3.2 Eléments anaphoriques

Tout d’abord, on trouve dans les textes en langue portugaise autant d’éléments anaphoriques que dans les textes en langue française. Mais, qu’est-ce qui une anaphore anaphore ? Isabelle VIDALENC-SABOURIN donne, dans sa thèse, une définition basée sur celle donnée par O. DUCROT, dans un article sur les « Relations sémantiques entre phrases », page 358, du dictionnaire encyclopédique des sciences du langage.

Selon Isabelle VIDALENC-SABURIN : ‘ « L’anaphore est une relation discursive entre une unité et une autre antécédente basée sur le fait que la première unité ne peut à elle seule avoir une interprétation. Il n’y a anaphore entre deux unités textuelles que si l’on peut dire : l’unité antécédente apporte un élément qui permet à l’unité anaphorique d’être interprétée. » 138 . De la même façon qu’en français, cette figure existe aussi en langue portugaise, par le biais des particules préverbales (Y), des pronoms possessifs, parmi d’autres unités. Il s’agit d’un phénomène fréquent dans les textes. Pourtant, la question que nous voulons poser est : faut-il faire des efforts pour résoudre tous les cas d’anaphores rencontrés dans les textes ? Si les unités anaphoriques font référence à une unité antécédente, est-il important de les repérer ?

Il nous semble qu’on peut partager les anaphores en deux situations différentes : soit elle fait simplement référence à une unité précédente sans former un nouveau syntagme nominal, soit le fait en formant un nouveau SN. Dans les deux situations, nous supposons que l’unité précédente est un syntagme nominal. La première situation a comme conséquence un repérage doublé du syntagme nominal, il n’apporte donc rien de nouveau à la procédure d’indexation automatique ni à la procédure de recherche d’information, car le syntagme nominal a été déjà repéré. Un autre côté, dans la deuxième situation, l’insertion de l’unité précédente contribue à la formation d’un nouveau syntagme nominal, donc cette opération est intéressante pour l’indexation automatique et aussi pour la recherche d’information. Elle peut aider à la procédure de raffinement d’une recherche d’information, étant donné que le nouveau syntagme nominal sera, en conséquence, d’un niveau supérieur. Ce qui représente une possibilité d’améliorer le résultat d’une recherche d’information.

Bien que le premier contexte n’apporte pas de nouveau syntagme nominal, il peut quand même être utile à l’analyse de contenu, car le comptage des syntagmes nominaux peut être important dans la procédure d’un calcul d’ordre de pertinence ou d’importance d’un syntagme nominal par rapport à d’autres syntagmes nominaux. Une réflexion purement basée sur le corpus que nous avons travaillé dans le cadre du DEA, nous pouvons dire, grosso modo, que les anaphores dues aux prédéterminants possessifs sont en grande partie responsables pour la formation de nouveaux syntagmes nominaux. Tandis que les anaphores dues aux formes préverbales (Y) ne contribuent pas à la formation de nouveaux syntagmes nominaux.

Il faut rappeler que la formation d’un nouveau syntagme nominal due à la résolution d’un élément anaphorique doit être faite de manière attentive car on peut arriver à des résultats curieux, selon les commentaires faits dans le chapitre 3 139 . D’ailleurs Isabelle VIDALENC-SABOURIN a fait aussi des remarques là-dessus, en donnant des exemples 140 à la page 36 de sa thèse.

Ainsi, nous croyons qu’il faut bien définir les critères de résolutions des sources d’anaphores, tenant toujours compte du but du travail.

Nous avons décidé de ne pas travailler sur les problèmes d’anaphores pour l’instant, étant donné la complexité et extension du problème. Pourtant, la réalisation d’une étude approfondie sur ce problème envisageant l’indexation automatique et la recherche d’information est essentielle. Les thèses de Isabelle VIDALENC-SABOURIN et Valérie LARROCHE-BOUTET nous semblent importantes comme référence à une étude des anaphores en langue portugaise, étant donné les ressemblances de la langue portugaise avec la langue française.

Notes
138.

Isabelle VIDALENC-SABOURIN. Traitement automatique des anaphores en français : étude linguistique préalable. Thèse de doctorat en Sciences de l’Information et Communication. Lyon : Université Lumière – Lyon 2, janvier 1989. p. 37.

139.

Un syntagme avec un élément anaphorique : « une catégorie des clients conscientisés sur leurs droits à des produits et à des services de haute qualité » ;

lLe nouveau SN réécrit après la solution de l’élément anaphorique : « une catégorie des clients conscientisés sur les droits des clients conscientisés à des produits et à des services de haute qualité ».

140.

La phrase avec l’élément anaphorique : «  Tous les concurrents espèrent qu’ils vont gagner » ;

La phrase après la solution de l’élément anaphorique : « Tous les concurrents espèrent que tous les concurrents vont gagner » ; ou

« J’ai rencontré des amis ; ils m’ont parlé de toi » ; « J’ai rencontré des amis ; des amis m’ont parlé de toi »