4. Territoires

Le plan-graphique des noms propres qui désignent des fragments d’espace, de l’échelon local au niveau mondial, met en opposition sur le premier axe la Période 1 avec la Période 2. Si l’une et l’autre contribuent à créer l’axe, pour 51 et 49 % respectivement, il n’empêche qu’apparaissent dans leur voisinage des formes propriales projetables sur le deuxième axe, de façon contributive pour « Perrache », « Part-Dieu », « Croix-Rousse », « Europe » et « RUL », et illustrative pour « Italie », « Savoie », « Fourvière » et « Presqu’île ». Toutes les formes qui suivent l’allongement du premier axe contribuent à sa création, excepté les suivantes qui n’y sont que représentées : « Ain », « Amérique », « Rhin », « Méditerranée », « Proche-Orient », « France » et « Allemagne » du côté droit, puis « Etats-Unis », « Isère » et « Rhône-Alpes » du côté gauche. Les neuf noms propres, mentionnés en amont, qui sont projetables à droite du deuxième axe font pendant à la Période 3 et aux cinq termes environnants qui contribuent autant qu’elle à l’axe, à l’exception cependant de « Terreaux » (représenté à 54 %). Si le côté droit du premier axe se trouve particulièrement fourni en noms d’Etats au contraire du côté gauche qui, hormis « Europe », condense des termes exclusivement réservés à ce que l’on pourrait qualifier, dans un sens élargi, d’“espace lyonnais”, l’essentiel ne nous semble pas se situer dans de tels contrastes. Derrière ceux-ci, de même que derrière ceux appréhendables sur le deuxième axe, ce qui est en jeu nous paraît être un cheminement téléologique, entendu à la façon dont Michel Lussault parle de “rhétorique identitaire” téléologique à propos de la construction symbolique de leurs actes par les autorités municipales, au moment de mettre en oeuvre leurs politiques d’urbanisation, ‘“au sens où elle noue le passé, le présent et l’avenir de la ville en un Tout cohérent doté d’une finalité”’, autrement dit rien moins que ‘“le destin de la ville”’ ³⁴⁵. Mais si ce “destin” est décelable chez cet auteur à l’aune d’énoncés qu’il est possible d’appréhender comme des récits à part entière, la dimension téléologique découle pour notre part de trois ensembles successifs relativement homogènes, qui s’articulent avec trois phases du discours éditorial de Lyon-Libération prenant place à l’intérieur des trois premières périodes rédactionnelles. C’est ce que nous allons maintenant aborder plus en détail.