ANNEXES

Annexe 1
Description du corpus

1- Statistique globale quant aux données étudiées

Les 303 unités rédactionnelles (expression désormais abrégée “UR”) qui composent le corpus épuisent l’ensemble des articles de Lyon-Libération qui relèvent des genres “éditorial”, “billet” et “commentaire”, c’est-à-dire désignés comme tels dans la production du journal (hors suppléments) tout au long de son existence. A cet égard, chaque genre est représenté au moins une fois dans chacune des quatre périodes rédactionnelles à partir desquelles le corpus est partitionné. Ce qui donne lieu par genre à la ventilation suivante, de la première à la quatrième période : éditorial (89 7 2 7), billet (24 70 45 1), commentaire (3 28 10 17). L’analyse consiste avant tout à approcher le discours éditorial (ou assumé) ainsi isolé à l’aune du locuteur collectif Lyon-Libération. Dans cette perspective, chaque locuteur individuel à l’origine d’une UR se retrouve subsumé sous l’institution qui accueille son dire. Il est cependant possible de dresser un état des lieux en croisant dans un tableau les trois genres susmentionnés avec les quatre périodes rédactionnelles, non sans avoir pris soin d’opérer à l’intérieur de chacune d’elles une scission entre rédacteur en chef et autres locuteurs. Ce qui aboutit à la répartition suivante :

RPB1 A1 ML2 A2 RM3 A3 ML4 A4
Editorial 51 38 4 3 0 2 1 6
Billet 7 17 36 34 37 8 1 0
Commentaire 0 3 26 2 3 7 16 1
Sous-total 58 58 66 39 40 17 18 7
Total par pér. 116 105 57 25
Total 303

RPB1 = René-Pierre BOULLU (Période 1) ML2 = Michel LÉPINAY (Période 2) RM3 = Robert MARMOZ (Période 3) ML4 = Michel LÉPINAY (Période 4) A1 à A4 = autres locuteurs (Période 1 à Période 4).

Deux constats s’imposent :

  • au fur et à mesure que l’on progresse dans les périodes, le discours assumé du journal est de plus en plus l’apanage du rédacteur en chef. Si René-Pierre Boullu partage équitablement l’espace éditorial avec les autres rédacteurs dans la première période (50 %), le rapport évolue par la suite en faveur des rédacteurs en chef, au point de représenter près des trois quarts des UR dans la Période 4, avec 72 % (70 % dans la Période 3 et 63 % dans la Période 2) ;

  • l’éditorial est progressivement abandonné, au profit d’abord du billet dans les périodes intermédiaires puis du commentaire dans l’ultime période, même s’il est vrai qu’on y assiste à un regain du genre “éditorial” (plus d’une unité sur quatre), mais quasi exclusivement de la part de rédacteurs “parisiens” dont la production orne les pages “lyonnaises” de Lyon-Libération.

Parallèlement, il est à noter que l’intervalle de parution moyen d’une UR à l’autre s’élargit progressivement à l’intérieur de chaque période. De 3 dans la période initiale, il passe à 5 dans la seconde, puis à 10 dans la troisième, enfin à 18 dans la dernière. Ces valeurs ont été obtenues pour chaque période en divisant le nombre total d’UR par le nombre total de jours de parution. Sur l’ensemble de la collection, on arrive à la publication d’une UR tous les six jours (1968/303 = 6,49), soit une par semaine (dans la mesure où Lyon-Libération, comme Libération, ne paraît pas le dimanche), soit encore l’équivalent d’une UR par jour de parution sur une année, une fois les dimanches soustraits. Il paraît bon de préciser d’ailleurs que le chiffre de 1968 numéros ne tient pas compte des jours de non-parution (pour cause de grèves affectant la chaîne de confection-distribution le plus souvent) ni du numéro de 16 pages du 20 janvier 1991, au moment de la guerre du Golfe, où, pour la première fois de son histoire, Libération est publié un dimanche. Ce jour-là, la page “Lyon-Guide” est du reste la seule à justifier l’appellation “Lyon-Libération.