Le test de lecture

Au récit de pratiques et au questionnaire, nous ajoutons un test pour les élèves. L'objectif est d'évaluer la compétence technique des élèves. Ce test consistera dans la lecture d'un texte de Queneau sur lequel porteront dix questions. Le texte et les questions sont en annexe.

Seront mesurés le taux de compréhension : nombre de réponses exactes sur dix questions sous la forme d'un QCM (10 bonnes réponses = 100%, 9 = 90%...), et la vitesse de lecture que l'on mesurera en mots/heure en sachant que le texte contient 1532 mots. On calculera ensuite l'indice d'efficacité qui est une contraction de la vitesse de lecture et du taux de compréhension. Cet indice dont le mode de calcul a été précisé peut varier de quelques points pour celui qui va très lentement pour ne rien comprendre, à plus de 300 points chez celui qui aboutit très rapidement à une compréhension complète. Le guide d'accompagnement du logiciel ELMO de l'Association Française pour la Lecture précise l'intérêt de cette notion d'efficacité. Elle "présente le très grand avantage d'évaluer la lecture dans ses résultats au niveau de la communication. Deux individus pourront avoir des comportements de lecture d'efficacité voisine avec des modalités assez différentes : l'un aura tendance à aller vite en perdant un certain nombre d'informations et il pourra alors, s'il le désire, revenir chercher ce qui lui manque ou compenser en allant plus loin ; l'autre avancera plus lentement, en enregistrant beaucoup d'informations, toutes les informations, les nécessaires mais aussi les redondantes".

A la vitesse de lecture et au taux de compréhension, il serait nécessaire pour évaluer cette efficacité d'intégrer un troisième élément, l'indice de lisibilité. Nous avons calculé l'indice de lisibilité du texte de Queneau donné en test 90 en utilisant la formule de Flesh adaptée pour le français par de Landsheere 91. Mais cela n'a été effectué que pour situer la difficulté du texte. Le calcul de l'efficacité pondérée par la lisibilité aurait nécessité une passation de tests sur au moins trois textes. On aurait alors comparé la moyenne des deux premiers à la moyenne des deux derniers. Dans le cadre de cette recherche nous ne pouvions imposer cela aux élèves.

Ce test n'a pas en soi de valeur absolue, mais une utilité comparative. En effet, il permet de comparer les résultats entre eux, mais aussi aux déclarations relatives aux compétences de lecteur exprimées par les élèves interrogés.

Notes
90.

Ce texte, extrait d'Un dimanche de la vie (Gallimard) et les questions se trouvent dans un ouvrage de perfectionnement de la lecture en lycée (Lavigne et Dot 1986). Le titre de l'extrait est : Valentin, diseuse de bonne aventure.

91.

Nous avons mesuré la lisibilité de ce texte en utilisant la formule de Flesh adaptée pour le français par de Landsheere.

nombre de mots X 1,015 = x

nombre de phrases

nombre de syllabes X 100 X 0,846 = y

nombre de mots

Le score de facilité = 206,85 - (x + y)

Nous obtenons pour le texte de Queneau 47, à placer dans une échelle entre 0 et 100. Plus c'est élevé, plus c'est facile. Il peut y avoir des scores négatifs ( Un texte difficile de Proust peut atteindre - 10). Le texte de Queneau se situe entre un texte de Saint Exupéry (score de facilité = 30) et un Tintin (score de facilité = 60).