2.3. Une attraction privilégiée : Lyon-Paris

Le tableau récapitulatif qui ouvre cette section nous a permis de voir que les formes « Lyon » et « Paris » sont sur-employées dans la première période (avec des écarts réduits respectifs de +2.7 et +2.0). Si la progression chronologique de « Paris » ne laisse transparaître aucun déficit significatif dans le discours éditorial de Lyon-Libération, au contraire de « Lyon », on peut noter cependant que le coefficient de « parisien » s’inscrit dans la lignée de « lyonnaise » puisqu’il franchit le seuil de fiabilité (-0.97). En nous en tenant à ces chiffres, rien ne prouve pour autant que « Lyon » et « Paris » aient un taux de co-fréquence - expression qui renverrait ici au nombre de fois où les deux formes se rencontrent au sein d’une même unité rédactionnelle - élevé. Or, à l’examen, il est possible de constater qu’à chaque fois que le terme « Paris » est utilisé dans le discours assumé de la première période, « Lyon » l’est aussi (on aura compris que ce n’est pas le nombre d’occurrences qui importe ici mais la dépendance commune à l’égard d’une unité rédactionnelle donnée). Ce qui est loin de se vérifier pour « Grenoble », également surreprésenté dans la première période (+2.5), puisque ce nom propre est en situation de co-fréquence avec « Lyon » que dans un cas sur deux. Si l’origine grenobloise de René-Pierre Boullu peut à la rigueur expliquer l’engouement pour ce désignant dans la période initiale, il est indéniable que les développements dans lesquels il prend place sont pour moitié détachés non pas nécessairement du site “lyonnais” mais d’une évocation directe de Lyon. Ainsi lorsque le journal commente l’inauguration du tramway de l’agglomération grenobloise ou le “déménagement” dans cette ville du Festival du roman et du film noirs. Pour en revenir au couple « Lyon »-« Paris », on peut encore signaler que le pourcentage de corrélation le plus élevé - après la première période - est décelable dans la troisième (78 %), tandis que les deux périodes “Lépinay” se contentent d’un taux plus faible, en particulier pour celle qui clôt le corpus (respectivement 67 et 40 %).