Conclusion de section

Cette première étude de l’emploi nous montre, en définitive, la tertiarisation de l’économie lyonnaise, mais une tertiarisation duale. Nous assistons tout à la fois à une croissance des services aux entreprises et à un essor des services aux ménages. Ce n’est pas seulement au plan de leur finalité immédiate, que ces deux types de service se différencient : leur développement respectif semble aussi, plus fondamentalement, être induit par des logiques ou des dynamiques certes liées, mais néanmoins sensiblement différentes. L’expansion des services aux entreprises semble découler d’une re-formulation du mode de production (réorganisation de la division du travail et introduction de nouvelles technologies), alors que celle concernant les services aux ménages semble bien plus résulter d’un développement des besoins des ménages et à travers cela d’un changement social ou de fonctionnement social.

Cette ample transformation de la structure de l’emploi de la RUL contraste, enfin, avec la modestie de ses dynamiques spatiales. Si nous pouvons relever, ici encore, une certaine tendance à l’exurbanisation, le processus inverse de polarisation l’emporte toutefois et de loin. Trente ans de restructurations économiques, de passage au flexibilisme, se marquent in fine dans l’espace selon une configuration relativement proche de celle qui pouvait prévaloir au temps de la concentration fordiste. Manifestement, le mode de production flexible se structure certes, au plan fonctionnel, sur une myriade de petites entreprises, mais ne conduit pas pour autant à une dispersion similaire au plan spatial. Si fordisme et concentration urbaine ont été historiquement de pair, le flexibilisme ne semble pas devoir déboucher, du moins dans le cas lyonnais, sur un quelconque processus de dispersion de l’activité économique.