7.3.5 Mabrouk (6,3)

a) Conduite d'exploration

Chacune des explorations de Mabrouk est particulière, de fait nous rendons compte de chacune d'elles.

Sa première exploration consiste, après une brève observation, à utiliser l'objet et à varier son activité au gré des indices rencontrés. Il se désintéresse très vite de l'objet et le repousse.

Lors de la deuxième exploration, il effectue une série de coordinations d'actions, propres à une connaissance certaine de l'objet : mètre-ruban. Cependant il est dans l'incapacité de nous dire ce qu'est l'objet et l'utilisation qu'on en fait. Suite à notre questionnement, nous observons sa tentative de construction de la signification de l'objet : il procède indice par indice, chacun provenant d'une source de perception et d'action particulières.

L'objet en main, il l'assimile à une pierre. Il est centré sur la sensation de lourdeur de l'objet : perception tactile.

Il assimile le ruban à une ficelle : perception visuelle.

Il prend en compte l'aspect "nombres" sur le ruban : "pour faire des nombres".

Il évoque le départ en classe de ski, mime l'action de mesurer : "pour faire du ski". Puis enfin, un souvenir avec sa grand-mère : "c'était au mur, elle m'avait fait" : mémoire.

Chaque indice représente un aspect parcellaire de l'objet, mais aucune signification claire et précise ne fédère l'ensemble.

Au cours de la troisième exploration (la lampe électrique) il fait se succéder une exploration joyeuse sur le mode "expérience pour voir" du Ve stade et une recherche du sens de l'objet par évocation de l'expérience personnelle. "C'est pour dans la télé. C'est tout noir, c'est qui ferme la lumière ?" et enfin le jeu symbolique basé sur l'expression des sentiments. "Y'en a qui éteint la lumière, alors après c'est tout noir... après un monsieur, hou ! un sorcier !"