La constitution du second échantillon

Pour rapprocher le second échantillon du premier, nous nous sommes adressé au même lycée d'enseignement général et technique (Guingamp) et à un lycée technique (à Paimpol) qui est rattaché à celui de Saint Brieuc où les entretiens avaient été passés pour E1.

Il n'était pas possible de choisir nominativement les élèves car nous ne pouvions perturber le fonctionnement des établissements. Chaque passation demande près d'une heure et c'était le lycée qui proposait les élèves et le moment. Aussi avons-nous fourni une demande écrite à chaque lycée. Il y était précisé les objectifs de la recherche, l'organisation de la passation des entretiens (qui se dérouleront en mai et juin 1996, un an après E1 d'où un décalage d'un an dans les années de naissance entre E1 et E2), la composition de E1, puis le profil des élèves qu'on voulait interroger. Ce profil était le suivant :

• Des élèves nés en 1975-1976-1977-1978-1979.

• Dont les parents sont classés en CSP 2 et CSP 3.

• Qui proviennent d'un petit collège rural.

• Qui vivent en milieu rural.

Pour le lycée de Guingamp, nous voulions retrouver des élèves, surtout des filles, qui étaient scolarisés dans les trois dominantes d'où provenait E1, le médico social, le tertiaire de bureau, et la filière classique. Aussi nous avons suggéré :

• Quatre filles en classe de terminale SMS.

• Deux garçons en première ou en terminale STT

• Quatre filles réparties dans les terminales ES, L, S.

Pour le lycée de Paimpol, nous avons demandé des élèves en technique industrielle, surtout des garçons.

Si E1 se compose de huit garçons et de six filles, les filles dominent dans E2, neuf filles contre sept garçons. Dans ce second échantillon, neuf élèves sont dans un lycée d'enseignement général possèdant des filières techniques (S.M.S et S.T.T.), sept dans un lycée technique proposant aussi des classes d'enseignement général. Douze élèves sur seize sont inscrits dans des filières techniques. Les âges s'étalaient sur quatre années dans E1 (1975-76-77-78), sur six années dans E2 (1974-75-76-77-78-79).

Si on observe ce tableau par rapport au tableau 7, nous constatons une distribution plus large que dans E1. En effet, dans cet échantillon, nous avons un père classé en CSP 1, un conseiller fiscal, qui a suivi des études de droit et un chef de famille, une femme, le père étant décédé, en CSP 4, une ouvrière spécialisée.

Quant au niveau scolaire des pères, nous en trouvons un seul qui a suivi des études supérieures, sept ont un niveau de troisième, un le certificat ("Il a quitté l'école à treize ans"), et sept élèves ne connaissent pas le niveau d'étude de leurs parents. Parmi ces derniers, trois ont un père décédé. Comme pour E1, nous supposons que cette méconnaissance signifie un cursus scolaire plutôt court.

Parmi les mères, cinq possèdent un niveau de troisième, trois le certificat d'études, et le niveau d'étude des sept autres est ignoré par leurs enfants. Parmi ces dernières une institutrice sur le point de partir en retraite. Cette ancienneté dans la profession n'implique pas du tout l'obtention d'un baccalauréat. La dernière mère tranche par rapport aux autres. Elle a suivi des études supérieures et est actuellement professeur de français.

Quant au milieu de vie des élèves de E2, huit d'entre eux demeurent dans un milieu rural tel que nous l'avons critérié pour E1, trois dans trois petites villes de moins de 5 000 habitants, quatre dans une ville de moins de 7 000 habitants, un dans une ville de plus de 10 000 habitants de la banlieue de Saint Brieuc. Ce deuxième échantillon se signale par un milieu de vie d'une moindre ruralité que le premier.