Comme l'écrit M. Laferrère 296 , "on peut fixer les débuts du marché international des soies à Lyon, entre 1860 et 1864". Effectivement, en ce début de décennie, Lyon se dote de tout un ensemble de structures et services ayant tous pour seul objectif d'au plus vite réceptionner, transformer et écouler les produits de sa filière. Profitant de la loi du 23 mai 1863 qui facilite la constitution du gage commercial 297 , et pour réceptionner, stocker et vendre la soie, les Lyonnais développent des Magasins Généraux qui dès 1864 ouvrent des succursales à Marseille, Avignon et Paris 298 . Pour s'assurer de la qualité de la matière première, la Condition se voit dotée quant à elle de cinq services complémentaires: conditionnement, pesage, conditionnement de la laine, décreusage 299 et titrage. Enfin, facilitant l'écoulement des étoffes fabriquées, Lyon dispose de l'un des douze bureaux de douane français où peuvent être déclarés et vérifiés les tissus exportés sous réserve de drawbacks. Grâce aux warrants, qui fournissent aux négociants une part de leur capital engagé lors de l'achat de marchandises sans avoir réalisé encore de vente, et à des prix maintenus à la hausse par le jeu de la spéculation et des arrivées irrégulières de matière première 300 , le marché lyonnais de la soie connaît alors une activité fébrile entre les mains des marchands de soie et des courtiers. Depuis le début du XIX° siècle au moins 301 , ces derniers approvisionnent la place de Lyon et la Fabrique en fils. Dans les années 1860, la CCIL rapporte que "le commerce des soies a recours à l'intermédiaire des courtiers, représentants de commerce et agents des lieux de production en résidence à Lyon", qu'il y a 20 courtiers pour la soie et 10 en marchandises 302 auxquels il faut ajouter 2 à 300 représentants de commerce qui s'entremettent entre les maisons de la place et celles du dehors 303 , qu'enfin "avec le concours de chaque catégorie d'intermédiaires", le CA par an atteint 80 à 90 M FF pour les soies tandis que "les autres marchandises" réalisent un CA de 10 M FF. Il est logique de penser qu'à l'instar des autres marché de capitaux ou de matières premières qui se développent alors, celui de la soie représente un pactole dont marchands et courtiers veulent alors la plus grosse part.
Dans une lettre du 25 juillet 1861 adressée au président de la CCIL, il est signalé qu'il y a 140 maisons de marchands de soie contre 30 il y a 20 ans mais que les nouvelles maisons pratiquent la droiture et font de la concurrence aux courtiers assermentés. L'auteur estime que ces derniers sont favorisés par un courtage que celui-ci juge "énorme" pour la soie, de 3/4% sur le brut, soit 1% sur le net fixé. Il rappelle l'usage qui veut que le courtage soit à la charge du vendeur, sauf en cas de vente directe 304 , et réclame une réforme du régime des courtiers. Selon lui, il faut porter leur nombre à 60, réduire le courtage à 1/2% sur le net payé par moitié par le vendeur et l'acheteur, abolir l'escompte fixe 305 , organiser une publication bi-hebdomadaire du cours officiel des soies dressé avec l'aide des courtiers, et enfin instituer l'essai des titres des soies en privilège à la Condition avec concession perpétuelle 306 . Visiblement, les courtiers dérangent. Pourquoi ? Tout comme les marchands pourtant, ils participent à la fixation des prix, font circuler l'information, doivent régulièrement se couvrir par des appels de marge réguliers sur ses clients et, si jamais l'occasion se présente, peuvent très bien agir pour leur propre compte, soit en qualité de commissionnaire, soit en celle de consignataire 307 . Ils organisent les ventes aux enchères et se doivent de garantir la qualité de la marchandise dont ils assurent la transaction soit pour le compte du vendeur, soit pour celui de l'acheteur 308 . Dans un cas comme dans l'autre, d'ailleurs, passer par l'intermédiaire d'un courtier présente surtout l'avantage, et ce n'est pas le moindre dans le milieu de la soie, d'apporter une certaine garantie sur la qualité de la marchandise. L'énorme inconvénient par contre, c'est que, puisqu'il faut s'assurer de la qualité de chaque balle de soie en la faisant par les services de la Condition, une transaction par leur intermédiaire prend forcément du temps. C'est essentiellement pour cette dernière raison, qu'en définitive, ceux-ci ne représentent pas une grosse concurrence pour des marchands lyonnais qui, forts de leur réputation et de leur savoir-faire, assurent de saines transactions sur un marché où, rappelons-le, il faut toujours aller très vite. Non, ce qui dérangent nos marchands c'est que les courtiers, parce qu'ils sont assermentés et achètent leur charge 309 , représentent l'Etat et donc une menace potentielle sur leur sacro-saint secret des affaires. En rendant libre la pratique du courtage et en mettant fin à une sorte de monopole 310 , la loi du 18 juillet 1866, donne finalement entière satisfaction à des marchands de soie-commissionnaires comme Arlès-Dufour, Desgrand et Dyme 311 . En 1868 et 1869, ceux-ci créent respectivement l'Association de la Fabrique lyonnaise et celle des marchands de soie. Cette dernière est en réalité un syndicat qui réunit alors 95 maisons, dont le président est alors Philippe Testenoire et son siège social rue Puits-Gaillot. Ses buts sont de resserrer les liens de confraternité entre ses membres, de concentrer les efforts "pour obtenir toutes les mesures utiles à leur profession", d'aplanir les contestations, communiquer tous les renseignements "propres à augmenter la sécurité de leurs transactions, à les [les sociétaires] éclairer sur les ressources des pays producteurs ou consommateurs de soie. Avec les banquiers auxquels ils sont très liés, les marchands de soie s'imposent également à la SEP, puisque P. Dockès estime qu'en 1867, ces deux catégories de décideurs composent à elles seules 30% des membres de ce qui est alors, selon lui, un "club politique".
A l'autre bout du circuit qui est en train de se mettre en place, à Shanghai, la présence française commence timidement à s'affirmer. Après une succursale du Comptoir National d'Escompte en 1860, le Shanghai Club, où l'on organise des "causeries", ouvre l'année suivante. La Chine et la CCIL acceptent de verser chacune 1.000 francs pour soutenir le projet des Messageries Impériales de créer un service de dépêches télégraphiques visant à tenir la Chine au courant des évolutions du marché du Bengale 312 tandis qu'une exposition de soieries chinoises est organise à Lyon à partir d'échantillons envoyés par le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux Publics 313 . En 1865, la HKSB s'établit elle aussi à Shanghai. Comme le montre le tableau du consulat du début des années 1860 ci-dessous, la place des négociants en soie est prépondérante.
D'après ce tableau, le secteur soie à lui seul totalise 25.250.000 francs, soit 55 % du total auxquels il convient de rajouter une partie au moins du CA de la maison Meynard enregistrée comme une simple société d'importation de "vins et articles de Paris" 314 . Dans le secteur de la soie, le CA moyen est de 5 M FF. Cinq maisons sur neuf s'y livrent et toutes sont parmi les sept premières. Les plus importantes sont celles qui sont présentes sur le terrain depuis les années 1840. A elles deux, les maisons Rémi Schmidt et Cie et Buissonnet et Cie réalisent 21 millions de CA, soit 83 % du CA total du secteur de la soie. A titre de comparaison, la maison Meynard fait moins de 10 % de ce CA total. Il faut cependant nuancer la puissance de ces maisons. Il n'est pas du tout certain que la totalité du CA d'Eugène Buissonnet par exemple provienne du commerce de la soie. Celui-ci a en effet plutôt fait fortune dans l'immobilier et la location mobilière au moment de la révolte des Taipings et en 1860, s'il est responsable de sa propre maison, c'est avant tout un important propriétaire foncier dont la valeur de l'ensemble des propriétés est évalué entre 200 et 250.000 FF. Ceci est confirmé par une lettre du consul du 3 avril 1861 dans laquelle il est précisé que Buissonnet est propriétaire de 25 maos, 2 fans, 8 lis et 6 haos, ce qui en fait le second propriétaire de la concession derrière le commis de la maison Rémi-Schmidt et Cie. Ce qui fait d'ailleurs dire au consul qui demande la Légion d'honneur en faveur de Buissonnet: "Aux yeux des Chinois et des Européens c'est à coup sûr la maison française la plus sympathique et ses relations avec la maison Fould en France la placent à un rang très élevé" 315 . Quant à Rémi, marié avec une fille du consul de Montigny, il est parvenu à partir de 1862 à monter la deuxième plus grosse affaire de la concession française et avec Buissonnet, H. Meynard et V. Evan, le propre frère du consul, il fait partie du Conseil municipal. Buissonnet, de son côté est assesseur du tribunal de la concession pendant huit ans, ce qui fait dire à Maybon et Frédet: "les noms que nous venons de citer (Buissonnet et Schmidt) sont [étaient] en quelque sorte ceux de l'aristocratie de la colonie française" par opposition à "ces oiseaux de passage dont notre colonie naissante se serait volontiers passée (…) monde spécial qu'on désignait sous le nom de flibuste" 316 .
D'autres maisons sont alors présentes mais trop discrètes pour n'être plus que simplement mentionnées. Victor Pignatel, un des fondateurs du Crédit Lyonnais par exemple, semble avoir deux comptoirs, respectivement à Fuzhou et à Zhifu en 1862, ainsi qu'un représentant à Nagasaki en 1865 317 , mais on ne sait rien de leurs activités. Rocher, un filateur en soies et E. Fajard sont venus accompagnés de leurs épouses à Shanghai, sans doute dans la perspective de monter des filatures à l'européenne 318 mais finalement la conjoncture ne semble pas très propice aux initiatives, surtout si l'on se fie à ces trois lettres envoyées par le consul alors en place. Dans la première, datée du 1er mars 1861 319 et adressé à M. de Bourboulon, ministre plénipotentiaire de France à Pékin, on lit: "J'ose donc affirmer qu'une protection prompte et efficace accordée aux districts séricicoles du Zhejiang serait l'usage le plus honorable et le plus pratiquement avantageux que la France put faire de sa victoire en Chine". Estimant que la protection française aux populations peut être compensée par l'achat de produits français "pour une valeur égale à celle de notre exportation de soie", il écrit: "la création d'un intérêt français sur une grande échelle serait assurément le salut de ce malheureux pays et de son industrie. La France trouverait ainsi dans la reconnaissance d'une riche contrée sauvée par elle l'avenir de son commerce." Il signale aussi pour cette même année une très forte hausse des prix du transport et des taxes imposées par les "Impériaux et les Rebelles" et, à cause du recul de la production, une augmentation de ceux de la soie. Dans ces circonstances, le renchérissement de 14,5 à 19 M FF des 30 à 40000 balles de soie partant annuellement pour la France a provoqué les protestations des consuls étrangers. Cédant à ces dernières, le Daotai a autorisé les étrangers à s'approvisionner eux-mêmes à l'intérieur des terres mais leur a interdit d'avoir recours aux courtiers et interprètes chinois en même temps qu'il défendait à quiconque d'aider les opérations directes d'achat des étrangers. Dans la seconde, du 1er août 1861 320 , le même auteur paraît encore plus préoccupé, tout en précisant plus nettement l'importance capitale du commerce d'exportation de la soie chinoise pour la France: "les intérêts français en Chine (…) reposent principalement sur l'article soie. Pour les conserver, le renvoi des rebelles des districts séricicoles est de toute nécessité car sans cela la production de la soie sera anéantie avant très peu d'années et cet article manquant en Chine le commerce français n'y a plus de raison d'être." Ce passage est d'ailleurs souligné au crayon de papier, sans doute par le ministre lui-même ainsi que "la maladie n'a pas encore attaqué les races chinoises", preuves de l'intérêt du Ministère pour la question. Enfin, une troisième lettre du 16 mai 1863 précise: "la France se présente un peu tard aujourd'hui pour avoir sa part de bénéfices. Il en résulte que nos compatriotes doivent s'attendre à rencontrer de sérieuses difficultés et des adversaires maîtres du marché par leur expérience et leurs énormes capitaux (…). Je puis constater que si le haut commerce français a pour lui une intelligence supérieure, une science parfaite des affaires et une probité bien reconnue il est cependant encore bien loin d'avoir acquis la hardiesse d'entreprise, la simplicité et la promptitude d'exécution qu'apportent les Anglais, les Américains et aujourd'hui même les Allemands dans leurs opérations commerciales". En ce début de décennie donc, la présence lyonnaise est donc encore très insuffisante.
Prenons les Meynard, par exemple. Cette famille est toujours aussi dynamique puisqu'en 1863, la société Adrien et Hector Meynard Frères est fondée pour "exporter des produits français au Portugal et des produits portugais en France" avec deux sièges, l'un à Porto, l'autre à Valréas et que l'année suivante, les deux frères s'associent avec Brocheton de Paris pour créer une société dont le but est d'aller chercher des vers à soie au Japon et en Chine en passant par la Sibérie. Mais quelle est l'envergure exacte des affaires pratiquées par ce genre d'association ? En 1860, article du 3 octobre 1860 de La Sériciculture pratique nous apprend que depuis deux ans, "les cocons de Chine arrivent en parfait état de conservation" car H. Meynard est parti en Chine avec un étouffoir à l'européenne et que "huit ans de séjour à Shanghai et des expériences souvent coûteuses l'ont amené à un résultat parfait". Il est même précisé même que les filateurs s'arrachent par avance les cocons étouffés et expédiés par la maison Meynard Cousins et Cie. Mais comment se fier à ce témoignage extrait d'un journal entièrement au service de la cause locale ? De 1863 à 1874, de longs périples amènent certes les deux frères, et notamment Hector, à faire le tour du monde en passant à travers tout le continent euro-asisatique 321 , le Japon et l'Amérique du Nord, mais ce n'est pas pour autant que les Meynard montent une véritable filière d'approvisionnement de la soie entre Valréas et Shanghai. De son côté, Desgrand, associé à la firme anglaise Dent & Cie, est toujours présent en Chine, au Japon "et bientôt Cochinchine" 322 . Dans le dossier de 1862 le concernant 323 , il est par ailleurs question d'un projet de création d'une "maison modèle" pour "attirer et guider les commerçants français novices dans leurs relations d'affaires avec les pays de cette région" (l'Extrême-Orient). Desgrand précise même: "on est obligé de reconnaître que le commerce français ne comprend pas une direction qui n'est pas dans son éducation et dans les habitudes, et nous avons la profonde conviction que ce n'est que par voie d'intimidation qu'on pourra l'y entraîner. C'est en présence d'un fait aussi inquiétant que la maison reconnaît son impuissance individuelle à réaliser une tâche aussi vaste et qu'arrivée à la limite de ses ressources personnelles elle fait appel à son gouvernement." Dans un autre projet pour 1864-1866, celui-ci envisage une véritable association entre le gouvernement et lui-même qui reposerait sur la création d'une société au capital de 2 M FF sur cinq ans (1865-1869) et ayant pour objectifs "d'activer la production en France de marchandises propres à la consommation en Extrême-Orient, d'implanter ces marchandises dans la consommation asiatique le plus rapidement possible même au prix de sacrifices si cela est nécessaire dans les débuts et de hâter l'importation directe en France des soies", le gouvernement couvrant l'opération à hauteur de un million de francs.
Malheureusement, en se transmettant jusqu'à Shanghai, la crise anglaise de 1865 entraîne la faillite de la firme Dent & Cie et porte un coup très rude à la raison sociale "Rémi de Montigny" 324 . Cette secousse met alors en évidence l'inadaptation au grand commerce international de bon nombre de maisons de négoce françaises ou lyonnaises, qui, par manque de ressources financières et d'assises solides, se retrouvent très exposées au moindre incident conjoncturel…
Source : Sauvegarde et promotion du patrimoine industriel en Vaucluse cahier n°25 « Les Meynard, séricciculteurs à Valréas » (J.P Locci et M. Baussan-Wilczynski)
Source : MAE Paris, 1852-1856
Source : photos personnelles et CCIMP
(photos personnelles)
Sources ; d’après Nora Wang, l’Asie orientale du milieu du XIXe siècle à nos jours et Tsin Tung Chun, de la production et du commerce de la soie en Chine)
Sources : J. Frédet, MAE Paris, CCIL
Sources : S. Lamb pour la production mondiale et CCIL/CRT
Source : MAE Paris
Source : CCIL/CRT 1859-1864
Source : CCIL ; commerce spécial
Collection privée
p.102, note 155.
Pariset, Histoire de la Fabrique lyonnaise, 1901.
A la différence de Lyon celles-ci ne font pas que du textile. CCIL 1859-64 et 1865-1868.
opération qui consiste à débarrasser la soie des matières qui entourent la fibre par bains d'eau de savon bouillante.
Suivant la nature de la marchandise, les avances par warrants sont de 50 à 80% du montant de l'estimation. Pariset, 1886, p.110, assimile le système des warrants à du prêt sur gage.
Pour la période de 1857 à 1873, le même auteur rappelle qu'un kilo de soie des Cévennes 2° ordre vaut 110 francs en moyenne et que les oscillations vont de 30 à 50 % d'une année sur l'autre, soit de 72 à 130 FF pour les grèges.
Labasse citant Guérin: "les affaires sur notre place sont entre les mains de six courtiers seulement; leurs visites journalières chez les vendeurs les mettent dans le cas de savoir très exactement ce qui entre dans leurs magasins" et de rajouter: "assermentés, il sont mêlés d'assez près aux agents de change qui ne se font pas faute, la cas échéant, de chasser sur leur terrain (…) courtiers et commissionnaires sont les intermédiaires entre détenteurs et consommateurs de marchandises (...) entre fabricants et détaillants acheteurs de tissus".
Selon Hofman, Manuel du négociant, 1867, p.52, il y avait en France 770 courtiers en 1866 parmi lesquels 386 de marchandises dont 20 rien qu'à Lyon "qui ne sont autorisés que pour le courtage de la soie et n'ayant pas d'autre attribution", 25 d'assurances, 96 interprètes et conducteurs de navires, tous ceux-ci étant strictement spécialisés, auxquels il faut en rajouter 77 "de marchandises autorisés à cumuler avec des fonctions d'agents de change", 13 de marchandises, etc…
ceux-ci s'occupent des produits chimiques, des denrées coloniales et de l'épicerie. CCIL 1865-1868
dans ce cas, le courtage est à la charge de l'acheteur qui fait "un bénéfice important" et délaisse les intermédiaires officiels.
ancien usage particulier à Lyon et St Etienne: les prix des soies étaient entendus avec escompte fixe de 12% à 90 jours escomptable à 6%.
CCIL Condition des soies, usages commerciaux
De nos jours, les courtiers sont organisés en sociétés de personnes, ce qui les rend responsables de leurs biens propres, peuvent agir auprès des importateurs pour le compte d'industriels et travaillent souvent sur plusieurs produits à la fois. A côté des grandes firmes de courtage internationales, il existe de nombreuses firmes de courtage nationales, départementales et même cantonales, pour la truffe ou le vin par exemple. Les principales maisons françaises de courtage sont Duclos et fils, pour toutes marchandises, et Goldschmidt, spécialisée dans les céréales, respectivement fondées en 1874 et 1866. P. Chalmin, pp.29 à 33.
il ne participe aux négociations et ne fait que constater l'accord le cas échéant
Selon la CCIL, CRT 1865-1868, la moyenne du prix des offices de courtiers en soie était de 200.000 FF environ contre 40.000 FF pour les denrées coloniales et autres marchandises, les droits d'inscription sur la liste des courtiers sont de 3000 francs, recul du rôle des courtiers car le fabricant traite de plus en plus directement avec le marchand de soie CCIL 1865-1868. Selon une autre enquête sur le régime du courtage en 1864, une charge de courtier en laine en 1844 valait 50.000 francs, vingt ans plus tard, les courtiers impériaux peuvent aussi être courtiers d'assurance, ils sont 140 et leur charge s'achète 100 à 105000 francs, les "courtiers marrons" se chargeant quant à eux des affaires insolites. CCIMP, Marseille sous le Second Empire, centenaire du Palais de la Bourse, 1960, Plon, 1961, 248 p, p.134.
Cependant, il existe toujours des courtiers assermentés inscrits sur une liste du Tribunal de Commerce. Ceux-ci ont le droit de procéder aux ventes publiques de marchandises et en gros. G. François, Le Commerce, Paris, 1894, 211 p, p.107.
celui-ci étant implanté à Livourne, Ancône, Rome et Venise. Sans trop de peine apparemment puisque "le fabricant traite de plus en plus directement avec le marchand de soie." CRT 1865-1868, pp.229, 233 et 234 pour tout ce qui concerne les courtiers.
Cotisation annuelle de 1.000 francs consentie par la Chambre; CCIL 1865-68.
CCIL 1865-1868
Ruse classique de négociant pour dissimuler ses activités réelles.
Dans sa thèse de 1977, P. Cayez précise, page 568, que Buissonnet "fait un CA de 250.000 francs".
Maybon et Frédet, Histoire de la concession française de Shanghai, Plon, 1929, 458 p, pp.256-257.
P. Cayez, thèse, p.569 et Laffey, p.288.
M. Fajard dit avoir fait un travail sur la soie en Chine en 1862 avec une carte géographique, le tout déposé à la Chambre de Commerce de Marseille (MAE Paris CCC Shanghai vol 16) mais nous n'avons rien trouvé.
MAE Paris, CCC Shanghai vol 4, p.29 et suivantes.
MAE Paris, CCC Shanghai vol 5, pp.268-300.
en voyageant d'ailleurs grâce au transibérien, en empruntant des voitures à bœufs ou à dos de en chameau.
P. Cayez, thèse, p.570. En outre, A. Dufour travaillerait alors avec Jardine & Matheson.
AN F 12 7288
Frédet, pp.256-257.