b) Les perceptions propres de l'activité des enfants

A la question de savoir comment ils ont procédé pour trouver l'objet, nous obtenons des transformations centrées :

  • sur le corps du sujet : "avec les mains".

  • sur une action du sujet : "je prends" ou "j'ai vu".

  • sur l'objet : "il est là". La position de l'objet est évoquée comme justification à l'action de l'enfant. Dans ce cas, il n'y a pas de position relative de l'objet et le fait qu'il soit là, conditionne le reste.

  • sur une coordination d'actions : "j'ai montré et j'ai fait ça" ou "j'ai levé et j'ai trouvé". Cette deuxième réponse est plus élaborée que la première dans le sens où nous avons une véritable coordination d'un schème transitif avec un schème final. Dans l'évocation de la première coordination la désignation d'un point de vue objectif n'est en rien cause d'une quelconque découverte, en revanche, elle nous indique le caractère subjectif de l'action du sujet en relation à l'objet.

  • sur des coordinations d'actions du sujet, déplacements en relation à la position de l'objet : "l'as pris çui-là t'à l'heure et après çui-là" ou "l'ai pas crouvé ici, l'ai crouvé là", ou bien encore "j'ai mis la main là, là, pas là". Certains enfants continuent de différencier et sortent ainsi de la position absolue. Cécile (6,1) et Ydrix (7,5).

Dans les questions relatives à la recherche d'un raisonnement nous allons trouver la même difficulté à envisager l'objet ailleurs qu'à l'endroit où il se trouve. En effet, bien que les enfants aillent, d'un point de vue pratique chercher l'objet sous deux coussins, aucun n'envisage ces deux positions comme étant l'une et l'autre possible. Si nous leur demandons "l'objet pouvait-il être là ?", ils nous répondent "non, il est là" en désignant la position actuelle. Ainsi l'objet ne peut être qu'à l'endroit où il se trouve "maintenant". Seuls trois enfants répondent à ce type de question.