L'unité de la filière lyonnaise de la soie née du Ier Empire ne doit pas faire illusion. A chaque crise, les divergences d'intérêts entre les différents groupes ressurgissent et la belle homogénéité se lézarde rapidement. Comme l'écrit Labasse 1156 , "les faillites exaspèrent l'esprit de clocher et les particularismes locaux". Déjà en son temps, Guérin doit tenter de raisonner des sériciculteurs ou es mouliniers qui ne perçoivent de la filière que les limites des marchés de proximité qu'ils fréquentent: "Ce langage mesuré est celui d'un sain réalisme. Entendu, il éviterait aux petits usiniers que sont les mouliniers d'être les victimes finales des écarts qui, périodiquement, se creusent entre le cours des grèges et celui des tissus. Mais, sauf chez des industriels déjà évolués, il se heurte généralement à l'incompréhension. (…) Pour revenir aux acteurs de la scène lyonnaise, il ne faudrait par croire, à les voir s'agiter ensemble, que la meilleure entente règne entre eux. Chaque corporation a son esprit de corps et la solidarité, quand solidarité il y a, ne joue qu'en son sein. (...) aux périodes de crise, l'excès de prudence engendre la méfiance (...) Dans ces rivalités leur [les marchands de soie] position est plus délicate car ils sont le pilier de l'édifice sur lequel se réalise l'équilibre des poussées". Vers 1850, il y avait plus de 600 filatures et 30.000 bassines pour une production de deux millions de kilo de soie mais, de type rurale et familiale, la filature française est complètement ruinée par la pébrine. En 1855, on ne compte plus que 400 installations et moins de 20.000 bassines. Pendant le Second Empire, les importations de cocons méditerranéens et de graines japonaises 1157 freinent un temps cette décadence 1158 mais celle-ci est irrémédiable. De 297.130 en 1868, le nombre des sériciculteurs passe à 200.538 en 1872 puis 180.506 l'année suivante, tandis que les éducations se concentrent. Entre ces deux dernières dates en effet, le nombre de sériciculteurs se livrant à des éducations de plus de 5 onces passe de 35.780 à 49.819, soit respectivement 17% puis 27 % du total 1159 . Dans les années 1870, toutes les tentatives de reprise ayant échoué, les paysans se tournent vers la vigne mais la crise du phylloxera de 1879 1160 accélère un exode rural qui hypothèque définitivement toute chance de renouveau de la sériciculture. Les filatures qui étaient encore 642 en 1873, ne sont plus que 385 en 1882 1161 . En 1883, il n'y a plus que 165.617 sériciculteurs français 1162 . Dans ce contexte, l'opposition entre protectionnistes et libre-échangistes prend de l'ampleur. Dès la fin du Second Empire, les soies italiennes n'arrivant plus en franchise à Lyon, Pariset 1163 parle de "luttes vives" 1164 et entre 1878 et 1880, le conflit devient de plus en plus dur entre filateurs du Midi et marchands de soie lyonnais. En 1879, par exemple, U. Pila, parce qu'il craint de voir les soies asiatiques partir vers Milan, s'en prend au mouvement protectionniste lancé par les syndicats des filateurs et mouliniers de Valence 1165 . Eleveurs, fileurs, tisseurs protectionnistes s'opposent aux teinturiers, imprimeurs et importateurs 1166 .
Les premières escarmouches concernent le coton et la laine 1167 sur lesquels pèsent des droits d'entrée qui renchérissent les étoffes mélangées par rapport à la concurrence. Les producteurs et les fabricants de tissus de laine français entrent dans la bagarre et en 1883, si l'admission temporaire pour les cotons est enfin obtenue, celle-ci ne concerne que les n°50 et au-dessus alors que la Fabrique de Lyon n'utilise que des n° inférieurs au n°49. La même année, la prohibition de sortie sur les soies est supprimée. Celle-ci est remplacée par un droit de 3 francs au kilo sur les grèges et 2 francs au kilo sur les ouvrées 1168 . Ce droit, assorti de concessions sociales inouïes, permet aux moulinages qui existent encore de pouvoir survivre. Ainsi, à Taulignan, David Armandy fils et Gratien continuent l’œuvre du père et fondent l’établissement du pont du Lez. Dans les années 1880, 110 hectares de cette commune sont plantés en mûriers, soit 13.200 arbres, et il y a encore 246 sériciculteurs 1169 . En 1890, la famille Armandy occupe 2.500 personnes dont 400 orphelins dans trois usines pensionnats à Taulignan 1170 . En 1894, le groupe met en œuvre plus de 270.000 kilo de soie, au lieu des 25.000 kilo de 1850, et 40.000 broches. Basées sur le principe "travail et hospitalité", ces usines-pensionnats sont sous la surveillance de religieuses, chaque fille possèdant un lit, un sommier, un matelas et des accessoires de toilette. Chaque établissement possède une salle de bain et des douches, les enfants sont traités par l’hydrothérapie. "Chaque usine est dirigée par un directeur marié (…). Par les conseils qui peuvent lui être demandés, il remplace la famille, donnant ainsi à son administration un caractère paternel. (…) Il va de soi que l’alimentation fait l’objet d’une attention toute particulière (leurs éléments sont produits dans la maison)", les récréations sont surveillées par les religieuses". Quant à la discipline, "tout en étant sévère, mais pas draconienne, elle est appliquée en douceur. (…) Celles qui se conduisent mal sont réprimandées et privées de bons points 1171 . Quant à celles qui restent rebelles aux observations (…), elle sont rendues, soit à leur famille, soit à leur administration (…)". Les produits de cette société remportent la médaille d’or à Lyon en 1878 et elle-même se voit attribuer la médaille d’honneur de la société d’encouragement au bien en 1881 puis la médaille d’honneur de l’administration de l’assistance publique de Paris en 1885 et celle des hospitaliers bretons cinq ans plus tard.
Après une légère accalmie, la bourrasque des années 1880 provoque une reprise des débats et N. Rondot publie La soie, production, consommation et prix 1172 . Pour sauver la sériciculture française, celui-ci veut faire augmenter les rendements et développer l'enseignement de la sériciculture. Arguant qu'en 1886, on obtient en France 33 kilo de cocons frais en moyenne par once d'œufs et qu'à Ancône, les 54 kilo ont déjà été atteints, il préconise de chercher à atteindre 50 kilo. tout en précisant 1173 : "En Europe (...) le prix est le principal objectif (...). En présence de cet état des choses, il est évident que la sériciculture sera, en France, (...) une industrie qui donnera à ceux qui l'exercent de faibles espérances de bénéfice (...). La très courte période pendant laquelle ce travail attrayant est accompli permet d'ailleurs de le regarder comme l'accessoire d'une autre entreprise rurale; il ne faut pas oublier cette considération. C'est même pour cela qu'on ne peut vraiment pas, au point de vue des initiatives à prendre dans l'intérêt de cette industrie, la regarder comme ayant dans la vie de la nation une importance égale à celle de ces branches de l'agriculture qui sont en réalité la source unique de fortune de la population rurale". Néanmoins, pour la première fois, à la station séricicole de Montpellier, près de cent races différentes de vers à soie sont élevées simultanément. Le grainage est alors devenu une branche de la sériciculture à part entière et l'année suivante la CCIL s'oppose à la création d'une compagnie privilégiée turque de production et de distribution de vers à soie à Brousse, projet soumis à l'Administration de la dette publique ottomane, car "une pareille mesure (...) eût été de nature à entraver considérablement notre exportation de semences de vers à soie française qui est devenue une source de profits pour nos départements séricicoles du Midi"1174. Mais ces bonnes intentions et ces mesures ne suffisent pas à relancer la sériciculture méridionale. En 1888, Avignon, qui a compté jusqu'à 3.000 tisserands, n'en a plus que 190. L'époque des Balthazar Sixte et des Charles Thomas est belle et bien terminée. En Vaucluse, il y a moins de 4.000 personnes qui travaillent dans le filage et le moulinage. Les éleveurs, voyant que cette grosse source de revenus s'épuise, se tournent vers autre chose. En particulier, à cette époque les trains commencent à permettre d'envoyer rapidement et loin les primeurs et les fruits" 1175 . En 1889, il n'y a plus que 135.000 sériciculteurs français dont le travail dure 25 jours par an. Pour reprendre Pariset 1176 , si "la spéculation de 1875 à 1879 avait permis aux sériciculteurs de tirer leur épingle du jeu avec le kilo de cocons à 5,50 francs", en 1889, et jusque la fin du siècle, ils ne peuvent espérer que 2,50 à 3,50 francs.
En 1890, la CCIL dresse un premier bilan du relèvement de la sériciculture française 1177 . Elle commence par rappeler que pour la sélection et la conservation des graines, des stations séricicoles ont été créées avec l'aide du gouvernement et de la CCIL, et que pour encourager la production, des primes et des concours ont été institués. Mais elle insiste beaucoup sur la filature de schappe dont elle détaille l'importance. Cette dernière regroupe en effet 92.000 broches de filature auxquelles il faut en ajouter 27.540 de rebordage pour un capital total de 30 M FF 1178 . Elle souligne surtout que, alors que la production s'élève à 1,3 millions de kilo. de filés simples ou retords, ce qui correspond presque à la consommation nationale totale de 1,4 M kilo 1179 , 303.358 sont exportés vers l'Allemagne et 424.863 importés. Malgré la défense de Permezel 1180 , des droits de 1 franc par kilo sur les tussah, de 3 francs par kilo sur la soie du mûrier et de 5 francs par kilo sur la soie ouvrée écrue sont institués. Un Comité pour la défense du marché des soies de Lyon voit alors le jour et son président, Louis Chavent, remet un rapport intitulé "Protestation contre tout droit de douane sur les soies étrangères" 1181 . La CCIL prévient: "Il aura fallu des siècles pour fonder le marché des soies de Lyon; il suffirait de quelques mois, de quelques jours, pour le ruiner irrémédiablement" et elle rappelle: "En 1871-1872 la menace non réalisée d'un droit sur les soies a été suffisante pour faire dévier vers la place de Milan le courant des arrivages de soies d'Asie" 1182 . Elle en profite pour parler, à propos du remède Pasteur, de "l'incrédulité" et de la "défiance des agriculteurs français" qui ne seront vaincues "qu'après la consécration de l'expérience italienne (...)". Elle finit en constatant que: "nos éducateurs ont perdu dans ces hésitations des années précieuses qui ont été mises à profit par nos voisins d'au delà des Alpes" 1183 . Le rapport Permezel sur "le régime économique de la France1184 dresse alors un nouvel état des lieux de l'industrie séricicole française. La filature totalise 10.314 bassines, fait travailler 12 à 15.000 personnes et file 775.000 kilo de grège dont 650.000 avec des cocons français. Le moulinage compte 708 établissements1185, soit 16 M FF de capital, 263.396 tavelles et 27 à 28.000 personnes. La CCIL signale l'engouement pour la production de vin à la place des mûriers, et indique que la production de feuilles est de 300.000 onces, "soit à peine le tiers des éducations de 1850". A la réunion d'Alais, en septembre 1891, la CCIL projette de fonder un Comité central des Industries de la soie 1186 regroupant toutes les branches de l'industrie soyeuse tandis que circule des pétitions ouvrières dans tous les départements contre les droits de douane. A nouveau, Pila écrit à un député du Nord au sujet des droits sur les soies dans laquelle il expose les divergences d'intérêt entre toutes les branches de l'industrie de la soie 1187 . En 1891, pour les libre-échangistes, la partie semble gagnée 1188 .
Dès l'année suivante pourtant, elle est perdue. Cédant aux pressions du monde agricole, le gouvernement choisit la voie du protectionnisme. "Avec le concours de Jules Roche, député de l'Ardèche1189, le pays par excellence des moulins, il obtenait que ce droit fût porté1190 à trois francs sur toutes les ouvrées étrangères1191. L'un des principaux arguments que l'on invoqua fut que le moulinage était une industrie de caractère agricole et familial et qu'il fallait le protéger pour lutter contre le dépeuplement déjà si grand des campagnes. En fait, l'Italie était seule atteinte et visée car à cette époque, le moulinage y était complètement reconstitué, tandis qu'en France, il était en pleine crise. Cette politique souleva à Lyon des protestations véhémentes. Il est aisé de comprendre dans quelle situation pénible elle mettait les marchands lyonnais, propriétaires d'installations en Italie. Mais c'était eux précisément que l'on cherchait à atteindre. Pour ne pas avoir à payer de taxes sur leurs propres produits, ils furent obligés de couper en deux leur organisation industrielle. La Fabrique lyonnaise cessa de recevoir les ouvrées du Piémont et de Lombardie. (...) C'était alors, pour l'Italie, un préjudice important et d'autant plus fâcheux que notre politique tendait à la détacher de la Triplice (...)" 1192 . Les conséquences sont immédiates. Comme l'écrit Pariset en 1901: "L'occasion d'appliquer ce nouveau régime douanier se présenta presque immédiatement. Il devint la cause d'un regrettable conflit dans la Fabrique lyonnaise (…)". La Suisse ayant pris des mesures de rétorsion 1193 , "de violentes protestations s'élevèrent à Lyon; mais elles n'étaient pas unanimes (...) Quelques fabricants, se trouvant lésés dans une partie de leur production, se séparèrent bruyamment de la communauté et formèrent une seconde chambre syndicale patronale sous le nom d'Association de la Soierie lyonnaise" 1194 . Pariset évoque des "débats très violents"1195 et souligne que "l'unité dans la direction économique de la Fabrique lyonnaise a été, depuis lors, rompue." La guerre douanière entre la France et l'Italie est relancée 1196 . Par exemple, une lettre de la Chambre de Commerce française de Milan de mars 1894 signale la hausse de la concurrence des savons anglais pour préparer les soies italiennes car les celles-ci préparées avec du savon de Marseille souffriraient d'une "odeur rance". Gueneau 1197 , pour sa part constate que le trafic de Milan qui était de 33.000 balles de 85 kilo par an vers 1880, est passé à 47.000 suite au percement du St Gothard mais surtout 70.000 avec les tarifs protectionnistes français. N. Rondot, dans son ouvrage L'industrie de la soie en France 1198 , dresse un bilan en 1894: certes, il soutient le moulinage français car il exporte plus de 200.000 kilo d'ouvrées et la production de graines françaises atteint désormais 930.000 onces 1199 dont 710.000 vendues à l'étranger, avec des rendements de 44 kilo de cocons par once 1200 mais la production française de cocons atteint seulement 7.650.000 kilo 1201 contre 25 millions en 1850 et sa valeur a chuté de 100 M FF à 30 M FF. A grands renforts de primes à l'outillage 1202 , les 252 filatures encore en exercice sont soutenues dans leur lutte contre la concurrence italienne et le nombre des bassines atteint 12.859, dont 12.500 à deux bouts 1203 . Ceci est cependant largement insuffisant puisqu'entre-temps, les Italiens ont donné à leurs fileuses la surveillance de quatre à six fils grège au lieu de deux et les 1.401 filatures italiennes mettent en œuvre 58.400 bassines dont 52.000 à vapeur. C'est dans ce contexte bien particulier que les Lyonnais vont ressortir de leurs cartons une idée vieille de plus de vingt ans, mettre la main sur la sériciculture chinoise en passant par le Tonkin.
Labasse, Le commerce des soies à Lyon et la crise de 1811, PUF 1957, 136 p, p.33 et p.39.
Sur 809.581 cartons mis à éclore en France en 1872, 61% sont originaires du Japon, 10% de pays étrangers autres que le Japon et 29% sont des graines indigènes et de reproduction. En 1901, Pariset précise que le carton japonais vaut de 29 à 25 francs jusque 1873 et qu'il baisse jusqu'à 9 francs ensuite, ce qui lui fait écrire: "on estime que l'Europe a payé au Japon pour les œufs de vers à soie un tribut de 365.000 francs".
J.M Courbet, R. Chaix, C. Claveau (association Parlarem), "La sedo e li Magnaud (la soie et les vers à soie)", Caièr doucumentari n°5, 1992, 53 p, p.44: "Aux environs de 1860, tous les gros villages de plaine arrosés par une rivière qui donnait la force motrice et l'eau pour la vapeur, avaient une filature et assez souvent 3, 4, et même 5 comme à Bollène avec les filatures Payan, Courthiac, Pellegrin, Violès, Giraud.
En 1872, les rendements en cocons sont encore de 15,5 pour 1 et en 1873, la quantité de cartons de graines mises à éclore est de 736.750 dont 56,7% d'origine japonaise et 32,1% d'origine indigène et de reproduction. En 1875, ce sont 723.982 cartons dont les graines sont mises à éclore dont 57,5% de japonais et 33,5% d'indigènes.
Entre 1875-1879 et la fin XIX° siècle, la production de vin chute de 80 millions d'hectolitres à moins de 70 millions.
Dans une circulaire de Ministère du Commerce de 1884, on lit : "dans les communes de Montélimar, Dieulefit, Montboucher, Tulette, Taulignan, Grignan, Chateauneuf de Mazenc et Suze la Rousse, le nombre de filatures a diminué de moitié ainsi que le nombre des employés". Cité par Croizat.
- 40 % par rapport à 1868.
Pariset, la Chambre de Commerce de Lyon, 1886.
Par exemple, Lyon veut que le régime de liberté qui avait amené à supprimer les droits de douane en 1862 soit également appliqué aux bourres de soie, mais les filateurs de bourre de Seine-et-Oise et de la Seine s'y opposent et en 1869 l'admission temporaire n'est accordée qu'aux fils destinés à être teints en France puis ré-exportés.
J.F Klein, Maîtrise, p.55.
"C'est la France qui prend la plus grande partie des tissus de soie et des mouchoirs de soie exportés du Japon pour son industrie de teinture et d'impression", du coup, les professions travaillant sur les tissus (imprimeurs, teinturiers, importateurs) s'opposent à ceux travaillant pour la confection de ceux-ci (éducateurs, filateurs, tisseurs); Li Jin Mieung.
M. Pariset, La Chambre de Commerce de Lyon, Lyon, 1886, 254 p, p.158 et Pariset, Histoire de la Fabrique lyonnaise, Lyon, 1901, 430 p, p.392.
Le droit est supérieur sur les grèges pour protéger les moulinages et la main-d'œuvre en France. L. Gueneau, Lyon et le commerce de la soie, 1923, 266 p, p.66.
Enquêtes de 1886 et 1892. Fabrice Croizat, La vie devant Soie, imp. St James à Montélimar, 1998, 128 p, p.35 et pp.37-50.
Dont 1.800 sur Nyons, Visan et Grignan, soit dans un rayon d'une quinzaine de kilomètres.
"Afin d’encourager les enfants au travail, la société Vve Armandy et Cie alloue aux ouvriers et ouvrières des bons points allant de 5 à 25 centimes l’un. Ces bons points sont instaurés en 1887, ils représentent entre 5 et 8% du salaire fixe et sont donnés en espèce chaque quinzaine".
N. Rondot, La soie, production, consommation et prix, 1887, 41 p. En 1887, il y a alors 872 moulinages en France et la récolte de cocons atteint 8.575.673 kilo.
p.32
CRT 1888 p.41; En 1895, les maisons s'occupant de graines des vers à soie et exportant se trouvent dans les Département du Var, Basses-Alpes et Alpes Maritimes. Dans le Var, spécialisé dans la production de graines, les éleveurs sont à leur apogée en 1892 et il y a 9.500 magnaneries mais les ateliers sont de plus en plus concentrés pour réduire les coûts. Dans le sud du Vaucluse, dans la région de Bonnieux, il y a 200 éducateurs en 1886 contre 246 en 1896 et leur production de graines passe de 350 à 430 onces. Jean Marc Courbet, p.44.
J.M Courbet, p.44; "A Bollène, la dernière fabrique, la filature Violet, fondée en 1804, ferme en 1929. (...)"
1901, p.346.
CCIL / CRT 1890, pp. 217-218-219.
En outre, elle fait travailler 7.000 ouvriers.
dont 700.000 rien que pour Lyon.
CCIL / CRT 1890, p. 220.
Lyon, Pitrat Ainé, 1890, 14 pages.
CCIL / CRT 1890, p.193. Suite aux inondations dans le Gard et dans l'Ardèche, la CCIL lance cependant une souscription de 6.000 francs pour les secours "attribués spécialement aux familles appartenant à l'industrie de la soie"; CCIL / CRT 1890, p.68.
CRT 1891,"Questions des droits sur la soie et autres marchandises", p.233.
CRT 1891, p.211.
rappel: 872 en 1887.
Projet de mars 1891 "dans le but d'arriver à une entente commune entre les diverses industries de la soie"; Syndicat du moulinage de la soie à Privas mentionné. CRT 1891.
Question des droits sur la soie et autres marchandises, CCIL / CRT 1891.
"Par deux fois, la commission des douanes repousse tout droit sur les cocons et les grèges. la deuxième victoire en février 1891 entraîne l'illumination de la ville (...)"; P. Cayez, thèse, conclusions.
10 mai 1892 réception à Lyon de M. Jules Roche, Ministre du Commerce.
En 1888, les magnaniers avaient obtenu un droit d'entrée de 25 centimes; Pariset, 1901, p.346. Ils y renoncent en 1892 contre une prime de 50 centimes par kilo de cocons.
Tarifs de 1892: droit de 3 francs par kilo sur les soies moulinées, droit de 3 francs sur les soies teintes (bien que les teinturiers français, en usant de l'admission temporaire, puissent teindre pour les fabricants étrangers), droit de 3,75 francs sur les étoffes mélangées comme compensation des droits sur les fils qui sont mélangés à la soie, enfin droit de 6 francs, réductible à 4 francs minimum, sur les tissus de soie pure, comme compensation au droit mis sur la soie moulinée. A titre de comparaison, les droits d'entrée sur les étoffes de soie pure sont de 16 centimes en Suisse, 7,50 francs en Allemagne, 10 francs en Autriche, 11 francs en Italie, 25 francs en Espagne, 33 au Portugal, 73 en Russie. Pariset, p.418.
L. Gueneau, Lyon et le commerce de la soie, 1923, 266 p, pp.121-125.
sur les vins
Pariset, pp.419-420. "Ces oppositions (...) se concrétisèrent en 1893 par la scission de l'Association de la Fabrique lyonnaise, celle-ci fidèle au libre échange gardait 152 adhérents, alors que sa rivale, protectionniste, l'Association de la soierie lyonnaise, en regroupait 59 (...)"; conclusions de P. Cayez, thèse.
Ceux-ci reprendront de plus belle en 1895 puis 1898; Pariset, pp.419-420.
Suite au tarif de 25 centimes de 1888, les importations d'Italie avaient déjà chuté de 715.000 kilo de moyenne annuelle avant 1888 à 234.000 entre 1888 et 1892.
p.208
Lyon, impr. Mougin-Rusand, 1894, 147 p.
de 25 grammes.
Reprend les travaux du responsable de l'élevage simultané d'une centaine de races de vers à soie à Montpellier, M. F. Lambert, auteur en 1893 de "l'Etat actuel de la sériciculture en France en 1893". L'application du remède Pasteur permet des rendements de 50 kilo à l'once. En 1883, date à laquelle les graines japonaises ne représentent plus que 1,5% des semences utilisées en France, les rendements possibles sont de 55 à 60 contre 70 à 80 en 1894. Ces succès sont néanmoins à nuancer car avant la pébrine, on a des races robustes donnant un kilo de grège pour 9 à 10 kilo de cocons, puis, dans les quinze dernières années du siècle, à partir de 10,5 à 12 kilo de cocons, on n'obtient plus que 1 kilo de soie et il faut 13 à 15 kilo de cocons japonais pour avoir un kilo de grège. Entre 1894 et 1898, les exportations françaises de graines commencent elles aussi à décliner, passant de 21.800 à 20.000 kilo. Pariset, 1901.
en 1892
Le total des primes à la sériciculture est de 3.827.682 FF pour 1892; CCIL 1893. 400 francs de la part de l'Etat pour chaque bassine produisant plus de trois fils. Du prpre aveu de Courbet, "la filature et le moulinage ne sont pas de grandes industries mécaniques".
Elles étaient 18.000 en 1822, 26.000 en 1873 et, à leur maximum, 27.253 en 1875.