a) Identification des objets

D'emblée nous nous posons la question de la constitution de l'objet lorsque les enfants, soit ne décontextualisent pas l'objet d'une situation d'ensemble, soit ne reconnaissent pas un objet lié à une situation familière. En effet,

  • par rapport à la reconnaissance de l'évier, nous trouvons :
    • un vabo : Ridouane (5,5) ;

    • la cuisine : Cécile (6,1) ;

    • la salle de bain ou le carré : Medhi (6,5) ;

    • Ferdi (6,0) ne reconnaît pas et ne peut donner le nom des pièces où se trouve l'eau à la maison.

  • Par rapport à la reconnaissance du vase :
    • boîte ;

    • bouteille ;

    • tasse.

  • Par rapport à la reconnaissance du robinet :
    • "un rond et un trait comme un chemin " : Medhi (6,5) ;

    • seul Mustapha (7,3) connaît.

Nous savons que dès que l'enfant accède au langage, il reconnaît en interaction avec autrui et bien souvent sous forme de jeux, les divers éléments constituant les situations familières relatives aux repas, à la toilette,... Nos sujets pour la plupart ne semblent pas avoir à leur actif ce type d'expérience.

De plus, d'après Piaget, c'est la difficulté à construire les liens entre les divers éléments qui pousse l'enfant à ne pas identifier 119. ‘"Comme l'a dit M. Brunschvicg, la causalité n'a nullement pour fonction de lier des objets déjà donnés. Elle s'exerce par un acte de liaison qui donnera les objets, sans que liaison et objet puissent être considérés et représentés à part" 120

Nous allons d'ailleurs observer que les enfants présentant les plus grandes difficultés à identifier vont être à mal dans la recherche de compréhension de la relation causale : Ridouane (5,5), Medhi (6,5), Cécile (6,1) et Ferdi (6,0).

Notes
119.

"La structure des récits et l'interprétation des images de Dawid chez l'enfant", E. MARGAIRAZ et J. PIAGET.

120.

Idem, p.239.