2.2 Redéploiement spatial limité des emplois

Les deux cartes ci-dessous nous présentent maintenant l’évolution globale de l’emploi par canton61 pour la période allant de 1968 à 1990. Certains cantons ont dû être regroupés. Comme nous le disions plus haut, les données diffusées en ce domaine par l’INSEE sont issues de sondages. Un seuil statistique de 2.000 emplois s’avère donc nécessaire pour assurer un minimum de fiabilité aux estimations calculées. Les cantons de Chalamont (0108) et de Villars-les-Dombes (0135) ont donc été fusionnés, ainsi que ceux d’Ambérieu-les-Dombes (0130) et de Reyrieux (0142), ceux d'Heyrieux (3815) et de la Verpillère (3837), ceux de Nivolas-Vermelles (3804) et de Saint-Jean-de-Bournay (3828), de Ruy (3853) et de l’Isle-d’Abeau (3858), de Bourg-Argental (4203), de La Valla-en-Gier (4218) et de Saint-Genest-Malifaux (4224), de Saint-Jean-Bonnefonds (4220) et de Villars (4221), de Beaujeu (6904) et de Monsols (6923) et enfin d’Amplepuis (6901) et de Lamure-sur-Azergue (6909). Comme pour les cartes démographiques, la proportionnalité des symboles est identique pour les deux cartes. Elles sont donc parfaitement comparables.

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Carte 6 : Evolution de l'emploi dans la RUL entre 1968 et 1990.

Le principal espace déficitaire est encore une fois celui de Lyon. A lui seul, il a perdu 27.895 emplois soit près de la moitié (48,55%) du total des cantons déficitaires. Si nous rajoutons le canton de Saint-Etienne (-12.991), nous obtenons alors 71,15% du total des pertes des communes déficitaires. Les emplois, comme les ménages, ont donc eu tendance à quitter les grands centres urbains.

Toutefois, contrairement aux migrations résidentielles, les emplois restent relativement concentrés spatialement. Le redéploiement des emplois dans la RUL, pour réel qu’il soit, n’a pas engendré un mouvement de dispersion aussi important que pour les ménages. Les cantons bénéficiaires sont fortement regroupés autour de la métropole. La banlieue lyonnaise accapare, à elle seule, 64,99% des gains totaux des cantons excédentaires (soit + 131.589 emplois entre 1968 et 1990). Le redéploiement des emplois a donc affaibli les centres urbains, à commencer par celui de la métropole, mais a bénéficié aux banlieues de cette même métropole. De fait, l’agglomération lyonnaise sort renforcée de trente ans de dynamiques urbaines. Elle enregistre un gain de 107.456 emplois entre 1968 et 1990, soit + 21.65%. En d’autres termes, si le processus d’exurbanisation semble ici également à l’oeuvre, il n’a pas abouti à une dispersion aussi importante que pour les ménages. Nous observons une simple tendance à la déconcentration des emplois hors du centre lyonnais et, dans le même temps et à une échelle plus globale, à une très forte polarisation de ces emplois tout autour de l’hyper-centre de la RUL.

Notes
61.

Il s’agit ici des pseudo-cantons définis par l’INSEE.