- Une aspiration à lire autrement

Mais si Céline et Lénaïck acceptent sans difficulté apparente les impositions scolaires, le système, même pour elles, présente certaines limites :

"Il y a les livres de classe. Ceux-là, on les met à part. Et autrement, ceux que j'aime quoi. D'abord, j'ai lu un livre de Pennac, et après, j'en ai lu trois ou quatre parce que ça me plaisait" (Céline).

Elle évoque deux postures de lecture :

"Je fais peut-être plus attention aux détails (...). J'essaie de me concentrer plus sur certains points. Par exemple, quand on a étudié Le rouge et le noir cette année, j'ai essayé de voir (...) le réalisme" (Céline).

Mais elle exprime sa préférence :

"Je pense que j'aime autant lire sans faire attention à des détails. Je préfère lire comme ça" (Céline).

Lénaïck qui a toujours aimé lire, qui regrette de ne plus avoir le temps de lire les magazines qui évoquent la vie politique, souligne les difficultés qu'elle a rencontrées en français, montrant ainsi que la lecture n'implique pas ipso facto la réussite en français, comme on l'a vu pour les "boulimiques" :

"Au collège, j'ai eu plus de mal parce que, justement, j'avais été habituée à lire depuis le début. (...) J'avais un esprit trop compliqué dans mes rédactions. Mes profs me disaient que je compliquais trop. Donc, je sortais des mots. J'avais du vocabulaire qui ne correspondait pas encore à une évolution normale. Je mélangeais tout ça. J'ai eu du mal avec ça" (Lénaïck).

Malgré ces réserves, ces deux lectrices acceptent l'imposition scolaire, autant dans les oeuvres "proposées" que dans la manière de les aborder.