b) L'épreuve de classification hiérarchique

Les trois épreuves qui vont suivre relèvent des opérations logico-mathématiques et permettent d'établir les types de relation que le sujet est capable d'effectuer entre les objets, et cela à travers sa perception des différences et des ressemblances.

Dans cette situation nous présentons à l'enfant une série de 21 images dont 18 sont des animaux (7 oiseaux dont 3 canards, 4 insectes et 7 mammifères) et 3 sont des objets (banc, parapluie et arrosoir). Nous lui demandons de les reconnaître puis de "mettre ensemble ce qui va bien ensemble". Ceci nous permet de découvrir selon quels critères l'enfant effectue les groupements. Obéit-il à des critères essentiellement perceptifs (couleur, taille,...) ou à des caractéristiques propres aux éléments ou à un concept plus général ? Puis par un questionnement adapté nous cherchons à mettre en évidence les relations qui organisent l'ensemble des groupes. Les opérations proprement impliquées consistent en la conservation du "tout" ; en la comparaison du "tout" et des "parties" ainsi qu'en l'existence de l'opposition, de l'inclusion, de l'extension et de la généralisation.

D'emblée la reconnaissance des images a posé problème par manque de vocabulaire et connaissance du réel. D'une façon globale nous ne sommes pas allée au-delà de la constitution des groupes et de leurs justifications car les enfants dans l'ensemble en restaient à l'identification des caractéristiques. La plupart avaient constitué des paires. Comment procédaient-ils ? Ils observaient les ressemblances de proche en proche, une image après l'autre, puis les assemblaient selon un critère qui pouvait être : "la tête de profil" ou "ils se regardent" ou "il mord". Dès lors toutes les autres paires étaient constituées selon ce critère. Il pouvait s'agir aussi de "l'herbe sous les pattes" ou "parce qu'ils sont là-bas" et l'enfant désignait une direction éloignée. Les critères de regroupement étaient essentiellement perceptifs ou en relation avec une expérience particulière du sujet. A la question de savoir si nous pouvions associer le banc aux animaux, un enfant répondit positivement car il était allé au parc où se trouvaient des animaux mais aussi des bancs.

Les enfants qui dépassaient le stade de la paire, donnaient le nom d'un animal à l'ensemble "les guêpes" ou "les chiens". Il s'agit d'une caractéristique courante avec de jeunes enfants. Ceci dit, au cours de cette épreuve, l'activité de nos sujets ne dépassaient pas l'identification des états.

c) L'épreuve de sériation

Cette épreuve est essentiellement axée sur les relations asymétriques. Nous proposons à l'enfant une série de dix réglettes dont les longueurs varient entre elles de 0,8 cm. Nous lui demandons de construire un bel escalier. Si le départ lui pose problème, nous commençons la série et l'invitons à continuer. Cette situation implique la coordination de la double relation (plus grand que... et plus petit que...) et la réversibilité de l'ordre.

L'épreuve dans sa totalité comprend deux autres séquences : l'intercalation d'une deuxième série d'objets dans l'escalier déjà constitué, et la sériation derrière un écran. En ce qui nous concerne nous nous sommes limitée à la première partie de l'épreuve.

La plupart des enfants vont constituer des paires (un petit, un grand) ou des trios juxtaposés sans coordination, soit alignant les bâtonnets au hasard et sans égalisation à la base. Lorsque nous leur avons demandé de comparer un bâtonnet par rapport à un autre, ils pouvaient dire que l'un est petit, l'autre grand, mais ne pouvaient envisager la relation "est plus petit ou plus grand que...". Ils ne maîtrisaient pas de fait la relation de comparaison.