4.6. LA SITUATION EN CHINE

Le canal de Suez a certes réduit la distance entre la France et la Chine de 5.000 km 683 . Pour L.M Li, 1875 est bien la date fondatrice dans l’histoire du commerce de la soie en Chine car l’activité Taipings prend fin, cinq ans auparavant débutent les premières véritables statistiques commerciales de l’administration des douanes et après 1873, l'utilisation du Haikwan tael se généralise. Néanmoins, il apparaît clairement que c'est avec énormément de réticences que les négociants français se rendent encore en Chine. Dans son ouvrage de 1871, Buissonnet par exemple souligne l’importance des risques à se rendre dans ce pays 684 , et parle dans l’introduction de son livre, "d’esprit rétrograde du gouvernement chinois". A Shanghai même, la concession française végète. Une fois l’autonomie de celle-ci confirmée, en 1876, il faut en effet toujours avoir recours à des expédients pour en assurer le développement comme d’accorder le statut de "protégé" 685 à tous ceux, ou presque, qui en font la demande. En 1878, sur 33.893 habitants qui y sont recensés, on dénombre ainsi une très forte majorité de Chinois, 98% de la population, mais surtout un nombre plus élevé d’étrangers de toutes origines que de Français: 214 contre 93, soit respectivement 70 et 30% du total de la population de la concession. Pareillement, l’éventail des métiers est très révélateur du manque de moyens, de cohésion, d’ambition et d’homogénéité de la concession: 26% des professions exercées par les Français sont des professions commerciales, tandis que 46% d’entre elles sont à vocation publique et 28% "diverses". Parmi ces dernières on trouve de tout: un banquier, un boucher, un boulanger, un loueur de chevaux, trois horlogers et forgerons-mécaniciens, un ingénieur civil, un marin et deux professeurs, un de langues et un de musique. La présence de ces derniers, tout comme l’importance des forces de police, 20 hommes, plus les détectives chinois non mentionnés ici, ne doivent cependant pas surprendre, car, si la concession française se distingue par le nombre des maisons de jeux et la prostitution qui lui assurent l’essentiel de ses subsides, elle a aussi créé dès 1871 l’école St Joseph pour les jeunes filles et trois ans plus tard celle de St François Xavier pour les garçons. Ce qu'il faut remarquer, c'est que les professions se rattachant de près ou de loin au commerce sont largement sous-représentées: un seul officier de port, deux courtiers, sept employés de commerce et cinq employés des Messageries Maritimes pour appuyer sept marchands ou négociants. Il est clair qu’en Chine, et plus particulièrement à Shanghai, le commerce français piétine. En 1855, sur 53 entreprises étrangères dûment répertoriées dans cette ville, il y en avait 2 françaises, soit 3,7% contre 28 anglaises, soit 52,8%. Une décennie plus tard, en 1864, on estime que 75% des grandes maisons commerciales étrangères à Shanghai sont britanniques et concernant les années suivantes, le petit tableau ci-dessous est éloquent 686 :

Deux enseignements au moins sont à retirer de ces données: entre 1855 et 1876, soit à peu de chose près vingt ans, le nombre des sociétés étrangères en Chine stagne et concernant les firmes françaises, celles-ci sont toutes situées à Shanghai. Si, en plus, on sait qu’à cette même date, le pavillon français ne compte que pour 12% du trafic portuaire de Shanghai, on ne peut que constater la faiblesse du commerce hexagonal dans cette partie du monde. Sur 1.949 étrangers présents à Shanghai en 1876, on compte seulement 213 Français, soit 11% d’une population très cosmopolite puisqu’elle est composée non seulement d’Anglais (36%), d’Américains (15%) et d’Allemands (10%) mais aussi de Russes, de Japonais, de Danois et surtout d’individus à l’origine mal déterminée 16%. On retrouve cette infériorité française au niveau de la propriété foncière au sein même de la concession française:

Répartition de la propriété foncière sur la concession française de Shanghai en 1874
Répartition de la propriété foncière sur la concession française de Shanghai en 1874

(source: MAE Paris, CCC Shanghai, tome 10, p.295)

Le constat est fort simple: la propriété étrangère y est plus développée et au sein de la propriété française, c'est la propriété religieuse qui domine largement puisqu'à elle seule elle représente 37 % du total, loin devant le second, Chartron Monnier avec 10 % seulement 687 . La communauté négociante en soie reste cependant bien représentée et très influente puisque par exemple, en 1876, le refus de Lacroix Cousins et Cie de payer une taxe pour l’utilisation des quais de la concession, entraîne le même refus de la part d'une maison allemande mais surtout de la maison Russell 688 .

Les réalisations sont limitées et se caractérisent plutôt par leur inefficacité. Par exemple, le premier journal français à Shanghai, le Nouvelliste, fondé le 5 décembre 1870, s'oppose rapidement et violemment au Progrès, fondé quant à lui le 21 mars 1871 689 . Autre exemple, le commerce de la France au Fujian s'effondre de 3.000 à 600 tonneaux entre 1870 et 1880. Le marché de la soie de la région qui était prometteur en 1866 est délaissé et finalement, à Fuzhou, parmi les 39 établissements étrangers, 29 sont anglais, 3 américains, 3 russes, 3 allemands et il n'y en a aucun de français 690 . Les entreprises françaises en Chine manquent d'envergure, d'ambition. Elles sont trop empreintes de clichés, de romantisme. En 1873-75, le consul à Shanghai évoque encore dans ses correspondances les voyages à travers la Chine du baron Richtofen 691 . Même dans le secteur de la soie, les initiatives sont limitées. Les inspecteurs ne se trouvent pas forcément en permanence en Chine. Ils viennent chaque année négocier les stocks et repartent au printemps 692 . Gueneau 693 évoque les premières filatures à l’européenne montées par les Français à Canton à partir de 1871-72 et prétend que "d’autres furent créées à Shanghai" mais on ne sait rien sur aucune d'entre elles. Quand l'Echo de Chine du 21 mars 1905 parle de l'action des négociants par exemple, il relate l'introduction de la "toquade", le pousse-pousse, "par un Français arrivé de Yokohama, M. Meynard" en 1874. Comme le montre la liste ci-dessous, même les maisons d'exportation de la soie sont peu développées.

Liste des exportateurs de balles de soie de Chine au 26 juillet 1872
Liste des exportateurs de balles de soie de Chine au 26 juillet 1872

(source: AN F 12 7058, maisons françaises soulignées)

Selon cette liste, le calcul est vite fait: les sociétés françaises assurent moins de 10 % du total des exportations chinoises de balles de soie. Mais attention, celle-ci est sans aucun doute incomplète car on y voit pas mentionnées les maisons Meynard ou Nachtrieb, Leroy et Cie. En mars 1872, lorsque le consul envoie la dernière circulaire sur le marché aux soies publiée par Nachtrieb, Leroy et Cie, il précise pourtant que ceux-ci sont "à la tête de la plus importante maisons française à Shanghai" 694 . Malgré sa puissance, peut-être cette maison est-elle comptabilisée dans la catégorie "divers" puisqu'on apprend en septembre 1875, que Nachtrieb 695 est en instance de recevoir la nationalité française. Pareillement, en mars 1875, on apprend dans un premier temps que sur les 27.000 balles exportées vers Lyon, 16.000 l’ont été par trois maisons françaises dont l’une a assuré à elle seule l’exportation de 9.000 balles 696 , et dans un second temps, dans une lettre consulaire du 27 mai 1875, on lit que la maison Lacroix Cousins et Cie a le comptoir le plus important de Shanghai pour les soies mais sans aucun exemple chiffré. Par ailleurs, dans la liste des principales maisons françaises à Shanghai au 31.012.1876 figurent le Comptoir d’Escompte, les Messageries Maritimes, Lacroix Cousins et Cie ainsi que Ulysse Pila et Cie 697 . La maison Lacroix paraît donc avoir eu une certaine envergure dans le milieu des maisons d'exportations de soie de Shanghai dans les années 1870. Selon P. Cayez 698 , en 1868, Jean Lacroix, de la maison Lacroix Cousins, aurait visité la Chine à la suite de mécomptes, créé un comptoir à Shanghai, appris le chinois et se serait installé à Shanghai en août 1871. Dès 1873, prélevant 3% de commission contre 10% pour les Anglais, il était devenu le second marchand de soie de la ville.

Dans les années 1870, les actions françaises en Chine stagnent. Les manques de moyens et de politique sont criants et depuis les années 1860, les relations entre Conseil Municipal de la concession et consuls ne vont pas en s'améliorant. C'est ainsi qu'en 1871, le consul écrit: "Si les rapports entre le Consulat et le Conseil n’ont pas été troublés, il n’en a pas été de même de ceux de ses membres entre eux (...). Au moment où se préparaient les élections le Conseil se trouvait réduit à deux membres français, M. Millot et le père Aymeri, Procureur des Lazaristes". En 1873, les conflits internes continuent: le président et le vice-président sont alors respectivement M.Voisin, employé de la maison Russell & C° et M. Aymeri. Ce dernier, démissionnaire la même année avec deux autres membres est ré-élu avec eux dès 1874. C’est dans ce contexte vaudevillesque qu’éclate l’affaire de la pagode de Ningbo. Le projet municipal de faire passer deux rues à travers un cimetière provoque la colère de la population chinoise et le 3 mai une émeute secoue Shanghai. le Moniteur des Soies en profite pour accuser le consul de s’être caché lors de ces événements, ce qui entraîne le dépôt d’une plainte de la part de celui-ci devant le procureur de Lyon. Ces troubles constituent la goutte qui fait déborder le vase et le consul se prononce favorablement au projet de réforme qui prévoit une fusion avec la concession internationale. Celui-ci écrit en effet dans une lettre du 20 novembre 1874: "l’organisation municipale française est appelée à tomber d’elle-même faute d’un élément français suffisant pour la soutenir et surtout à cause de l’esprit détestable qui règne parmi nos nationaux" 699 . En 1875, le Conseil se compose de:

Dès l’année suivante M. Louvier, aux dires du consul "le principal et (...) le seul négociant français de Shanghai", chef de la maison Lacroix, Cousins et Cie refuse de remplir les fonctions d’assesseur au tribunal consulaire, poste pourtant qu’il avait déjà occupé auparavant. Il estime injuste en effet que M. Voisin ait été décoré de la Légion d’Honneur alors qu’il était, selon M. Louvier, l’instigateur des troubles dans la concession et que lui-même s’était opposé à ses agissements. Mais laissons plutôt parler les acteurs:

Louvier: "D’ami que j’étais je deviens ennemi et je ne puis que regretter les relations que j’ai entretenues avec le Consulat Général".’ ‘ Le consul: "Il est regrettable que les fonctions d’assesseur ne soient pas obligatoires et que le refus inconvenant de M. Louvier n’ait pas pu au moins être puni d’une amende".’

En 1876, il n’y a plus de français au sein du Conseil municipal: Voisin est reparti en France, Leroy est en déplacement, Millot et Maignan, sans doute jaloux de la Légion d’Honneur de Voisin ont quant à eux démissionné. En janvier de l’année suivante, Louvier fait acte de contrition et rentre au Conseil municipal dont fait également à nouveau partie Voisin mais dès décembre il quitte Shanghai tandis que Voisin part lui aussi pour occuper un poste de receveur des finances à Calvi. Le départ ou la disparition des principaux antagonistes ne met cependant pas fin à cet époustouflant feuilleton puisqu’en 1883 encore, après l’élection de P. Brunat, inspecteur des soies de la maison Russell et M. Vouillemont, directeur du Comptoir d’Escompte, une fronde éclate à nouveau. En 1874, de son côté, la CCIL se plaint 700 : "la Chambre de commerce de Lyon n’a jamais eu des rapports directs avec les consuls". Les membres de la Chambre se plaignent que les ministres plénipotentiaires allant en Chine ou au Japon ne fassent que passer à Lyon et par la suite se contentent de leur envoyer de simples notes. Ils réclament une réforme, notamment celle du recrutement du personnel: "Tant qu’il (...) sera plutôt tenu compte des convenances politiques ou parlementaires que des intérêts commerciaux et de l’aptitude du candidat, l’institution du consulat laissera à désirer". Donnant l’exemple du gouvernement italien qui publie chaque année une grande enquête sur l’industrie séricicole à l’étranger les Lyonnais fustigent les consulats français dont les travaux sont bien loin d’atteindre selon eux, le niveau de ceux de leur homologues anglais, suisses ou italiens 701 . Dix ans plus tard, la CCIL critique encore sévèrement les consuls, leur reprochant leur inactivité en prenant comme exemple le fait que plusieurs puissances occidentales venaient de signer un traité avec la Corée et que la France, selon leurs propres termes, était "encore à la traîne". Dernier exemple, en septembre 1877 la maison Louis Desgrand et Cie demande au consul "d’obtenir que des maisons chinoises leur envoient des soies en consignation" 702 . Le consul lui répondant qu’il se faisait "une idée inexacte de son rôle" et que dans un discours récent un négociant avait dit que "tout le monde se plaint de l’insuffisance des consuls en fait de connaissances commerciales", cette première demande n’aboutit pas. Une seconde requête est adressée au consul en janvier 1878. Encore une fois ce dernier se montre très réticent à engager sa responsabilité pour cette maison auprès de marchands chinois et le Ministre doit intervenir 703 .

Selon P. Cayez, Lyon doit sa survie au système des warrants dont le nombre est passé de 24 en 1877 à 27 millions en 1882 704 , ceci expliquerait que le taux de croissance de la Fabrique entre 1871 et 1875 se soit maintenu à 2,26% puis 3,7% entre 1876 et 1880.

L’évolution de la Fabrique lyonnaise entre 1860 et 1880 : l’exemple de la maison Tassinari et Chatel
L’évolution de la Fabrique lyonnaise entre 1860 et 1880 : l’exemple de la maison Tassinari et Chatel

(sources : Musées des tissus)

Ventilation de la production lyonnaise de soieries en 1873 par grandes catégories d’articles
Ventilation de la production lyonnaise de soieries en 1873 par grandes catégories d’articles

(source : Léon Permezel)

Evolution de la production lyonnaise entre 1873 et 1881
Evolution de la production lyonnaise entre 1873 et 1881

(source : Léon Permezel)

Evolution de la production lyonnaise de soieries pures unies et de soieries mélangées unies (détail) entre 1873 et 1881 en valeur
Evolution de la production lyonnaise de soieries pures unies et de soieries mélangées unies (détail) entre 1873 et 1881 en valeur

(source : Léon Permezel)

Evolution du nombre de métiers de la Fabrique lyonnaise entre 1876 et 1887
Evolution du nombre de métiers de la Fabrique lyonnaise entre 1876 et 1887

(source : P. Cayez, tableau n°9)

Evolution de la production de soieries de la Fabrique lyonnaise entre 1872 et 1881 en millions de tonnes traduites en pourcentages
Evolution de la production de soieries de la Fabrique lyonnaise entre 1872 et 1881 en millions de tonnes traduites en pourcentages A Production de soieries de la Fabrique en 1873 (détail) B Production de la Fabrique en 1881 (détail) C Résumé de l’évolution 1873-1881 D Données statistiques

(source : Léon Permezel)

Le marché mondial des soieries en 1881 : armement respectif par pays producteur en nombre de métiers et en milions de francs
Le marché mondial des soieries en 1881 : armement respectif par pays producteur en nombre de métiers et en milions de francs

(source : Léon Permezel)

La montée en puissance de la concurrence sur le marché des soieries (1872-1882)
La montée en puissance de la concurrence sur le marché des soieries (1872-1882)

[sources : P. Cayez p.552 (A) et L. Permezel p.39 (B)]

La production mondiale de soie en 1872-1873 (détail) et 1880 (moyenne 1878-1880)
La production mondiale de soie en 1872-1873 (détail) et 1880 (moyenne 1878-1880)

(source : CCIL/CRT)

Le marché international de la soie à Lyon : le captage des soie italienne et chinoises
Le marché international de la soie à Lyon : le captage des soie italienne et chinoises

(Source : N. Rondot, 1887)

Evolution du prix des soies entre 1863 et 1897
Evolution du prix des soies entre 1863 et 1897

(source : Pariset, Histoire de la Fabrique lyonnaise, Lyon, 1901, p.365)

La production mondiale de soie moyenne entre 1878 et 1880 production totale moyenne : 9149193 kilo
La production mondiale de soie moyenne entre 1878 et 1880 production totale moyenne : 9149193 kilo

(source : CCIL/CRT)

Facsimilé de cours officiel des soies de Lyon
Facsimilé de cours officiel des soies de Lyon
Facsimilé du bulletin des soies et des soieries
Facsimilé du bulletin des soies et des soieries
Facsimilé de la table analytique des matières
Facsimilé de la table analytique des matières
La transmission d’une « marque » donc d’une réputation : l’exemple de Marius Giraud (1893)
La transmission d’une « marque » donc d’une réputation : l’exemple de Marius Giraud (1893)

(source : MAE Nantes ; Shangai, série rose, carton n°22)

Introduction de la « toquade » (pousse-pousse) « par un Français arrivé de Tokyo, M. Ménard » ; l’Echo de Chine, 21 mars 1905
Introduction de la « toquade » (pousse-pousse) « par un Français arrivé de Tokyo, M. Ménard » ; l’Echo de Chine, 21 mars 1905

Crédit photo : Lynn Pan ; expo musée de Valréas)

Notes
683.

De 12.000 km à 7.000 km.

684.

De Pékin à Shanghai, 1871, 335 p, p.24.

685.

Il s'agissait en fait d'accorder une protection diplomatique à ceux qui ne pouvait en disposer, faute de représentation consulaire propre. C'est ainsi qu'en 1877, lorsque Louvier quitte Shanghai, il est remplacé au sein du Conseil municipal par M. Bluntsièclehli, un suisse "protégé français"; MAE Paris; NS 261; p.253.

686.

Pour les chiffres utilisés dans cette partie: pour 1855, MAE Paris, pour 1864 et 1875, Chong Su See, the foreign trade of China, N.Y, 1919, 451 p, p.299. Pour 1874, chiffres de P. Cayez (thèse, p.570) et J. Bouvier (Crédit Lyonnais, p.120); pour 1876, chiffres de P. Cayez.

687.

En 1874, dans la concession française de Shanghai, il y avait 96 laïcs contre 134 religieux. Ces derniers constituaient à ce moment 58% de la population française totale. Trois ans plus tard, le nombre des laïcs est passé à 88 et celui des missionnaires à 145, soit 62% de la population française de la concession. Ils semble que ceux-ci se consacrent alors de plus en plus à l'enseignement et aux études scientifiques. En 1871, 1873 et 1874, le père Colombel fonde son observatoire à Zi Ka Wei et deux écoles, respectivement St Joseph et St François Xavier, sont créées pour jeunes filles et pour les garçons. Celles-ci recrutent des élèves chinois à partir de 1880 et entre 1874 à 1893, 875 élèves sont diplômés de cette école dont ¼ sont des Anglais ou des Américains. Le 18 octobre 1874, le comte de Marescalchi fait une communication à la CCIL dans laquelle il rapporte les propos du missionnaire de Mandalay avec lequel il est resté en correspondance depuis son retour en Europe: "(ces jeunes gens) plusieurs sont déjà employés dans des maisons anglaises. Il y en a (…) qui sont capables de tenir un magasin et dont la prudence est connue et la probité à toute épreuve (…). Un agent d'une maison française recommandable trouverait auprès des missionnaires un appui pour être introduit au palais". CRT 1874, p.42.

688.

MAE Paris, NS 261.

689.

Huang Ping, La concession française de Shanghai, 1995.

690.

L'arsenal est une réussite mais c'est un échec commercial complet; Christine Dubois, Maîtrise, L'arsenal maritime de Fuzhou et la présence française au Fujian, 1865-1911, pp.42-43.

691.

MAE Paris, CCC Shanghai, tome 10, 1873-75.

692.

Klein, Maîtrise p.14.

693.

p.148

694.

La-dite circulaire n’est malheureusement pas dans le dossier; MAE Paris, CCC Shanghai, tome 9, p.297.

695.

Suisse ?

696.

MAE Paris, CCC Shanghai, tome 10, p.308.

697.

MAE Nantes, Shanghai, cartons roses, n°21.

698.

p.569 de sa thèse.

699.

MAE Paris NS 260; p.190.

700.

CCIL CRT 1874; p.109.

701.

Il est vrai que l'on peut se poser des questions sur la compétence de certains consuls. Dans une lettre du consul français à Shanghai de novembre 1876, celui-ci doute que la France puisse vendre ses cotonnades en Chine, "surtout que l’Alsace-Lorraine est séparée de la France"; p.128 de MAE Paris, CCC Shanghai vol.11.

702.

A cette occasion l’auteur se plaît à rappeler le rôle de Montigny qui, en 1849, l’avait mis en contact avec les maisons anglaises de Shanghai, M. Rémi et Dent Béal & Cie.

703.

Respectivement MAE Paris (CCC Shanghai tome 11; pp.239-241) et MAE Nantes, Shanghai, cartons roses n°6; 1875-1894. Le discours du négociant mentionné par le consul dans sa réponse qui devait pourtant être annexé n'a pas été retrouvé, pas plus que la lettre de la maison Desgrand qui elle aussi devait pourtant être jointe au dossier. Pour sa part, Huang Ping dans son DEA parle de la "dictature du consul", que celui-ci était bien "le chef tout puissant de la concession française et le Conseil municipal [n’était] qu’un organe de consultation et d’application"; Huang Ping; p.12.

704.

Grâce à eux en effet, les fabricants ont la possibilité de stocker et de faire des avances, ils ont plus de liberté par rapport aux marchands, cela favorise l'évolution de la Fabrique vers un système industriel. P. Cayez, thèse.