5.2. LA FILIERE D'EXPORTATION

Le problème majeur des soies chinoises destinées à l'exportation, c'est leur qualité irrégulière. Celui-ci est signalé dès le milieu du siècle puisque dans une lettre du consul, on lit: "chacune des balles renferme des éléments bien divers sous le rapport de la qualité, du titre, de la couleur et des parties gommeuses ou défectueuses qu’on y rencontre; il serait difficile qu’il en fût autrement puisque chacune se compose de la récolte annuelle d’un grand nombre de cultivateurs; dans chaque village un ou deux petits marchands achètent en détail ces récoltes qu’ils vendent ensuite à des marchands en gros, lesquels trient les qualités des différentes soies et les mettent en balles avec une telle adresse pour y glisser quelques parties de plus basses qualités qu’il faut beaucoup d’expérience pour les discerner" 768 . Les conditions de transport du XIX° siècle ne facilitent pas le travail et en 1865-1868, constatant la permanence d’un déchet de 4 à 5% "après le passage sous les Tropiques", la CCIL demande l’établissement d’une Condition à Shanghai 769 . Mais le problème a du mal à se résoudre car "un contrôle rigoureux sur l’état hygrométrique de la soie est impossible dans certaines régions, faute d’installations spéciales et le recours au conditionnement ne fait pas partie des mœurs des extrêmes-orientaux" 770 . En 1871, la CCIL souligne donc à nouveau la détérioration des soies de Chine 771 . En 1871-1872 les représentants de la CCIL protestent encore pour le même motif et avertissent les marchands chinois que la perte de confiance dans les chops que celles-ci entraînent représente un réel danger pour eux. Dans un rapport de la Chambre de Commerce de Shanghai du 8 novembre 1873 pour l’année 1872-73, on lit: "à la suite d’une seconde communication de l’Association des Marchand de soie de Lyon concernant la mauvaise préparation des soies de Chine, la chambre a renouvelé ses recommandations aux producteurs mais sans succès. Les soies de la dernière récolte présentent les mêmes défauts que celles des années précédentes et il n’est pas probable qu’on obtienne de meilleurs produits tant que les étrangers se montreront disposés à acheter ceux qui leur sont offerts" 772 . Ce n'est qu'en 1880 que, suite à une demande de la CCIL auprès de la Chambre de Commerce de Hong-Kong, "les maisons d’importation de Canton ont fondé entre elles une Société pour la création d’une Condition des soies qui a été placée sous la direction d’un employé de la Condition des Soies de Lyon". Pour ajouter à la difficulté, les marchands chinois mélangent dans les balles elles-mêmes les différentes qualités sans aucun souci d’homogénéité, ce qui fait dire à L. Gueneau en 1923 773 : "Les inspecteurs ont souvent fort à faire en Chine car beaucoup de soies arrivent par jonques, en tas ou mêlées à d'autres objets". Les "silk inspectors" des grandes maisons de commerce étrangères prennent donc un luxe de précautions en insistant principalement sur l’étiquetage des balles 774 . Chacune des balles devant être rapidement identifiable, on a recours à l'usage de marques distinctives connues de tous, le "chop", elle-même accompagnée du nom du filateur, de la province d’origine et de la qualification particulière de la soie: 1er ordre, 2em ordre, etc... Même la façon de corder les balles constitue une indication de provenance. Ainsi, par exemple, les "grappes" du Japon sont-elles reconnaissables par leur mode de pliage. En 1875 un projet de classification des chops des grèges de Chine et marques françaises comme "L’Eléphant bleu" est abandonné par la CCIL, bien qu’une telle classification existe déjà à Londres et Shanghai. Les soyeux avancent en effet que les appréciations sur l’ordre de mérite d’une soie sont très variables suivant les acheteurs et que la qualité d’un même chop est soumise à de très grandes variations liées aux nombre des petits filateurs dont la production est assortie par le marchand chinois 775 . La même année, à Lyon, il est envisagé une défalcation d’office par la Condition du poids des liens, coiffes et chops de toutes les soies de Chine et du Japon soumises au conditionnement. Ce projet reçoit l’approbation de la Chambre syndicale des soieries mais la CCIL s’y oppose prétextant que les importateurs paient ces chops, coiffes et liens au prix de la soie sur les lieux de production, qu’une fois les coiffes ôtées la soie serait abîmée sur le trajet entre Lyon et les lieux de moulinage, que l’évaluation des coiffes et liens compliquerait encore plus les transactions et qu’enfin si Londres ne fait pas de même cette mesure ne fera que désavantager Lyon.

Pour résoudre cet épineux problème, les négociants ne vont voir de cesse de tenter d'intervenir le plus loin possible en amont. Malheureusement, "l’affaire Rodocanachi-Meynard" de 1865 ou celle de l’employé de la maison Russell nous en donnent de bons exemples, il est impossible, du moins très difficile, pour des étrangers de vouloir s’établir seuls, c’est-à-dire sans associés chinois, à l’intérieur du territoire. En 1877, Desgrand qui se vante pourtant d’avoir joué un rôle majeur dans le développement du commerce sino-lyonnais de la soie, n’a pas encore établi de relations directes avec les commerçants chinois. Cette limite à la liberté de déplacement est extrêmement contraignante car en bridant celle-ci et en rendant obligatoire le recours aux autorités locales et consulaires pour obtenir les fameux "transit-pass", c’est la fluidité nécessaire au bon fonctionnement du commerce qui est remise en cause. C’est clairement ce que proclame la CCIL lors des pourparlers pour la signature du traité de Tianjin: "il faut pouvoir circuler librement en Chine et sans tracas" et qui sera constamment rappelé jusqu’en 1921: "les achats de soie doivent se faire sans problème et le plus rapidement possible pour que les négociants étrangers puissent honorer leurs contrats dans leurs pays respectifs" 776 . En Chine, les négociants ne peuvent donc se passer d'intermédiaires. Les marchands chinois sont alors regroupés en guildes, les hongs, dont les plus importantes sont celles opérant à l'échelle régionale ("ssu-hang") parce qu'alliées des autorités et souvent chargées de la perception des likins et autres droits 777 . Elles constituent le maillon essentiel entre les marchés locaux de l’intérieur et ceux d’exportation localisés dans les grands ports. Touchant une commission de 2,5 taels par balle, celles de l’intérieur opèrent souvent sur ordre des courtiers de Shanghai et certaines sont mêmes associées avec des entrepôts de cette même ville auxquels elles vendent directement leurs soies. Certaines ne font que du commerce de trames (les "warp hong") ou, à partir de la fin du XIX°sc, de soie re-dévidée ("ching-ssu hong"). Les marchands de Tsatlee sont organisés dans la "Shanghai Silk Merchants Guild" 778 . Incontournables, elles constituent, en tant que lobby financièrement puissant et très influent, notamment auprès des mandarins, une entrave sérieuse au libre commerce de la soie tant voulu par les lyonnais. De plus, les marchands chinois doivent aux missionnaires et à la rumeur populaire une certaine mauvaise réputation. Par exemple, Tsing Tung Chun, précise encore en 1928 que "dans la société ancienne chinoise il y avait quatre grandes classes qui étaient, en descendant l'échelle sociale, les lettrés, les laboureurs, les artisans et les marchands. Ces derniers ne jouissaient pas de la confiance générale et étaient plutôt méprisés" 779 . En réalité, ceci est totalement faux, de nombreux témoignages plaident au contraire en leur faveur. Les auteurs du rapport de la Mission témoignent: "Les affaires sont facilitées par le caractère de bonne foi et de loyauté que revêtent en général les transactions à Shanghai. Il y a peu, on pourrait dire pas de faillites autres que celles causées par le jeu" 780 . A propos des contrats d’importation passés par les Chinois 781 : "De pareils contrats ne seraient pas sans danger ou tout au moins sans amener de nombreux procès en Europe. Avec les habitudes du commerce en Chine, il est très rare d’avoir des difficultés. Le Chinois est très respectueux du contrat commercial, même verbal, et est ordinairement assez coulant pour de petites différences de livraison, surtout lorsqu’il connaît la maison à laquelle il s’adresse. D’autre part, le commissionnaire ne doit pas chercher à le tromper; sa finesse tournerait contre lui et il ne tarderait pas à être mis à l’index par toute la clientèle chinoise unie par une grande solidarité. Cette probité n’est pas une affaire de race ou de tempérament; des eux côtés elle est basée sur l’intérêt bien compris: elle rend les affaires dans le Nord de la Chine relativement faciles et explique le taux minime des commissions perçues". Et la Mission de donner un exemple de probité commerciale chinoise 782 : "Voici (...) la notice qui accompagne les produits du marchand de soieries Lo, à Tsen-i fou (La raison sociale est: Ouan-Chouen-Lo-ki). Ma maison est établie depuis longtemps dans la province du Guizhou, à Tsen-i fou; elle est située au Nord, en face du midi. Je tiens ma boutique depuis de nombreuses années. Je n’épargne ni l’argent, ni mon travail. J’ai choisi la soie la plus fine, la plus blanche, tissée plus longue qu’autrefois et en toutes couleurs, selon la mode de Péking (...). Dans toute la province, tout le monde connaît cette étoffe, et je vends aux marchands sans mentir. Les marchands qui veulent acheter chez moi doivent constater, au préalable, les marques et cachets de ma maison comme témoignage". Meuleau, pour sa part, remarque 783 la solidarité des marchands chinois lorsque ceux-ci sont touchés par les faillites, comme par exemple lors de la crise de 1885-1897, ce qui permet à la banque de l'Indochine de limiter ses pertes.

Parallèle au circuit intérieur et malgré les tracas administratifs ainsi que la mobilité réduite accordée aux étrangers en Chine, les négociants parviennent tout de même à établir une filière d'exportation. Les problèmes de gestion physique et financière de la soie composent alors leur quotidien. Par exemple, comme le rapporte la Mission de 1895, il faut savoir composer avec les différentes monnaies et poids et mesures: "Non seulement, comme nous l’avons déjà dit, le poids du tael varie de ville en ville, mais encore il existe plusieurs balances dans une même place; la balance employée est donc toujours soigneusement indiquée dans les contrats" 784 . Lors de la rédaction de ces derniers, l'écriture constitue un véritable casse-tête et les fausses interprétations sont nombreuses 785 . Le type d’écriture le plus utilisé, le style cursif ("tsao"), semble poser beaucoup de problèmes. En 1875 enfin, les "Orientalistes" préconisent un type plus régulier ("kiai chou"), les consuls conseillant quant à eux de joindre à tout contrat en chinois une traduction anglaise ou française 786 . Bien que les fleuves soient des voies de communication privilégiées, la question du transport constitue cependant une autre source de préoccupation. Les embarcations sont armées par des particuliers ou des maisons de commerce et dès 1858 on autorise que le pavillon français soit placé sur des jonques chinoises afin que les balles de soie dont celles-ci sont chargées évitent de payer les lijins mais un trop grand nombre d'abus entraîne la suppression de cette concession en 1885 787 . Les lijins sont-ils vraiment trop élevés pour que l'on cherche à s'y soustraire ? Il n'est pas aisé de répondre à une telle question. Une lettre du consul de France d’octobre 1877 au Ministre de France à Pékin sur les droits intérieurs chinois sur les soies du Chekiang et Kiangsou, des lieux de production à Shanghai, mesurés en Haikwan-taels, nous apprend qu'à cette date, le total des taxes atteint 21,08 HWT se répartissant comme suit 788 : sur le lieu de production, 16 HWT de droit de lijin proprement dit, 4 de droit de la province du Kiangsou, 2,4 de droit de digues, 2 de droit pour réparer les dégâts de la guerre et un droit des enfants abandonnés dont le montant n'est pas précisé, auxquels il faut ajouter à Shanghai même: un droit d'octroi de 4 HWT, un droit des pauvres de 0,54 HWT et enfin un droit d’enregistrement et de timbre de 0,12 HWT, soit un total de…29,06 HWT ou encore une différence de 7,98 HWT par rapport au total annoncé, ce qui est tout à fait étrange. Cela correspondrait-il au droit des enfants abandonnés ? On a du mal à le croire. Une autre lettre, de 1881 cette fois-ci, témoigne 789 : "en 1881, j'étais le seul acheteur de cocons. J'ai acheté cette année-là pour le compte de la maison Russell & Cie dans le Kiangtzu environ 1.000 piculs de cocons secs (...)", l'auteur précise que pour cela il a versé environ 5.000 taels et qu'il a versé "au likin" une somme identique pour une même quantité dans le Chekiang.

Il semble que le commerce d'exportation de soieries ou de soie n'ait pas fait l'objet d'une réglementation particulière avant 1842. A cette date, le commerce de la soie fut divisé en quatre secteurs géographiques: Asie centrale et Russie d'abord, Asie du Sud-Est avec Macao ensuite, en direction du Japon troisièmement et enfin dans le cadre d'échanges triangulaires Chine-Philippines-Amérique latine 790 . Au début du XIX° siècle, les acheteurs paient par terme et si un vendeur ne connaît pas son acheteur, il faut trouver une connaissance commune qui serve de caution. Un médiateur est toujours nécessaire lors de l'accord. Les filateurs envoient des consignations contre lesquelles les marchands de soie font des avances d’argent 791 tandis que les banques acceptent les reçus gagés sur les cocons qui sont stockés dans des magasins pouvant contenir, dans le cas de Shanghai, de 50 à 60% des besoins des filatures. Une lettre de la société Riousset de Pierrelatte à la CCIL et une autre de l’Union des Marchands de Soie de Lyon au président de la CCIL 792 nous apprennent qu’une tolérance de 22% est admise "par l’usage" pour les soies ouvrées de Chine 793 et qu’il n’y a pas sur la place de Lyon de garanties de décreusage sauf pour les redévidées de Chine à cause des manipulations subies sur place pouvant entraîner un accès de grès anormal, en fait, c’est à M. Riousset de convenir d’un arrangement avec son "donneur d’ouvraisons". En ce qui concerne les communications, tout en reconnaissant qu’il leur faut passer par les voies postales de l’Angleterre ou des Etats-Unis via San Francisco pour l’Extrême-Orient, les membres de la CCIL soulignent que "l’achèvement du réseau télégraphique (...) a créé entre les marchés d’Extrême-Orient et le nôtre une intimité de vie commerciale vraiment merveilleuse" 794 . Dans les années 1870 en effet est créée l’Union postale universelle de Berne 795 et une convention internationale est établie pour l’établissement et l’entretien des lignes télégraphiques internationales. En 1876, date d’une autre invention promise à un très bel avenir, le téléphone, il en coûte 200 francs pour faire parvenir 20 mots à Shanghai via la voie sous-marine de Malte ou bien 222 pour toujours 20 mots mais à destination du Japon cette fois-ci et via la voie terrestre russe 796 . Des tensions apparaissent parfois. En 1873 par exemple, suite à la décision de deux banques, qui ne sont pas nommées, de retenir dans leurs caisses des fonds déposés par les négociants après l'annonce par le télégraphe de faillites en Europe, la corporation des marchands de thé et de soie de Shanghai décide de n’accepter de vendre aux étrangers qu’au comptant. La Chambre de Commerce de Shanghai rappelle l’article 14 du traité de Tientsin qui défend toute coalition organisée dans le but d’empêcher la libre concurrence, et menace de punir par une amende "toute inobservation de cette règle". Deux ans plus tard, suite au refus de la maison anglaise Adamson Bell de prendre livraison, sans même vérifier la marchandise, de 200 balles qu’elle avait oralement commandées, les marchands chinois font circuler une pétition et se rallient au principe du contrat écrit 797 . Encore une fois le long de la filière de la soie, une plus grande souplesse l'emporte peu à peu. Dès 1867, la Chambre Internationale de Commerce veut s’entendre avec les négociants chinois à propos de l’emploi des compradores 798 et en 1897, la Mission lyonnaise témoigne :"Le marchand de Tchoung-king a toujours à Shanghai un agent chargé de ses achats; il s’appelle en chinois "tchouang ké" ("l’homme qui charge"). Cet agent n’emporte généralement pas d’argent avec lui quand il va prendre possession de son poste vers le mois de septembre ou octobre. C’est un associé qui remonte à Tchoung-king avant les hautes eaux (fin juin) et redescend quand le fleuve est libre".

En réalité, le rôle des guildes chinoises commence à diminuer après la révolte des Taipings. L’ouverture des ports, la baisse de la consommation locale au profit des cotonnades et la demande occidentale stimulent la sériciculture. Du coup, les relations se font de plus en plus directement entre l’intérieur et la côte et les hongs perdent petit à petit leur raison d’être. Hiérarchie des marchés locaux et routes commerciales sont bouleversées. Avec le développement des filatures à l’européenne et l’organisation de plus en plus poussée et rationnelle du commerce d’exportation à partir de Shanghai, nombre de hongs se spécialisent mais les intérêts entre les différents groupes sont de plus en plus divergents. Divisées, elles sont vouées à disparaître. Traditionnellement, plus de cent à Chan-tsing par exemple, il en reste moins de dix à la fin du XIX°sc. et dans la région de Ch’ang-hsing, seuls 20 à 30% des soies sont désormais vendues localement. Dès les années 1860, les hongs s’effacent devant les compradores 799 . A Shanghai par exemple, la communauté des négociants chinois est dominée par deux d’entre eux, Yu Xiaqing et Zhu Baossan. C’est un milieu fragile mais dynamique car il participe aux entreprises d’Etat et investit dans l’industrie 800 . "Le rôle du compradore est assez complexe et difficile à définir; son importance varie suivant le genre d’affaires et même suivant les maisons. Dans tel cas, c’est un véritable négociant; dans tel autre il est à peine courtier. (...) Son rôle fondamental, c’est d’être caissier (...) il est souvent chargé de la garde des magasins et de la maison (...) responsable du personnel employé (...). C’est lui qui les engage ou les présente pour l’engagement et les garantit, il en est de même parfois pour la domesticité. Le compradore se tient au courant des affaires qui peuvent intéresser la maison: on s’adresse à lui pour tout renseignement, toute recherche. Il connaît tout le monde, a des aboutissements partout" 801 . Très rapidement, celui-ci occupe une place prépondérante dans le circuit, faisant parfois office de véritable négociant à lui tout seul. C’est à la fois le caissier 802 , le garde des magasins et le responsable du personnel, employés ou domestiques, de la maison de soie européenne pour laquelle il travaille. "Le compradore se tient au courant des affaires qui peuvent intéresser la maison: on s’adresse à lui pour tout renseignement, toute recherche. Il connaît tout le monde, a des aboutissants partout". Vivant des commissions qu’il touche, il est constamment à la recherche de vendeurs et de contrats. Il est responsable de tout: des paiements, des délais, des problèmes. Le négociant qui l’emploie reçoit une garantie de la part de "notables commerçants chinois" qui se portent garants de son savoir-faire et son honnêteté. Très proche des courtiers chinois, il peut travailler pour son propre compte dès lors qu’une affaire est refusée par la maison pour laquelle il travaille. De par leurs relations et leur expérience il est logique que les compradores interviennent de plus en plus dans l’économie chinoise. Comme la mission lyonnaise de 1895 le rapporte: "Quelques-uns sont des grands seigneurs ayant des capitaux dans différentes affaires: celui de la Hong-Kong & Shanghai Bank, à Tianjin, est directeur du chemin de fer. Ils aident au développement de l’industrie (...)". Au milieu de la nuée d’intermédiaires, d’entremetteurs et d’agents de toutes sortes opérant au sein du circuit du commerce de la soie, le compradore devient la référence indispensable notamment lors de la signature des contrats.

Notes
768.

MAE Paris CCC Shanghai vol 3, 1856-1860, p.106.

769.

Le problème n'est pas propre à la Chine puisqu'en en 1890, la CCIL pose une réclamation par voie diplomatique à propos de soies artées (c'est-à-dire piquées par les insectes) en provenance du Japon. CCIL / CRT, p.70.

770.

L. Gueneau, 1923, p.172.

771.

CCIL / CRT 1871, p.19.

772.

MAE Nantes, Shanghai, cartons roses, n°5.

773.

p.172.

774.

Cette charge réclame de solides connaissances techniques concernant les soies, ce qui explique que bien souvent elle soit confiée à un Lyonnais.

775.

CCIL / CRT 1875, p.65.

776.

CCIL / CRT 1865-68 et MAE Nantes; Shanghai cartons roses n°47, lettre de la Chambre de Commerce Française de Chine du 21 mai 1921.

777.

Lilian M. Li, p.129.

778.

qui devient en 1924 la "Kiangsu & Chekiang Silk & Ruled Silk Merchants Association". L.M Li, p.159.

779.

Tsing Tung Chun, De la production et du commerce de la soie en Chine, Paris 1928, 228 p, p.18.

780.

Rapport de la Mission, p.425.

781.

p.424

782.

p.338

783.

p.162

784.

Mission 1895, p.419.

785.

MAE Nantes, lettre du 22.01.1875, Shanghai, cartons roses, n°6.

786.

MAE Paris, CCC Shanghai, tome 10, p.291.

787.

CCIL / CRT 1885; p.171.

788.

MAE Paris, CCC Shanghai, tome 11, p.244.

789.

MAE Nantes, Shanghai n°24 "affaires diverses, 1898-1900", annexe.

790.

L.M Li, p.63.

791.

Tcheng Tse-sio, p.97.

792.

décembre 1901 CCIL, fonds" Condition des soies, usages commerciaux, 1839-1937".

793.

Tsatlées, Woozie, Kahings.

794.

CCIL / CRT 1873; p.10.

795.

Cette Union est fondée en 1874. A la conférence de Berne deux ans plus tard, les Indes britanniques et les colonies françaises y sont admises mais pas les bureaux français de Shanghai et Yokohama; CCIL / CRT 1876; p.37.

796.

CCIL / CRT 1876; p.39.

797.

Le juge anglais estime que désormais les contrats devaient être rédigés, ce qui n’était jamais fait auparavant, le but de ces contrats est de limiter la spéculation à la hausse des marchands chinois car, sans contrat, ils pourraient refuser de livrer la marchandise en période de hausse. MAE Nantes, Shanghai, cartons roses, n°21

798.

MAE Nantes, Shanghai, cartons roses, n°21, 31 mai 1867. Après réunion, les négociants chinois élaborent un règlement en quatre articles. Dans l'article 2, on lit: "la confiance et la bonne foi sont la base du commerce indigène et étranger, le cœur des hommes est actuellement moins bon qu’autrefois". Dans les articles 2 et 3, les auteurs se soucient du paiement à la livraison et de la vérification de la marchandise. Enfin l'article 4 insiste sur le respect des dates de paiement.

799.

Lilian M .Li, p.71.

800.

Nora Wang, p.73.

801.

Mission lyonnaise, p.425.

802.

rôle le plus important dans un commerce où les avances d’argent lors des commandes atteignent 90% et s’opèrent des mois à l’avance.