. Dans cette partie du monde, cette dernière envoie plutôt des missionnaires, quelques maisons bordelaises assurent un modeste commerce et le consulat de Canton est de nouveau ouvert depuis 1829 114 . Enfin, des relations directes avec la Chine seraient d'un coût trop élevé, la pénurie n’étant pas suffisamment importante pour faire grimper des prix qui compenseraient ceux-ci. Dans de telles conditions, l'intermédiaire anglais constitue alors l'alternative la plus sage.

Depuis le traité de Paris, les Britanniques dominent en effet non seulement l'Inde mais surtout, suite à la fondation des établissements des Détroits ainsi que de Singapour au début du XIX° siècle, les voies maritimes entre l’Europe et l’Asie. Leur politique outre-mer est alors beaucoup plus développée, opportuniste et incisive. En 1813 par exemple, les Birmans attaquant le Bengale et s'emparant de l'Assam en 1822, la première guerre de Birmanie éclate 115 qui leur permet d'asseoir leur domination sur l'Arakan, l'Assam et le Tenasserim. Pour maîtriser ce qu'ils appellent "la plaque tournante du destin de l'Asie", ils bataillent d'autre part contre les Afghans 116 tandis que dans leur "chasse gardée" indienne, ils s'implantent de plus en plus, établissant notamment des écoles supérieures britanniques dès 1835. Depuis les années 1830, les relations de la France avec l’Angleterre sont au beau fixe et peu à peu elles opèrent un rapprochement de leurs politiques extérieures respectives. Sur le terrain méditerranéen par exemple, en 1838, elles obtiennent de concert de l'empire ottoman une convention commerciale qui limite les droits de douane à 5% sur les importations, 12% sur les exportations et 3% sur le transit. Les monopoles sont supprimés, les privilèges assurés par les capitulations en vigueur depuis le XVII° siècle confirmés, et sur le Tigre et l'Euphrate quatre vapeurs anglais sont lancés dès l'année suivante. En Chine aussi, les circonstances vont favoriser le rapprochement des deux puissances occidentales. Depuis le XVIII° siècle, les relations commerciales entre l'Angleterre et la Chine se sont considérablement développées 117 . La première achète du thé, de la soie et du coton brut, la seconde des cotonnades et de l'opium 118 . Ces relations s'accompagnent cependant de tensions très nettes et, respectivement en 1737 et 1757, le gouvernement chinois limite à Kiakhta et Canton, les seules places où les étrangers peuvent se livrer à des activités commerciales. Dans ce dernier port, il instaure par ailleurs les systèmes complémentaires du cantonnement et du co-hong et restreint le droit de commercer à la période entre les mois de mars et d’octobre 119 . L'équilibre de la balance des échanges se faisant au détriment des Anglais 120 , ceux-ci ne cessent de presser la Chine d'accentuer ses relations commerciales avec l'extérieur. Déjà en en 1793, l’ambassadeur Mc Kartny demande la liberté totale de commerce dans plusieurs places. La situation se serait-elle inversée au début du XIX° siècle ? C'est fort probable puisqu'entre 1819 et 1839, on estime que les importations chinoises d'opium sont multipliées par dix et que de 1826 à 1836, 38 millions de dollar-argent sortent ainsi du pays, soit l’équivalent d’une année de recettes de l’Etat 121 , ce qui provoque du même coup un fort mouvement de déflation et une crise. Contre ses cotonnades, l'Angleterre doit alors accepter de la soie et en 1823, le régime de Huskisson abaisse les droits d’entrée de cette marchandise 122 en Angleterre. Entre 1821 et 1845, les importations bondissent de 700.000 à 2,5 millions de kilo. En 1833, le gouvernement anglais refuse de se soumettre à la juridiction chinoise, abolit le monopole sur le commerce de l'opium dont bénéficiait l’East India Company 123 et place celui-ci entre les mains de maisons privées comme Jardine qui prennent dès lors tous les risques, y compris celui de faire de la contrebande de cette drogue, désormais interdite sur le territoire chinois. Londres croule sous des balles de soie que son industrie nationale ne saurait consommer à elle seule 124 . On peut dès lors se poser une question: les marchands de soie lyonnais, alors confrontés aux premier signes de pébrine et, à l'instar de Payen et Morel-Journel, se rendant à Londres à la même époque, sont-ils partie prenante de ce trafic et dans quelle mesure exacte ? Sont-ils alors en cheville avec leurs homologues anglais ? Il est tout à fait permis de le supposer, sinon comment expliquer une telle immobilisation de capital ? A la fin des années 1830, l'idée d'une coopération avec l'Angleterre fait sans doute son chemin dans les esprits des marchands de soie lyonnais les plus avisés. Quoi qu'il en soit, en prévention d'une crise généralisée de pébrine qui risque d'éclater à tout moment, il est impératif que la Chine joue le jeu…

Malheureusement, cette dernière connaît à ce moment là des difficultés qui l'empêchent de traiter d'égal à égal avec les Occidentaux. Sans qu'il soit raisonnablement possible d'en imputer la responsabilité à ces derniers, la Chine connaît une série de déséquilibres écologiques et institutionnels qui la déstabilisent profondément. Depuis la fin de ce siècle, ayant dû affronter la rébellion des membres du Lotus blanc 125 et devant payer ses importations, le gouvernement est incapable de faire face à la situation. Les institutions militaires entrent en décadence au moment où triades et autres sociétés secrètes se reconstituent. Une confédération de pirates se forme, réunissant sous une même bannière six flottes et 700.000 hommes qui ravagent les côtes du Guangdong, mettant en évidence les défaillances des défenses côtières 126 . L’équilibre séculaire entre démographie et agriculture est rompu. Par exemple, entre 1650 et 1850, le rendement moyen à l’hectare est multiplié par deux mais, dès 1830, la surface consacrée au riz est saturée. Les déboisements et défrichements entrepris pour gagner de la surface cultivable provoquent des catastrophes naturelles comme glissements de terrains et inondations 127 . Au milieu du XIX° siècle, les familles chinoises ne disposent plus en moyenne que de moins de 3 mus pour vivre 128 . L’artisanat périclite. Disettes et famines se succèdent excédant une population misérable qui émigre 129 . La timide émergence d'un capitalisme sino-occidental à partir de 1820, l'apparition d'une agriculture commerciale et la formation de neuf macro-régions 130 ne suffisent pas à contrebalancer les effets de ces perturbations. L'incident devient inévitable et le 28 mars 1839, 20.291 caisses d’opium sont jetées à l’eau dans le port de Canton: la "guerre de l’opium" éclate. En juillet de l’année suivante, seize navires anglais accostent en Chine et 4.000 hommes de troupe débarquent, inaugurant la politique de la canonnière. Shanghai est prise 131 et les premiers traités inégaux sont imposés à l’empire de Chine. Le 27 août 1842, celui de Nankin tout d’abord, entre cette dernière et la Grande Bretagne, ouvre les cinq ports de Canton, Xiamen (Amoy), Suzhu (Soutchéou), Ningbo (Ningpo) et Shanghai au commerce européen, fixe une taxe de 5% ad valorem sur les marchandises importées et abolit le système du co-hong qui bridait l’exercice du libre échange. Deux ans plus tard, la France signe elle aussi un traité identique, tout comme les Etats-Unis, la Belgique, la Suède et la Russie 132 . Tout en développant un important négoce côtier en Chine, ancêtre d’un premier "capitalisme mercantile sino-occidental" dont l’essor repose alors sur "neuf pôles où l’agriculture commerciale fait son apparition" 133 , ces traités sonnent le glas de l’indépendance économique de la Chine. Cependant, parce qu’ils connaissent encore très mal le terrain, les Occidentaux ne poussent pas plus loin leur avantage et préfèrent mettre en place une formule commerciale qui arrange tout le monde: du thé et de la soie contre des cotonnades. Selon L.M Li, la fin du "système cantonais" marque d'emblée le début du développement de Shanghai car cette ville se trouve près de la région productrice de soie et elle est idéalement reliée à l'intérieur par voie d'eau, ce qui fait baisser les prix du transport de manière significative.

Simultanément, en France, la pébrine marque une accélération de sa progression. Pour 1843, Lamb 134 rapporte la naissance "d’oscillations" et "d’un fort mouvement de spéculation", suite, selon lui, à une importante hausse de la demande 135 . La même année, une société contre le piquage d’once 136 est créée et surtout, les exportations françaises de soie chutent de 45%, passant de 1.944,51 à 1.070,43 kilo 137 . Ce dernier fait est pour nous le plus important car, si la production française se maintient à la hausse, les marchands de soie, eux, deviennent méfiants et préfèrent retenir leur marchandise, soit pour alimenter en priorité la Fabrique en cette période de raréfaction de la matière première, soit, ce qui est beaucoup plus probable pour les moins professionnels d’entre eux, afin de spéculer à la hausse. En 1843 toujours, le lyonnais N. Rondot part en voyage de reconnaissance en Chine 138 et l’année suivante, sur les quatre délégués commerciaux qui accompagnent la mission Lagrenée 139 , hormis ceux pour les secteurs des cotons, de la laine et des "articles de Paris", on trouve M. Hedde, représentant du secteur de la soie 140 . Le rythme des initiatives s'accélère donc. Dans le Levant, en 1845, une filature à vapeur est créée à Brousse avec l’assistance d’un négociant suisse, M. Falckeisen. La direction de cet établissement est confiée à un Français, M. Goular et quatre autres sont créées dans les deux années suivantes. Toutes les sources ou témoignages confirment la progression: "Elle [la pébrine] s’étend de 1843 à 1845 dans les Cévennes, 1849 en Vaucluse et dans la Drôme. (…) L’une des causes de sa transmission est due au rendement des magnaniers, ils abandonnent l’habitude de renouveler les semences et ne respectent plus les traditions d’hygiène demandées par le ver pour sa respiration et sa transpiration" 141 . Les premiers symptômes de la maladie de la flacherie sont confirmés entre 1846 et 1852. De son côté, P. Cayez, dans sa thèse de 1977, confirme qu'en 1843, effectivement, la pébrine est bien signalée dans les Cévennes et que six ans plus tard elle l'est en Arles. J.M Courbet enfin rappelle que des gelées tardives se produisent en 1849-50, accompagnées d’apparitions de la pébrine 142 . Dans un discours de 1869, M.Lilienthal reconnaît pour sa part que les premiers essais d’emploi des soies chinoises de façon industrielle ont été effectués dès 1846 143 .

Aller chercher de la matière première en Extrême-Orient s'impose de plus en plus. Mais pour cela, il est nécessaire de réaliser d’énormes travaux d’infrastructure que les cours de la soie ne justifient pas encore. La crise du milieu du XIX° siècle va radicalement modifier ces données. Amorce de cette orientation décisive, en 1847, la Société d’Etudes du canal de Suez est fondée et l'année suivante la Chambre de Commerce de Lyon y adhère avec enthousiasme 144 en souscrivant à son capital pour une somme de 5.000 francs…

La mode au XIXe siècle
La mode au XIXe siècle 1. La crinoline (source : Le costume et la mode, Peter Kindersley (sous la direction de), Gallimard, les yeux de la Découverte, 1992, 64 pages.) 2. Coiffe en soie 3. Chapeaux et rubans, 1828 4. Publicité du milieu du XIXe siècle
Evolution du nombre de métiers à Lyon de 1800 à 1854
Evolution du nombre de métiers à Lyon de 1800 à 1854
Fabrication et filière lyonnaises : organisation générale
Fabrication et filière lyonnaises : organisation générale
L’apogée de la sériciculture française, 1ere moitié du XIXe siècle
L’apogée de la sériciculture française, 1ere moitié du XIXe siècle

Sources : L. Guéneau, CCIL/CRT et « la soie à Avignon, la dernière floraison d’une vieille industrie dans la 1ere moitié du XIXe siècle, les hommes de la soie » de Nadège Constantin in Cahier n°21 de l’Association de Sauvegarde et de Promotion du Patrimoine Industriel en Vaucluse, 1994.

Flux monétaires et mécanismes de détermination des prix sur le marché de la soie au XIXe siècle
Flux monétaires et mécanismes de détermination des prix sur le marché de la soie au XIXe siècle
Naissance du grand commerce et de la filière lyonnaise de la soie (XVe – XVIe siècles)
Naissance du grand commerce et de la filière lyonnaise de la soie (XVe – XVIe siècles)
Géo-stratégie du commerce de la soie à destination de la France (XVe – XVIe siècles)
Géo-stratégie du commerce de la soie à destination de la France (XVe – XVIe siècles)
Géo-stratégie du commerce de la soie : le contexte politico-commercial international au XVIIIe siècle et la situation de Lyon
Géo-stratégie du commerce de la soie : le contexte politico-commercial international au XVIIIe siècle et la situation de Lyon
Les approvisionnement lyonnais en soie sous l’Ancien Régime : Au XVIIe siècle et à la veille de la Révolution
Les approvisionnement lyonnais en soie sous l’Ancien Régime : Au XVIIe siècle et à la veille de la Révolution
Moyennes annuelles des exportations chinoises vers l’Angleterre entre 1828 et 0860 en piculs
Moyennes annuelles des exportations chinoises vers l’Angleterre entre 1828 et 0860 en piculs

Source : Chong Su see, p.318, 1919.

Notes
105.

Pour ces deux lois CCIL / CRT 1891. pp.230 et 246-247, "Question des droits sur la soie (et autres marchandises)".

106.

Dès le 20 mai 1832 (hélice inventée la même année), le premier vapeur quitte Marseille pour l'Algérie et à partir de 1840, ce type de navire commence à relâcher dans ce port méridional. Paul Masson, 1906, pages 214 et 505.

107.

CCIL / CRT 1893, p.392, en outre P. Scott (p.212) signale que "dans les années 1830" on a découvert une nouvelle variété de mûrier chinoise à feuilles larges et à croissance rapide qui prospère aux Etats-Unis avant d'être ruinée en 1850-1851.

108.

En 1833, il est alors âgé de dix sept ans. Gueneau, p.97.

109.

La famille Morel en Lyonnais et ses alliances, Montbrison, 1911, 2 tomes, 1051 pages, p.323. Ni l'un, ni l'autre ne font du tourisme; ils effectuent ces voyages au titre de leur formation de futur marchand de soie.

110.

P. Cayez (ss. la dir. de), Histoire de Lyon, Tome II, Horwarth, 480 p.

111.

Fabrice Croizat, La vie devant Soie, imp. St James à Montélimar, 1998, 128 p, p.112.

112.

CCIL / CRT 1905, partie Statistiques, p.LXXXa).

113.

in Lilienthal, discours sur les relations du commerce lyonnais avec l'Extrême-Orient, p.20.

114.

Henri Cordier; conférence sur les relations de la Chine avec l'Europe, 1901, 16 p.

115.

entre 1824 et 1826. A l'occasion de la seconde guerre birmane en 1852, ils annexent annexion le Pégou.

116.

"Guerre afghane" entre 1818 et 1834 avec défaite devant Kaboul (1839-1842).

117.

Pour favoriser les exportations de thé, l’empereur Chian Long, en 1736, avait aboli les taxes exigées dans les ports (celles-ci continuent néanmoins d'être perçues par les mandarins). A partir de 1785, de fructueuses relations débutent même avec l’Amérique à travers le Pacifique.

118.

On estime ainsi qu'entre 1799 et 1806, 48.000 tonnes de thé quittent Canton tandis qu'entre 1817 et 1837, les importations chinoises d'opium passent de 6.000 à 40.000 tonnes.

119.

N. Wang, L'Asie orientale du milieu du XIX° à nos jours, A. Colin, 1993, 407 p., p.48.

120.

Contre le thé, la porcelaine ou la soie, les Occidentaux n’ont rien à proposer qui puisse intéresser les Chinois. Les navires font donc le voyage aller à partir de l’Europe les cales à demi vides. Comme il faut trouver une marchandise pour les remplir complètement, on choisit l’opium du Bengale et en 1773 la Compagnie des Indes Orientales obtient le monopole de son commerce.

121.

Pour ces données, respectivement: M.C Bergère, la Chine au XX°sc, 1895-1949, Fayard, 1989, 441 p., p.35 et M. Bastid dans Histoire économique et sociale du Monde, tome IV "la domination du capitalisme", 1840-1914 (ss.la dir. de P.Léon), A. Colin, 1978, 624 p., p.534.

122.

Pariset; p.297.

123.

L.M Li, pp.65-66

124.

Reprenant Frédet, p.138, M. Laferrère, précise qu'étant donnée la médiocrité de la marchandise, les Anglais sont vraiment dans l’obligation d’accepter celle-ci.

125.

M.C Bergère, p.27.

126.

idem p.28.

127.

Les années 1826-1860 sont des années de grandes inondations, annonciatrices de changement de règne aux yeux de la population, comme celle du Hoang-Ho en 1855.

128.

Estimation de N. Wang, p.41.

129.

C'est le début d'une vaste diaspora. En 1840, 2.000 chinois partent pour Singapour. Ils vont former d'importantes communautés au Siam, en Indochine et en Malaisie. Partout, ils jouent un rôle commercial de tout premier plan et font office de compradores. J.A Ganeval dans son Dictionnaire de la Géographie commerciale de 1895 (Lyon, article "Chine", pp.110-113) estime qu'entre 1853 et 1878, les chinois établis aux Etats-Unis ont envoyé 180 millions de $ dans leur patrie d'origine.

130.

Au développement inégal (trois sur le bassin du Yangzi, Pékin-Ouest du Shandong, portion du Shaanxi, littoraux du Guangdong et du Fujian, extrême-Sud de la Mandchourie, parties du Yunnan et du Guizhou) selon N. Wang, L'Asie orientale du milieu du XIX° à nos jours, A. Colin, 1993, 407p.

131.

500 morts anglais et 20.000 du côté chinois.

132.

Respectivement les traités de Wangxia (le 3 juillet 1844) et Whampoa (22 octobre 1844) pour les deux premiers, les traités avec la Belgique et la Suède étant paraphés en 1845 et 1847.

133.

Nora Wang, l'Asie orientale du milieu du XIX° à nos jours, A. Colin, 1993, 407 p., p.42.

Trois sur le Yangzi, les autres sur une aire comprise entre Pékin et l'Ouest du Shandong.

134.

S. Lamb, La soie c'est de l'or, Lyon, 1856, 131 p.

135.

M. Laferrère reprend le constat mais précise que ces mouvements sont dus à l’apparition de la pébrine.

136.

Procédé qui consiste à charger artificiellement les soies en eau, CCIL / CRT.

137.

Respectivement, pour ces sources: CCIL / CRT 1912, p.115, CCIL / CRT 1900 et "exportations de soies d'après les statistiques douanières de Lyon" dans le fonds "Condition des Soies, importations de grèges de Chine, Statistiques".

138.

Rapport de la Mission lyonnaise d'exploration commerciale en Chine, 1895-1897, Lyon, 1898, 386 et 473 p. Le fait-il pour le compte de la maison Desgrand? C'est ce que semble sous-entendre M. Laferrère (p.287, note 1). Il le fait en tous cas dans le cadre d'une mission montée à l'initiative du Ministre du Commerce de l'époque, Cunain-Gridaine (ministre de 1840 à 1848) qui était lui-même fabricant d'une autre catégorie d'articles prisés mais manquant de débouchés eux-aussi, le velours de Sedan.

139.

N. Rondot dans son Rapport sur le Commerce de la France avec la Chine (Lyon, Perrin, 1860, 26 p., p.8) rapporte que suite à cette mission des "produits d'Amiens, de Beauvais, d'Elbeuf, de Rouen et même de St Etienne [tous centres textiles] ont été portés à plusieurs reprises sur les marchés chinois" mais citant l'éventuelle fourniture de draps aux équipages de la flotte annamite l'auteur précise que "Ces opérations (...) ne donnaient lieu qu'à des affaires peu importantes".

140.

Tcheng Tse-sio p.71.

141.

Fabrice Croizat, La vie devant Soie, imp. St James à Montélimar, 1998, 128 p, p.93.

142.

J.M Courbet, R. Chaix, C. Claveau (association Parlarem), "La sedo e li Magnaud (la soie et les vers à soie)", Caièr doucumentari n°5, 1992, 53 p.

143.

discours du 24 avril 1869 au Congrès agricole de Lyon, 29 p, Des relations du commerce lyonnais avec l'Extrême-Orient, p.7.

144.

En juillet 1848. MAE Paris, CCC Shanghai vol.1, p.52.