2 SRI et les Systèmes d’Information

Il y a plusieurs types de systèmes d’information sur le marché, lesquels sont classés par Gerald SALTON & Michael J. MCGILL en cinq grands groupes : les systèmes de recherche d’information, les systèmes de gestion d'information, les systèmes de gestion de bases de données, les systèmes de support à la prise de décision, les systèmes de question-réponse. Pour eux, les systèmes de gestion d’information sont une sorte de système de gestion de bases de données appropriées aux administrateurs, enrichis de graphiques, analyses et synthèses.

Selon Gerald Salton & Michael J. McGill, les systèmes d’information ‘ « …exécutent des opérations spécifiques sur des classes homogènes d’items d’information. Normalement les SRI ne remplissent pas la fonction de gestion d’information et vice-versa. Cependant, en principe, on peut concevoir aussi une autre sorte de système, en rassemblant une variété de composants différents, dans une simple structure coopérative, incluant le SRI, le SGBD, systèmes de graphiques et d’autres outils techniques. La conjonction de ces systèmes en fait rend un outil puissant pour la prise de décision, ce sont les systèmes de support à la prise de décision » ’ ⁷ . Ils ont construit le schéma ⁸ de la figure 1.1 pour montrer la similarité entre ces systèmes.

Les évolutions récentes des technologies de l’information et de la communication ont changé un peu ce panorama (le schéma a été extrait d’un livre sorti en 1983). Divers types de systèmes sont apparus récemment, mais dans l’essence, en ce qui concerne l’information, ils peuvent être représentés par un des systèmes présents dans la figure 1.1. Par exemple, les systèmes hypertextes et hypermédia peuvent être encadrés dans les systèmes de recherche d’information, car leur fonction primordiale est la dissémination de l’information. Il faut peut-être adapter la définition des SRI, en ajoutant l’image et le son comme type d’information traité. Le but de présenter ce schéma est plutôt de montrer la similarité des SRI avec les systèmes d’information d’une manière générale, et non de présenter exhaustivement tous les systèmes d’information et de les définir de manière approfondie.

Il y a quelques différences entre les SRI et les systèmes de gestion de bases de données (SGBD). Parmi celles-là on distingue :

• Les SGBD stockent des informations factuelles, normalement numériques. Tandis que les SRI stockent des textes intégraux (en langage naturel), des références bibliographiques (notices bibliographiques), des informations imagées, sonores (hypermédias) ;
• Les bases de données gérées par les SGBD ont une structure de données, où chaque enregistrement a des attributs avec des formats et valeurs précises. Dans les SRI, les bases de données ont une organisation différente à cause de la caractéristique des données qui y sont traitées et enregistrées. On peut dire qu’il y a un format général mais variable, soit en fonction de la taille de chaque champ, soit en fonction de l’absence ou présence d’un champ. Dans les cas de bases de données bibliographiques, des champs peuvent se répéter (ex.: auteur), ou peuvent apparaître dans une notice (registre) et être absents dans une autre notice (ex.: résumé). Les champs étant textuels, ils ont une taille variable ;
• La réponse donnée par les SGBD correspond exactement à ce qui l’utilisateur a demandé, puisque la recherche est faite sur les attributs d’un registre. Ainsi, par exemple : si on demande une recherche de tous les employés d’une entreprise qui gagnent plus de 20.000 francs, le SGBD fera la recherche sur l’attribut salaire du fichier d’employés dans la base de données. Le système donnera une réponse exacte, il ne donnera que les enregistrements des employés qui gagnent plus de 20.000 francs. Dans les SRI le résultat n’est pas aussi précis que celui donné par les SGBD. La réponse peut avoir des documents ou des références qui ne correspondent pas au besoin d’information de l’utilisateur. Malgré le traitement exact de la requête, le résultat ne l’est pas, il est approximatif. Ainsi, la différence entre les résultats d’un SRI et ceux d’un SGBD vient de ce que dans ces derniers les attributs ont des valeurs bien précises. Ce qui n’arrive pas aux bases de données textuelles, c’est le fait qu’un champ textuel n’a pas une valeur unique aussi bien définie qu’un champ numérique et que la recherche est faite dans des textes à travers une composition de mots avec des opérateurs booléens. Il est vrai que dans une base de données bibliographiques nous avons une structure qui nous permet de faire une recherche précise sur le nom de l’auteur, sur le nom de l’éditeur, utilisant bien sûr, une requête avec le nom complet, soit de l’auteur ou de l’éditeur. Cependant, on ne peut pas le faire de la même façon sur un champ comme le résumé. La taille d’un résumé est variable et elle peut arriver à des centaines de mots. Ce qui rend difficile de mettre tout le champ résumé dans une requête. C’est une des raisons pour lesquelles on utilise une requête composée de mots et d'opérateurs booléens. Pour mieux illustrer le problème de l’inexactitude d’une réponse des SRI, on donnera les exemples suivants :
• • Dans la base de données de publications périodiques Myriade, lorsqu’on demande une recherche dans le titre, pour trouver une revue appelée SCIENCE, en utilisant seulement le champ de titre, avec le mot SCIENCE dans la requête, le SRI donne comme réponse 2248 références. Parmi ces références, il y a 5 revues appelées SCIENCE. Tandis que dans les 2243 références restantes, le mot SCIENCE est présent dans le titre, mais ajouté d’autres mots. On est donc obligé de faire une recherche multicritère ⁹ pour trouver la revue cherchée ;
  • Si on veut trouver des documents portant sur l’ANALYSE DE SYSTEMES D’INFORMATION dans une base de données texte plein, normalement on n’utilise que les mots analyse, systèmes et information. Or, le SRI trouvera aussi bien les documents parlant de l’Analyse de Systèmes d’Information que les documents ayant comme sujet les Systèmes d’Analyse d’Information.

• Ces deux exemples montrent ce qui nous avons parlé plus haut, c'est-à-dire, ils montrent dans la pratique que le résultat d'une consultation dans un SRI n'est pas exact mais approximatif.

En ce qui concerne les systèmes de question / réponse, il s’agit de systèmes qui stockent des informations factuelles sur un domaine spécifique et ainsi que des connaissances et des faits s’y rapportant. Normalement ce type de système peut accepter des requêtes en langage naturel et éventuellement donner aussi la réponse, à cette requête, en langage naturel. En fait, ce type de système, prend la requête, l’analyse et la compare en utilisant des connaissances et des faits stockés.

On voit, ainsi, que les points de similitudes entre tous ces systèmes sont les suivants :

• Ils ont derrière eux des structures de bases de données ;
• Ils ont une fonction spécifique de traitement et de stockage de données ;
• Ils ont une fonction de recherche d’information spécifique à chaque type de système ou d’application. En conséquence, ils ont une interface de recherche d’information, soit guidée par un menu, soit par un langage. Ce qui ressemble aux SRI.

On entend comme base de données, un ensemble de données, organisées en structures de données capables de faciliter la mise à jour, le traitement et principalement la diffusion de l’information.