3. Familles et acteurs politiques

Par acteur politique, nous entendrons prioritairement tout individu qui est, de façon contemporaine aux six années de notre corpus, ou a été mandaté pour mener à bien un programme qu’il s’est donné de poursuivre dans le cadre de la “chose publique”. S’il n’a guère été difficile de pointer tous ceux qui étaient cités au moins trois fois dans le texte que nous avons soumis à l’ordinateur, il a fallu dans certains cas arbitrer entre deux classes possibles. C’est ainsi que Charles Mérieux, plus encore que Bernard Tapie qui a été ministre de la ville à la fin de l’existence de Lyon-Libération et désigné comme tel, pouvait prendre place tout autant dans la classe des acteurs sociaux que dans celle des acteurs politiques. Nous avons finalement opté pour cette dernière, Charles Mérieux ayant ‘“toujours fait office de trésorier des gaullistes”’ 302. Nous avons d’autre part préféré utiliser l’expression familles politiques plutôt que groupes ou partis politiques, expressions trop restrictives à notre sens et pas toujours adaptées aux noms propres que nous avons fait entrer dans cette classe. On y trouve en effet la « CGT », « Force Unie » ou « Nouvelle Démocratie » que l’on ne peut pas considérer à proprement parler comme des “partis”. La césure gauche-droite n’est toutefois pas absente entre le syndicat et les deux “mouvements”. Familles a le mérite à nos yeux d’être une notion non-limitative qui peut transcender la façon dont un groupe se nomme et englober plusieurs éléments sous la dénomination de droite ou de gauche. Repérage d’ensembles qui prend toute sa dimension dans le cadre d’une analyse factorielle des correspondances, dont la visée est synthétique. C’est par la classe des familles que nous allons entamer l’examen de l’univers politique tel que désigné dans le discours éditorial de Lyon-Libération.

Notes
302.

Pierre Mérindol, op. cit., p. 111.