4.5. L'EVOLUTION DU NEGOCE LYONNAIS ET DE SES ANIMATEURS

Dans un milieu aussi libéral que celui du négoce et aussi secret que celui des négociants en soie lyonnais, il est extrêmement difficile de percevoir les évolutions que connaissent les professions. A partir des années 1870, il y a incontestablement spécialisation des tâches. On distingue ainsi le simple commissionnaire du commissionnaire transitaire ou "facteur en douane" qui est chargé d'effectuer les formalités douanières mais peut aussi avoir à assurer l'expédition du port de débarquement ou de la gare frontière vers le lieu de destination ⁶⁵¹ . Dans les pays anglo-saxons apparaissent les négociants portuaires qui, par leurs capacités de stockage, constituent un maillon important de la chaîne commerciale. Parmi les commissionnaires français enfin, il y a au moins deux niveaux, le patriciat parisien et les maisons locales. Mais tout ceci s'applique-t-il aux animateurs du marché lyonnais ? Lyon n'est pas un port et, bien qu'animé en permanence, le volume des transactions justifie-t-il une division du travail aussi poussée que pour la laine ou le blé ? Il semble bien que non. La seule évolution réellement perceptible est la séparation entre les fonctions de banquiers et de négociants. Alors que dans l'annuaire de 1853, sur quinze banquiers, six étaient également marchands de soie, en 1880, sur trente banquiers, trois seulement sont en même temps des marchands de soie, Evesque, Guérin et Vitta ⁶⁵² . Cette séparation explique d'ailleurs sans doute pour une part le renforcement du secret des marchands lyonnais. En effet, si, "pour un négociant les relations avec son banquier sont très importantes: c'est de leur confiance que découlera l'amplitude des opérations ⁶⁵³ , (…) nombre de patrons rechignent à ouvrir leurs livres de comptes à leurs banquiers à cause d'une méfiance atavique. Beaucoup qui se voient contraints de leur emprunter se hâtent de les rembourser dès que possible en une sorte de hantise de l'endettement mais surtout de l'œil indiscret de la banque" ⁶⁵⁴ . Du reste, peu importe d'ailleurs le statut exact de ceux qui ravitaillent alors la Fabrique en matière première, seul compte le résultat. Après Labasse ⁶⁵⁵ , N. Rondot est celui qui l'a le mieux compris, principalement lorsqu'il dit: "un négociant avisé est de temps à autre amené à sacrifier les considérations de prix à celles de sécurité" et: "je ne saurais chiffrer les profits que le commerce français tirera de l'établissement d'un service à vapeur français dans les mers de l'Inde et de la Chine. J'avoue que ces profits n'ont, à mes yeux, qu'un intérêt secondaire. Le commerce veut avant tout de la régularité, de l'exactitude, de la sécurité, de la rapidité; il veut la certitude d'être servi à jour fixe, il paie pour cela le prix qu'il faut". Voilà essentiellement pourquoi, même après de terribles crises de spéculation, le marché des soies repart sur des bases identiques et pourquoi finalement, le négociant du dernier tiers du XIX° siècle ressemble tant à celui du milieu du siècle.

Il lui faut toujours autant chercher à se tenir au courant des récoltes, des prix de revient, des facilités de transport, de la variation des tarifs de douane, des formalités, des usages locaux, des principales opérations de banque, savoir comment et à quel prix assurer les marchandises, connaître les règles de droit commercial et les méthodes comptables. Les commis doivent toujours être de qualité, c'est-à-dire capables d'exécuter les ordres avec intelligence ⁶⁵⁶ . Plus que jamais, tout exige un enseignement commercial à deux degrés: Primaire, Secondaire, et Supérieur. C'est ainsi qu'en 1892 avec la sollicitation au passage des présidents de Chambres de Commerce, est créé le Conseil Supérieur de l'enseignement technique organisé sous le titre de "Conseil Supérieur de l'enseignement commercial et industriel" ⁶⁵⁷ . La plus notable différence réside dans l'étendue de l'espace géographique au sein duquel ils opèrent désormais et surtout les risques auxquels ceux-ci sont exposés du fait des aléas de la conjoncture. C'est ce que pense P. Chalmin lorsqu'il écrit que ce qui fait la spécificité du négociant international en matières premières "ce n'est pas tant sa fonction même (…) que l'environnement dans lequel il l'exerce (…), que la concentration des activités de ce type au niveau mondial (…). Un négociant international en matières premières a pour fonction de mettre en relation, en se portant principal dans les opérations, l'offre et la demande d'un produit déterminé entre deux zones éloignées à la fois dans l'espace et dans le temps et dont il assumera les contraintes tant au niveau physique que financier". Concrètement, celui-ci prend en charge, en s'adressant éventuellement à des intermédiaires, la collecte, le conditionnement, l'acheminement, le stockage, le transport, le débarquement, à nouveau l'ensemble stockage-acheminement et enfin la livraison. Au milieu de toutes ces responsabilités, "le risque-fret est un des principaux auxquels un négociant soit confronté". Dans le cas de la soie, le commerce des œufs par exemple impose une protection particulière aux chocs et à l'humidité ainsi qu'une certaine aération pour éviter la moisissure. De leur côté, les soies asiatiques sont soigneusement emballées par parquets de trois à cinq kilo, eux-mêmes enveloppés dans des carrés de coton ou de papier avant d'être réunis, par lots de dix à Canton, de quinze ou seize à Shanghai ou bien encore 20 à 25 à Yokohama ⁶⁵⁸ . Quand la maison de négoce devenant véritablement internationale ⁶⁵⁹ , elle entretient son réseau d'agents et possède éventuellement des infrastructures matérielles, sans beaucoup d'actifs immobilisés ni amortissements. Ces sociétés se retrouvant avec beaucoup de profits imposables, elles cherchent logiquement à investir dans des secteurs de connaissance, notamment la logistique, le transport ou le stockage, la plupart du temps dans l'immédiat amont ou aval de leur négoce.

Toujours pour reprendre P. Chalmin ⁶⁶⁰ , "Le métier de trader (…) demande une remarquable agilité d'esprit pour intégrer à un même moment un nombre important de paramètres et pour juxtaposer des analyses de stratégie à long terme avec des décisions prises à court terme (…). Le trading est un métier qui use tant physiquement que nerveusement. C'est aussi un métier qui se défie des fuseaux horaires et demande une complète disponibilité jour et nuit⁶⁶¹ (…)". "Nulle part la prévision des grands faits économiques n'est plus nécessaire. Par suite de son caractère mondial, le commerce de la soie doit être en état de connaître et surtout d'interpréter tout ce qui se passe au dehors" et dans le secteur textile qu'il alimente "en soieries, les techniques se renouvellent constamment (…) la préparation technique et la distribution des ordres d'achat et de façon exige une synthèse toujours renouvelée de renseignements très variés. L'information est la clef de la puissance des sociétés de négoce. Les marchés bougent de minute en minute sur la foi de rumeurs plus ou moins fondées: récoltes, inondations, coups d'Etat. Celui qui détient la vérité et qui sait l'interpréter est donc particulièrement puissant". C'est d'ailleurs en retrouvant dans les métiers du négoce le rôle fondamental de l'information que l'on retrouve les banquiers car "les banques peuvent également remplir un rôle très utile en fournissant des renseignements soit aux consuls, soit aux maisons françaises" ⁶⁶² … entre autres. Le banquier doit en effet entretenir des relations suivies avec les clients sans que la cordialité et l'intimité faussent sa capacité d'appréciation des risques. Tout comme le négociant, c'est donc lui aussi un fin connaisseur du genre humain. Déjeuners d'affaires, fréquentation des dîners, réceptions et salons mondains, promenades équestres, chasses à courre, chasses, sont autant d'occasions de nouer des liens d'homme à homme entre banquiers et dirigeants de sociétés, mais aussi de discuter au pied levé de certaines affaires en cours et de certaines rumeurs qui courent sur la place, toutes choses sui intéressent au premier chef les négociants. Les banquiers étant cosmopolites, délibérément européens, polyglottes et s'expatriant volontiers, ils sont autant de collecteurs d'informations ⁶⁶³ . En cette époque marquée par la spéculation, où les plus fatales faillites peuvent succéder aux plus brillants succès, l'information est plus que jamais auparavant la clef du succès, notamment l'information "privilégiée" qui consiste "moins à savoir ce qui se passe que ce qui va se passer (…). Les firmes de négoce ont leur propre réseau d'informations et élaborent leurs propres prévisions (…). La recherche et le traitement de l'information sont une des contraintes de base des négociants internationaux (…) ils doivent entretenir partout où leurs intérêts l'exigent des relations plus ou moins intéressées (…). La firme de négoce vit sur un "capital-temps" (…) l'information devient un actif productif: en effet, c'est probablement dans le domaine de l'information et des contacts que les économies d'échelle jouent le plus. Pour réussir une affaire comme pour en réussir cent il faut la même infrastructure de bureaux et de représentation dans le monde entier"⁶⁶⁴. Dans le Bulletin Commercial d'Extrême-Orient d'août 1925 ⁶⁶⁵ , on lit encore: "Le marchand de soie représente vraiment le type du grand marchand qui doit unir à une profonde connaissance des questions de douane, de communications et de change, des qualités d'initiative à la fois audacieuses et prudentes. Le mot spéculation veut dire pour lui: tentative de prévision rationnelle du commerce".

En remplacement du Moniteur des Soies ⁶⁶⁶ , Marius Morand crée en 1877 le Bulletin des Soies et des Soieries qui porte à la connaissance des acteurs du marché lyonnais les cours officiels des soies ainsi que les nouveautés concernant tous les domaines se rapportant au commerce de la soie et des soieries sous les intitulés "questions économiques", "législation et jurisprudence", "sériciculture, production et commerce de la soie". C'est le minimum que doivent régulièrement parcourir des personnages comme Ferdinand Guérin(1847-1921), président de l'UMSL en 1876 ⁶⁶⁷ , son successeur Sigismond Lilienthal président en 1877-78 ⁶⁶⁸ ou bien encore Auguste Isaac (1849-1938) ⁶⁶⁹ . Sans doute, Aynard (1837-1913) qui siège au conseil municipal de Lyon de 1874 à 1881, et préside la SEP en 1886, le lit-il également ⁶⁷⁰ . Peut-être, puisque "tout ce monde vit en contact étroit et chacun y a son rôle, car chacun a des nouvelles venues des contrées les plus lointaines et les colporte" ⁶⁷¹ , ce dernier commente-t-il, à la SEP ou à la CCIL, les derniers événements de Chine ou de Syrie en compagnie d'Henri Germain, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques et député de l'Ain de 1871 à 1881 réputé pour sa fougue oratoire qui lui barre l'accès à tout poste de ministre ⁶⁷² . En fait, tous donnent plutôt l'impression de vivre dans une sorte de microcosme surnaturel, ce qui fait dire de la part de Aynard: "l'ordre et la prévoyance, un bon sens un peu plat, sont les maîtres ordinaires des affaires lyonnaises" ⁶⁷³ . Fins connaisseurs des mécanismes du marché et de ses crises, sachant toujours tirer le meilleur parti des circonstances, leurs chiffres d'affaires respectifs progressent. Celui d'A. Dufour passe de 6 M FF en 1875 à 10 dix ans plus tard, celui d'Armandy, de 620.000 francs en 1868 à 2 millions en 1880, puis 3 millions en 1889, celui de Cozon-Giraud, ex-Lacroix, atteint 1 M FF en 1880, celui de Hecht Lilienthal bondit de 3 M FF en 1875 à 5 en 1881, celui de Veuve Guérin enfin, double entre 1873 et 1881, passant de 3 à 6 millions de francs. Un petit nouveau profite lui aussi magnifiquement des circonstances, il s'agit d'un certain Ulysse Pila dont le CA atteint déjà 1,5 M FF en 1881.

La vie de celui qui symbolise la "nouvelle école négociante" née des crises des années 1870 nous est bien connue grâce aux travaux de Jean-François Klein, Ulysse Pila, vice-roi de l'Indochine ⁶⁷⁴ . Pila est parfois comparé à Dupuis, "premier représentant d'une catégorie qui devait proliférer à l'ère de l'empire et au-delà, celle des expatriés habiles à mêler l'orgueil national à leurs intérêts personnels et un certain attachement au pays colonisé à leur sens des affaires" ⁶⁷⁵ . Qu'en est-il réellement ? Né en 1837, dans le milieu d'affaires avignonnais, Ulysse Pila fait sa formation "sur le tas", c'est-à-dire en commençant comme apprenti à 18 ans dans une maison d'importation de soies, Raffard et Chassignol. Dès 1863, il débarque à Shanghai où il parfait sa formation en qualité d'inspecteur des soies pour le compte de la maison anglaise basée à Hong-Kong, Oxford & Cie. Très opportuniste, U. Pila profite de l'interdiction du Mikado d'exporter des graines de vers à soie pour se livrer à une enrichissante contrebande dont il décrit au Moniteur des Soies les péripéties et les risques: "passer des nuits entières en pleine mer (…); faire l'avance à quelques serviteurs courageux de sommes assez importantes sans aucune espèce de garantie (…); tromper les douanes puis rester fort longtemps sans nouvelle et perdre espoir de retrouver les sommes risquées (…)" ⁶⁷⁶ . En racontant cela, dans un monde où tout repose sur la réputation, celle d'U.Pila est sans doute déjà faite car c'est l'époque où certains négociants en profitent pour réaliser d'énormes profits en fraudant sur la qualité, c'est-à-dire en vendant des graines malsaines. C'est ainsi qu'en juin 1868, le consul français à Shanghai rapporte que, sur sa demande, le Daotai a interdit l'exportation de graines de vers à soie non accompagnées d'un certificat d'origine car la fraude est particulièrement forte ⁶⁷⁷ . Quatre mois après, effectivement, il annonce qu'il envoie en France 100 cartons japonais garnis en réalité de graines chinoises provenant d'Azé et de Suzhou, en précisant qu'il les a achetés à un Chinois "qui en faisait garnir un grand nombre pour les commerçants européens dont j'essayais alors de prévenir la coupable industrie" ⁶⁷⁸ . Dans une autre lettre narrant la mésaventure d'un missionnaire des Missions Etrangères ayant participé à un pillage de tombes en Corée, le même consul parle des "passions de MM. Les négociants de Shanghai dans ce qu'elles ont de moins avouables, l'amour de l'or à tout prix" ⁶⁷⁹ . Rien n'indique que Pila lui-même ait trempé dans ce frauduleux trafic puisque dès 1867, il revient fonder une maison de courtage à Marseille en association avec Raffard et un prussien, Bauermeister: l'UPC, l'Ulysse Pila & Cie, qui représente également les intérêts de la North China Insurance C° de Shanghai et de la China Traders Insurance C°. Associé aux Gavazzi de Milan pour une usine de filature et moulinage, il vend alors ses soies et déchets asiatiques en Italie mais aussi en Prusse rhénane, sur le marché de Crefeld. Tout comme les autres marchands de soie lyonnais, il envoie son fils Louis en formation dans cette usine puis un an à Londres pour, notamment, faire son apprentissage des techniques de vente anglaises. Rapidement, il se rend compte que l'avenir du marché des soies se trouve à Lyon et c'est là qu'il installe ses bureaux en 1873. Trois ans plus tard, grâce à des acheteurs londoniens, il évite de s'exposer à la chute des cours consécutive à l'arrivée massive des soies asiatiques et sa société réalise 2 M FF de profits ⁶⁸⁰ . Dans la foulée, il entre à la Société de Géographie en même temps que S. de Brazza et il prend les rênes de l'UPC.

Ulysse Pila est l'archétype de ce nouveau genre de négociant qui succède aux Meynard par exemple. Hector Meynard par exemple, est un homme cultivé, comprenant l'anglais et l'italien. Il est marié à une jeune anglaise, Emma Quick Clapham (1852-1944) qui elle-même fume le cigare et joue aux échecs. Dans les soixante seize lettres qu'il lui envoie lors de ses périples ⁶⁸¹ , il se décrit comme un navigateur et un vieux loup de mer. On lit: "tout le monde n'a pas comme moi le triste privilège de laisser (tous les ans) ses plus chères affections pour aller regarder dîner les Chinois ou les Japonais". Tour à tour poète et professionnel du grainage, il décrit parfois les orages en mer, parfois les bonnes opportunités dont il a su habilement tirer profit. C'est ainsi qu'il écrit: "marchand prosaïque, cherchant prosaïquement des marchandises capables de lui faire gagner un peu d'argent (…) j'ai fait une opération de commerce, la première depuis que vous êtes intéressée à mes affaires (car votre fortune est désormais liée à la mienne, n'est-ce-pas ?) et j'ai la satisfaction de vous annoncer qu'elle a réussi au-delà de mes espérances. J'avais acheté à Marseille des livres sterling que je savais être recherchées à Singapour et je les ai vendues hier à un change excessivement bon pour nous. Je n'ai pas réalisé un grand bénéfice parce que je n'avais que quelques centaines de livres mais en proportion du capital employé nous avons gagné beaucoup." Dans une autre lettre, il écrit encore: "J'en ai profité pour faire une affaire de quinze cents cartons. En les inspectant je ne pouvais m'empêcher de penser que vous étiez intéressée autant que moi à cet achat; lorsque je refusais quelques cartons (…) il me semblait que je vous avais près de moi et par la pensée je vous apprenais à connaître cette marchandise de laquelle dépendent aussi les toilettes que je pourrai vous offrir et le confortable dont je pourrai vous entourer. (…) Je cours pendant tout le jour pour terminer mes affaires: achat de graines, inspection minutieuse, courses au consulat pour le timbrage, soins extrêmes pour l'emballage… Il faut que j'aie l'œil sur tout et que je sois partout à la fois… Nous sommes assez nombreux à bord et presque tous les passagers sont des graineurs français ou italiens que je connais depuis longtemps". Pila et Meynard ont plusieurs points communs: ils se dévouent tout entiers à leurs affaires, s'inspirent du modèle anglais et travaillent en famille. Ce qui les distingue, c'est essentiellement l'ampleur des ambitions et surtout la capacité à s'associer avec quelqu'un de l'extérieur. Pila n'hésite pas à recruter un prussien pour tenir son agence de Marseille alors que les Meynard ne sortent jamais du giron familial. Le premier est pragmatique, les seconds traditionalistes. C'est d'ailleurs ce qui en définitive fait leur perte. Le manque d'assises bancaires solides de leur société les empêche d'avoir des agents à l'étranger, de se lancer dans des expériences séricicoles d'envergure et de créer des filiales. Toutes leurs initiatives restent limitées et, dans le cadre de l'internationalisation du négoce, vouées à l'échec. Ainsi, une souscription d'un montant de 300 francs est-elle lancée auprès de la CCIL en 1873 pour "une expédition préparée par Meynard Frères en vue d'importer de l'Asie centrale de nouvelles races saines de vers à soie" ⁶⁸² . Après s'être diversifiée dans les vins et les liqueurs, la fabrication et la vente de boîtes de conserves de truffes et de sauce tomate, la société Adrien et Hector Meynard Frères, associée avec Brocheton de Paris, est finalement dissoute en 1879.