Si Lamb et Jouve, parlaient en leur temps respectivement de "placer" et de "mine inépuisable" à propos de la soie en Chine, au début des années 1880, personne encore ne connaît vraiment le potentiel de ce pays et surtout, alors que la demande ne cesse de s’accroître, personne ne saurait dire si celui-ci saurait longtemps y répondre. Suite à l’Exposition universelle de Vienne de 1878, N. Rondot est le premier à mener une enquête digne de ce nom avec catalogue de spécimens de soie et articles de Shanghai. Pour cela, il n'hésite pas à s'adresser à Arnhold Karberg & Cie en ce qui concerne Canton, et à l’inspecteur général des douanes, Sir Robert Hart: "J’ai essayé de tracer une statistique de la production de soie en Chine. Cet essai est, je le sais, inexact en plus d’un point mais dans des études de ce genre, l’exactitude absolue est toujours impossible à obtenir. L’essentiel est de donner une idée suffisamment nette de l’état des choses" 705 . Quelle est la production totale ? Combien y a-t-il de métiers ? Quelle est la part partant à l'exportation ? N. Rondot estime la production totale chinoise de soie, toutes espèces confondues, à 10.560.000 kilo, Permezel pour sa part 706 , pense qu'il y aurait en Chine 350.000 métiers pour une production totale de 300 M FF dont 25 millions partant à l’exportation. Mais comment en être sûr ? Au début des années 1880, ces questions sont primordiales et Lyon prend conscience qu'il lui faut renforcer ses relations avec la Chine mais de quelle façon et le contexte s'y prête-t-il ?
MAE Nantes, PER 459, reproduction d’une lettre de N. Rondot, Grand Hôtel du Louvre, Paris, 20 juin 1878 puis 9 février 1879, château de Chamblon près d’Yverdon en Suisse. Selon L.M Li, p.97, en fait, ce sont les douanes maritimes elles-mêmes qui ont réalisé cette première enquête systématique pour étudier la production de soie en Chine pour répondre à la demande de Natalis Rondot. Cela semble plus juste en effet puisqu'on peut lire les résultats de cette enquête dans les comptes-rendus annuels anglais des douanes maritimes chinoises.
Qui, de toutes façons, reprend les travaux de Rondot. p.35