Chapitre 5
Quelle autobiographie?

Introduction

Nous avons, jusqu'ici, parlé de ces textes comme des textes autobiographiques, car la première réaction de tout lecteur est de chercher, derrière l'expression du « moi », la vie même de l'auteur‘, « c'est pourquoi, note Georges May, lorsque celui-ci se trouve être à la fois romancier et autobiographe, la critique a toujours recouru instinctivement à l'autobiographie pour éclairer les romans »’ 190. Même si nous avons essayé, à partir de certains textes, de voir l'écart qui existe entre l'autobiographie classique proprement dite et la particularité de l'écriture de Giono, certaines questions restent posées : par exemple quelle est la place du pacte autobiographique dans ces textes? Dans quelle « catégorie » peut-on, en définitive, les classer? Peut-on, par exemple, les considérer, et dans quelle mesure, comme des textes appartenant à ce qu'on appelle communément « récits de vie », « autofictions », ou « romans autobiographiques »? Pour arriver enfin à la question fondamentale, celle de savoir comment et selon quels critères ces textes peuvent, ou non, être considérés comme autobiographiques. Et quelle est alors l'originalité de ce type d'écriture chez Giono?

Notes
190.

Georges MAY, L'autobiographie, P.U.F., 1984, p.185.