IV. A. Structure et thèmes

L'oeuvre peut se diviser en deux parties de longueur inégale.

La première partie (III, 1069-1083) relate les « conversations » sur le toit. Le père, s'adressant à son jeune fils, parle de la vie, de la mort, de l'univers, du progrès, etc. Son discours est truffé de citations et d'images bibliques. Les quelques rares fois où le narrateur interrompt ce discours c'est, ou bien pour situer temporellement et spatialement ces « conversations » (III, 1069-1070), ou bien pour parler de changements de position du père (p.1071 et p.1077). Mais ces « intrusions » du narrateur marquent, en fait, des pauses qui rompent le débit continu de ce long « discours » du père et constituent ainsi des « artifices » qui servent de transition entre les différents sujets abordés par celui-ci.

Dans la deuxième partie (III, 1083-1078) qui est relativement moins longue que la première, c'est le narrateur qui reprend la parole et la garde, (nous remarquons à ce propos, que la plupart des paragraphes commencent par le pronom « il » qui renvoie au père, contrairement au « je » qu'utilise celui-ci dans la première partie), à l'exception toutefois de quelques phrases attribuées au père (mais sans la verve et l'entrain qui caractérisent son discours dans la première partie ). Il relate quelques souvenirs bien précis mais toujours en rapport avec la vie ou les idées du père .

Parmi ces souvenirs, nous pouvons relever par exemple : l'évocation de la vieillesse du père, et les problèmes du budget familial (III, 1083) (sujet déjà évoqué dans Jean le Bleu et Virgile ), les lectures préférées du père (III, 1084), le récit de ‘« la première exhibition d'un aéroplane » ’(III, 1084) à laquelle ils assistent tous les deux. Le narrateur parle aussi des idées politiques du père et de son attitude vis-à-vis du progrès technique (III, 1086). Vers la fin, il évoque sa mobilisation pendant la guerre; mais il raconte surtout ses entretiens avec son père, pendant ses permissions, à propos de ce qui se passe sur le front (III, 1086-1087). Il relate ensuite une promenade dans les collines en compagnie de son père, pendant laquelle celui-ci lui donne son dernier « conseil » (III, 1087). Le récit se termine par une phrase évoquant la mort du père.

Nous voyons donc que tout le récit est construit autour de la figure du père:

- d'une part autour de ses pensées, méditations et réflexions (première partie)

- d'autre part autour de sa vie, de ses sentiments et de ses réactions vis à vis des problèmes concrets et quotidiens.