b) Les raisonnements

Les raisonnements progressifs en cours de situation qui indiquent la capacité accommodatrice du sujet en même temps qu'ils soulignent le facteur de maturation propre à la passation d'une épreuve, concernent la "débilité légère".

Les raisonnements avec oscillations, c'est-à-dire les fluctuations entre deux niveaux, peuvent s'observer à tous les niveaux et sont la conséquence de l'incertitude et de l'inquiétude des sujets.

Quant aux raisonnements rétrogrades, ils "résultent d'une sorte de logique apprise et non d'une élaboration personnelle" 18 et concernent les cas d'arriération grave.

C'est par une appréhension totalement originale de la "débilité" que Bärbel Inhelder conclut son ouvrage. La débilité, par rapport au développement normal de l'individu se définirait par une construction inachevée des compétences opératoires du sujet. Corrolairement à cela elle ajoute que dans ce cas, il est naturel que le système des échanges, ou la capacité d'interaction du sujet soient aussi atteints de troubles. "‘Si nous avons dissocié dans cette totalité l'aspect intellectuel des troubles généraux, afin d'en poursuivre l'analyse plus à fond, les résultats obtenus nous conduisent naturellement à postuler l'interdépendance des troubles de l'intelligence et des troubles de l'affectivité ou du comportement en général" 19 ’. En créant ainsi le lien nécessaire entre les divers points de vue permettant d'appréhender l'enfant : cognitif, affectif et social, Inhelder autorise la psychologie à concevoir son objet de recherche comme une totalité. Elle ouvre non seulement la voie de la psychologie clinique piagétienne mais offre des champs d'exporation encore en friche actuellement.

Notes
18.

B. INHELDER cité par J.M DOLLE "Avec B. Inhelder : du laboratoire à la clinique", p.87.

19.

"Le diagnostic du raisonnement chez les débiles mentaux", B. INHELDER, p.245.