La procédure d'enquête

L'enquête comporte trois moments qui se succèdent selon l'ordre indiqué.

  1. Récit de pratiques lectorales.

  2. Questionnaire d'administration indirecte pour compléter les données "objectives" qu'aurait pu ignorer le récit des pratiques.

  3. Test de lecture pour vérifier l'efficacité lectorale, c'est-à-dire évaluer la compétence technique mise en oeuvre lors de la lecture.

Comme l'écrit Barbier-Bouvet (1988), ce qui conditionne les comportements de lecture reste le plus souvent opaque à une observation superficielle et extérieure des choses ; mais c'est aussi en partie opaque de l'intérieur aux yeux mêmes des intéressés, qui n'ont pas nécessairement une conscience claire de ce qui les fait agir. Tout le problème est donc de recueillir auprès d'eux des informations directes, susceptibles d'être interprétées au-delà de ce qu'elles disent au premier degré.

Aussi, nous avons privilégié pour l'interrogation des élèves une entrée et une articulation qui reposent sur un fait concret, leur dernière lecture quelle qu'elle soit. ‘"Pour être riche le discours doit être concret, et s'alimenter directement à la source des expériences vécues. Dans le cas de la lecture, il est indispensable de prendre pour point d'ancrage le dernier ou les derniers livres lus. On pourrait croire qu'en faisant parler quelqu'un sur un livre précis (les circonstances du choix et de la lecture d'un ouvrage, son contenu) on limite la portée du discours, alors qu'en faisant parler de son rapport au livre en général on aborderait le comportement de manière plus large et diversifiée. Plus large sans doute mais moins profonde"’ (Barbier-Bouvet 1988 p. 223).