Comme nous en étions convenu, nous allons commencer par donner la liste des termes ou des expressions ressortissant aux modalités d’énoncé qui ont été retenus pour l’analyse et dont la répétition suffisamment prononcée dans notre corpus en autorise l’exploitation (fréquence > 10). Ne sont donc pas présentés ici les items qui, bien qu’en phase avec la démarche sélective poursuivie, n’en demeurent pas moins en-deçà du seuil de fiabilité :
pour ce qui concerne les jugements de vérité et de réalité, nous avons relevé les termes et expressions suivants : « bien sûr », « certainement », « en fait », « évidemment », « il est vrai que », « peut-être », « probablement », « sans doute », « voire », « vraiment » ;
les modalités du vouloir, du devoir, du pouvoir et du savoir se trouvent formellement déclinées de la manière qui suit : « veut », « vouloir », « voulu », « devra », « devrait », « doit », « doivent », « dû », « fallait », « faudra », « faut », « peut », « peuvent », « pourra », « pourraient », « pourrait », « pouvait », « pouvoir », « pu », « puisse », « sait », « saurait », « savoir » et « su ». On rappellera que n’ont été prises en charge ici - à l’exception du terme « nécessairement » que l’on peut joindre à cette liste - uniquement les occurrences de ces formes qui correspondent à un emploi en tant que verbe. Dans ces conditions, et même si la plupart des items qui ont été présentés sont l’expression directe de cette catégorie, il a fallu procéder en quelques occasions à des mises à l’écart, essentiellement vis-à-vis d’emplois substantivaux (ainsi dans des expressions comme « le pouvoir politique » ou « avoir acquitté son dû »). On sait d’autre part que la modalité du devoir est susceptible d’interprétations différentes selon qu’elle contient l’idée d’obligation ou de probabilité. Les quelques occurrences qui répondent à ce dernier profil, du reste marginal dans notre corpus (excepté avec « de-vrait »), ont dès lors été soustraites du calcul des écarts réduits.
En marge des termes ou expressions qui viennent d’être isolés, il nous semble bon de rappeler qu’il nous arrivera de marquer un arrêt sur certaines des formes dont l’ordinateur, avec une norme “sévère”, a mis en valeur le sur-emploi ou, au contraire, le sous-emploi, formes qu’il nous aura apparu nécessaire de signaler pour des raisons qu’il nous incombera d’expliciter au cas par cas121. Dans ce qui va suivre, seuls les écarts réduits spécifiques sont indiqués. Pour chaque forme lexicale mentionnée, on trouvera en Annexe 2 l’ensemble des écarts réduits et des fréquences réelles qui lui correspondent au gré des quatre périodes.
Il va de soi que quelques-uns des items que nous avons retenus pour l’analyse se trouvent également présents dans les listes produites par l’ordinateur. Le fait de recourir à une norme plus couramment admise nous aura permis au final de porter à la lumière d’autres formes - en rapport avec l’objectif que nous nous sommes donné de réaliser - qu’il eût été dès lors dommageable de maintenir dans l’ombre.