1.1.2.1. Les formes hors noms propres

Nous nous sommes appuyé pour ce faire sur les recommandations du “lemma-tiseur”... Charles Muller, bien qu’elles recouvrent, comme on l’a vu, des problèmes de non-équivalence entre unité graphique et unité linguistique. Il convient toutefois de préciser que nous ne nous sommes guère penché que sur certains aspects qui, comme on va le voir, ne relèvent que de traits graphiques (apostrophe et trait d’union) ou de quelques phénomènes lexicaux :

  • l’apostrophe : ont été comptabilisés comme une seule forme, autrement dit soudés, des composés lexicalisés tels que : « aujourd’hui », « presqu’île », « quelqu’un », « grand’chose »... Par contre, il a été conservé son statut de délimiteur à l’apostrophe dans les cas où elle sépare un élément enclitique élidé du mot qui suit (« c’est », « s’il »...) ;

  • le trait d’union : dans les cas de groupes lexicalisés (« rendez-vous », « clair-obscur », « va-et-vient », « celui-ci »...), nous avons opté pour la soudure. Dans le cas de « c’est-à-dire », il va de soi que le « c’ » a été agglutiné à « est-à-dire ». Lorsque le trait d’union sert à relier un terme à un élément postposé, la plupart du temps adverbial (« -ci », « -là ») ou pronominal (« a-t-il », ce qui engendre ici l’indexation d’un « t » euphonique distinct d’un « t’ » pronominal), les formes ont été comptées séparément91. Il y a une explication pratique à cela : après un premier traitement du corpus par l’ordinateur, il a été facile de les repérer dans le dictionnaire des formes. N’ont été soudés que ceux qui apparaissent en entrée principale dans un dictionnaire de langue française à peu près contemporain de la période à laquelle a été produit le discours éditorial (Le Nouveau Petit Robert, 1993). Nous avons parfaitement conscience du fait que la “norme” est une notion toute relative d’un dictionnaire à l’autre. Il s’agissait en fait de vérifier qu’une marque de lexicalisation ne soit pas avérée uniquement dans notre corpus, auquel cas elle était rejetée, et le cas échéant de stabiliser des regroupements de formes répétées à l’identique dans le texte mais avec un usage “flottant” quant au trait d’union ;

  • bien que séparées graphiquement, des formes contiguës ont été soudées : ainsi « parce que » (« parce » n’est jamais employée seule), « a contrario »...92

Notes
91.

Nous tirons la remarque concernant le t euphonique du Machinal, Pierre Lafon et alii, Paris, INaL-Klincksieck, p. 41. Parmi les recommandations de ce manuel que nous avons mises en oeuvre, il y a le remplacement systématique de toute majuscule placée après une ponctuation forte (sauf lorsqu’elle est à l’initiale d’un nom propre) par la lettre diacrisée correspondante (à, é...). Il est à noter que tous les composés lexicalisés n’ont pas été pris en compte. Seuls l’ont été ceux qui sont dotés d’un trait d’union.

92.

Ce dernier rapprochement nous a semblé d’autant plus idoine que les locutions latines, dont cette expression relève, sont traditionnellement présentées comme formant un tout par le biais de l’italique (à l’instar des titres d’oeuvres par exemple).