Cette crise survient au pire moment pour la Fabrique, c'est-à-dire au moment où celle-ci doit justement faire face à une concurrence dont apparemment elle ne soupçonnait pas la puissance puisque dans le Courrier de Lyon du 2 août 1884, à propos des industries de la soie austro-hongroises et russes, on lit: "nul ne se doutait de leur importance". Les fabriques allemande et suisse se rappellent au bon souvenir de Lyon, notamment dans les qualités légères, tandis que des "productions exotiques" s'affirment. L'Inde exporte désormais vers l'Angleterre et en 1882, la Chine expédie déjà pour 22 millions de France de soieries aux Etats-Unis. Si en 1885, la France vend encore pour 250 M FF de soieries, respectivement 180 pour l'Europe et 60 pour l'Amérique 877 , quatre ans plus tard, l'Allemagne fabrique pour 240 millions de francs soieries teintes en pièce, la Suisse 125, l'Autriche, 60, l'Italie, 40, la Russie, 70, l'Espagne, 30, l'Angleterre, 65, les Etats-Unis, 248, divers autres pays, 25, soit un total de 903 M FF, auxquels il faut ajouter la production chinoise estimée à 250 M FF ainsi que les productions du Bengale, des Indes anglaises et du Japon pour un total estimé à 145 M FF. Privée de tout soutien monarchique et confrontée au lent, mais net, recul des commandes prestigieuses de l'Eglise et des Cours européennes, Lyon doit désormais affronter seule les dures réalités de l'univers d'une concurrence ancienne que son amour-propre et son assurance lui avait toujours fait négliger. Entre 1815 et 1835, par exemple, à Zurich, la principale ville soyeuse helvétique, le nombre de métiers était tout de même passé de 4.000 à 11.000, tandis que pour l'ensemble du pays, leur nombre avait régulièrement augmenté, passant de 25.290 en 1855 à 27.000 en 1872 puis 35.000 en 1881, date à laquelle la production avait atteint 80 M FF. Dans son rapport du 4 février 1887 878 , en soulignant le fait que les firmes helvétiques comme Stapfer, Bodmer et Scharwenbach installent des usines sur le sol américain, E. Morel met clairement en évidence les faiblesses commerciales lyonnaises et françaises aux Etats-Unis 879 . A la fin du siècle, le résultat est impressionnant. De 29.700 métiers à bras et 4.000 mécaniques en 1883, le nombre de métiers zurichois est passé en 1898 à respectivement 23.200 et 11.800 "dont 2.500 sont disposés pour les tissus façonnés" 880 . A la fin du siècle, les fabricants suisses font travailler 2.600 métiers automatiques en France 881 , 2.200 en Allemagne, 1.000 en Italie et 1.900 aux Etats-Unis.
L'Allemagne quant à elle, est considérée par Lyon comme un "concurrent redoutable". En 1883, Permezel 882 rappelle la progression de l'industrie soyeuse de ce pays qui fait battre 2.316 métiers en 1797, 34.000 en 1850 et 72.000 en 1881. La production totale qui était de 152 M FF en 1873 atteint 202 M FF 883 dix ans plus tard. En 1898, 9.600 métiers à bras et 10.000 métiers mécaniques composent l'armement de la fabrique allemande, "quelques fabricants occupant jusqu'à 3.000 métiers" 884 . On y trouve peu de maisons de commission, les fabricants exportent directement vers l'Angleterre et les Etats-Unis grâce à leurs propres agents. Tout en insistant sur le fait que les Allemands ont les mêmes frais de création que Lyon car ils ne copient plus, Permezel constate 885 la perfection du tissage allemand 886 et les prix bas par rapport à Lyon: "Il y a là une organisation plus économique que la nôtre, dont nous regrettons de n'avoir pu pénétrer le secret" (…) "l'organisation de l'industrie des soieries allemande est différente de celle française, les soies sont vendues à neuf mois de crédit à l'expiration desquels le vendeur fournit à deux mois une traite en couverture". Il note qu'à la différence de son homologue français, le commerce allemand est ponctuel. Selon Pariset 887 , en 1882, il y a 70.000 métiers à bras répartis entre Crefeld et Elberfeld, soit 32.000 à Crefeld et 38.000 à Elberfeld pour une production de 200 M FF. A elle seule, en 1883, la ville de Crefeld, où se trouve une école de tissage, concentre 140 fabricants ainsi que 37.000 métiers à bras et 1.467 automatiques pour une production de 93 M FF 888 . Cette industrie repose sur la production de soieries mélangées à du coton et assure un CA de 80,4 M FF en 1874-77 contre 102,9 en 1881-83. A cette dernière date, sur 1.660.000 kilo de matière première employée, 940.000 sont des fils de coton, soit 56,6%. Chez les autres concurrents, les situations sont contrastées. L'industrie de la soie anglaise par exemple connaît un déclin complet tandis que celle de pays neufs, comme la Russie ou l'Italie, est en pleine expansion. En Angleterre, le nombre des métiers passe de 110.000 en 1855 à 150.000 en 1860 puis 65.000 en 1872. La production qui était de 300 M FF en 1860, n'est plus que de 100 à 120 M FF en 1881 889 . Selon Gueneau 890 , dans le quartier soyeux de Londres, à Spitalfields, on compte au milieu du XIX° siècle jusqu'à 50.000 tisseurs et 130.000 en 1861 mais le traité de 1860 en a réduit le nombre à 30.000en 1907. A l'inverse, l'industrie de la soie russe ne cesse de progresser. Sa production qui était de 10 M FF en 1824, est de 16 millions en 1831, 30 en 1852, 55 à 60 en 1872, de 70 enfin en 1881. C'est d'ailleurs dans ce pays que la plus grande usine de soieries au monde est fondée en 1875 par un fabricant et dirigeant d'usines-pensionnats 891 de Novalaise, Claude Giraud. Avec 150 Dauphinois, il construit en effet un établissement de 12 ha sur les bords de la Moscova, avec 5.000 employés dont un dortoir comprenant 1.250 lits 892 . En Autriche, entre 1872 et 1881, le nombre des métiers passe de 6.500 dont 200 mécaniques à 15.000 métiers dont 2.000 mécaniques. La production qui atteignait 35 M FF, est de 55 à 60 M FF. Comme l'Allemagne, c'est un pays fermé aux produits français, les taxes à l'importation y étant de 10 à 30%. L'Italie connaît une progression similaire. De 14.000 métiers pour une production de 35 à 40 M FF en 1872, son industrie soyeuse passe à 30.000 métiers dont 5.500 mécaniques en 1881 pour 40 à 45 M FF de production. Les autres centres de production sont subsidiaires. En Syrie et Asie Mineure par exemple, on compte 12.000 métiers pour une production de 15 à 18 M FF. En Inde, Permezel estime le nombre de métiers à 2.500 pour une production de 2,5 à 3 M FF surtout dans la vallée de Bénarès. Quant à l'Espagne, elle ne rassemble que 8 à 10.000 métiers pour une production approximativement de 25 à 30 M FF.
En réalité, le danger pour la Fabrique lyonnaise vient moins des anciens concurrents que des nouveaux, en l'occurrence les Etats-Unis et le Japon. Le développement du secteur de la soie dans ces deux pays n'est pourtant pas un fait nouveau mais il semblerait que les Lyonnais l'aient toujours négligé. En ce qui concerne le premier d'entre eux, par exemple, au début du XIX° siècle, c'est une crise liée à ce secteur qui éveille leur attention et la maison Cheney Brothers existe depuis 1836 893 . Déjà en 1860, la production de l'industrie soyeuse américaine atteint 6,6 M$ et l'instauration de primes par l'Etat du Connecticut dès 1874 permet la formation d'une corporation de 32 négociants 894 . Entre 1880 et 1883, la production américaine passe de 80 à 105 millions de francs. Dans les années 1880, l'attention des Lyonnais se tourne alors de nouveau vers ce pays. Tout d'abord, les CRT de 1884 rapportent que des droits d'importation ont été imposés sur la viande salée américaine, ce qui provoque une demande de représailles de la part du Congrès 895 . Deux ans plus tard, les tensions sont encore montées d'un cran et les menaces se font plus précises: "Les procédés arbitraires dont la douane américaine usait pour les expertises de soieries ont soulevé parmi nos fabricants de soieries un tel tollé de protestations que la Chambre syndicale de la Fabrique lyonnaise s'était demandé s'il ne serait pas possible au gouvernement français d'engager des négociations avec le gouvernement américain en vue de mettre un terme à des vexations devenus intolérables" 896 . En 1890, dans une lettre de la Chambre au Ministère du Commerce, on lit: "c'est comme de vrais criminels que le bill Mac Kinley traite les importateurs étrangers" 897 . Il faut cependant se garder de prendre ce genre de déclaration au pied de la lettre. Pariset 898 ramène les choses à leur juste proportion en précisant tout d'abord que ces tarifs frappent surtout les fils de bourre de soie, une des matières premières des fabriques de soieries américaines pour fabrication de velours et de peluches "genre allemand", donc la Fabrique lyonnaise n'est pas concernée au premier chef. Rappelant que de toute façon, les effets de ces tarifs ont été anticipés puisque les exportations lyonnaises vers New York sont passées de 985.3431 $ en 1886-87 à 1.0043.767 $ en 1890-9, celui-ci estime enfin que la croissance de la population américaine compense ces mêmes effets. Le fait que "plusieurs fabriques de ces articles899 se soient construites ou sont en train de se construire à Paterson" et que la hausse des droits de douane sur la grège italienne arrivant à Lyon fait que les Etats-Unis s'approvisionnent de plus en plus à Milan l'inquiètent beaucoup plus. Il faut dire qu'en 1881 la production de soieries aux Etats-Unis est de 180 M FF 900 la plus importante maison américaine à cette époque étant toujours Cheney Brothers. Cette industrie qui comptait 31.337 ouvriers en 1880 en fait travailler 50.913 en 1890, soit une progression de + 62,47% 901 . En 1886, elle produit 60 M$ et concentre 50.000 ouvriers en usines. Entre 1880 et 1890, le moulinage est passé de 508.137 à 1.254.798 broches, soit une augmentation de + 146,94 %, les importations de soie grège se sont élevées de 401.335 $ en 1850 à 3.017.958 $ en 1870 et 23.285.099 $ en 1890 902 . La consommation de matière première américaine ne cesse de s'accroître: 0,7 millions de kilo par an en moyenne entre 1875 et 1879 puis 3,6 entre 1894 et 1898 903 , la valeur des importations de déchets de soie aux Etats-Unis double entre 1881 et 1890: 559.914 $ contre 1.010.432 $ 904 . Toutes ces importations se font directement, via San Francisco par la Pacific mail Company 905 . Comme le montre le tableau ci-dessous, tandis que Paterson dans le New Jersey semble être devenue le centre de cette dynamique industrie 906 , autour du commerce de la soie entre la Japon et les Etats-Unis, un véritable flux à travers le Pacifique est né:
En effet, de son côté, le Japon est lui aussi très dynamique. En trois étapes, suppression de la structure féodale 907 , transformation intérieure par les réformes 908 et avènement du Japon comme grande puissance après la guerre contre la Chine en 1895 909 , l'ère Mutsuhito 910 installe ce pays dans le concert des nations industrialisées. Grâce à ses atouts propres 911 , à l'intensification de son potentiel agricole 912 et au recours à la technologie étrangère, les infrastructures et les premières industries sont simultanément créées et modernisées. Des livres sont achetés aux Hollandais de Nagasaki et traduits par un bureau officiel dès 1811. Dès 1867, tandis qu'un impôt sur le revenu est institué, le dernier shogun signe avec un américain pour la construction d'une voie ferrée entre Edo et Yokohama. Le yen est créé en 1871 et le bureau de législation qui établit l'organisation des services publics en 1875 est confié au juriste français Boissonnade 913 . Grâce aux capitaux et au matériel anglais, les lignes de chemin de fer Tokyo-Yokohama, Osaka-Kobé et Osaka-Kyoto sont respectivement achevées en 1872, 1874 et 1877. A cette même date, 66% des dépenses du Ministère de l'Industrie japonais passent en effet dans les payes des ingénieurs et techniciens étrangers qui, entre 1876 et 1896, sont à 45% anglais, 16,5% allemands 914 , 15% américains et 10% français 915 . Respectivement grâce aux capitaux étrangers et grâce aux aides du gouvernement 916 , industrie textile et industrie lourde connaissent un essor certain et si en 1878, le ministre Okoubo assassiné, à cette date le Japon est parvenu au niveau de l'Europe. Depuis 1873, les emprunts publics sont presque annuels et à partir de 1874, La Caisse d'Epargne draine, concentre et investit l'épargne de la population 917 . L'économie s'emballe rapidement. Entre 1876 et 1880, le Japon connaît sa première inflation et de 1875 à 1879, 52.000 faillites sont déclarées 918 . Un rapport (Kogyo Iken) de 1884 sur la situation économique préconise alors de donner la priorité à l'accroissement de la qualité et de la quantité des produits indigènes locaux, ce qui ressemble à de la planification. Les années 1880 sont alors celles du "take-off". Entre 1878 et 1887, le taux annuel d'accroissement est de 8% 919 et le PNB s'accroît de 4,1% par an de 1886 à 1898, la population de 0,9%. En 1885, la Banque du Japon et la société maritime Nippon Yusen Keisha sont fondées tandis que l'Etat privatise les entreprises qu'il avait créé, notamment les filatures de coton et les usines de dévidage de soie de Maebashi et Tomioka 920 . Comme pour l'Europe au XVIII° siècle, le développement japonais s'appuie fortement sur l'agriculture, en l'occurrence sur le secteur de la soie. Dès les années 1860, le gouvernement japonais achète une usine modèle avec métiers Jacquard 921 , envoie des tisserands en France pour apprendre les techniques de tissage et copier les brocarts 922 , des droits spécifiques sur la soie de 3,5 % sont fixés 923 . En 1868, 12.080 piculs de soie grège achetés par les étrangers procurent 6.424.000 yens et l'année suivante Paul Brunat est envoyé au Japon en qualité d'inspecteur des soies pour des maisons étrangères. Début 1871, il retourne en France pour acheter des machines à filer et recruter du personnel. De retour en février 1872, avec deux ingénieurs, trois fileurs et quatre fileuses, tous lyonnais, il monte la filature de Tomioka dans le ken de Gumma 924 . En 1873, celle-ci emploie 402 fileuses japonaises et emporte le 1er prix à l'exposition de Vienne. A cette époque, encouragés par une très forte demande européenne depuis 1865, cinq départements, "ken", assurent une production de 1 million de kilo de cocons, les meilleurs d'entre eux étant réservés à l'exportation. Les profits sont immédiats mais la qualité recule, ce qui motive la création de la filature modèle de Brunat. de plus, en 1875, ce commerce de graines et de cocons cesse puisque les grainages français et italiens sont devenus suffisamment performants 925 . Est-ce cela qui provoque l'arrêt des affaires au Japon suite à "un conflit entre marchands indigènes et maisons européennes" 926 ? En tous cas, la CCIL note la formation à Yokohama d'une corporation désireuse de monopoliser entre ses maisons tout le commerce et soupçonne celle-ci d'avoir l'appui du gouvernement japonais 927 . Jusque 1884, Lyon, qui captait plus de 50% des exportations japonaises de soie, voit les Etats-Unis prendre le relais. En effet, à la demande des américains, les Japonais viennent de mettre au point et commencent à produire un fil de soie dit "zaguri", plus grossier, plus solide mais adapté aux métiers mécaniques…
Cette même année, les CRT, p.171, se bornent à noter que le principal article d'exportation français au Japon, ce sont les lainages. Ce n'est que neuf ans plus tard, à l'occasion d'un rapport de M. Auguste Chabrières sur l'Exposition de Chicago, que les Lyonnais prennent enfin toute la mesure de la puissance japonaise dans le domaine de la soie 928 : "le Japon occupait à Chicago une place si importante et se montrait sous un jour si nouveau qu'il nous a paru mériter une étude spéciale (…) en 1868, une filature à l'européenne dirigée par deux suisses fut ouverte à Owatari, celle de Tomioka devint filature impériale puis la société Ono construisit une usine de 26 bassines. Kawamuro Uso avait une filature de 50 bassines à Tokyo et à partir de 1873, Iwabuchi Hyoyemon possédait un moulinage à Schirakwamachi puis d'autres dans d'autres provinces (…) en 1875, M. Komuchi est envoyé à New York pour étudier avec le consul japonais le moyen de favoriser l'exportation directe des soies du Japon aux Etats-Unis et en 1876 a lieu le premier envoi avec succès, le tout premier, l'année précédente, s'étant soldé par un échec. Cette affaire fut la première traitée entre Japonais et Américains sans aucune entremise étrangère". En décembre 1876, un nouvel envoi de même type est assuré par l'entremise du Bureau Commercial du Ministère de l'Intérieur qui lui-même envoie peu après deux représentants à New York afin de recevoir les consignations des producteurs japonais. Tout ceci explique que les Japonais aient eu une très bonne connaissance du souhait américain, à savoir une soie bon marché et "prête à mettre au métier", et que rapidement, ils se soient mis à re-dévider les soies natives, donnant ainsi naissance aux soies dites "re-reel". Simultanément, ils font des efforts de régularisation du titre des soies et de réduction du guindrage aux dimensions convenant aux Américains 929 et renouvellent une convention spéciale pour les échanges de valeurs entre ces deux pays via les services postaux 930 . Toujours selon Auguste Chabrières, les associations de producteurs, sont très puissantes, à l'image de la Jamo Silk Improving Association et surtout de la Doshin Silk Company Limited. Cette dernière, fondée en 1879 à Yokohama, a des succursales à New York ainsi qu'à Lyon. Lors de l'exposition de Chicago, elle regroupe 109 filateurs japonais en une exposition collective 931 , ce qui représente 47.854 bassines pour une production de 1,516 M kilo de soie par an.
A la fin des années 1880, la Fabrique lyonnaise est incontestablement entrée dans une phase de déclin. Le 11 juillet 1883 par exemple, une réduction de 10% sur les droits d'entrée des soieries aux Etats-Unis provoque une hausse des exportations lyonnaises de 60 à 80 M FF mais en réalité, c'est l'industrie allemande qui en profite le plus. En effet, entre 1883 et 1887, tandis que les exportations lyonnaises de soieries diminuent de 60 à 47 M FF, soit un recul de 21%, celles de la concurrence allemande passent de 29 à 46 M FF, soit une progression de + 58 %. A la veille d'une compétition internationale accrue, la filière lyonnaise a d'ores et déjà perdu d'importantes positions commerciales tandis que son hégémonie sur le marché mondial des soies est de plus en plus remise en question.
(Source : bulletin consulaire français, 1877)
(source :P. Daryl, 1885)
(source : CCIL/CRT)
(source : P. Daryl, 1885, p.240)
(source : Philippe Daryl, Le monde chinois, 1885, p.235)
(source : P. Daryl, 1885, p.229)
(source : Mission lyonnaise, 1897)
(source : Rondot in « Imperial Maritim Customs » (…), 1881)
(sources : L.M Li, L. Pann et Rondot [Imperial Maritim Customs, special series n°3, « Silk », 1880]
(sources : L.M Li, op.cit.p.155 et L. Pann)
(source : MAE Nantes, Shangai, série rose n°22, « Affaires diverses, 1886-1893 »)
(source : K.C Liu, Anglo-aerican steamship rivalry in China, 1862-1874)
(source : BN)
(source : Statistiques de la production de soie en Chine, U. Pila, 1878)
(source : Bulletin commercial d’Extrême-Orient, 1921)
1876 : MAE Paris
(source : MAE Paris et MAE Nantes)
(source : Pariset, 1901, p.365)
(source : CCIL / Relations étrangères, les Français à Shangai, 1855-1942 »)
(source : CCIL /CRT 1891, p.178)
(source : CCIL /CRT 1891, p.186
(source : H. Pommier, la soierie lyonnaise, p.49)
(source : Ministère des Travaux Publics, 1895, pp.496-497)
(source : Ministère des Travaux Publics, 1895)
48 millions pour les seuls Etats-Unis, tandis que celles vers l'Europe se répartissent comme suit: Angleterre 130 M FF, l'Allemagne 20, Belgique 10, Espagne 9 et Suisse 8. Pariset, 1901, p.399 .
"la Fabrique lyonnaise et le débouché des Etats-Unis"; travaux de la SEP, 1887 et CCIL / CRT 1887.
Ce qui fait écrire à Pariset en 1901, p.411 "(...) Et là ne se borne pas l'effort des fabricants suisses: ils ont résolument établi, afin d'éviter les droits d'entrée qui leur ferment certains marchés, des usines dans ces pays étrangers (…)".
Le mécanicien Honegger met au point des machines spécifiques à l'industrie soyeuse; Pariset, p.385.
"Des fabricants suisses ont établi des usines succursales en France, où ils occupent, à la fin du siècle, 2.600 métiers automatiques et 1.300 métiers à bras"; Pariset, p.422.
L. Permezel, L'industrie lyonnaise de la soie, son état actuel, son avenir, Lyon, 1883, 71 p, pp.13 à 37.
auxquels il faut ajouter 40 millions pour les rubans.
Permezel, p.15.
p.16
p.19
p.385
Pariset, p.411.
Soieries à Manchester, Bradford, tulles à Nottingham, crêpes à Norwich, taffetas à Maclesfield, foulards à Glasgow, rubans à Coventry; Permezel, p.26.
p.54
aux Abrets et La Cote des Eparres.
Gens de la soie en Dauphiné d'André Navarre, p.40 1989, P. Ricard, 96 p.
Permezel p.26.
CCIL / CRT 1893, p.402.
CCIL / CRT 1884, p.18.
CCIL 1886, p.167.
CCIL / CRT 1890, p.229.
Pariset, Histoire de la Fabrique lyonnaise, p.283.
velours et peluches "genre allemand".
CCIL / CRT 1884 et Léon Permezel, p.26; renseignements fournis par le Ministère du Commerce sur la fabrique de soieries de la Pacific silk Factory de San José en Californie.
CCIL 1893
401.355 $ en 1850, 1.340.676 $ en 1860, 3.017.958 en 1870, 12.024.699 en 1880 et 23.285.099 en 1890.CCIL 1893, p.408.
Li Jin-mieung, "Lyon et le Japon à travers le commerce de la soie 1859-1914", Lyon, colloque 17-19 novembre 1994 "Lyon et l'Extrême-Orient" in Cahiers d'Histoire.
CCIL 1893
N. Rondot, La soie, production, consommation et prix, 1887, 41 p, p.10.
Pariset, page 402, écrit que cette ville "a pris un développement important après une immigration de tisseurs italiens qui eut lieu en 1886" et, qu'à elle seule, cette ville qui regroupait 8.100 métiers pour une production de 142.000.000 francs en 1880, en fait battre 22.500 pour une production de 310 M FF dix ans plus tard. Le nombre de métiers mécaniques passe quant à lui de 3.100 en 1879 à 14.800 en 1890. En 1897, Paterson compte 26.000 métiers pour une production de 400 M FF tandis que la proportion des étoffes de soie indigènes dans la consommation nationale s'est élevée de 23% en 1877 à 55% en 1890 puis 75% en 1898. La firme textile Schumacher & C° de cette même ville a conservé ses archives "dont l'importance historique est considérable"; P. Scott, Le Livre de la soie, Imprimerie Nationale ed., 1993, 255 p, p.218.
suppression du droit de porter le sabre en 1871, instruction publique obligatoire en 1872, loi du 10.01.1873 rendant le service militaire obligatoire et dernière révolte en 1877 suivie de la dissolution de la caste des samouraïs.
création du Sénat en 1884, premier Conseil d'Etat en 1888, abolition des corporations et première Constitution le 11 février 1889.
1907: traités d'amitié avec la France et la Russie, 1910: annexion de la Corée.
1867-1912
petit pays, ports en eau profonde, discipline de la population.
Selon la première enquête chiffrée, dès 1874, 70% du produit physique brut vient des produits agricoles, les 4/5e de la population occupent des activités agricoles et 63% de la valeur de la production agricole sont assurés par le riz, la production industrielle reposant alors sur le textile (27,7%), dont 63% de cotonnades, et l'industrie alimentaire avec 41,9%, dont 70% pour les boissons alcoolisées.
Pierre Renouvin, Histoire des relations internationales, tome 6, p.44.
notamment parmi les officiers.
Pierre Renouvin, Histoire des relations internationales, tome 6, p.44. Jusqu'en 1886, les navires sont construits au Japon par des Anglais et les jeunes officiers vont faire leur apprentissage en Grande-Bretagne, côté français, l'ingénieur Emile Bertin établit des chantiers navals.
L'Etat avait favorisé le développement économique par des subventions et des prêts à la création d'entreprises nouvelles, surtout celles par actions.
2.800 bureaux en 1890.
Ce qui entraîne, entre 1881 et 1885, la politique désinflationniste de Matsukata inspirée par celle de Léon Say et qui connaît un véritable succès.
HESM tome IV, p.115, 243-254, et Lesourd et Gérard, Nouvelle histoire économique, Tome I: le XIX°siècle, A. Colin, Coll. U, 1976, 325 p, p.203, pour tout ce qui concerne cette partie.
En 1880, le gouvernement était propriétaire de trois chantiers navals, cinq usines de munition, 52 usines diverses dont l'usine sidérurgique de Yamata, dix mines, 135 km de chemin de fer, 51 navires de transport et un réseau télégraphique.
P. Scott, Le Livre de la soie, Imprimerie Nationale ed., 1993, 255 p, p.48.
En 1869, P. Scott, p.48.
CCIL / CRT 1869-71. D'ailleurs, en septembre 1869, celle-ci s'inquiète de l'altération des monnaies japonaises car ceci provoque l'arrêt des transactions avec les maisons françaises établies au Japon et des "bruits de couloir" prêtent au Mikado l'intention d'abaisser à un million le nombres de cartons de graines de vers à soie autorisés à la vente, ce qui alimente la spéculation.
Selon P. Cayez, p.571, au Japon, il n'y a qu'une seule maison française d'origine allemande en 1875, celle de Hecht & Lilienthal; Celle-ci a des agences à Yokohama et Hiogo et contrôle la filature de Tomioka.
Pour toute cette partie, voir également Li Jin-mieung, "Lyon et le Japon à travers le commerce de la soie 1859-1914", Lyon, colloque 17-19 novembre 1994 "Lyon et l'Extrême-Orient" in Cahiers d'Histoire.
CCIL / CRT, 1878, pp.9 et 39. A cette occasion , la CCIL signale par ailleurs que les Japonais "ont des représentants indigènes à Lyon".
Des tensions entre le Japon et les Européens semblent alors apparaître. En 1883, 2.382 Occidentaux sont présents au Japon mais en 1888, l'affirmation d'un fort courant nationaliste imposant le retour aux coutumes et costumes traditionnels, entraîne la fermeture d'un club créé huit ans plus tôt où les personnalités japonaises habillées à l'européenne, pouvaient rencontrer des étrangers.
CCIL / CRT 1893, pp.329-351.
"reflottée"; il existait alors un grand nombre de filatures japonaises dont le guindrage (dimensions de la flotte) était variable et filait plus ou moins régulièrement, d'où la nécessité de reflotter les soies sur des guindres ayant la grandeur voulue, car la modification de l'outillage indigène était impossible pour que la flotte soit à la dimension voulue à la fois aux Etats-Unis et en Europe.
1885; la première convention postale avait été passée entre ces deux pays dès 1874.
"très supérieure à celle de l'Union des Filateurs et Mouliniers français" selon le propre aveu d'A. Chabrières; CCIL 1893, p.363.