Chapitre 2. L'installation des négociants en Chine

A partir du milieu du XIX° siècle, l'Europe entre dans une période de libre-échange "marquée par la conquête manu militari de nouveaux marchés en Extrême-Orient de 1840 à 1860" 145 . Ports et carrefours du commerce international se développent. Les mutations s'accélèrent. Tout en soulignant la nécessité de perfectionner à la fois le système bancaire, les infrastructures et le moyen de fixer les cours de la soie, la crise de 1848 et l’extension de la pébrine autour du bassin méditerranéen donnent un coup de fouet aux ambitions de Lyonnais dont l'attention se porte désormais nettement vers l'Extrême-Orient.

Néanmoins, comme l'écrit N. Rondot en 1860 146 : "L'entreprise d'assurer les approvisionnements d'une industrie appelée à absorber dans l'année pour quelques centaines de millions de francs de matières différant de nature, de qualité et de prix (…) devait être des plus difficiles. On a hésité longtemps à en aborder la réalisation (…). Un tel commerce exige une grande intelligence des besoins de la fabrication, la connaissance d'une diversité d'emplois souvent imprévue; il est inséparable d'incertitudes et de risques inévitables avec une matière d'un prix élevé et aussi sensible à l'influence de la mode".

Notes
145.

Jean Bouvier, 1977, Initiation au vocabulaire et aux mécanismes économiques contemporains (XIX-XX°), SEDES, 1977, 382 p, p.248.

146.

N. Rondot, Rapport sur le commerce de la France avec la Chine, Lyon Perrin, 1860, 26 p. pp.20-21