A. LES ARCHIVES (SOURCES)

A.1. ARCHIVES DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE LYON (CCIL)

Ces archives ont récemment fait l'objet d'un remarquable travail d'inventaire et de récolement. Parmi les fonds existant, nous avons travaillé avec le Fonds Colonial qui comprend des archives et une bibliothèque ainsi que les Fonds "Relations étrangères", "Réceptions" et "Condition des Soies". C'est par exemple dans ce dernier que nous avons déniché certaines statistiques (1847-1858, importations de Chine, S.3, TM 1 / boi 36 dos 11) mais surtout les usages commerciaux réglant le commerce de la soie sur la place de Lyon (1839-1937, usages commerciaux, S.3, TM 1, dos 7). Appartenant au fonds consacré aux réceptions, seule mérite d'être mentionnée la relation de la mission chinoise à Lyon du 27 avril 1905 (S.1, cote 25).

Le fonds "Relations étrangères" est plus riche. On y trouve les dossiers suivants: Lyon et la Syrie, 1905-1925, Sériciculture et marché des soies en Chine, 1870-1908, sériciculture et marché des soies en Chine mais pour la période 1908-1924 cette fois-ci, Sériciculture et marché des soies au Japon, 1894-1915, les français à Shanghai, 1855-1942 et 1870-1908 et enfin les intérêts lyonnais à Madagascar, 1923-1928. Dans ces dossiers, on trouvera quelques exemplaires du Bulletin du Comité de l'Asie Française (1901 à 1903) et du Bulletin de la Société de Géographie de Lyon (n°2, 5, 6, 8, et 9).

Sans insister sur la bibliothèque du Fonds Colonial qui comprend un important nombre d'ouvrages, parmi lesquels des Atlas, d'inégale valeur, on peut mentionner concernant les archives de ce fonds un carton "L" consacré à la sériciculture et au marché des soies en Chine entre 1870 et 1908, la même chose pour le Japon entre 1894 et 1914 et le détournement par Gênes du travail des soies à destination de la Suisse (1894 à 1896), une boîte "E" sur les soies et industrie de la soie au Tonkin, en Chine et à Shanghai et un "rapport n°6" consacré au développement des relations commerciales avec la Russie et le commerce avec la Chine en 1906 ainsi qu'un projet de mise en valeur des colonies françaises (1922) et une étude sur le développement de la sériciculture en France et dans les colonies. Attention cependant, les intitulés ne doivent pas faire illusion: bien souvent, les pièces contenues dans ces dossiers concernent principalement les années 1930, ce qui limite leur intérêt pour notre étude.

Par contre, les Compte Rendus de Travaux (CRT) sont, quant à eux, totalement indispensables. Leur remarquable tenue de 1859 à nos jours en font une source d'informations extraordinaire qui en dit long sur la minutie et le souci de précision de ceux qui en eurent la charge. Leur table des matières parle d'elle-même. La première partie est toujours consacrée au secteur de la soie avec l'exposé de la situation industrielle et commerciale de la ville de Lyon pendant l'exercice de l'année, l'analyse des secteurs spécifiques des soies et des soieries et les documents statistiques. La seconde partie porte sur les problèmes de transport et communications. Il y est notamment question de la navigation, des chemins de fer, des routes et ponts, des postes et télégraphes. On y suit également les questions de douane, les traités de commerce, les évolutions de la législation industrielle et commerciale, les questions coloniales, les progrès de l'enseignement, les expositions, l'organisation consulaire et les questions diverses. Enfin, la troisième partie porte plus spécifiquement sur les établissements relevant de l'administration de la Chambre, c'est-à-dire la Condition des Soies et le laboratoire d'études de la soie qui en dépend, la société de secours mutuels et la caisse de retraites des ouvriers en soie, le musée historique des tissus et les divers services de la Chambre.

Avec les délibérations, on trouve des statistiques et documents dont nous ne pouvons donner que quelques exemples: tableau récapitulatif de la production, de la consommation et des prix des soies entre 1863 et 1875, enquête sur l'industrie de la soie aux Etats-Unis en 1880, fournissant par Etat le nombre des établissements, la valeur des matières premières et autres produits utilisés, le nombre moyen d'ouvriers et de métiers, enfin la production par type d'article. On y trouve également des statistiques sur les exportations de soieries et rubans de tous les pays concurrents entre 1882 et 1892, notamment celles des fabriques de Crefeld et de Zurich, les mouvements de la Condition de Lyon et de ceux des autres conditions d'Europe. Dans le cadre de vastes études rétrospectives, on peut travailler par exemple sur le tableau des droits d'entrée en France sur les cocons et la soie entre 1791 et 1863 ou celui de la filature à partir de cocons via Marseille entre 1871 et 1890 (CRT 1891, pages 238 et 244), sur la carte des métiers de tissage de la Fabrique lyonnaise de soieries en 1914 et le graphique des établissements, ouvriers et forces motrices des groupes industriels de la circonscription (CRT 1914, pages108 et 392). Enfin, en ce qui concerne le commerce de la soie, celui-ci est très régulièrement suivi grâce à des séries statistiques annuelles, quinquennales et décennales extraites des tableaux de l'Administration des douanes pour les cocons, la soie grège ou ouvrée ainsi que pour la bourre de soie.