1.2 La causalité

Dans ce contexte de centration sur le corps propre, Piaget résume la causalité des premiers stades à une prise de contact entre l’activité interne et le milieu extérieur. Dès ce premier stade nous l’avons vu, l’enfant est actif : et les réflexes liés à la structure héréditaire entraînent des exercices. Dans cette activité qui relie monde extérieur et monde intérieur, l’enfant ne perçoit rien qui ne soit le prolongement d’une de ses actions. Le milieu dans lequel il vit n’étant en rien construit, la relation entre son activité et ce qu’il perçoit s’impose à lui sous forme d’un «il se produit quelque chose», et l’activité de ces stades est empreinte d’un sentiment d’efficace, c’est-à-dire d’un «quelque chose qui fonctionne».

Qui plus est, l’enfant fait l’expérience de l’aboutissement de ses activités, de ses désirs et de ses attentes. N’ayant nullement conscience de lui, ce n’est pas à lui que revient le bénéfice de l’efficacité de l’action mais, bien plutôt aux points d’aboutissement de ses actions. Piaget précise à ce propos que ‘«cette efficace remplirait tout l’univers du petit enfant ou se localiserait en chaque centre familier de perception, qu’il s’agisse de choses perçues du milieu ambiant aussi bien que du corps même du sujet.» 48.’

Notes
48.

«La construction du réel», J. PIAGET, p.200.