1.3 Situation-problème n° 3 : Déplacement d'un objet sous une série d'écrans

Cette situation consiste à aller sous trois coussins et à lâcher l'objet sous un.

a) Les conduites de recherche

Mikrabane (7,5), Medhi (6,5) et Mustapha (7,3) soulèvent les trois écrans du parcours.

Ydrix (7,5), Cécile (6,1) et Ferdi (6,0) soulèvent deux ou trois écrans ; cependant comme ils se rendent à la deuxième recherche sous l'écran où ils ont réussi à trouver l'objet antérieurement, il y a échec et ils entrent dans la recherche systématique.

Oussama (6,2) et Mabrouk (6,3) imitent deux positions de l'objet, au-delà ils entrent dans la recherche systématique.

Ridouane (5,5) va expérimenter différentes manières de cacher l'objet sous les coussins : au bord, au milieu, en tentant de le détruire ou en jouant l'indifférence. Dans tous les cas, il se cache l'objet à lui-même et expérimente la permanence en même temps que sa connaissance physique de l'objet 97.

Si la plupart des enfants ne mémorisent pas l'ordre des déplacements, c'est qu'ils n'ont pas construit de groupe spatial cohérent. Dès le moment où les déplacements sont trop compliqués pour être ordonnés en groupes accessibles à l'imitation et de fait à la représentation, l'objet redevient dépendant du contexte d'ensemble et du schème pratique qui consiste à le posséder.

Ainsi, trois enfants commencent par mémoriser soit le premier ou les deux premiers parcours puis cèdent au retour à la position antérieure de l'objet. En ce cas, nous pouvons penser qu'il s'agit d'oscillations caractéristiques d'un système non achevé : groupe des déplacements en liaison à la construction de l'objet.

Ce sont ces mêmes trois enfants qui pour répondre à la question : "comment as-tu fait pour trouver ?" différencient les positions :

Ferdi (6,0) : "j'ai regardé là, il y est pas, là, il y est pas, là !"

Cécile (6,1) : "j'ai trouvé pas là, ici, là, là et là"

Ydrix (7,5) : "j'ai mis la main là, là, là pas là, là"

La différenciation des positions est nécessaire pour permettre à l'enfant de sortir de la position absolue de l'objet, mais elle peut devenir une explication systématique qui perd, de fait, sa portée adaptative. Dans les cas de Cécile et Ydrix, cela pourrait être le cas.

A noter enfin la conduite de recherche systématique qui consiste à soulever tous les coussins jusqu'à trouver l'objet. La non construction des structures nécessaires à la recherche adaptée de l'objet favorise la systématisation. Tout au long de l'expérimentation, nous noterons cet aspect des conduites de nos sujets. Il semble qu'elles soient caractéristiques des enfants en échec scolaire. Ceux-ci, faute d'accommodation et par découragement prennent souvent le chemin de la facilité et se coupent ainsi de toute interaction avec le problème posé et en conséquence de toute compréhension.

Notes
97.

Voir en annexes : Ridouane, p.85, 86, 87.