Schön trace la ligne de partage en ce qui concerne la lecture à l'école entre le primaire et le secondaire 128. Dans le collège de E1, ce clivage se repère entre le collège, temps des lectures choisies, et le lycée, temps des lectures imposées. Cette coupure est nettement atténuée dans E2.
Schön (1993, 34-35) évoque ainsi le passage du primaire au secondaire sur le plan lectoral : "L'école apparaît comme l'institution entre toute responsable de la disparition du charme aimable des lectures d'enfance, et par conséquent du plaisir qui accompagne cette activité. Les mêmes mots reviennent presque tout le temps : lire fut tout d'abord quelque chose de merveilleux... jusqu'à ce qu'il faille en passer par les cours de littérature allemande.
Les quelques références à l'école primaire sont cependant positives. Le tournant correspond au passage dans le secondaire, sytématiquement perçu comme une ligne de partage. Aussi lontemps qu'il s'agit de l'enfance (autrement dit de la scolarité en primaire), c'est l'évocation d'expériences de lecture intensive qui prédomine dans les biographies de lecteurs. L'entrée dans le secondaire instaure une distinction entre les livres que l'on continue à lire pour soi et ceux qu'il faut lire pour l'école".