8.5. L'EVOLUTION DES RELATIONS SINO-LYONNAISES PENDANT LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

Début 1914, la région lyonnaise regroupe 411 usines, soit 61.463 métiers dont 42.413 mécaniques, auxquels il faut ajouter 2.112 circulaires pour la fabrication des tulles. A elle seule, la ville de Lyon compte encore 6.831 métiers dont 333 circulaires et la production totale de la Fabrique est de 467,7 M FF 1543 . Malgré ces résultats encore honorables, à la veille de la première guerre mondiale, le marché des soies de Lyon est déjà en train de passer le témoin à Yokohama et la filière américaine se substitue à la filière lyonnaise. Suite à un projet d'acheminer les soies japonaises par la Sibérie par exemple, la CCIL craint que le marché des soies se déplace de Yokohama vers Kyoto et redoute de voir se former à Moscou un marché international de la soie japonaise mais le coût du transport via la Russie fait qu'une telle opération ne l'intéresse finalement pas. Le 2 mars 1913, sous la pression de la demande, un nouveau décret français fixe à 6 mois le délai d'exportation des tissus de soie asiatique admis sous le régime de l'admission temporaire 1544 . La même année, la "Chambre syndicale des acheteurs de soieries pour la France et l'exportation" demande à la CCIL de faire bénéficier à ses membres "tombés dans le besoin" des mêmes secours que ceux accordés aux courtiers par la Caisse de Secours des marchands de soie et fabricants de soieries: la CCIL refuse 1545 . De leur côté, les banques françaises, parmi lesquelles le Crédit Lyonnais, ont poursuivi leur mouvement de concentration et en 1913, quatre d'entre elles concentrent 59% des dépôts: les 693.000 comptes du Crédit Lyonnais, 23%, la Société Générale, 19%, le Comptoir d'Escompte, 15% et le CIC, 2%. Les banques régionales sont devenues des "quasi coopératives d'industriels et de négociants locaux". Pour faciliter les opérations d'escompte et la gestion des disponibilités, celles-ci accordent de larges découverts et renforcent leurs rapports directs avec les patrons. A Marseille, l'heure est aux débats pour savoir s'il faut adopter, ou non, le statut de port franc 1546 . Pour la Société pour la défense du commerce et de l'industrie de Marseille, ce statut devrait être "un remède aux difficultés commerciales". Selon Paul Masson 1547 , la Société d'Agriculture du Var, la Chambre des négociants-commissionnaires et du commerce extérieur, l'Indochine, qui a sous les yeux les exemples de Singapour et Hong-Kong, y sont favorables, la Société d'économie politique, non. Une commission parlementaire visite Fiume, Gênes, Trieste et rend son rapport en 1902. Un tel statut impliquant qu'il n'y ait aucune taxe et aucune formalité, l'auteur se plaît à rappeler que l'absence de taxe était la caractéristique des foires lyonnaises au XVII° siècle et que Malte, qui n'était pas une concurrente, car ne disposant pas d'hinterland commercial, l'est devenue après le percement du canal de Suez. Il insiste sur le fait que trois ports francs viennent de voir récemment le jour: "Kiao-tchéou" par l'Allemagne, "Dalny" par la Russie et "Kouang-tchéou-ouane" par la France, mais celui-ci est peu développé par rapport aux ports allemand et russe qui sont dotés de chemin de fer. Pour l'auteur, l'intérêt des ports francs réside dans le fait qu'ils permettent de décharger au moindre coût, ce qui leur permet de capter les marchandises coloniales. Deux ans plus tard, Paul Masson rappelle 1548 : "les deux cités [Lyon et Marseille] ont leur vie économique étroitement liée et se sont rendus de mutuels services (...) elles sont aussi dépendantes l'une de l'autre que Liverpool et Manchester (...) quand les Lyonnais songent à la mer, c'est vers Marseille qu'ils regardent". Enfin, en 1910, la CCIL se déclare favorable à l'attribution du statut de port franc pour Marseille.

En Chine, le secteur séricicole tente de se développer dans une atmosphère de confusion politique généralisée. Si, dans les années 1910, Nankin compte à nouveau 10.000 métiers, ce qui représente 200.000 pièces de tissu par an 1549 , la révolte des Boxers et l'installation de la République entraînent la perte des marchés du Nord et du Tibet 1550 . En août 1916, pendant la guerre civile dans la province du Guangdong, Canton est presque assiégée, provoquant l'arrêt presque total du commerce des soies et la signature d'une pétition de la guilde de la soie présentée par la maison française Gérin, Drevard & Cie car les jonques chinoises sont arrêtées par les rebelles 1551 . Néanmoins, quelques signes fragiles apparaissent qui semblent démontrer le désir d'ouverture de ce pays. On signale par exemple le développement de la mode occidentale et le recul des vêtements et accessoires traditionnels chinois en soie 1552 . Les ventes de tissus de soie à Canton ont chuté de 60% en six mois, tisseurs et fabricants ont arrêté 50% de leurs métiers 1553 . Quatre ans plus tard, la tendance est confirmée par la légation française en Chine qui rapporte que "la vogue des soies de ce pays diminue donc de plus en plus au profit d'autres soies, en premier lieu des soies artificielles qui, le fait est à noter, luttent avec avantage jusque sur le marché chinois avec les soies authentiques. De grandes quantités de brocart, de soieries de fantaisie et de soie tressée sont déjà importées tant à Canton qu'à Shanghai" 1554 . Dans les archives des Affaires Etrangères, on trouve également ce témoignage en réponse aux fabricants lyonnais à la recherche de débouchés: "les Chinois ne marquent aucun goût pour nos articles dont ils n'apprécient ni les nuances délicates, et généralement d'un goût discret, ni les dessin estimés trop simples. Il faudrait fabriquer (...) des articles dans le goût chinois, couleurs éclatantes, criardes et dessins compliqués et grotesquesPendant la période révolutionnaire, la vogue des costumes occidentaux permet à l'industrie soyeuse chinoise de se refaire une santé. La préfecture de Hou-chou par exemple compte à nouveau 13.000 métiers répartis dans 60 manufactures et 6.000 ateliers1555. Hangzhou, pour sa part, imite à la perfection les productions françaises et japonaises1556. Suzhou qui compte 9 à 10.000 métiers pendant la période républicaine mais souffre des Boxers et de la révolution de 1911, s'oriente vers les productions de l'Occident après 1911 qu'elle imite à la perfection. "1557. Ses imitations de produits français fabriquées dans le cadre "d'account houses" contrôlant en moyenne 134 métiers, sont distribuées à Shanghai et jusqu'en Corée.

Grâce aux voies fluviales et aux chemine de fer, notamment les Shanghai-Nankin railway de 1908 et Shanghai-Hangzhou railway de 1916, facteurs d'encouragement de la sériciculture, le problème des voies de transport a été résolu dans les régions productrices et l'exportation rapide de soie s'en trouve facilitée 1558 . Les premiers métiers Jacquard mus par l'électricité apparaissent à Shanghai en 1915 et les seconds à Hangzhou en 1921,tandis qu'à Suzhou, en 1918, sept manufactures de tissage moderne, avec métiers Jacquard elles aussi, sont établies 1559 . La vogue des tussahs et pongees entraîne le développement de la production dans le Shantung. Dans le Szechwan, les rendements en cocons sont multipliés par deux entre 1879 et 1926 1560 . A cette époque, sans un support étranger, il est difficile pour un Chinois de venir s'établir à Shanghai, c'est pourquoi les filatures se montent plutôt vers l'intérieur. Seules celles établies dans le Wusih connaissent un certain succès. La première est implantée vers 1904 et quatre autres sont construites entre 1909 et 1910. En 1925, il y en a 18 ou 19 1561 . Tant et si bien que d'après une enquête japonaise, dans les années 1910 et 1920, il y a 2 secteurs séricicoles chinois, un traditionnel et un modernisé 1562 .

Même si ce n'est qu'à l'extrême fin des Ch'ing qu'il y a débat publique pour établir des règlements nationaux afin de promouvoir la sériciculture et les exportations de soie "pour le bien national", tous ces progrès sont le fruit d'une véritable politique, du moins une ferme volonté, du pouvoir central de favoriser le développement du secteur séricicole 1563 . Le secteur privé n'est pas en reste et la création du Comité international pour l'amélioration de la sériciculture en Chine est à mettre à l'actif de M. Ting-Ju-lin, marchand de soie et précurseur dans le domaine de la recherche séricicole en Chine. Des écoles sont créées dans six stations du Kiangsu et du Chekiang car à cette époque, 90% des cocons destinés à l'élevage étaient "plus ou moins malsains" à cause de la non-sélection des graines 1564 . Selon Ts'ien Siang-Suen 1565 , depuis 1912, grâce aux initiatives du gouvernement, 28 grandes filatures chinoises se sont constituées à Shanghai dont le capital total atteint 150.000.000 de piastres. "Un grand nombre d'autres entreprises se sont établies par la suite comme les grandes fabriques de soieries, la SA des Ciments, les fabriques de papier de Yié-Tchen, Jaing-nan, Longwa, les grandes fabriques de chaussures, etc...". Toujours selon lui, le total des filatures en Chine est alors de 128 maisons, réparties comme suit: 84 chinoises, 41 japonaises, 3 anglaises 1566 . A Shanghai, il existe par ailleurs 28 maisons chinoises, 30 japonaises et 3 anglaises. Dans ce développement, les étrangers jouent un rôle de second plan. En effet, après que les capitaux étrangers aient rempli leur rôle moteur initial, les filatures, même à Shanghai, restent entre les mains des Chinois. Ainsi, en 1911, à Shanghai, il n'y en a que 5 qui soient détenues par des Européens. En fait, la propriété occidentale n'est plus que nominale et c'est uniquement parce qu'un nom occidental sur une usine garantit à celle-ci l'exterritorialité 1567 . Ces progrès ont tout de même des limites importantes. Le marche chinois de la soie reste très fragile. Par exemple, la très bonne récolte japonaise, la guerre italo-turque et la révolution perturbent considérablement celui-ci en 1911 1568 . Dans ces conditions, le commerce d'exportation entraîne une hausse des revenus mais aussi des risques, donc une limitation de la production de soie. L'investissement est limité. En 1913, pour les filatures de Shanghai, il est de 119.000 yuan seulement en moyenne 1569 . De plus, les filatures à vapeur souffrent d'un financement non approprié, du manque de soutien du gouvernement et de la concurrence du tabac 1570 . Selon L.M Li 1571 , au début, au moins, l'industrie de la soie travaillant pour l'exportation cohabite avec le marché intérieur puis les changements techniques, notamment l'introduction des filatures à vapeur, entraînent des tensions entre les deux secteurs et des changements structurels et institutionnels.

Leur influence déclinant depuis les années 1880, de plus en plus évincés des marchés de production asiatiques, les négociants lyonnais voient dans la première guerre mondiale une opportunité inespérée de tenter de relancer des relations avec une Chine afin de bâtir une filière qu'ils contrôleraient. Dès 1914, on remarque une hausse des renseignements sur les commerces français et allemand "en vue de la substitution (...) du premier au second dans le Chine du Nord" 1572 . Dans les archives des Affaires Etrangères, on lit 1573 : "l'industrie allemande a su trouver des débouchés importants grâce à l'organisation que ses représentants dans ce pays ont su adopter. Les raisons de l'infériorité française en Chine (...) tiennent à l'impropreté des méthodes (défaut d'organisation, manque d'initiative, etc...) et à une connaissance insuffisante du marché (...)". L'auteur, sans doute le consul de Fou Tcheou, insiste sur le bas niveau des salaires chinois: "il est donc urgent que nos manufactures ne s'obstinent pas à vouloir imposer contre l'avis même de leurs correspondants, comme on l'a vu plus d'une fois, les produits de leur fabrication actuelle mais assouplissent celle-ci aux besoins de la clientèle et s'organisent pour produire exactement ce qui leur est demandé par ces mêmes correspondants. C'est là l'un des principaux motifs du succès de la fabrication allemande. (...) Ce qui nous manque le plus en Chine, c'est l'œuvre de propagande commerciale. Nous manquons de spécialistes et de voyageurs. Les frais qu'ils nécessitent ont toujours effrayé les maisons françaises qui n'ont jusqu'ici que timidement et sans conviction admis la conception de l'association. (...) Il y a aussi, et c'est un point important, la création d'écoles professionnelles (...)". Et de donner en exemple l'école allemande de médecine et d'ingénieurs de Shanghai: "Lorsqu'on a formé un bon ingénieur ou même simplement un bon contremaître, en l'habituant à se servir d'un certain outillage, il deviendra inconsciemment un excellent agent de propagande pour l'industrie qui a présidé à son apprentissage". Loin de ces considérations, en août 1915 une maison lyonnaise représentée à Shanghai passe des marchés importants en peaux de chèvres et moutons pour l'exportation avec le Ministre de la guerre 1574 . En 1917, un camp de coolies est monté à St Fons, près de Lyon. Sur 4.290 ouvriers chinois en France, 1.001 travaillent alors dans les poudreries 1575 . De nombreuses demandes de renseignements, pour des bérets basques, des avions Blériot, des allumettes, du tabac, du papier, sont adressées pendant le conflit au consul français de Foutchéou. Dans des réponses de ce dernier du 23 février 1915 à un graineur du Gard qui a envoyé des échantillons à Foutchéou pour essai, on lit: "Il n'a pas encore été fait d'essai d'élevage de graines de vers à soie de race européenne à Foutchéou. Les éleveurs (...) sont convaincus de la supériorité de leurs produits. Ils n'ont aucune envie d'importer des graines étrangères. Ils prétendent que leur clientèle refuserait de prendre ces dernières (...). J'ai fait des offres au directeur de l'école de sériciculture de Foutchéou. Je lui ai montré vos échantillons; il les a trouvés très beaux mais il n'aime pas la forme de vos cocons (étranglés au milieu) (...). Une soixantaine d'élèves suivent pendant trois ans les cours de cette école. Les professeurs prennent plus d'initiatives que les éleveurs ou les commerçants: le gouvernement encourage toutes les réformes (...). Ce peuple est toujours aussi routinier et hostile à toute innovation d'origine étrangère (...)" 1576 . En mars 1916, la légation française en Chine transmet le rapport de "l'Association de la soie de Shanghai" 1577 : ce rapport insiste sur les perfectionnements possibles et nécessaires à apporter aux méthodes d'élevage du ver à soie en Chine, sur le fait que les vers sont décimés par les maladies, 60% selon les estimations et que de nombreux vers sont perdus "à la 3eme ou 4eme phase de leur développement" alors qu'ils ont coûté "de la peine" à l'éleveur et de l'argent, notamment pour l'achat des feuilles de mûriers, ce qui provoque un renchérissement du prix de la soie par rapport aux résultats et surtout aux autres pays. Ce rapport insiste enfin sur l'absence de progrès dans la filature 1578 .

Entre 1914 et 1918, le progrès le plus important entre Lyon et la Chine, c'est la création de la Chambre de Commerce Française de Canton. Une lettre du 28 mars 1916 1579 donne la liste des membres fondateurs de cette nouvelle institution: Parmi ceux-ci, ceux qui font du commerce de soie sont: Albert & Wullschleger, Boyer Mazet & Cie, maison de Lyon, Gerin Drevard & Cie, société d'import-export générales, agents d'assurances et consignataires, enfin Th Varenne & Cie.

Le rôle des négociants en soie de Shanghai est ici évident. Les circonstances de cette création sont précisées dans "CCF Chine, notice 1918" 1580 . Les causes du retard de sa création tiennent principalement dans le coût par rapport aux retombées attendues. Le début de la guerre en 1914 fait que les membres de la colonie anglaise de Shanghai déclarent que la "General Chamber of Commerce" ne leur convient plus car ils sont obligés de cohabiter en son sein avec les Allemands. De ce fait, ils créent la British Chamber. Du coup, les Français font de même et de 96 membres en 1917, on passe à 130 puis 169 en 1918. Cette même année, les Chambres de Canton et Shanghai fusionnent, la section de Shanghai regroupe alors 84 membres, celle de Tientsin, 55, celle de Hong-Kong 17 et celle de Canton 13. "Parmi les grands projets auxquels elle s'est attachée, une mention spéciale doit être faite de l'œuvre d'amélioration de la sériciculture en Chine par l'introduction des méthodes Pasteur". Son président, H. Madier est aussi président du Comité International. Selon une notice de 1918 1581 , c'est à Shanghai qu'il y a le plus de membres puisqu'on en compte alors 60 contre 8 à Hankow, 2 à Chungking, 3 à Yunnanfou, 1 à Foochow, 12 à Canton, 17 à Hong-Kong et 1 à Kouang Tcheou Wan. A ce moment là, M.J Eymar, directeur de Boyer, Mazet & Cie, s'occupe du nouveau comité de Canton tandis que C. Poisat, directeur Générale Soies est son suppléant; la nouvelle section de Hong-Kong est dirigée par M. de Journel, directeur de la Banque industrielle de Chine. Les membres actifs de Canton sont Boyer, Mazet & Cie, Chabrières, Morel & Cie, Gerin, Drevard & Cie, Soies Asiatiques Lilienthal (fondé de pouvoir: C.F Herb), tous travaillant dans le commerce de la soie. Les membres participants de Canton sont Albert Wullschleger, J. Sauvayre et Th. Varenne & Cie, tous dans la soie. Ceux de Zhifu, sont A.E Paradissis (pongees, dentelles, fabricant et exportateur). A Shanghai enfin, participent aux activités de cette Chambre A. Azadian (soies et pongees), Codsi frères (soies, pongees, perles pierres précieuses), Sulzer, Rudolph & Cie (soies). Par ailleurs, cette institution a des membres adhérents correspondants. En France, il s'agit de S. Jabrin, soies, 14 rue Pizay, Lyon, et de L. Renaud, agent de Marthoud frères, 15 rue du Garret à Lyon auxquels il faut ajouter un correspondant à Epernay, un à Paris et en Angleterre ainsi qu'aux Etats-Unis, Olivier & Cie (Londres et New York). En résumé, en 1918, les soyeux se répartissent de la manière suivante: au niveau du comité, deux à Shanghai, Madier et Frédet, deux à Canton, Poisat et Eymar. Au niveau des membres actifs, ils sont quatre sur sept membres à Canton et onze sur trente et un à Shanghai. Au niveau des membres participants enfin, ils sont trois sur cinq membres à Canton, un à Zhifu, trois sur vingt et un à Shanghai. Tcheng Tse-sio précise que celle-ci est reconnue par décision ministérielle en 1918, qu'il y a un comité de section à Karbine et qu'un bulletin est publié chaque mois "comprenant des statistiques et des renseignements sur diverses industries chinoises" 1582 . Incontestablement, la création et l'animation de cette Chambre de Commerce française en Chine doit être attribuée aux négociants en soie. A la même époque, un rapport du consul français à Shanghai signale l'existence de deux écoles, une à Hangzhou, l'autre (?) pour les filles mais qui ont peu d'influence. En novembre 1917, une autre lettre émanant de la même source rapporte l'existence de tractations pour la création d'un Institut séricicole à l'initiative de la CCF de Shanghai.

Ce rapport mentionne un certain M. Vieil et le fait que le consul a autorisé l'installation d'un grainage dans les locaux de l'école de médecine allemande, en l'occurrence des dortoirs aménagés en salles pour le tirage des cocons, le papillonnage et la ponte, mais cette solution est provisoire et l'auteur réclame au Ministère une douzaine de microscopes et des balances de précision 1583

Evolution de la production lyonnaise de soieries entre 1878 et 1899 en millions de francs production moyenne : 380,6 M FF
Evolution de la production lyonnaise de soieries entre 1878 et 1899 en millions de francs production moyenne : 380,6 M FF

(source : Pariset, 1901, p.416)

Production mondiale de tissus de soie par pays et en millions de francs à la fin du XIXe siècle
Production mondiale de tissus de soie par pays et en millions de francs à la fin du XIXe siècle

(source : N. Rondot, l’industrie de la soie en France, p.113)

Les exportations mondiales de soieries par pays en valeur et en pourcentages
Les exportations mondiales de soieries par pays en valeur et en pourcentages

(source : CCIL/CRT)

Mouvement des élèves coloniaux entre 1899 et 1914
Mouvement des élèves coloniaux entre 1899 et 1914

(source : CCIL/ CRT 1914, p.403)

Les évolutions de la logistique concernant la filière soie lyonnaise en 1881-82 et 1901-02
Les évolutions de la logistique concernant la filière soie lyonnaise en 1881-82 et 1901-02

(source : Emmanuel Pellerey, la sériciculture coloniale et l’industrie française de la soie, 1905)

Projet d’un canal de navigation du Rhône à Marseille
Projet d’un canal de navigation du Rhône à Marseille

(source : Ministère des Travaux Publics, 1895)

La sériciculture au Japon
La sériciculture au Japon

(photos : magnanerie de Sarrians, Drôme et la carte L. Guenneau, 1923)

Le commerce d’exportation japonais de la soie grège et des déchets XIXe-XXe siècles :
Le commerce d’exportation japonais de la soie grège et des déchets XIXe-XXe siècles : A. Evolution de la production de soie grège au Japon 1878-1920 B. Développement de la sériciculture en Corée entre 1909 et 1919 (nombre de famille de sériciculteurs et production de cocons en hectolitres)

(source : BCEO, novembre 1926)

[A] évolution des exportations de grège de 1877 à 1927 et de déchets de 1919 à 1926
[A] évolution des exportations de grège de 1877 à 1927 et de déchets de 1919 à 1926 [B] les principales maisons exportatrices de soie grège japonaise en 1926 [C] principales maisons exportatrices de déchets et destinations en 1925-1926

(source : L. Gueneau ; op. cit. p.158)

Evolution des expéditions de soie japonaise vers les Etats-Unis en nombre de balles entre 1877 et 1892
Evolution des expéditions de soie japonaise vers les Etats-Unis en nombre de balles entre 1877 et 1892

(source : Pariset)

Ventilation des exportations japonaises en nombre de balles par destinations durant la saison 1913-1914 (total : 202 000 balles)
Ventilation des exportations japonaises en nombre de balles par destinations durant la saison 1913-1914 (total : 202 000 balles)

(source : CCIL/CRT 1914 ; p.111)

Evolution de la production mondiale de soie grège et de la part relative du Japon 1878-1913
Evolution de la production mondiale de soie grège et de la part relative du Japon 1878-1913

(source : Li Jin-mieung d’après le bulletin des soies et des soieries ; colloque 1994)

Evolution des exportations japonaises de soie grège vers la France et les Etats-Unis 1870-1913
Evolution des exportations japonaises de soie grège vers la France et les Etats-Unis 1870-1913

(source : Li Jin-Mieung op.cit. ; colloque Lyon 1994)

Part des maisons japonaises et étrangères dans le commerce d’exportation de soie du Japon entre 1867 et 1914
Part des maisons japonaises et étrangères dans le commerce d’exportation de soie du Japon entre 1867 et 1914

(source : Li Jin-Mieung op.cit. ; colloque Lyon 1994)

Détail des parts respectives des maisons étrangères dans le commerce d’exportation des soies japonaises entre 1867 et 1914 par nationalités et par rapport aux volumes exportés
Détail des parts respectives des maisons étrangères dans le commerce d’exportation des soies japonaises entre 1867 et 1914 par nationalités et par rapport aux volumes exportés Remarque : part des maisons allemandes et japonaises non figurée (part des maisons allemandes : 2,4 en 1880-84 ; 9,2 en 1890-94 ; 2,9 en 1900-04 et 3,8 en 1910-14)

(source : Li Jin-Mieung op.cit. ; colloque Lyon 1994)

Notes
1543.

Tcheng Tse-sio, p.49

1544.

CCIL / CRT 1913, p.252.

1545.

CCIL / CRT 1913, p.100

1546.

Brême, Hambourg, Gênes, Singapour et Copenhague ont opté pour ce système fin XIX° siècle.

1547.

Ports francs d'autrefois et d'aujourd'hui, 1904.

1548.

P. Masson, Marseille et la colonisation française, essai d'histoire coloniale, Marseille, 1906, 592 p, p.487.

1549.

ou encore 50.000 tisseurs et 200.000 personnes vivant de la soie.

1550.

L.M Li, p.120

1551.

MAE Paris NS Chine 580

1552.

MAE Paris NS Chine 580, "la révolution et le commerce des soieries à Canton" (29 mai 1912).

1553.

Mêmes bouleversements chez les Chinois émigrés en Asie, leurs achats ont diminué de 50%.

1554.

MAE Paris NS Chine 580, mars 1916.

1555.

L.M Li, p.124

1556.

L.M Li, p.122

1557.

MAE Nantes Shanghai cartons roses n°21, document non daté. L'auteur rappelle également que les Anglais ont fait des tentatives infructueuses d'adaptation.

1558.

L.M Li, p.141 et Tsing Tung-Chun, p.31.

1559.

L.M Li, respectivement p.31et p.123.

1560.

Mais la production de cette région est surtout destinée au marché chinois. L.M Li, p.117.

1561.

Elles sont quarante deux en 1930, les principaux avantages sont des salaires plus bas, moins de troubles qu'à Shanghai et les filatures reçoivent leurs approvisionnements 15 jours avant leurs concurrentes de Shanghai. L.M Li, p.167.

1562.

L.M Li, p.111

1563.

L.M Li, p.189

1564.

En station, il faut 3,6 piculs de cocons pour un de soie grège contre 5,5 ou 6 ordinairement. "Cette réforme de l'élevage des vers à soie est réclamée depuis plus de trente ans (...)". BCEO 1925.

1565.

Le port de Shangai, étude économique, Lyon, Bosc frères, 1934, 164 p.

1566.

pp.78-79

1567.

L. M Li, p.171

1568.

AN F12 7224

1569.

L.M Li, p.169

1570.

L.M Li, p.142

1571.

pp.161-162

1572.

MAE Paris NS Chine, volume 580 novembre 1914.

1573.

MAE Nantes, Foutchéou 33, non daté, vers 1914.

1574.

MAE Paris, NS Chine 580.

1575.

Parmi les stagiaires chinois dans les années 1920, il y a le fils du consul de Chine à Paris. Dans le BCEO de mars 1920, on trouve un article sur le problème du rapatriement des coolies partis travailler en France pendant la première guerre mondiale et dans celui de mai 1920, un autre papier sur l'histoire d'un jeune chinois parti travailler et se battre en France.

1576.

MAE Nantes Foutchéou 34

1577.

fondée en 1909

1578.

MAE Paris, NS Chine 580

1579.

MAE Nantes, Foutchéou 35

1580.

18 pages.

1581.

MAE Nantes, Foutchéou 35

1582.

Les relations de Lyon avec la Chine, thèse, Paris, bibliothèque de l'Institut de Géographie de l'Université de Lyon et des Etudes Rhodaniennes, 1937, 182 p. Par ailleurs, cet auteur confirme que le président est bien Madier, de Madier, Ribet & Cie, maison de soieries.

1583.

MAE Paris, NS Chine 580