1. François, né en 1976, en 1ère S.T.T.

  • - Tu évoquais à l'instant le livre que tu avais lu hier soir, ça parle de quoi ?

  • - C'est "Running Man" de Stephen King, un roman d'anticipation.

  • - C'est-à-dire ?

  • - Qui se passe dans le futur. Ça se passe en 2025.

  • - Et, ça parle de quoi ?

  • - C'est sensé être le futur actuel de notre époque... quoi, notre futur. Les jeux tels que Fort Boyard deviendraient des jeux où le perdant mourrait.

  • - C'est un livre que tu as choisi comment ?

  • - C'est un auteur que j'aime beaucoup.

  • - C'est un auteur que tu aimes beaucoup. Tu as eu l'occasion d'en lire d'autres.

  • - Oui, 6 ou 7.

  • - 6 ou 7 livres de ce même auteur.

  • - Oui, oui.

  • - Qu'est-ce que tu aimes dans cet auteur ?

  • - Ben... l'aspect un peu bizarre, puis en même temps il réussit à bien décrire les personnages. On a le côté psychologique des personnages tout en étant... tout en ayant de l'action puisqu'il fait surtout des films... des livres d'épouvante.

  • - Qu'est-ce que tu entends par aspect bizarre ?

  • - Disons que ce n'est... jamais clair. On ne connaît jamais la réaction des personnages. C'est toujours assez morbide.

  • - Tu es éventuellement surpris par ce que tu découvres ?

  • - Oh ! là là ! Ce serait oui.

  • - L'aspect morbide, c'est-à-dire ?

  • - Disons justement qu'on ne sait jamais comment les gens vont réagir. Tantôt on sait celui qui paraît être la brute est le plus sympa de tous et celui qui paraît être très gentil est en train de tuer tout le monde.

  • - C'est imprévisible ?

  • - Voilà ce que j'aime bien, c'est que contrairement aux autres livres d'épouvante, c'est pas la violence pour la violence. Il y a quand même une histoire, un fil conducteur quoi.

  • - Et, ce fil conducteur, il traverse tout le livre ?

  • - Ça oui.

  • - Chez cet auteur et dans tous ses ouvrages, tu as retrouvé cela. Et ce livre-là, tu le lis depuis ?

  • - Là, je l'ai acheté mercredi dernier. Comme j'ai eu des bacs blancs, je n'ai pas eu le temps de le lire.

  • - Tu as eu les bacs blancs ?

  • - J'ai pas eu le temps de le lire.

  • - Autrement tu lis à quel moment ? Tu as un moment ?

  • - Le soir et dès que j'ai une heure de permanence.

  • - Une heure de permanence ?

  • - Une heure où je n'ai pas cours. On va en étude. Donc je lis au moment où je devrais travailler quoi...

  • - Comment vis-tu ces moments de lecture ? Ces moments où tu es plongé, comment tu te sens ? Tu as des émotions ?

  • - Non.

  • - Tu es dans dans une disposition particulière ?

  • - Non, disons que je suis plongé dans le livre, donc, je ne fais plus trop attention à ce qu'il y a autour. Mais c'est comme toute lecture quoi.

  • - Dans toute lecture, tu es accaparé par le ...

  • - De toute façon, si j'arrive pas à faire le vide, je réussis pas à lire, je suis tout le temps gêné par le bruit autour.

  • - En fait, lire nécessite de faire le vide, d'être étanche ?

  • - Oui oui.

  • - Et, tu dis pour toute lecture ?

  • - Oui, toute lecture parce que, comment s'appellent... les journaux, les livres... Dès que je lis de toute façon, si je suis pas plongé dedans, j'ai du mal à comprendre ce que je lis si j'ai plein de bruit autour. Si j'arrive pas à faire le vide, je suis très mal la lecture, je suis obligé de lire plusieurs fois la même phrase pour arriver à la comprendre.

  • - Est-ce qu'il y a des conditions qui sont nécessaires pour faire cette opération, pour plonger dedans ?

  • - Non, je crois qu'il faut être intéressé.

  • - Et, à partir de ce moment-là, peu importe les conditions ?

  • - Oh oui, oui !

  • - Tu évoquais des journaux, tu peux me citer un journal que tu as lu ?

  • - "Ouest-France"

  • - Le dernier journal que tu as lu.

  • - "Ouest-France".

  • - "Ouest-France." Qu'est ce que tu lis dans "Ouest-France"?

  • - Je lis tout en gros, tout ce qui m'intéresse, je regarde les gros titres et je regarde si...

  • - Les gros titres, c'est-à-dire la première page ?

  • - Non, non, les gros titres de chaque page et je prends même parmi les petits si le titre me paraît intéressant. Je ne lis jamais tout.

  • - Tu parcours toutes les pages...

  • - Sauf le sport !

  • - Sauf le sport ! Et parcourant les gros titres, tu sélectionnes comment ?

  • - Je vois, suivant le sujet, ce qui m'intéresse.

  • - Et, si on reprend le dernier "Ouest-France" que tu as lu, ça remonte à combien de temps ?

  • - Là, ça date !

  • - Ça date. Tu te rappelles...

  • - Samedi.

  • - Et, tu te revois feuilletant ou parcourant, sauf le sport, toutes les feuilles, t'arrêter sur les gros titres. Est-ce que tu te rappelles celui ou ceux qui ont retenu ton attention. Tu te rappelles de quelques titres... Non ?

  • - Non, non même pas... Non.

  • - Ça été comment ? furtif ?

  • - Très furtif.

  • - Très furtif. Et ce rapport au journal, c'est un rapport que tu as régulièrement, c'est-à-dire une fois par semaine.

  • - Non, c'est surtout parce que, l'année dernière, étant en série économique et sociale, j'ai été obligé de lire les journaux. J'ai pris l'habitude, parce qu'avant je ne lisais jamais. J'écoutais les informations de la radio ou de la télévision.

  • - Oui.

  • - Mais je ne lisais jamais les journaux. J'ai été obligé, comment ça s'appelle... de lire les journaux pour me renseigner sur tout ce qui était économique et social.

  • - D'accord.

  • - Depuis, j'ai gardé l'habitude quoi, de voir, en gros, ce qui se passait en politique, économie.

  • - Politique, économie. Cela, c'est lié par ton passage dans une série qui est...

  • - Economique et social.

  • - Tu avais une matière particulière où on t'a invité à avoir ce rapport ?

  • - L'économie et la sociologie.

  • - Economie et sociologie, ce sont deux matières différentes ou...

  • - Le même professeur.

  • - Le même professeur.

  • - Mais l'année séparée en deux.

  • - D'accord, d'accord avec chacune des exigences en matière d'évaluation ?

  • - Non, c'était à peu près la même discipline.

  • - Et, c'est, à cette occasion-là que tu t'es mis aux journaux. Tu disais les journaux, ce n'était pas uniquement "Ouest-France" ,

  • - Non, il voulait qu'on lise un peu de tout : "Le Monde", "Figaro", "Figaro économique", quoi...

  • - Oui.

  • - "L'expansion"... plus magazine.

  • - Oui, ça c'est ce qu'il voulait, et, toi, concrètement ?

  • - Après, j'ai pris l'habitude, quoi, à force de le faire, j'ai pris l'habitude ; Depuis, je le lis moins souvent depuis que j'ai changé de série.

  • - En revanche, tu as gardé l'habitude de continuer à regarder "Ouest-France" ?

  • - Oui, de temps en temps, quand je tombe dessus.

  • - C'est çà. Si tu tombes dessus. C'est pas inscrit, c'est pas régulier.

  • - Non.

  • - Des opportunités.

  • - Mes parents sont abonnés, donc il suffit qu'il soit sur la table et puis je commence à le feuilleter.

  • - Ah ! Voilà !

  • - Ça peut être trois fois par semaine comme ça peut être une fois pendant quinze jours.

  • - D'accord, il va être sur la table ou ne va pas y être. Il y a d'autres magazines qui sont comme ça sur la table chez toi, ou des journaux ?

  • - Non.

  • - Tu me parlais tout à l'heure de ton attrait pour des livres de science-fiction. Est-ce que ces livres-là enrichissent la bibliothèque de ta famille ?

  • - Non. Non, la plupart, je les ai pris au C.D.I.

  • - Oui.

  • - Maintenant, je les achète. Il n'y en a plus au C.D.I. Je suis obligé de les acheter.

  • - Ah ! oui ! tu as épuisé !

  • - J'ai épuisé le stock du C.D.I. ! Ils restent dans ma bibliothèque.

  • - Ah, oui. C'est ta bibliothèque, tu insistes sur ta bibliothèque. Et, tes propres parents ont aussi leur bibliothèque ou ...

  • - Oui, mais c'est plus encyclopédies.

  • - D'accord. Ils n'ont pas d'abonnement à tel ou tel...

  • - Non.

  • - Si ce n'est "Ouest-France".

  • - Oui.

  • - Tu as l'occasion de parler de tes lectures. Tu évoquais combien tu faisais le vide pour arriver à entrer dans les livres, pour t'imprégner de ces livres-là. Est-ce que, ensuite, tu as l'occasion de l'évoquer ?

  • - Très rarement, généralement non.

  • - Concrètement, pour le livre dont on a parlé à l'instant ?

  • - J'en parle un peu comme ça, mais disons que je n'aurai pas eu l'occasion d'en parler, c'était pareil.

  • - Oui, oui. Tu ne te vois pas passer plusieurs jours sans lire. Tu disais que tu lisais tous les soirs.

  • - Oui, oui. Je suis tellement pris dans le livre que je suis pressé de connaître la suite. Donc, le soir même je reprends...

  • - C'est un moment que tu attends ?

  • - Oui.

  • - Et, le livre que tu lis, tu es rendu à la moitié ?

  • - J'approche de la moitié.

  • - Tu attends ce soir. Et, avant, ce dernier livre, ce que tu avais lu, c'était chez le même auteur.

  • - Le même auteur, oui.

  • - Et, il y a eu un temps assez long qui s'est glissé entre les deux livres.

  • - Une journée, même pas.

  • - Une journée, même pas !

  • - Dès que j'ai fini l'autre, j'ai commencé le suivant tout de suite parce que j'avais déjà prévu à l'avance.

  • - As-tu le projet d'autres livres ?

  • - Peut-être pas. Je ne sais pas.

  • - Tu ne sais pas ?

  • - Non.

  • - Ton choix se fait quand ton livre précédent est fermé ? terminé ?

  • - Non, non pas tout le temps.

  • - Pas tout le temps.

  • - Je tombe dessus en allant faire un tour à la librairie.

  • - Tu vas vas faire des tours à la librairie ?

  • - Oui, oui, assez souvent. Une ou deux fois par semaine, l'histoire de voir quoi.

  • - Qu'est-ce que tu fais à la librairie ? Comment ça se passe ? Peux-tu me raconter la dernière fois que tu as été à la librairie, c'était quand ?

  • - Mercredi dernier.

  • - Mercredi dernier.

  • - Depuis, il y a eu les "bacs".

  • - Oui, oui, il y a eu le bac blanc.

  • - Depuis je n'ai pas pu faire ce que je voulais depuis.

  • - D'accord.

  • - Je rentre puis je regarde les séries de bouquins, toutes les éditions, quoi... les différents auteurs, quoi... dans les styles qui me plaisent.

  • - Dans les styles qui te plaisent. Peux-tu me décrire cette librairie ? Elle est imposante, il y a plusieurs rayons ?

  • - Comme un grand couloir assez large quoi... plus en longueur...

  • - D'accord.

  • - Il y a des magazines à l'entrée.

  • - Oui.

  • - Les gros livres de l'autre côté...

  • - Oui.

  • - Et pourquoi la description de la librairie ?

  • - Pour voir comment rentrant dans cette librairie, tu t'appropries les lieux. Est-ce que tu regardes les gros livres à l'entrée, les magazines, est-ce que tu vas d'entrée dans un rayon ? Comment ça se passe ?

  • - Ben, généralement, je vais, comment ils s'appellent, directement aux "Livres de poche", "J'ai lu"...

  • - D'accord.

  • - ... qui sont plus dans le fond.

  • - Qui sont plus dans le fond.

  • - Je ne regarde même pas les premiers puisque...

  • - Ah ! Pour des raisons financières ! Les premiers, tu entends les gros livres ?

  • - Les livres, généralement, ils ne sont pas si gros que ça, c'est les mêmes qu'on trouve en livres de poche, à part qu'ils coûtent dix fois plus cher.

  • - A part qu'ils coûtent dix fois plus cher ?

  • - Cinq fois plus cher.

  • - Cinq fois plus cher. Par exemple, l'auteur que tu évoquais, il existe aussi dans une autre collection, et, là, tu as fait des comparaisons ?

  • - Ben, disons, dans la série où je le prends en "J'ai lu", ils ont la plupart de la série.

  • - D'accord.

  • - Au plus cher, ça doit être 40F, le plus gros volume, tandis que dans les séries, je ne sais plus, c'est quoi la maison d'édition ? Je sais que c'est des livres assez beaux. En tout cas, ils sont à 140-150.

  • - 140-150. Alors la collection que tu évoques c'est "J'ai lu", et de quelle édition il s'agit ?

  • - Je ne sais pas.

  • - Ce sont des livres qui font combien de pages ?

  • - Il y en a de toutes sortes. Il y en a qui vont jusqu'à 700, d'autres qui ne dépassent pas les 250 pages. Il y en a de toutes sortes.

  • - Jusqu'à 700 pages dans cette collection. Donc, je t'imagine allant au fond de la librairie et, là, tu te retrouves face aux livres de poche. Ça représente, à peu près, combien de bouquins ? Tu as une idée ?

  • - Il doit y avoir 500 bouquins.

  • - 500 bouquins ?

  • - Peut-être, quand même.

  • - D'accord, comment tu as fait la dernière fois pour choisir parmi ces 500 livres ?

  • - Il y a une colonne qui est entièrement en noir et rouge, c'est que Stephen King, Stephen King, Stephen King !

  • - D'accord.

  • - Sinon, je demande si elle l'a, si je veux un autre auteur. Il m'arrive de lire un autre auteur. Je lui demande si elle l'a, plutôt que chercher, quoi.

  • - Elle te connaît ?

  • - Je pense qu'à force oui.

  • - Tu es un client ! Et, pour le moment les livres que tu as achetés, ils sont chez cet auteur-là ?

  • - J'en ai acheté quelques uns chez cet auteur-là.

  • - Les autres au C.D.I., en fait, quand tu entres dans la librairie tu sais bien ce que tu viens chercher.

  • - Je sais dans quel coin les chercher.

  • - Dans quel coin les chercher ?

  • - Dans quelle rangée.

  • - Dans quelle rangée les chercher, c'est pas forcément le titre de l'ouvrage lui-même ?

  • - Je préfère regarder sur place.

  • - Et, comment, tu regardes ?

  • - La page du dos, et suivant sa réputation.

  • - D'accord, la réputation, où elle se fait ? Où il y a des échos de cette réputation ?

  • - Oh ! Généralement, ça reste assez célèbre.

  • - Par exemple ?

  • - "Running man", ça a fait un très grand film qui est resté assez célèbre. "Christie" a été aussi assez célèbre quand il est sorti.

  • - Cette célébrité t'est venue comment aux oreilles ?

  • - C'est surtout quand ils sortent en films qu'ils deviennent très célèbres. La plupart des bouquins ont été très célèbres grâce aux films.

  • - D'accord.

  • - Dès qu'il écrit le bouquin, le film est fait dans l'année qui suit.

  • - Et, tu me parlais pour les livres, c'était un critère, la célébrité, la réputation. Et, l'autre critère, c'était cette page du dos. Tu la parcours ? Quels vont être...

  • - Je vois déjà si elle me plaît, si le sujet est intéressant.

  • - Oui. Qu'est-ce qu'un sujet fera qu'il sera intéressant ?

  • - Qu'il soit le plus insolite possible.

  • - Le plus insolite possible.

  • - J'adore ce qui est vraiment insolite.

  • - Tu adores ce qui est vraiment insolite. T'arrive-t-il d'être indécis ?

  • - Non.

  • - Ayant parcouru cette page de dos, ayant tenu compte du critère de réputation...

  • - Il y en a toujours un sur lequel, il y en a toujours un que je préfère.

  • - Il y en a toujours un que tu préfères. Tu ne restes pas tellement longtemps dans la librairie ?

  • - Dix minutes, pas plus.

  • - Dix minutes, pas plus... et généralement tu attends la soirée pour démarrer l'ouvrage ?

  • - Tout dépend, parce que, si j'ai, comment ça s'appelle, j'ai des heures de permanence ou d'étude où je peux commencer. Si je l'achète le lundi après-midi, j'ai deux heures pour commencer à lire. Il y a toujours une heure parce que, normalement, je bosse, quand même une heure. Sinon, c'est le soir.

  • - D'accord.

  • - Le mercredi après-midi encore.

  • - Pour le dernier livre que tu as acheté, tu as eu cette heure de permanence ?

  • - Non.

  • - Tu as dû attendre le soir, et, tu vas lire, à peu près, combien de pages ?

  • - Je lis assez lentement. Je dois lire cinquante pages par soir. Si le livre me plaît vraiment, il m'est arrivé de faire, comment ça s'appelle... mes trois cents pages dans la soirée.

  • - C'est-à-dire le livre quoi !

  • - Très prenant, suspense, je me suis couché vers 2h30 du matin. Il faut vraiment qu'il soit très prenant !

  • - Très prenant ! Tu vas à 2h30 du matin ayant commencé vers...

  • - 10h30, à peu près.

  • - Et, le livre, quand il est refermé qu'est-ce que tu en fais ?

  • - En fais ?

  • - Le dernier livre que tu as lu, c'est un livre que tu avais acheté.

  • - Oui.

  • - Il vient alimenter ta bibliothèque ?

  • - Oui.

  • - Dans ta chambre ?

  • - J'ai 280 bouquins.

  • - 280 bouquins qui ont été lus depuis...

  • - A peu près la quatrième.

  • - Depuis la quatrième, 280 livres. Cette bibliothèque, où elle se situe ?

  • - Dans ma chambre, en plein milieu de ma chambre.

  • - 280 bouquins que tu as lus ?

  • - Il y a 30-40 que je n'ai pas lus, qui ne sont pas à moi.

  • - D'accord.

  • - Les autres, dans l'ensemble, sont des bouquins que j'ai lus.

  • - Quand tu dis qu'ils ne sont pas à toi, ils te sont prêtés ?

  • - Non, c'est que ma mère lisait beaucoup à une époque et elle s'est débarrassée de beaucoup de bouquins qu'elle a donnés à des gens d'Emmaus, et, elle en gardé quelques caisses quoi. J'ai trié dans ces caisses ce qui pourrait m'intéresser un jour.

  • - Oui.

  • - Les autres, je les ai laissés dans la caisse.

  • - Ta mère lit beaucoup ?

  • - Elle lisait beaucoup, maintenant elle lit peu... si... elle lit encore pas mal.

  • - Ça veut dire quoi, pas mal, concrètement ?

  • - Concrètement, elle lit très vite. Elle ne lit pas beaucoup de bouquins, mais son bouquin ne lui fait pas longtemps. En deux soirées, elle lit "Germinal"... disons trois soirées.

  • - D'accord.

  • - Moi, qui aime bien lire, je me le suis tapé quinze jours. Je l'ai laissé traîné celui-là... Donc, je n'étais pas pris dedans.

  • - Donc, tu n'étais pas pris dedans. Donc, 280 livres et ces livres-là correspondent à des périodes ? Il y a une histoire dans la composition de cette bibliothèque ?

  • - Il y a, quand même, des séries. En seconde, j'ai découvert Boris Vian.

  • - En seconde, tu as découvert Boris Vian.

  • - Il faut aimer. Je dois avoir quatre ou cinq "Boris Vian". En m'informant sur Boris Vian, j'ai vu qu'il était avec le groupe Sartre-Camus. Donc, j'ai commencé à lire Camus aussi. Je dois avoir quatre-cinq "Camus". Pareil quand j'ai essayé Sartre. J'ai vite laissé tomber.

  • - Pourquoi ?

  • - Prise de tête !

  • - Prise de tête ? Peux-tu expliquer prise de tête ?

  • - ... ?

  • - Et, pendant cette année de seconde qui t'a amené sur le chemin de Vian, Camus, Sartre, y-a-t-il d'autres périodes ou influences ?

  • - Non, non, pas vraiment.

  • - Il n'y a pas de séries d'auteurs ?

  • - Disons qu'après, j'ai suivi ce que donnaient les profs.

  • - Oui.

  • - Puis, ce qui pouvait m'intéresser, quoi.

  • - D'accord. Sur ceux que donnaient les profs, il y a des livres que tu as été conduit à acheter ?

  • - Oui.

  • - D'accord.

  • - Ce que donnent les profs, c'est souvent Balzac, Zola et je n'aime pas trop quoi. Il y en a quelques uns que j'aime bien comme Voltaire, j'aime bien mais ça s'arrête là. Les livres que donnent en général les professeurs, je n'aime pas trop. Je lis parce qu'il faut...

  • - Et ce sont des livres qui composent une partie de ta bibliothèque. Ces livres qu'il faut lire, ça représente combien, à peu près, en pourcentage, c'est la moitié de ta bibliothèque.

  • - 10%.

  • - 10%, d'accord, donc 10%. Pour les autres livres...

  • - Disons que, quand je n'ai rien à lire, je vais au C.D.I., puis je passe un quart d'heure à regarder ce qu'il y a, puis je choisis dedans.

  • - D'accord.

  • - Sinon quand j'entends parler d'un livre qui paraît intéressant et qui sort, ou d'un film. Je me base toujours sur les films. Un film qui me paraît bien, je vais voir s'il est en livre et je vais le lire.

  • - D'accord. les films de la télévision, du cinéma ?

  • - Tout.

  • - De tout.

  • - A partir du moment que je sais que c'est tiré d'un livre, si ça m'a vraiment intéressé, j'essaie de trouver le livre.

  • - Tu te rappelles le dernier livre que tu t'es produit comme ça.

  • - Oui, c'est quand j'ai loué "Dien Bien Phu"...

  • - Là, tu avais vu le film ?

  • - J'avais vu le film à la télé. Après j'ai commencé à me renseigner si on pouvait le trouver. J'ai réussi à le trouver dans de vieilles collections chez Emmaüs.

  • - D'accord. Mais comment tu passes du film au livre. C'est quelqu'un qui te dit que ce film a été adapté d'un livre.

  • - Ils mettent dans la présentation du film, tiré de, réalisé à partir de l'oeuvre de...

  • - Tu as un programme de télévision ?

  • - Oui, mais c'est marqué sur la bande annonce.

  • - Tu lis la bande annonce ?

  • - Ça m'arrive pour les acteurs.

  • - D'accord. Comment ça se passe les visites au C.D.I. quand tu y vas. Tu m'as parlé de la librairie. Tu te rappelles de la dernière fois que tu as été au C.D.I., ça remonte à quand ?

  • - C'est pareil, ça doit être mercredi.

  • - Tu te revois mercredi rentrer au C.D.I. ?

  • - Oui, ce qu'il y a ce n'est plus le C.D.I. d'avant. Ils sont en train de le refaire entièrement.

  • - D'accord.

  • - C'est juste une salle où ils ont mis les principaux livres. Il y a moins de choix.

  • - Il y a moins de choix et quand tu entres, as-tu un rayon comme dans la librairie dans lequel tu vas chercher ?

  • - Non, non, parce qu'ils mettent par ordre du nom de l'auteur;

  • - Ils mettent par nom de l'auteur. Comment vas-tu procéder ?

  • - Je regarde comme ça en gros.

  • - Tu parcours les rayons ?

  • - Oui.

  • - Ton regard peut s'arrêter sur...

  • - Un titre ou un auteur.

  • - Ou un auteur. Tu évoquais tout à l'heure que dans la librairie, tu allais demander à la libraire si elle avait tel ouvrage. Est-ce que, là, tu t'appuies sur la documentaliste ? La dernière fois que tu y as été, tu as parlé avec elle ?

  • - Disons qu'elle m'avait commandé des "Stephen King", justement, et je ne savais pas s'ils étaient arrivés. Et, j'allais la voir pour savoir s'ils étaient déjà en rayon, au lieu de chercher.

  • Je te remercie parce que c'était vraiment très riche et intéressant.