Chapitre 6. L'opportunité impérialiste

Au début des années 1880, la Fabrique lyonnaise est durement malmenée par la conjoncture et la concurrence. Des parts de marché sont perdues, la modernisation de l'appareil de production progresse lentement. Néanmoins, rien n'est encore inéluctable. A la veille du virage de l'économie mondiale vers le protectionnisme, la Fabrique, poussée par la CCIL, a encore énormément de ressources. L'évolution franchement impérialiste lui offre même une ultime possibilité de mettre en place cette filière de la soie que le manque de moyens et de politique a jusqu'alors empêché la mise en place.

La défaite de 1895 place en effet la Chine dans l'obligation de se procurer des devises afin de rembourser les emprunts contractés auprès des puissances étrangères et financer les efforts de modernisation qui lui permettront de conserver son rang de grande puisance régionale. Pour cela, elle doit donc développer ses exportations et notamment celles de soie. L'union faisant la force, la conjoncture paraît donc propice au renforcement des relations avec une place de Lyon qui au même moment peine à maintenir son hégémonie. Reste que l'environnement international qui entoure ces relations est de moins en moins serein et que le travail d'adaptation du secteur séricicole chinois aux exigences du monde industriel est colossal…